
bois autres que ceux réfineux, fe reproduifent de
louches, &: quelques-uns de racines. Cette reproduction
fe renouvelle à chaque coupe de taillis,
tant que les Touches ou racines confervent la vigueur
néceffaire pour former & produire de nouveaux
jets. Mais M. Hartig penfe, en fe fondant
fur l'expérience, qu’ une louche de taillis ne vit
& ne fe conferve pas autant de temps qu’elle eût
v écu, li la première tige n’en eût pas été féparée,
& fi on n’eût pas fournis cette Touche à des amputations
aulïi fouvent répétées. On ne peut donc
pas compter, par exemple, fur la longévité du
chêne, pour croire qu’ un taillis de cette efpèce,
où il ne fe feroit ni femis ni plantation , puiffe fe
conferver pendant plufieurs fiècles. Il eft certain
que les coupes fatiguent les racines & bâtent la
caducité des Touches, & que plus ces coupes font
rapprochées, plus la reproduction eft affoiblie.
Il exifte à la vérité des efpèces de bois dont les
Touches vivent & reproduifent pendant des fiècles
j mais il eh eft bien plus qui ne peuvent fup-
porter l’exploitation en taillis que pendant peu
de temps, & qui reproduifent à peine deux ou
trois fois, fi la révolution eft fixée à 20 ou 30 ans.
La différence que l’on remarque, dit M. Hartig,
a l’égard de la durée des Touches, entre chaque
efpèce de bois, doit fervir de guide pour déterminer
l’époque où il faut couper les bois qui proviennent
de femences. Ainfi, quand on aura à faire
la première coupe d'un bois éleyé de femences ,
on devra, pour quelques efpèces, l’exécuter dans
le premier âge, pour obtenir un bon recru ; tandis
que pour d’autres, on pourra la différer affez longtemps,
fans compromettre la renaiffaoce. U eft
fans doute peu de bois qui ne puiffent fe reproduire
de Touches jufqu’à l’âge de 30 ans} cependant
il en eft beaucoup dont la pouffe eft d’autant
plus foible, qu’on attend davantage à la couper,
& qui finiffenc par ne plus rien produire, fi on-
laifiè trop vieillir les tiges.
Il eft donc important, avant de fixer un amena-
gement, d’examiner les efpèces de' bois qui peuplent
la forêt, les proportions dans lefquelles-ces
efpèces font mélangées, la durée ordinaire des
Touches de chaque efpèce, l’âge néceffaire pour
qu’elles produifent les qualités de bois qu’on veut
obtenir, &c.
Le tableau ci-après, compofé par M. Hartig,
me paroî-c d’ un grand intérêt pour cet objet. Il
fait connaître les bois qui conviennent le mieux à
l’exploitation en taillis} l’âge auquel il faut couper
ceux qui proviennent de femences, pour obtenir
un bon recru 5 le nombre d’années qu’il faut à un
taillis, pour produire des bois d’ une certaine grof-
feurj enfin, jufqu’à quel âge les fouthes des différentes
fortes de bois peuvent donner une repouffe
fuffiTante. J’obferve, fur ce dernier objet, qu’il
s’agit de l ’âge des fouçhes, & non de celui des
brins du taillis.
La fécondé colonne de ce tableau indique le
mode de reproduction deis bois, c’èff-à-dire, s’ils
fe reproduifent de fouches ou de racines. Il y eft
dit, que le chêne fe reproduit rarement de racines;
cependant, j’ai obfervé dans plufieurs forêts un
affez grand nombre de plants provenus de racines,
&: on fait qu’on obtient d’affez beaux brins de cette
efpèce. On les préfère même aux brins fur fouche
dans les balivages.
IT J B L E A U fa isa n t cànnoitre l’âge oîi les bois repoüs'seht le mieu x de souches,, c e lui
ie doivent avoir les taillis de chaque espece pour produire des bois d'une certaine
et la durée des souches dans l exploitation en taillis.
que
grosseur,
N OM S
des efpèces
de bois.
