
B L U
montés à l’économie n’exiftent pas , gagneroient
beaucoup à fubflituer au tamis la machine fui-
Yânte.
Dans un coffre-* en bois léger , de trois pieds
de long fur deux pieds de haut & quinze pouces
dé large, dont un des côtés s’ ouvre, & dans
la partie inférieure duquel font trois comparti-
rnens, tourne , un peu obliquement, un cylindre
compofé d'une douzaine de cercles peu épais,
recouverts de trois morceaux d’étamine ou de
fo ie , d'autant plus ferrés qu’ ils font plus près de
la partie la plus élevée. Le mouvement eft donné
à ce cylindre par une manivelle qui traverfe fon
axe, & dont le manche fort par la partie indiquée
en dernier lieu. Les deux extrémités font fermées
par un difque fixé à l’ axe, qui n’atteint pas le
Lord * c’eft-à-dire, qui y laifle un efpace d'environ
un pouce pour l’entrée de la farine d’ une part
S? la fortie du fon de l’ autre. Au deffus de la
P •nie la plus élevée eft une trémie deftinée à recevoir
la farine brute & à la conduire dans le
cylindre par une queue légèrement recourbée &
peu large.
La farine* mife dans Ta trémie* tombe, petit
à p e tit, dans le cylindre qu’on fait tourner ni
t-rop lentement ni trop fort : fa partie la plus fine
C fine fleur ) tombe d’abord dans le premier compartiment,
les petits gruaux tombent dans lë fécond
, les gros gruaux dans le troifièmè, & le fon *
expulfé, tombe dans une augette placée extérieurement
fous la partie la plus baffe de l’extrémité
du cylindre.
Ces trois fortes de farines ont des qualités d ifférentes
& peuvent fervir à des emplois diftindts>
par exemple, la première* qui contient le plus
de fécule, donne du pain moins fufceptible de
bien lever & moins favoureux , mais*elle eft plus
propre à la fabrication des pâtifferies. La dernière
peut être plus avantageufement utilifée pour faire
du vermicelle : ordinairement on réunit les deux
dernières. Voye%3 pour le furplus, l’article fuivant.
BLUTERIE. Opération qui confifte à féparer
le Son de la Fa r in e pour pouvoir n’employer
que celle-ci dans la fabrication du Pa in .
Dans les temps de barbarie, les peuples confec-
tionnoient leur pain avec le réfultat d’abord du
pilage, enfuite de la mouture groflière du blé.
Plus tard ils féparèrent de la farine le plus gros
fon , au moyen de cribles de bois , de peaux ,
d’étoffes peu ferrées ; enfin , en ce moment, non-
feulement on v e u t, pour le pain de choix, que
tout le fon foit extrait de la farine, mais même que
les différentes qualités de la farine du même blé
foient réparées, afin de les employer aux fervices
auxquels eiles font le plus fpécialement propres.
y 0ye[ Bluteau.
Long-temps on a cru que la farine la plus fine,
la plus blanche, ce qu’on appelle fleur de farine,
faifoit le meilleur pain 5.mais depuis que la chimie
B CS M
a porté fes regards fur la boulangerie, on s’eft I
convaincu qu’ au contraire cette farine étoit celle
qui donnoit. le pain le moins fufceptible de bien I
lever, de devenir auffi favoureux qu’ il eft à delirer,
parce que c’ eft le principe conftituant, appelé
A m id o n , ou Fécule , qui y domine, qu’il n'eft
pas fufceptible de fermentation, & qu’ il n’a nulle
faveur propre.
Il n’en n'eft pas de même de la groffe farine,
appelée' aujourd'hui Gr u a u , laquelle eft abondamment
pourvue de principe glutineux, principe
fort rapproché de la nature animale, fprt difpofé
à la fermentation, fort favoureux & fort nourrif-
fant. Aufli, aux moulins les plus perfectionnés,
qu’on appelle moulins k üéconomie, eft il toujours
joint un bluteau, q u i, à mefure que la farine fort
des meules, en fépare les.diverfes qualités, au
nombre de cinq, âirïfî que les fôns, pour enfuite
remoudre & les gruaux & les fons, & obtenir
ainfi fept qualités, & même quelquefois plus, de
la même farine.
