
Ces mangeoires font ou en dalles de pierre,
ou en madriers de bois, félon la convenance économique.
Pour que les chevaux ne foient pas aveuglés ;
par la poulïîère qui tombe des râteliers, on a
propofé de K ur donner une direction verticale } !
mais cette pofition les empêche de prendre faci- ;
Jement le foin, de forte que l’éloignement de ■
leur partie fupéiieure du mur doit être feulement
d’un pied. V o y e [ Râ t e l ie r . j
Mais fi la falubrité des é c u r ie s dépend de leur
largeur & de leur hauteur, elle dépend aulfi des
ouvertures qui y amènent un air nouveau. A :nfi
elle aura une porte large & haute, & allez de
fenêtres oppofées ( furtout deux grandes aux extrémités},
pour qu’ il y entre continuellement un
grand courant au-deffus de la tête des chevaux}
ainfi le fol en fera pavé & incliné en dehors pour
que les urines s’écoulent facilement} ainfi la litière
en fera rechargée tous les jours ou tous les d.ux
jours, & enlevée au moins une fois par femaine.
Les fenêtres feront tenues ouvertes le jou r,
pendant l’hiver, du côté oppofé au vent feulement}
mais elles le feront toutes , jour & nuit,
pendant les chaleurs de l’été.
C ’eft un préjugé abfurde que de croire que les
toiles d’araignées foient utiles dans les é c u r ie s ,
elles doivent être au contraire foigneufement enlevées}
car, tombant dans le manger, elles cau-
fent aux chevaux des toux nerveufes, dont les
fuites peuvent être funeftes.
Il en à defirer, pour l’économie du fervice,
que le foin & l’avoine foient placés au-deffus des
i c u r i e s , & qu’on puiffe les faire tomber directement
dans les râteliers & dans les mangeoires 5
mais comme les émanations des chevaux & du
fumier altèrent la bonne qualité de ces fubftan-
c e s , furtout du foin, il eft préférable, lorfque le
plancher, comme cela doit toujours être , eit parfaitement
joint, même plafonné, de faire tomber
ce dernier par une ou deux conduites en planche,
qui defeendent dans un ou deux des coins, juf-
qu’ à une très-petite diftance du fol.
Badigeonner tous les ans, avec un lait épais
de chaux, les murs des é c u r ie s , eft une opération
fi utile à leur falubrité, que , dans aucun cas, les
cultivateurs ne doivent s’y refufer fous prétexte
d’embarras ou d’économie. On choifira les jours
les plus longs & les plus chauds pour l'exécuter,
parce qu’ alors la defficcation, pendant laquelle les
chevaux doivent en être éloignés, s’opérera en
deux ou trois jours. Imbiber le fol du même lait
de chaux , eft encore excellent.
Des fupplémens à cet article fe trouveront aux
mots C heval, Ferme, Etable, Bergerie,
T o i t a po r c , Poulailler^ C olombier.
EDMONDIE. E d m o n d i a . Genre de plantes établi
par H. Caifini, fur I’Immqrtelle sé sa -
moîde.
ÉDOSSER LE SOL. C’eft ïe Peler.
On édolfe les landes dans une partie pour améliorer
une autre partie.
C ’eft généralement une mauvaife opération que
Ü é d o f f e r > mais il eft des cas où elle doit être tolérée.
V o y e \ Lande & Vigne.
ÉDOUARDE. E d w a r d i a . Genre de plantes qui
fépare des autres les Sophores tétraptère
& A P E T I T E S F E U I L L E S .
ÉDUCATION AGRICOLE. Depuis des fiècles
les amis de la profpérité agricole de la France fe
plaignent, & ce avec raifon, de l’ignorance qui
fe remarque généralement chez les cultivateurs.
Cette fatale ignorance a été en tout temps l’effet
de la milère des habitans des campagnes, auquel
s’ eft jointe, jufqu’à la révolution, l’influence
des Ordres privilégies, qui ne vouloient que des
ilotes pour labourer la terre, & depuis, le défaut
de moyens d’ iuftruéfion, & la néceflité d’appeler
toute la j: unelfe aux armées.
