
n ’off.oit que de Q uatre-vingts à cen t cercles appa-
rens. D ep u is, j’ai traverfé des efpaces qui av oient
plus d ’une lieue d e large, o ù prefque tous les vieux
arbres dominans éto ien t ren v erfésav ec leur m o tte,
& d év oient céder leur place à d ’au tres efpè-
ces plus jeunes. L a plu p art de leurs racin es,
au jo u r, éto ie n t pourries dans une plus ou
m oins grande étendue d e leur longueur. C ’eftainfi
que ces fo rêts font foum ifes aux lois de l4Assolement
, lois qui font dans la n a tu re , & qu4il eft
très-rem arquable qu4on n4ait pas reconnues plus
tô t. Voye\, pour le furplus, aux m ots Baliveau,
Bois & Exploitation.
C H A B O U S SA D E . R ace de Moutons fo rte f-
tim ée aux environs de S aint-F lour. Voyez Bêtes
a laine.
C H A B R É E . Chabrea. Genre de plantes établi
aux dépens des Perdicies. Il ne diffère pas du
Bertholonie.
C H A B R IL L O N . O n donne ce nom , aux en v irons
de C lerm o n t-F erran d , à des Fromages de
lait de chèvre.
C H A D A R E . Chadara. Genre de plantes qui ne
paroît pas différer de celui des Greuviers.
C H Æ N A N T H O P H O R É E S . Fam ille d e plante
s établie p o ur placer les genres de celle des
C omposées qui o n t les corolles bilabiées.
C H Æ T A N T H E . Voye^ Leptocarpoïde.
C H Æ T A N T H È R E . Ch&tanthera. G enre de
plantes d e là fygénéfie polygam ie fuperflue & de
la fam ille des co rym b iferes, fo rt voifin de celui
d es Homolianthes. Il renferm e deux efpèces
propres au P é ro u , d o n t aucune n e fe cultive e u
E u ro p e.
C H Æ T A R IE . Chuaria. G en re d e plantes
établi p our placer F Aristide de l'A scension &
quelques autres. 11 diffère peu du C urtopogoh..
C H Æ T O C H Y L E . Ch&tochylus. Genre de plantes
qui ne diffère pas de celui appelé Schwenkie.
C H Æ T O C R A T E R . Ch&tocrater. A rb re du.
P éro u qui form e un genre dans la d écan.lrié m o-
r.og y n ie, & qui paroît fo rt rap p ro ché de celui des
A navingues,
N o u s ne le cultivons pas en E u ro p e.
C H Æ T O S P O R E . Ch&tofpora. G enre d e
plantes fo rt peu différent des Choins & . p oint
d u to u t des Rhycospores. Il renferm e plu- i
fleurs efpèces de la N ouvelle-H ollande & de 1-A- :
m érique m éridion ale, d o n t aucune ne fe cultive
dans nos jardins.
C H A F F R E . Synonym e d e Brou de noix.
C H A I L L E R 1 E . La C amomille puante
p o rte ce nom aux environs de Senlis.
C H A
C H A IL L E T 1E . Chailletia. G enre de plantes fe
la p entandrie digynie & de la fam ille des amen-
ta c é e s , fo rt rapproché des Micocouliers , &
renferm ant deux arbres de C ayenne q ui ne fe
cultivent pas dans nos jardins.
C H A IT U R E . Chaiturus. G enre établi pour fé-
parer des agripaumes les efpèces d o n t l’ovaire eft
glabre.
C H A L A Z E . P artie de la graine qui eft réunie
à laRAPHE, & qu’on p eu t regarder com m e un ombilic
in térieu r.
C H A L E F . Eleagnus. G enre de plantes de la té-
tran d rie m onogynie & de la fam ille des éleag-
n o ïd e s , qui ren ferm e une d ouzaine d ’efpèces
d ’a rb re s, d o nt l’une cro ît natu rellem en t dans les
parties les plus m éridionales de l’E urope & fe cultive
fréquem m ent dans nos jard ins, à raifon de la
perfiftarice ,. pendant une partie de l’h iv er,, de fon
feu illag e, d o n t la blancheur contraire avec celui
des autres arbres , & de l’excellente o d eur de fes
fleurs..
Efpèces.
i . L e Chalef à feuilles é tro ite s.
Eleagnus angufiifolia. L inn. 1} D e Bohême,,
d ’E fpagne , d’Italie , de G rèce.
