
tité de leurs fleurs. J’en ai*vu q ui, placés au
Commet de tiges de vingt pieds de haut, fe fai-
foient remarquer par leur éclat 5 f en ai vu q u i,
greffés à moitié de cette hauteur, & paliffadés
contre un~mur, pouvoient à peine être regardés
lorfqu’ ils étoiei.ten fleurs & que le foîeil bnlloit,
tant leur coloration étoit forte. Si ces-rofiers greffés
ne durent pas toujours long-temps, c’eft qu’ on
néglige de les débarraffer des gourmands qu’ ils
pouffent de leurs racines & de Jeurs tiges, qu on
leur laiffe une tête difproportionnée à la nature
du fol où ils font plantés. Toujours ils doivent
être rapprochés tous les trois à quatre ans pendant
1 hiver, s’ ils ne font pas taillés chaque année après
la floraifon. ..
C ’eft dans les plates-bandes voifines de la mai-
fon , dans les corbeilles des bords des maffifs, ou
du milieu des gazons, que fe placent les rofiers
- galliques greffes. On leur donne deux binages d ete
& un labour d’hiver-. Souvent des tuteurs leur font
néceffaires pour foutenir leurs tiges, qui fléchiffent
fous le poids de leurs têtes'.
Parmi les pompons galliques, qu il faut diltin-
guer des pompons cent feuilles, les fleurs de ces
derniers ayant de l’odeur, fe remarque le Saint-
François, qui s’ élève à peine à deux pieds, &
qui, à raifon du nombre de fes fleurs & de leur
précoce épanouiffement, fe cultive beaucoup, foit
en pleine terre, foit en pot, peur avancer encore
fa floraifon en le plaçant fous bâche, & pouvoir
le tenir fur les cheminées ou les confoles des ap-,
partemens. On le multiplie par le déchirement
des vieux pieds. Rarement il fe greffe. J'ai cru
qu’ il devoir conftituer une efpèce , mais je reviens
au fentiment de Pronville ; j’y reviens également
à l’égard des rofesde Meaux, de Provence & des
agathes, d’après la même autorité. v . -
Les rofiers des Alpes, des Pyrénées, a fruits en
calebafie & à fruits pendans, diffèrent à peine les
uns des autres. Iis ont peu d’épines. Le premier
offre une variété double. Ils font un affez bon
effet dans les jardins payfagers, mais s’y voient
rarement, parce que d’autres les furpaffent à cet
égard. C ’eft dans les écoles de botanique & dans
les grandes collections qu’il faut les chercher.
Le rofier multiflore eft une nouvelle acquifition
pour nos jardins, mais il craint beaucoup les gelées
; de forte que ce n’eft pas aux environs de
Paris qu’ il développe tous fes avantages. Il fe
multiplie par- boutures, par marcottes, par gxene.
Je lui ai vu pouffer des rameaux de huit a dix
pieds par an. J’ai compté plus de cinquante fleurs,
les unes rougeâtres, les autres blanchâtres, toutes
doubles, fur une feule panicule. Ordinairement il
n’en a que quinze à vingt, mais c eft déjà beaucoup.
L’efpalier & l’ expofiiion du midi font ce
qui lui convient le mieux. Rarement il elt vigoureux
en p o t , & il devient cependant îndifpen-
fabîe de l’y mettre dans le climat de Paris, 11 on ne
' veut pas le perdre. Il fera une bien precieufe acquifition,
quoique fes fleurs fôient peu odorantes,
pour le midi de l'Europe.
Le rofier a cent feuilles, le rofier proprement dit
le véritable rofier des jardins , celui dont les peintres
aiment à représenter les variétés, dont les
poètes aiment à célébrer la beauté & la bonne
odeur, paroîtêtre originaire de Perfeou contrées
voifiues, te avoir été apporté, fetni-double, du
temps des croifades. Dupont, par des femis, en a
obtenu plufieurs pieds Amples que j’ ai vus chez
lu i, & qui étoient fort différens de tous les rofiers
connus.
