querj en ccnfequence, on n’ en voit plus guère'
dans le commerce.
Pour faire les chandelles .iu moule, on fait paffer
par le centre d'un cylindre creux d’étain ou de
fer-blanc. j élargi à l’une de fes extrémités & rétréci
. à l’autre, une mèche qui eft tendue par le moyen
d un morceau de bois j on place verticalement ce
cylindre & on verfe du fuit fondu dans la grande
ouverture. Lorfque le moule eft complètement refroidi
, on le trempe dans de l’eau bouillante, qui,
taifant fondre la furfacede la chandelle , permet de
la retirer facilement du moule.
Ordinairement on accole douze de ces moules
fur deux rangs, nombre qui exige deux livres de
fuif. Dans les grandes fabriques on en accole fou-
vent beaucoup plus. Pour faire de bonnes chandelles
au moule, il faut mettre au moins deux parties de
fuif de mouton contre une de fuif de boeuf. Quand
on emploie plus de ce dernier, les chandelles coulent
& ne font point de profit.
Les chandelles fabriquées au printemps & en automne
font les meilleures. Ne les employer que fix
mois après leur fabrication, ou apiès les avoir ex-
pofées pendant un mois à l’air, affure leur bon
fervice. En été, il faut les conferver à la cave
dans des boîtes où les fouris & les grillons ne
p-aident pas pénétrer.
Quelle que foit la quantité de boeufs & de moutons
qui fe tuent chaque année en France, nous
fommes obligés de tirer une immenfe quantité de
fuif de l’étranger , ce qui fait fortir tous les ans
une .grande fomme d’argent du royaume. Si les
cultivateurs qui mangent ceux de leurs beftiaux
tués par accident, ou qu’ ils tuent pour leurufage,
au lieu d’en manger le fuif, qui eft un mauvais
aliment, le réfervoient pour le vendre aux chandeliers,
cette perte feroit confidérablement diminuée.
En conséquence , je les engage à le féparer
de l’autre graillé, donc il fe diftingue par fa fermeté
& fa blancheur, fans le féparer des membranes
qui l’enveloppent, & de le fufpendre à un plancher
où il peut fe conferver plus d’un an fans
nulle altération , à l’effet de ne le porter à la ville
que lorfqu'il y en aura affez pour en mériter la
peine. Ce fuif s’appelle fu if en branche.
CHANTEAU. Les tonneliers nomment ainlî la
douve du milieu du fond des tonneaux, laquelle
eft unique.
CH a NTRANSIE. Chantranfia. Genre établi !
aux dépens des Conferves. Il a aufli été appelé
Prolifère, Lêmanee trichogonon. Il renferme
fix efpèces.
CHAPTALIE. Chapialia, Plante vivace, à feuilles
radicales, originaire de la Caroline, que Walter
avoir rangée parmi les Perdicies, mais que
Ventenat a reconnue être dans le cas de former
feule un genre dans la fyngénéfie polygamie né-
ceflaire & dans la famille des corymbifères.
Cttce plante a été introduite dans nos jardins
au moyen des graines rapportées par moi. Elle eft
très fenfible à la gelée & fleurit au premier printemps,
ce qui oblige de la tenir en pot pour pouvoir
la rentrer dans l’orangerie. La terre de bruyère
pure eft celle qui lui convient le mieux. Des arro-
femtns très fréquens, mais p;u abondans, font
néceffaires à fa bonne végétation. Comme fes
graines viennent rarement à maturité dans nos
orangeries, on n’a d’autre moyen de la multiplier
que par la féparation des pieds, féparation
qui doit fe faire en automne, mais qui donne peu
de produits.
Cette plante fait un affez bel effet par fes fleurs
& par fes feuilles dans les forêts de la Caroline,
mais elle perd à être cultivée.