Tout doit déterminer les vrais amis de la prof-
péri té agricole de la France à faire des voeux pour I
que tous les moulins foient montés à l'économie, I
& que les propriétaires des campagnes, au lieu I
d'envoyer moudre leurs b lé s , les vendent aux I
meuniers & en achètent la farine toute blutée5
mais malgré les reproches continuels qu’ ils font aux I
meuniers, malgré les pertes qu’ils éprouvent né- I
cefîairement fur le blutage, malgré celles, quelque* I
fois fi grandes, qui font la fuite de la plus facile I
altération des farines Iorfqu’elles relient mêlées I
avec leur fon, il fe paffera encore bien des années I
avant que la totalité de ces propriétaires fe réfol vent I
à reconnoître les inconvéniens de leurs habitudes I
à cet égard. Il n’ en eft pas de même dans les I
Etats-Unis d'Amérique * où l’ habitude contraire I
eft fi bien établie, que tous les meuniers fe refu- I
fent à moudre pour les propriétaires, parce que I
les uns & les autres favent calculer & font dans I
l’aifance.
Je reviendrai fur ce fujet aux mots Moulin , I
. M o u tu r e , Fa r in e & P a in .
BOADSCHIE. Boadfchim Genre de plantes en I
ce moment réuni aux C l y péo le s ..
BOB ART. Bobdrtia. C e genre de plantes avoir I
été établi fur la Morée s p àTacée : il n'a pas I
• été confervé.
BOCTIER. On appelle ainfi , aux environs de I
Charleville, le plant de Pom m ier levé dans l.s I
bois.
BOCHMERE. Bochmera. Genre de plantes de I
la monoecie triandrie, qui avoir été confondu I
avec celui des Or t ie s .
C e genre renferme cinq à fix efpèces, dont la I
culture a été indiquée a l'article O r t ie .
BOEMYCE. Boemyces. Genre établi aux dépens I
des. Lichens.
B O I
P R E M I È R E P A R T I E .
B O I
BOGUETTE. Nom vulgaire du Sa r r Az in .
( BOGUIN. Les Moutons qui vivent dans les
bois fe nomment ainfi dans quelques lieux.
BOIS. Ce mot a deux Lignifications, que les
Latins diftinguent par les mots fyly&3 lignum.
On entend par la première un lieu d’une certaine
étendue, planté d'arbres proprés à la conf-
truélion des édifices, à la charpente, à la menui.-
ferie, au charronnage , au chauffage & à divers
autres ufages. Ces arbres font le plus -communément
des chênes, des hêtres, des charmes, des
bouleaux, des pins, des fapîns. Dans ce fens
on dit un grand bois , un.petit bois , un bois de cent
hiMar.es 3 un bois fur le retour, un bois épais , touffu 3 i
un bois de haute futaie , un bois taillis, un bois
en coupe, un bois en défends3 un bois défenfable3 &c.
Lorfqu’un bois a une grande étendue, on l’appelle
forêt; lorfque fon étendue eft moyenne, comme
cent, deux cents hedtares, & même plus, il
retient le nom de bois; mais quand il n’a qu’une
petite fuperficie, on le nomme b acquêt eau, bofquet,
.bouquet de bois ou garenne. Par la fécondé lignification
on entend la fubftance dure & compacte
des arbres, ou les arbres eux-mêmes, foit qu’ ils
exiftent fur pied ou qu’ils foient •.abattus, coupés
& même mis en oeuvre. C ’eft dans ce fens.
qu'on ditioir vert, bois f e c 3 bois dur, bois blanc , ;
fois mou 3 bçis pourri 3 bois veiné , bois .de chêne , •
; bois de hêtre, de fapin , de cèdre, de bréfîl, bois à
1 bâtir, bois de conJîruMion , bois de fçiage , bois de !
ï charronnage, -bois de chauffage, une voie de boisfbois j
. neuf, bois flotté ou de gravier 3 bois de moule , bois )
■ de quartier , fo is droit, -kois tortu , &C.