2. Chalef oriental.
Eleagnus orientalis, L in n. D ’O rient.
3. L e Chalef épineux.
Eleagnus fpinofa. L am arck. T) D ’E gypte..
4. Le Chalef piquant.
Eleagnus pungens. T h u n b . T> D u Japon.
5. L e Chalef à larges feuilles.
Eleagnus laiifolia. Lam arck. fr D e Ceylan..
6. L e C halee à feuilles crépues.
Eleagnus crifpa. T h u n b . D u Japon.
7. Le C halef m ultiflore.
.Eleagnus multifiora. T h u n b . b D u Japon..
o. Le C halef à fleurs en om belle.
Eleagnus umbellnta. T h u n b . b D u Japon.
9‘ Le C halef glabre..
Eleagnus glabra. T h u n b . b D u Japon..
10. Le C halef rnacrephÿîle.
Eleagnus macrophylia. T h u n b . b D u Japon;
Culture.
La prem ière e fp è c o , connue des jardiniers fous
le nom d’olivier de Bohême, & qui a en effet beaucoup
de rapports avec lés Oliviers , eft celle
que nous cultivons. O n voit auifi 1 dans quelques
fer res , le chalef a. larges feuilles, qui lui reffemble
ex trêm em en t, mais qui ne p eu t fupporter la pleine
te r r e , mêm e dans les hivers les p lu s doux.
La m ultiplication du chalef n’a jamais lieu, dans
l'es pépinières des environs de P aris, par le moyen
de -les graines , attendu qu’il en donne très-rarem
ent} mais on ne s’en inq u iète p as, vu qu’it
fe p rête à to u tes les au tres modes de reproduction.
avec la plus grande facilité. Ainfl il fournit
c fl A
naturellem ent beaucoup de re je to n s, la plus pe-
tite partie de fes racines donne un nouveau p ie d ,
fes m arcottes p euvent ê tre fevrées dans l’a n n é e ,
& il eft rare que fes boutures m an q uen t, lorf-
qu’elles font faites à l’om b re, dans un terrain léger
& fra is, ou convenablem ent arrofé.
T ous ces nouveaux pieds d o iv ent ê tre teuus en
p épinière, à la diftance de deux ou trois p ie d s,
& taillés en c ro ch et p our en faire des tig e s , ,car
c’eft principalem ent dans c e tte difpofition qu’ils
jouiftent de tous leurs avantages. Il y reliero nt
deux, trois & m êm e q u atre a n s, félon le te rra in ,
les faifons & leurs dilpofitions propres.
Les fo rtes gelées de l’h iv er fo n t fouvent périr
dans le clim at de P a ris, & fu rto u t lorfqu’il eft
jeune, l’extrém ité non en core ao û tée des branches
du chalef II eft donc utile d ’em pailler les plants en
pépinière, q u oiq u ’on s’en difpenfe le plus o rd inairement.
Jam ais, à ma corm oilfance, éfes plants
périffent en tièrem en t par leur fait.
Les grands v en ts éclaten t aufli quelquefois fes
branches.
La place qu i co n vient le m ieux au chalef à ans
les jardins p.iyfagers, c’eft c o n tre les fabriques
expofées au m id i, à q u elq ue diftance des m affifs,
à la même expofition. Sa couleur fe perdant dans
-celle de l’air» il faut é v ite r de tro p l’éloigner des ;
oppofitions. Q u o iq u e naturellem ent ami de la fraîcheur,
il ne d o it pas ê tre mis fur les bords des eaux,
ni aux expofitions du nord & du c o u c h a n t, parce
qu’il y eft plus fujet aux gelées & qu’il y fleurit
moins. Il n’y a p o in t égalem ent d ’avantages à le
planter dans un bon terrain , o ù il pouffe tro p vi-
goureufement. Ü n e fois en p la c e , il ne dem ande
plus qu’à ê tre ém ondé de fon bois m ort & de fes
branches caffées, ce qui eft une o pération à re nouveler
prefque tous les a n s, par les caufes ci-
devant indiquées.
L’odeur des fleurs du chalef eft fi fo rte , fu rto u t
■ le foir d’un jour chaud ; qu’un feul pied em baum e
un vafte jard in , & que beaucoup de perfonnes ne
peuvent la fupporter. C e tte o d eur fe rapproche un
peu de celle du m ie l, & d evient fétid e lorfque la
fécondation eft effectuée. O n ne l’a pas encore
fixée en E u ro p e à ma connoiffance, m ais il p aro ît
que les E gyptiens o n t é té plus h ab i'es que nous.
