
rivières des mêmes pays, n’a pas les mêmes in-
convéniens. V o y e [ l'on article.
Un terrain dont on vient d’arracher la v ig n e ,
ne doit en être regarni qu’après un intervalle
de quelques années, pendant lesquelles on y cultive
des céréales, ou des prairies artificielles.
C ’eft alors qu’il elt bon de fumer abondamment
ce terrain, parce qu’ il n’y a pas d’autre inconvénient
que la dépenfe.. ^ . .
je crois que tout convie à préférer les prairies
artificielles aux céréales ; en conféquence, je réclame
pour elles la préférence.
Le fainfoin e ft, de toutes les plantes cultivées
pour fourrage, le plus convenable pour remplacer
une vieille v i g n e , auffi eft ce lui qu on préféré
dans la Champagne, la Bourgogne, ta Franche-
Com té , la Lorraine , enfin, partout ou le fol eft
calcaire. V o y e ^ Ton article.
J’ai déjà obfervé que, prefque partout, les v i g
n e s arbuftives & , dans beaucoup de lieux, les v i g
n e s en hautins aétoifent point taillées j qu on fe
contentoit de les débarrafier de leurs farmens fu-
perflus, & de régutarifer 1a dire&ion de ceux qu’on
confervoit. Ce font donc les v ig n e s baffes qui le '
font le plus généralement. .
On effectue, dans le midi de la France, ta taille
de 1a v i g n e , depuis la vendange jufqu’à fa rentrée
en fève j mais dans le nord, on rifque en la fai
fant avant la fin des fortes gêlees, parce que ces
dernières pourroient affecter la partie reftante des
farmens taillés, & priver ta v ig n e de récolte pendant
deux ou trois ans. V o y e % G elee.
La taille très-tardive donne lieu à une déperdition
de fève qui affoiblit ta v i g n e , &r par-là même
d’ un côté retarde la végétation, de l’autre augmente
ta production du-Fr u i t . V o y e i ce mot &
celui Feuille.
On lit dans les Géoponiques, que la taille d automne
eft avantageufe à la pouffe des racines &
des bourgeons, & que celle du printemps 1 eft au
fruit j ce qui eft en concordance avec ce que je
viens de dire.
Le fait fuivant eft bon à être cité à cette occa-
fion. En 1816, les v ig n e s furent gelées en automne.
Celles d’ entr’ elies qui furent taillées , ne donnèrent
pas* de récolte, parce qu’elles s’ affoibl.irent
trop. Celles qui ne le furent pas, en fournirent
une paffable. ,
Le but de 1a taille de la v i g n e , comme de celle
de tous les arbres, eft de régler ta production du
fru it, de manière qu’il y en ait toutes les années
à peu près la même quantité , fi les circonftances
atmofphériques ne viennent pas à la traverfe. C e pendant
elle offre un caraCtere particulier , qui eft
que lés raifins fortent des bourgeons j auffi ta principal
objet qui doit guider en la faifant, c eft de
faire naître de gros bourgeons, tas feuls qui en
portent, en proportion de la groffeur du pied^ &
de la plus ou moins bonne nature de la terre où la
v ig n e fe trouve plantée.
La taille de la v i g n e , d’après ces faits, doit donc
confifter, & confitte en effet, à fupprimer rez de
la fouche, ou des rameaux de la Couche, tous les
farmens, excepté les plus gros.
Le nombre des yeux qu’on laiffe aux farmens
réfervés, varie, ainfi que celui des farmens eux-
mêmes, félon la force ou la foibleffe du c ep , la
bonté ou l’aridité du terrain ; & en conféquence,
on taille plus longs les pieds vigoureux, foie par
leur nature, foit par toute autre cau.fe, & plus
courts ceux qui font foibles. Deux, trois ou quatre
yeux font le nombre qu’on laiffe le plus fouvent.
V^oye^ GElL. _ x .
On donne un grand nombre de noms à la patrie
du farment lai fiée fur'ta fouche. Les plus connus
font C ourson & Brochette.