CHARBON DE BOIS. Ce qui a été dit de ce
charbon dans le Dictionnaire d‘Agriculture n’a rapport
qu’à fa qualité fertilifante. Dans un Dictionnaire
des Arbres 6* Arbuftes, il convient de le con-
iïdérer fous toutes les confidérations qu’il offre ,
& principalement fous celle de l’augmentation de
valeur qu’ il donne aux taillis, tant dans les pays
où il exifte des forges , que dans ceux où la mauv
a is tenue des chemins rendant les charrois_diffi-
ciles & coûteux, il faut alléger la charge des
chevaux.
On appelle charbon, le bois dont toute l’eau de
végétation i toute la matière mucilagineufe, hui-
leufe, réfineufe, &c. , ont été enlevées par la com-
buftion. Il eft conftamment noir, fonore & caftant.
II y a deux fortes de charbon de bois : l’un qui
fe fabrique exprès & en grand par étouffement 3
c ’eft le véritable, celui que je me propofe exclufi-
vement de confidérer dans la fuite de cet article}
l’autre qui réfulte de la combuftion du bois à
l’air libre , dans les foyers, les fours, & c . C’ eft la
Braisje. P'oye^ ce mot.
L’emploi du charbon de bois eft très-étendu dans
les arts & dans l ’économie domefiique. Il ne s’en
fabrique pas aujourd’hui en France la moitié de ce
qui s’en fabriquoit au commencement du fiècle dernier
, fa cherté produite par la diminution des forêts
1 ayant engagé toutes les fabriques qui l’ont
pu, à lefuppléer parle charbon de terre, qui ne lui
eft fupé-rieur que dans un très-petit nombre de caç.
Il a été dernièrement fait des tentatives pour
augmenter la quantité & la qualité du charbon, en
effectuant fa combuftion dans des fourneaux
conftruits d’après les règles de la pyrotechnie, ou
encore mieux, dans de grandes cornues de fer ou
de^terre. Ces tentatives ont donné les réfultats
qu’on en efpéroit, c’eft-à-dire, que 1 e charbon a
été plus abondant, a donné plus de chaleur, s’eft
confommé moins vïce, & c .; mais la grande dé-
penfe de ces tentatives, foit qu’on les ait exécutées
dans le s , forêts, foit dans le' voifinage des
villes, ne permet pas de croire qu’elles puiffent
engager à renoncer aux deux manières anciennes
de fabriquer le charbon 3 quelque vicieufes qu’elles
foient.
L’une de ces manières, qui ne s’emploie plus
guère que pour faire le charbon deftiné à entrer
dans la compofition de la poudre à canon, con-
fifte à creufer, dans une terre argileufe, une foffe
plus profonde que large, dont les dimenfions font
proportionnées à la quantité de bois à convertir
en charbon. (Quatre pieds de profondeur, deux
pieds de large & fix pieds de long, font des me-
fures moyennes convenables.) On fait au fond de
cette fofte un petit feu de brouffailles, & lorfque
la terre commence à être fèche , on y jette des
morceaux de bois de toute longueur, mais rarement
de plus d’un pouce de diamètre, jufqu’à ce
qu’elle foit toute pleine de charbon incandef-
cent. Alors on étouffe le feil, foit en le couvrant
de terre, foit, ce qui vaut mieux, en le couvrant
d’une plaque de tôle dont on garnit les bords de
terre.
On doit conclure par cét expofé, & on s’en
affure facilement par l’examen, que la plus grande
partie du bois qui a été jeté dans la fofte pendant
la première partie de l’opération, qui dure toujours
plufieurs heures fans interruption, a eu le
temps de fe confommer entièrement, & que ce qui
refte eft moins du charbon, ce mot pris dans fa ftri&e
lignification, que de la Braise. Voye[ ce mot.
I. es différences qui fe trouvent entre le charbon
& la braife, font que le premier contient plus
de carbone, qu’il eft plus folide, plus pefant,
développe plus de chaleur. Voyei le Dictionnaire
de Chimie.
Chaque efpèce de bois donne un charbon de
qualité différente, mais on y fait peu d’attention
dans la pratique, les charbonniers employant indifféremment,
à la compofition de leurs fourneaux,
toutes celles qui leur tombent fous la main : les
qualités fupérieures compenfent les inférieures.