! Excepté les terrains aquatiques ou arides à
l’excès, le. rofier cent feuilles s’accommode de
tous. Il profpère cependant mieux dans ceux qui
font légers & fertiles. Un peu d’ombre eft toujours
favorable à la belle coloration & à la bonne
odeur de fes fleurs. On eft donc libre de le placer
partout dans les jardins;. & on ufe largement de
cette faculté > il s’y voit fouvent en furabondance,
fans qu’ on s’en plaigne jamais. Le nombre de K s
variétés eft de fort peu inférieur à celui de celles
du rofier de Provinsi mais comme, d’un côté,
elles ne durent que quelques années lorfqu’elles
font greffées, de l’autre, leur tête prend promptement
une forme irrégulière, défagréable, la
variété commune étant très-belle, on les voit
moins fréquemment dans les jardins ordinaires.
Parmi ces variétés, je citerai :
Le rofier cent feuilles femi -double, ou rofe des
peintres, a les plus greffes fleurs. Je l’ai beaucoup
multiplié pendant que j’ étois à la tête des pépinières
de Verfailles.
Le rofier cent feuilles commun. Ses fleurs font
moins groffes, mais.très-doubles. C ’eft celui qui fe
voit le plus généralement dans les jardins.
Le rofier cent feuilles de Hollande, ou grojfe cent
feuilles, ou rofe gaufrée, Ses fleurs font très-grolîes
& très-doubles.
Le rofier a fleurs aurore. Contrafle à côté du
précédent. Il eft peu commun.
Le rofier cent feuilles a fleurs carnées. Rofe couleur
de chair. C ’ eft la fauffe cuiffe de nymphe, la
véritable étant une variété de la rofe blanche,
dont il fera queftion plus bas.
Le rofier cent feuilles unique, blanc ou peu co- .
loré , qu’ il ne faut pas confondre avec l’unique
variété de 1a rofe blanche, car celle-ci a de l’odeur.
Le rofier cent feuilles a fleurs incarnates, ou
confiance. Elle eft veiline de la précédente, &
mérite d’être cultivée plus qu’elle l’e f t , quoiqu’elle
fleuriffe fort tard.
Le rofier multifiore. Je ne connoiffois pas la rofe
multiflore de Thunberg , lorfque j'ai nomme
celle-ci, que les jardioiers appellent la petite kol-
tandaife.
Le rofier cent feuilles mouffeux rouge. Plufieurs
botaniftes le regardent comme efpèce, mais, à mon
avis, c’eft à tort. Cette variété, dont les fleuis
font belles par le nombre de leurs pétales, par
leur forte coloration, par leur excellente odeur,
mérite d’ être plus généralement cultivée. Il eft
probable qu’on s’en eft dégoûté, parce que, foit
qu’il foit franc de pied, foit qu’il foie greffé, &
furtout dans ce dernier cas, il femble toujours être
languiffant, & en effet vit peu d’années. Le renouveler
tous les ans eü de nécèflité abfolue.
Le rofier cent feuilles moujfeux blanc. Nouvellement
connu , eft aujourd’hui un des plus recherchés.
Ses fleurs ne diffèrent de celles de la précédente
que par la couleur & un peu moins de glandes
à leur ovaire. Elle eft encore plus difficile à
conferver qu’elle.
Lé rofier cent feuilles , foliacé ou proliféré. Ses
fleûrs ne deviennent prolifères que dans les bons
terrains & dans les années pluvieufes. Elle eft
plus remarquable comme monftruoiité que comme
fleur d’ornement.
Le rofier cent feuilles mère gigogne, offre, au
lieu d’étamines, de neuf à douze boutons qui ne
s’épanouiffent jamais. Elle eft plus fîngulière qu'agréable.
Le rofier cent feuilles a feuilles de céleri, ou rofe bi-
pinnée. Se fait remarquer par la difpofition & la
forme des folioles de fes feuilles. Ses fleurs font
peu dignes de confidération quand on les compare
aux précédentes.
Le rofier a feuilles b utiles, on a feuilles de laitue.
Ses feuilles font très-grandes, à furface inégale
& contournée. Ses fleurs font fort belles & fort
odorantes.
Le rofier a feuilles crénelées eft en apparence
très-different de Tefpèce, mais fes fleurs ne permettent
pas de l’en féparer.
Le rofier h feuilles de chêne-vert. Il paroît fe rapprocher
dû précédent. Je ne le eonnois pas.