Quand les ceps font trèi-vigoureux & qu’on
veut fe procurer une abondance récolte, ce qui ,
comme je l’ ai déjà obfervé, fuppole affoiblille-
ment de qualité, on ne coupe que l’extrémité
d’un ou deux des plus gros farmens réfervés, on
les courbe plus ou moins & on les attache quelque
part j cela s’appelle T ailler a vin. Ces farmens
fe nomment alors des Arcs, dès Ployans,
i des Sautelles, des Queues d’anneau, des
Merra ins, & c. V o y . ces mots & C ourbure
des branches..
Les vatietés foibles , foit par leur nature, foit
par ta mauvaife qualité du loi ou elles font plantées
, ne fupportet t pas toujours des arcs $ auffi
eft-il des v ig n e s , ou on en abufe, qu on eft torce de
replanter tous les quinze à vingt ans, c eft-a- dire,
à l’époque où elles doivent être dans la force de
leur rapports
Les arcs font tantôt complets & s’attachent à
l’échalas du cep dont ils proviennent, tantôt h’ont
qu’une foible courbure & fe fixent à l’echalas
d’un cep voifin ou à un échalas fpécial tantôt
s’enterrent par leur extrémité. Toujours ils font
fupprimés à 1a taille de l’anuéé fuivanté.
Lorfqu’on laiffe un ou deux montans à un cep
pourvu d’un arc, ce cep s’affoiblit moins, parce
que 1a fève de fes montans nourrit fes racines,
mais auffi il donne moins de raifins.
J’ai vu fréquemment des arcs complets ne pas
donner une feule grappe, leurs bourgeons ne
pouvant plus tirer affez de nourriture de la terre.
La culture en treille baffe prévient tas incon-
véniens des arcs, parce qu’elle n’en exige pas,
les farmens étant étendus longitudinalement.
Comme, ainii que je l’ ai déjà lait remarquer
plufieurs fo is ,il eft utile q ue , dans les v ig n e s
'baffes, les grappes foient le plus près poffible de
ta terre , fans cependant y toucher, on doit conl-
tamment tendre à les empêcher de s’éleve r, & ,
par conféquent, fupprimer, avec 1a certitude de-
n’avoir pas de récolte l’année de l’opération, les
farmens fortant du haut & une partie de la fouche,
pou. tailler ceux qui font au-deffous. Il tft même
boa quelquefois de couper ta fouche rez-terre
pour
pour en former une nouvelle avec un des bourgeons
qui eft forti ou qui fortira de la racine.
V ô y e ^ Rajeunissement.
On rifque , en raillant fur un oeil > que cet oeil
périffe, ce qui prive de la récolte de l’année &
quelquefois de la fuivanté.
Couper les farmens à'bec de flûte , eft mieux
que de les couper perpendiculairement à leur axe.
Le Secateur n’eft pas un auffi bon inftrument
pour tailler que la Serpette. V o y e ^ ces mots.
Déjà, au rapport de Columelle, tas Anciens
avoient remarqué que lorfqu’on fai foit une inci-
fion annulaire aux branches de l’olivier, au moment
où il entroit en fève , on obtenoit une récolte
& plus affurée & plus abondante. Cette*
opération, appliquée à la- v ig n e par les Modernes,
a toujours offert tas mêmes réfulrats, mais on
s'eft bientôt affuré qu’elle affoibliffoit:^ tas ceps,
tas empêchoit de donner une récolte l’année fui-
vante , & même deux années de fuite ; que ta vin
des raifins,, provenant de ces ceps, étoit fans force
& fans durée. Aujourd’hui on ne l’exécute plus
fur les v ig n e s à vin, & même fort rarement fur les
treilles. V o y e \ Incision angulaire.
J’ai annoncé au commencement de cet article
que les farmens de ta v ig n e avoient befoin d’être
loucenus pour ne pas ramper fur la terre. Ils le
font par fa culture fur des arbres, fur des perches,
contre des murs, des paliffades, &c. Elle doit
l’être auffi lorfque chaque cep eft ifolé & tenu
bas; en conféquence, on fixe en terre, dans
prefque tous les vignobles du nord de la France, un
E c h a l a s à côté de chacun d’eux. V o y e \ ce mot.
L’époque du placement des échalas varie. Il eft
des lieux où il s’effettue à ta fuite de l'opération
de la taille. Il en eft d’autres où on attend que les
bourgeons aient acquis la moitié de leur hauteur,
pour qu’on puiffe fupprimer, fans inconvénient
p-m'r les ceps, ceux qui font inutiles au produitj
plus rard on le s met en terre, moins ils pour-
riffent promptement \ en conféquence, je préfère
ta dernière pratique.