En général, les bois durs, tels que le chêne , le
charme, le châtaignier, le frêne, le hêtre, four-
liiflcnt les meilleurs.
Le charbon de pin paffe dans les environs du
Mans pour valoir un cinquième de moins que celui
de chêne. Il fe brife facilement par le tranfport.
On peut faire du charbon avec des tiges ou des
branches de toutes groffeursj cependant celles
qui font trop petites brûlent trop v îte , celles qui
font trop grofies builent trop lentement. Les rondins
d’un à deux pouces de diamètre, provenant
de taillis de quinze à feize ans, font, terme
moyen, ceux qui font préférés. C çft exciufîve-
roent ce bois qu’on appelle de la charbonnette dans
h s bois exploités pour les forges. 11 eft des cas ,où
les maîtres de forges en font faire avec du bois de
quartier, c*eft-à-dire, qui ont plus de quatre pour
ces de diamètre & qui fe fendent en quatre.
J. es branches des vieux arbres, à raifon de ce
quelles font tortues & pleines de noeuds, font
ïejetées, parla difficulté de les arranger fur le fourneau
fans y laifter des vides qui nuifent beaucoup
a la conduite régulière du feu.
Le bois trop vert & le bois trop fec fe comportent
également mal dans la fabrication du charbon;
le premier ,, parce qu’il donne trop de fumée qui
multiplie lestrous à ait 3 le fécond,parce qu’il bruie
trop rapidement & ne peut être facilementétouffé.
L un Se l’autre donnent conftamment lieu à un déchet
qu’on eftime à un quart, terme moyen.
Ce n eft donc qu’ après lîx mois de coupe, encore
terme moyen, qu’on doit employer à la fabrication
du charbon le bois des taillis qu’on y confacre
ordinairement, lequel eft laiffé à l’ air pendant cet
efpace de temps.
La longueur de bois employé à faire du charbon
doit être ni trop longue ni trop petite, pour que
fon arrangement fur le fourneau foit plus facile 1
fa mefure ordinaire eft de trois pieds.
On détermine, pour place à fourneau, un lieu dépourvu
de fauches & éloigné des taillis fufeepti-
bles d’être incendiés. Dans les bois nationaux, ce
font les gardes qui les indiquent & qui en fixent
le nombre , ordinairement une par arpent. On de-
vroit préférer celles qui font voifines des routes ,
à raifon de la plus grande facilité pour l’extra&ion
du charbon^ mais l’ économie des frais du tranfport
du bois, du lieu où il fe trouve à celui où il doit
être brûlé, force à l’ établir au centre de l'exploitation.
On peut juger, d’après ce que je viens d'obfer-
v er, que l’on peut rarement choifirla nature du
terrain} mais je dois cependant dire que celui qui
eft argileux eft préférable, en ce que fa croûte fe
durcit au premier feu.
Il feroit probablement toujours avantageux d’é tablir
les fourneaux fur un fol pavé en briques,
mais la dépenfe de cette opération s’y oppofe partout
, dit-on 5 cependant la perte de charbon qui
eft la fuite, dans les terrains très-humides, de la.
vaporifation de l’eau qui y eft contenue, femble
rendre douteux ce calcul.
Les anciennes places à charbon font partout préférées
pour en former de nouvelles, Se cela tient
au même motif, celui de la confolidation du fol.
La place à charbon, appelée faulde en quelques
lieux, déterminée, on en unit le fol, en le tenant
plus elevé au centre, & en creufant autour un petit
foffé pour l’écoulement des eaux} car quand la
difpofition du terrain dirige vers fon centre celle
des pluies d’orage, el es gênent confidérablement
le travail.
Le terrain plané, on enfonce au centre une
perche de la hauteur qu’on veut donner au fourneau,
autour de laquelle on place des fagots peu
ferrés, d’ un bois trè^-fec.
On trouve toujours de l’avantage à faire les
fourneaux ni trop petits, ni trop grands. Les premiers
coûtent proportionnellement plus que les
féconds 3 ces derniers ne font pas toujours faciles
à conduire, & donnent lieu, en cas d’acci^