I H ê t r e ;
■ Charme . . . . .
■ Erable.............
■ Orme.. . . . . . . .
■ Frêne . . . . . . .
B Bouleau . . . . .
B Aune . , . . , .
■ Tilleul,,;.. . . .
I Alizier des bois.
I Allouchier, .ou
■ Alizier blanc.,
KCrat&gus aria.
Kiaules..
■ Tous les ar-^
bridéaux de 1«
V première gran-
Bdeur.
M a n i è r e de fe reproduire
, Toit de fouches,
foit de racines.t
A g e s auxquels on
peut couper: les
bois provenus de
femences , pour
obtenir un bon
crû.
f De fouches, rarement '
, de racines,
idem,
id.
id.
'id.
id.
id.
id.
id.
0 0 0 0 .0 0 0.0. 0 5?
1 I I 1 l l 1 1 IB
<***» v*. 4». ^ 4. 4. 4v os*H-
0 0 0 0 0 0 0 0 O g
id- 20 — JO
U. 20 --- JO ;
de racines, rarement
de fouches. 1
Defouches &de racines.
id.
1$ — 30
I j : — t f l5 — M
id. I G ----20 .
' A g e s auxquels on peut
couper les taillis dans les
terrains de moyennes qualités
& dans les climats
tempé rés , pour o bten ir
des
A g e .s les plus élevés
auxquels les fouches
. peuvent encore donner
un bon recru ,
lorfqu’ elles ont déjà
été exploitées une ou
plufieurs fois.
Rondins. Ramilles.
de ans de ans ans au plus
0
b
10 à i j l y o — 200
20 à 30 10 à 1 ; 60 — 90
z o à 3 0 '' 10 à 15 80 — ro o
0
0
10 à i f 80 — 120
p
0
H
10 à 1 $ IOO --- I fO
z o à 3.0 10 à - i y 80 — 12 ®
z o à 30 10 à i f
01Os
0
1 f à 2 y 8 à 12 fO — ,8 0
IJ à 15 S à 12
0
1
O
O
20 à 30 10 à i f
O
00
1. '
O
20 à 30 10 à i f fO — 80
Le tremble ne repou fie
à 20 6 k 8 j que de racines dans
la vieilleflè.
15 à 30 6 k 8
0
1
O
10 à 20 ; 6 à 8
0 ■4*
1
b
- - 6 à 8
0
1
0
■ Au tableau ci - deffus, j’ ajouterai le châtaî-
gnîer qui s’exploite très-bien en taillis, à l’âge de
â* à 15 ans, pour en faire des cercles & des
échalas.
■ §. III. Cas oh.. Von doit aménager en taillis.
H Nous ne parlerons que des principes généraux à
çet égar-d.
I l U aménagement en taillis eft adopté pour le plus
grand nombre des bois & forêts , compofés d’arbres
à feuilles; & il doit avoir lieu dans les cas
fuivans :
Premier cas.
■ Lorfque le bois eft compofé d’effences’ qui ne
|pnt pas fufceptibles de devenir de gros arbres, &
qui parviennent au plus grand accroiffement dont
ils font capables vers le milieu de leur âge, on
doit l’aménager en taillis, & l’exploiter à des
époques qui foient en rapport avec leur peu de
longévité.
Deuxieme cas.
Quand le bois eft fitué fur un terrain trop maigre
pour qu’ il puiffe prendre beaucoup d’accroif-
fement, c’ eft encore le cas de l’aménager en taillis.
Si on vouloir le laiffer croître en futaie , il dépé-
riroit faute de nourriture, & fe dégarniroit, au
lieu que, dans l’exploitation en taillis, les fouches
pourvoient à la reproduction, & les pouffes qui
en proviennent fe trouvent alimentées par des racines,
qui , étant comparativement beaucoup plus
fortes qu'elles, pendant plufieurs années, leur
fourniffent une nourriture fuffi far. te jufqu’ à ce que
ces brins foient devenus affez forts pour ne pou-
H 2.