Aujourd'hui ces caufes font détruites , puifque 1
le principe de l’égalité des droits eft confacré par
la Charte, & que la méthode de l’enfeignement
mutuel eft connue.
Il eft donc à efpérer que les habitans des campagnes
fauront bientôt tous lire, écrire & calcule
r , & par fuite pourront fe fouftraire, en li-
fant toutes fortes d’ouvrages, aux préjugés fous
le joug defquels ils ont jufqu’ à ce jour gémi.
Ainfi nos neveux ne fe foumettrontplus, ni au
joug des praticiens (gens de lo i ) , ni à celui des
forciers, ni à celui des fàints, fur lefquels ils
comptent fouvent plus que fur leur bon fens, que
fur leur travail, que fur leur furveillance, &c.
Avec Y é d u c a t io n feule que je viens d’indiquer,
on peut, au moyen d’une longue pratique, obtenir
des cultivateurs habiles} mais il eft facile
d’en former de fupérieurs, en peu d’années, en
leur donnant des leçons de théorie prifes dans
tous les fiècles & dans tous les pays, & en leur
en faifant l’application au pays ou ils font deftinés
à opérer.
C ’eft d’après la certitude des utiles réfultats de
ces leçons que l’ Ecole d’agriculture d’Alfort a été
fondée, ainfi que celles de vétérinaire du même
lieu & de Lyon , & les Ecoles des arts & métiers
de Châlons & d’Angers.
Actuellement il n’y a plus à defirer que devoir
fe former, à l’exemple de l’Efpagne, une demi-
douzaine d’écoles pratiques dans nos départemens,
dont la culture eft la plus diftinCte, écoles où les
riches comme les pauvres trouveroient à prendre,
par les yeux, toutes les notions propres à les guider
avec certitude dans leurs travaux. Déjà plu-
(leurs fois le Gouvernement a donné un commencement
d’exécution à ces vues; mais des obftacles
tenant aux finances, les ont fait ajourner. Sans
doute fix fermes expérimentales, d’ une étendue
fuffifante pour remplir ce b ut, & à.la proximité
,,„ne mnde Ou d’une moyenne ville,exigeraient,
„ “"pour leur acquificion que pour leur etabliffe-
„ 1 , une Comme importante i mais quand on con-
fidère que (i elles font bien dirigées elles doivent
2 moins payer leurs dépenfes *1 annuelles & lrnte- Je leurvaleur, ilfen.ble qu’ il n’eft point de mo-
ifs plaufibles pour les refufer à futilité générale.
Les Sociétés d’agriculture, le£ correfpondans
du confeil d’agriculture, excités par un zèle
Uffintéreffé , encouragés par le Gouvernement, rempliffent en partie le voeu que j’émets en faveur
d». écoles pratiques d'agriculture, avec cette différence
quelles n'agiffent que fur des hommes
faits c’ell-à-dire, déjà imbus d’tdees faufles,
tandis qu'un bon profeffeur inculquerait a des
; unes eens des idées vraies, qu’ils n auraient aucun
motif pour rejeter, & qui ne forenoient plus
d- leur mémoire.
Après un féjour de deux ou trois ans dans une
de ces écoles, les jeunes gens qui auraient remporté
des prix ■ feraient appelés à voyager au
compte du Gouvernement , pour comparer ce
ou'ils ont appris avec ce qui fe tait-dans les autres
parties de la France, dans les autres contrées de
l'Europe, dans les autres parties du Monde
""nue de réfultats précieux pour le ' perfeftion-
nementde la raifon humaine, pour l’augmentation
de la richeffe territoriale, feroienc la fuite
d’une inftrudtion agricole établie fur de pareilles
bafes! . ■ ■ H .b, ■ ■ ■ ; § ■ | I
Mais combien feraient encore plus generaux
ces avantages. Il l’agriculture entrait, comme partie
obligatoire, dans les premiers degres de 1 ini-
truition publique 1
EFFONÉ. Altération d’EFFANi. Foyetcemot
& celui Ftuu.i.E.