Le rofier gros pompon, ou rofe de Bourgogne a
grandes fleurs, rofe de Bordeaux , rtofe de Kïngflon ,
eft moins cultivé que le fuivant, avec lequel on le
confond fort fouvent, quoique fes fleurs foient
du double plus grandes.
Le rofier petit pompon, ou rofier de Bourgogne,
s’élève au plus à un pied & demi. Ses tiges font
grêles, fés fleurs très-nombreufes, à peine d’un
pouce de diamètre, & terminales. Wllldenow le
regarde comme une efpèce, & le décrit fous 1er
nom de rofa parvifolia. On le cultive beaucoup,
foit en pleine terre, autour de la maifon, foit
dans des pots, ce qui permet d’avancer fa floraifon
fous châffis, & de le tenir dans les appartenons.
Il fe voit affez fouvent greffé fur l’églantier,
malgré qu’il y dure peu, parce'qu’il forme
alors des bouquets toutrà-fait analogues d ceux
de la multiflore. Sa multiplication par le déchirement
des vieux pieds eft très-facile lorfque le
terrain où il fe trouve eft de bonne nature. Il faut
faire cette opération au commencement de l’hiver
, fi on veut avoir beaucoup de fleurs au printemps
fui vaut.
Le rofier ceftt feuilles a fleurs cCanémone. Se fait
remarquer & rechercher, ainfi que fa fous-variété,
appelée coquette. C'eft une monftruofité qui conduit
la variété fuivante.
Le rofier oeillet a les pétales très-courts & contournés.
Cette monftruofité eft fort élégante, mais
n’eft cependant pas recherchée , parce qu’elle n’ a
prefque point d’odeur.
Le rofier fans feuilles a fleurs fans pétales. Ses
fleurs n’ont que quelques rudimens de pétales, ou
même point de pétales. C'eft le complément.de la
dégénérefcence de la variété précédente. Je ne la
cite que comme extraordinaire, car elle n’a point
d’agrément.
Le rofier de Damas fe diftingue du rofier cent
feuilles principalement par fes ovaires très-alon-
gésj mais en comparant avec foin toutes leurs
parties, on reconnoït qu’ils appartiennent à deux
types différens.
Cette efpèce, qtl’on diftingue à fes fleurs, ordinairement
géminées, & toujours pendantes, fe
cultive en pleine terre, en grand, dans les environs
de Paris, pourTufage des parfumeurs, qui
en fixent l’odeur dans du fain-doux, en mettant
leurs pétales, rigoureufement épluchés , dans
une grande chaudière prefque pleine d'eau très-
chaude, mais non bouillante, fur laquelle nage
un demi-pouce d'épaifleur de fain-doux, & en
bradant pendant quelques momens. Les pétales
tombent au fond lorfqu’ ils font dépouillés de leur
arôme.
La culture, qui fe fait principalement au-delà
du pont de Neuilly & autour du mont Valéfien ,
confifte : i° . à planter les réfultats du déchirement
des vieux pieds, à trois pieds de diflance les uns
*des autres} 20. à tailler à un mètre les tiges de
deux ans } 30. à les rapprocher rez-terre tous les
quatre ans} 40 à leur donner un labour d’hiver &
un binage d’été} 50. à cueillir chaque matin les
fleurs qui doivent s’épanouir à midi, & à les porter
à la maifon.pour en enlever les pétales & les
employer de fuite. Cette récolte dure un mois. II
y en a quelquefois une fécondé .en automne, mais
on en fait peu de cas.
Plufieurs variétés font regardées comme appartenant
à cette efpèce.
Voici les principales :
Le rofier de Damas a fleurs perpétuelles, ou rofe de
tous les mois, ou rofe a bouquets, aies fleurs difpo-
fées en bouquets, ainfi que celles des variétés
fuivantes. Rarement il fleurit plus d’une fois. Varie
en fleurs blanches, qu’il ne faut pas confondre
avec la blanche & la fauffe unique.
Le rofier de Damas couleur de chair, ou la rofe
gracieufe, diffère parla couleur moins foncée de
fes fleurs.
Le rofier de Damas a fleurs de couleurs différentes,
ou yorck & lancaftre. Il offre des fleurs blanches &
des fleurs rofes fur le même pied, même dans le