I Enfin on diftingue les bois, confidérés dans les j
deux acceptions , par diverfes dénominations,
fuivant les différens états dans'lefqtiels ils fe trouvent,
foit jeu fo r ê t , foit lorsqu'ils font .coupés ,
& encore fuivant leurs .deftinations & ufages.
f’On dit bois abrouti, bois abougri, bois ârfin3 bois
gifant 3 bois v i f , bois rufiique , bois de chauffage ,
j bois flotté, bois pelard* bois de délit, &ç.
’ Nous diyife^ons notre article d’après les deux
diftindtions fuivantes. Nous expoferons d’abord les
différentes dénominations affedlëes aux bois, dam
les deux acceptions , fuivant leurs qualités, le urs
i deftinations, l’état dans lequel ils fe trouvent j
puis nous parlerons des bois confidérés comme
lieux plantés , fylv&, Sc à cet égard nous diftin-
l guerons les bois de l’Etat, ceux où il.a intérêt,
? ceux des communes & ceux des particuliers.
Quant aux qualités individuelles des différentes
efpèces de bois, nous fommes forcés, pour ne
- pas trop,alongercet article, -d’en renvoyer l’examen
aux mots Physique des bois. Nous renvoyons
auffi à l ’ I NT RO D u ct 10N pour les confédération?
d'intérêt général, relatives aux forêts,
la partie hiftorique 4 e la légifhtion foreftière, 0 ° -peut enfin, confulter l’article Amenagement.
*4?
Des différentes fortes & dénominations des bois
( dans les deux acceptions ) y & de la légiflatiort
qui les concerne.
Les bois portent, dans le langage foreftier, dans
celui de la marine , & dans les arts en général,
differentes dénominations , fuivant leurs efpèces,
états , qualités ou nature, leur fituation , l’ufage
auquel on les deftine. Plusieurs de ces dénominations
font confacrées par les ordonnances, d'autres
par l'ufage, il eft donc important de les con-
noître, ainfi que les difpofîtions réglementaires
qui leur font applicables.
Bois Àbroutis. C e font ceux que les beftiaux
ont broutés dans leur jeuneffe & qui font mal-
venans. L’article 16 du titre III de l’ordonnance
de 1669 -veut qu’ils foient récépés & remis en
valeur, même par des foffés, pour la conferyacioh
du jeune recru.
Bois a d ou-ble aubier. C e font ceux q ui,
par maladie, & ordinairement par l’effet de la
g e lé e , ont une portion de bois tendre comme
l’aubier , qui eft enveloppée par une couche de
bon bois & par (l'aubier ordinaire.
Bois ARSiN. Ç'eft.le^p/j;quia été maltraité par
le feu , foit qu’on l’y ait mis par malveillance,
foit qu'il y aie pris par accident.
Bois d’andelle. C ’eft un beau bois, Le meilleur
A brûler, qu'pn apporte à Paris. Son nom vient
de celui d'une petite rivière du Vexin normand,
aux bords de laquelle .il s’en façonne beaucoup. C e
bois eft très-droit, fans noeuds", effence de hêtre,
mêlé,d'un peu 4 e charme. Mais comme, pa"r une
exception particulière, ce iofr n’avoit, avant le
fyfteme métrique , que deux pieds quatre pouces
de longueur , il fe mefuroit à l’anneau, dont il en
falloit quatre pour former une voie , avec feize
bûches en fus pour témoins. Gé nois arrive à Paris
par la rivière de Seine & Oife.
Bois d’araignée. C ’ eft un bois qui fert, dans
les vaiffeaux, à former & à maintenir les branche«
de l’araignée qu’on étend fur le bord antérieur
de chaque hune. L’araignée eft un affe-mblage de
plufieurs cordons tendus , formant un réleau j
affez femblable à une toile d’araignée.
Bois d’arrimage. Ce font des rondins bien
droits, propres, qui fervent à maintenir des barriques
dans l’intérieur d’un vaiffeau, aux places
qu’elles doivent garder.
Bots d' aRtillerie. C e font des bois deftinés
aux affûts de canons & autres ouvrages d’artillerie.
On y emploie l'orme, le frêne, le
chêne, &c.
T 2