EFFORT. On donne ce nom aux extenfions?
contre nature que des- mouvemens trop brufques,
ou trop exagérés, ou trop répétés, occalionnent
aux mufcles. des chevaux , & dopt les fuite s font
des douleurs aiguës & durables, ou au moins le
boitement.- ,
Lorfqu’un e f fo r t a lieu à l’épaule ou au bras , on
l’appelle ÉCART , É n tr’OUTERTTOE. V o y ' l ces
mots & celui Entorse. . ., , Prefque toujours les e f fo r t s font futvis d une
inflammation locale, à laquelle il faut d abord
s’oppofer par des friétions d*eau-de-vie camphrée,,
des lavemens, la faignée, la diète. La fièvre^ accompagne
fouvent cette inflammation. Lorfqu elle
efl pauée, on applique des aromatiques ou des
aflrii igens en cataplafme.
Le plus dangereux de tous les e f fo r t s eft celui
des reins. Il eft rare qu’ il fe guériffe complètement.
Cependant on en a des exemples. Des boutons
de feu fur les vertèbres lombaires ont principalement
offert des réfultats fatisfaifans.
Après Y e f fo r t des reins, c’ eft celui de la cuule
qui eft le plus fréquent. Puis viennent ceux du
graflet, du jarret, du boulet , &c. t
Souvent des bains ou des friétions d eau frone
ont guéri des chevaux affidés d’un e ffo r t dans ces
dernières parties} ainfi on ne doit jamais fe réfuter
d’abord à tenter ce moyen fi fimple & fi economique.
|j r '
Les chevaux qui ont éprouvé un e f f o r t , y font
plus fujets que les autres } ainfi il faut les ménager.
|
V o y e [ , pour le furplus, au mot CHEVAL- ^
Lorfqu’ un boeu f a t t r a p e un e f f o r t , il faut 1 en-
graiffer & le vendre au boucher.
EGAIEMENS. Petits Fossés deftinés à donner
1a direction & l’écoulement aux Eau x d’ir r i -
gation. V o y e ^ ces mots.
EGI ALITE E g i a l i e i s . Arbriffeau de la Nouvelle
Hollande, qui feul conftitue-un genre dans
la pentandrie monogynie & dans la famille des
plombaginées.
Il ne fe cultive pas en Europe.
EGINÉTIE. Æ g i n e t i a . Genre de plantes qui
raflemble deux efpèces , dont l’une fait partie des
C arphales, & l’autre des Oldenlandes.
EGLE. J E g l e . Genre de plantes qui a pour type
le T apier marmelos.
EGLETE. E g l e t e s . Plante de Saint-Domingue ,
qui fert de type à un genrë voifin desTNULES.
Elle ne fe cultive pas dans nos jardins.
EGLIG. La Ximénie d’Égypte porte ce nom
en Nubie.
EGOPOGON. E g o p o g o n . Plante vivace de l’ A mérique
méridionale, conftituant feule un genre
dans la polygamie triandrie & dans la famille des
graminées.
Elle ne fe cultive pas en Europe.
EGOPUS. Nom breton des É pis qui fe caffent
dans l’opération du Battage, & qu il faut remettre
fous le Fléau pour en retirer le G r ^in .
EGOyTTOIR. Synonyme d’EcLissE. V o y e ^
Fromage.
EGRAPPOIR. Inftrument deftiné à féparer le
grain du raifin de fa.grappe , lorfqu’ on ne veut pas
mettre cette dernière dans l i cuvé.
L e s opinions varient fur les avantages de 1 e-
! grappage, quoiqu’il fo it, de temps immémorial ,
pratiqué dans quelques vignobles} & en effet il
paroît que fi la grappe porte toujours dans Le vm
un principe en même temps acide & acerbe , ce
principe concourt, dans les pays du Nord principalement,
à rendre ce vin plus durable & plu«
propre à gratter le gofier d une certaine claue de
confommateurs.
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