Il eft néceffaire de beaucoup enfoncer les écha-
la s , pour que le vent ne les renverfe pas , & faire
en forte qu’en tas enfonçant, leur pointe ne blcffe
pas les racines.
La fuppreflion des bourgeons inutiles s’appelle
E eourgeonnement , Épamprement. J’en ai
donne la théorie à cet article. La pratique confiée
à éclater, avant 1a floraifon , tous les bourgeons
qui ont pouffé fur 1e vieux bois, & même
ceux qui fortent du bouton inférieur de ta partie
du farment lailfée à ta taille, lefquels, ainfi que
je l’ai déjà obfervé, n’ont jamais de grappes.
Il elt cependant des cas où on laiffe un ou deux des
bourgeons les plus inférieurs 5 c'elt lorfqu’on veut
diminuer, l’année fuivanté, 1a hauteur de 1a fouche.
[1 eft bon de tailler plus de bourgeons & , par,
conféquent, de feuilles aux v ig n e s en terrain fec
& expofé au (oleil.
Ù i & . 4u A r b r e s 6* A r b u f l e s .
Cette opération faite, on attache les autres
bourgeons à l'échalas, foit avec de la Paille, foit
avec de I'Osier. V o y c i ces mots & Accolage.
La dépenfe des échalas étant une, pefante
charge pour les propriétaires de v i g n e s , ils onc
cherché À la diminuer en n'en employant qu’un
pour deux ou trois ceps, ou à l'éviter, en attachant
les bourgeons du même cep les uns avec
les autres, ou ceux de différens ceps enfemble 5
mais la diminution, & de la quantité & de la
qualité de la récolte, les a fait bientôt renoncer
à cette faulfe économie, car les échalas permettent
de mettre un bien plus grand nombre de
ceps dans le même efpace de terrain, & ils favo-
rlfenc l'aâion des rayons folaires fur les grappes.
La culture de la v ig n e en treilles baffesépargnant
les échalas, doit être préférée fous ce rapport,
comme' fous d'autres non moins importans, dans
tout le nord de la France,
A l’époque du fécond binage, il faut mettre
de nouveaux liens aux bourgeons confervés de la
v i g n e , qui, pendant l'intervalle, (& font élevés
jufqtt'au haut de l'échalas, & meme^au-deffus,
& en pincer, ou rogner, ou arrêter l'extrémité.
Cette nouvelle opération a pour but de faire refluer
la fève dans les grappes ,& de faire groffir
les' grains. V o y e ç Pincement.
Comme la.lève tend toujours à monter, la
fuite du pincement elt la fortie de nouveaux bourgeons
dans l’âiffelle des feuilles fupérieuresj il
faut les fupprimer à melure qu'ils fe montrent , ce
qui neceflite de parcourir, deux ou trois fois la
v ig n e avant le commencement de la maturité du
raifin. - .
Dans les v ig n e s des environs de Metz S i des
environs de Lyon , on n arrête pas les bourgeons
qui portent des grappes. Les raifons qui m ont
été données pour expliquer cette pratique m'ont
paru peu fondées, . - •
La fbraifon de la v ig n e influe trop fur la récolte,
pour qu'on l'interrompe par des travaux
de culture. En conféquence, on ne doit pas s'occuper.
d’ellé huit jours avant & huit jours après
fou commencement t heureux fl , pendant fa durée
, le temps eft doux S i le foleil brillant, car le
froid , la pluie S c leurs diminutifs, occafionnent
la C oulure. V o y e ^ ce mot.
Les v ig n e s'qui font dans un fol trop fertile, ou
qui font trop arrofées, coulent fouvent, quoique
le temps foit très-favorableà la floraifon, parce
que la force de la fève fe porte à la prolongation
des bourgeons. V o y e { Feuilles.
11 en eft dé même , par une caufe direétement
contraire ,d e la trop petite quantité de fève dans
les terrains fecs, dans les années fans piuie.
Dans le vignoble d’Atbois , on pince l'extrémité
des grappes pour empêcher la coulure &
pour augmenter la groffeur des grains. C e f t le
feul où cetre opération fe faffe, du moins à ma
connoiflance.
Fff ff
AlàlU1'