On mange les fruits de c e t arbre dans la T u rquie
d’Afie & en P e rfe , au rap p ort d’O livier.
C H A L E F S. Synonym e d’ELÆAGNOÏDES.
C H A L E U R . R éfu ltat d e l’a& io n d u C alorique.
Les animaux & les végétaux ne peuvent fe con-
ferver vivans fans une plus ou moins grande quantité
de chaleur. T o u s les corps l’ab fo rb ent & la
perdent, mais certains plus que d ’a u tre s: ou elle
les d ila te , ou elle les liquéfie , ou elle les gazé-
fls , félon leur n ature. T o u jo u rs elle tend à fe
m ettre en équilibre en ra y o n n a n t, c’efl à -d ire ,
en s’affoibliffant à m efure qu’elle s’éloigne davantage
du p oint d’où elle fo rt.
E lle eft principalem ent développée par la lum
ière du foleil & par la com buftion , mais on la
p ro d uitin ftantaném en t par le fro ttem e n t & p arla
percuftîon de prefque tous les corps durs.
T o u s les corps expofés au foleil augm entent de
chaleur, mais à des degrés d ifféren s, félon leur
c o u le u r,& leurs principes conftituans. A infi les
co rp s noirs s’échauffent plus rapidem ent & davantage
que les corps b le u s, ceu x-ci plus que les
corps rouges , q u e les corps jaunes. Le blanc repouffe
la chaleur. Les m étaux s’échauffent de
m êm e plus que les p ie rre s, les p ierres plus que les
b o is, le bois plus que le v e rre , & ils p erd ent leu r
chaleur acquife exactem ent à l’in v e rfe , & c.
C es faits font ceux que les cultivateurs do iv ent
s’em preffer d’é tu d ie r, parce q u ’ils en peu ven t tire
r des conféqueuces im portantes pour le fuccès
d e leurs travaux. P ar e x em p le , en noirciffant un
m u r, ils accélèren t la m atu rité des pêches qui y
fo n t paliffadées : en fem ant de la te rre noire ou
du fe h ifte , fur la n e ig e , ils la font fondre plus tô t.
E n co n féqu en ce, ils s’habilleront de noir en hiver
& de blanc en é té , p o rte ro n t fu rto u t les chapeaux
de paille p e n la n t ce tte d ern ière faifon.
P uifque le v erre p erd moins fa chaleur acquife
que le b o is , le bois m oins que les p ie rre s , les
p ierres m oins que les m étaux, on bâtira les ferres,
les bâches , & c ., p lu tô t en briques verniflees
qu’en b o is , en bois p lu tô t qu en p ie rre , en p ierre
p lu tô t qu’en fer.
L e charbon , qui abforbe b eaucoup de chaleur
au fo le il, à rafon de fa c o u le u r, la p erd très- ■
lentem ent à l’o m b re, à raifon de fa nature : aufli
peu t-o n en tire r un utile p a rti, en le m êlant avec
le p lâtre p our conftruire des m urs d ’a b ri, avec la
te rre p o ur cultiver des p rim e u rs, & c.
D ans les an im au x , la chaleur eft évidem m ent le
p ro d uit de la refpiration , qui n’eft que la com buftio
n de l’air dans le p o u m o n , c’e ft-à -d ire , l’ab -
forption de fon oxigène par le fang ; mais on
ignore ên core com m ent naît celle qui exifte dans
les v égétaux, laquelle eft généralem ent trè s-fo ib le ,
mais s’augm ente dans quelques efpèces , telles q u e
les Gouets , fur les organes de la g é n é ra tio n ,
au m om ent de la fécondation.
La chaleur des rayons folaires p én ètre d ’autant
plus p rom ptem ent & d 'a u ta n t plus abondam m ent
dans la te rre , qu’ils font plus voiîtns de la perpendiculaire
: de-là la p réco cité des coteaux expofés
au m id i, & l’avantage de faire les planches des
jardins.où on v eu t avoir des prim eurs en plans inclinés
au m êm e afpeét.
E m pêch er les v^nts froids du nord d’en lev er la
chaleur de la te rre, équivaut à lui en p ro curer *. d e-
t là l’avantage des m u rs , des paliffades, & en g é- i néral de to u s les A bris. Voye^ct m o t.
D ’après des expériences faites par S aiiffure, il
p a ro ît que la chaleur folaire s’accum ule pendant