
4 EXPOSITION.
ment d’histoire; il devra être la d ém o n s t r a t io n s c ie n t if iq u e d’une
vérité historique encore contestée. Or, pour établir scientifiquement
que les G è le s sont les fils des S c y th e s et les pères des G e r m
a in s et des S c a n d in a v e s , il n ’y a , à défaut de témoignages directs
et positifs, que deux espèces de preuves qui soient à la fois
possibles et péremptoires, savoir: 1° les preuves de d é d u c tio n
tirées de témoignages historiques plus ou moins incomplets, et
2° les preuves d ’in d u c t io n tirées de tous les phénomènes qui
énoncent q u e , sous le rapport généalogique comme pères et comme
fils, aussi bien que sous le rapport social, m o ral, intellectuel et
religieux, les G è te s sont les continuateurs des S c y th e s , et que les
G e rm a in s et les S c a n d in a v e s sont les continuateurs des G e le sK
Nous avons, par conséquent, à montrer d’abord comment ces peuples
sont sortis les uns des autres et à démontrer ensuite que 1 état social,
moral, intellectuel et religieux des S c y th e s se continue organiquement
dans l’état social, moral, intellectuel et religieux des
G è te s , lequel, à son tour, se continue organiquement dans celui
des G e rm a in s et des S c a n d in a v e s . Ce travail se divisera donc en
cinq parties. Dans la première, nous traiterons de la filiation ethnique
ou de Y e lh n o - g é n é a lo g ie des S c y th e s , des G è te s , des G e rm a in s
et des S c a n d in a v e s . Dans les quatre parties suivantes, nous montrerons
comment dans l’état social, moral, intellectuel et religieux de
ces peuples, tous les phénomènes portent d’abord des caractères
primitifs chez les S c y th e s , qui sont la souche de la race, se développent
ensuite davantage chez leurs fils les G è le s et se complètent
enfin de plus en plus chez leurs petits-fils les G e rm a in s et les S c a n d
in a v e s .
. 1 Voir Les Scythes, Avant-propos.
I. PREMIÈRE PARTIE DE L’OUVRAGE.
LA FILIATION DES SCYTHES AUX GÈTES ET DES GÈTES AUX GERMAINS ET
AUX SCANDINAVES, DÉMONTRÉE SUR LA SUCCESSION HISTORIQUE DE
CES PEUPLES.
CHAPITRE PREMIER.
NOTIONS ETHNO-GENÉALOGIQUES.
§ 8. migrations des races iafétiques d’Asie en Eur#
pe>_Une vérité incontestable trouvée par un examen sérieux,
en dehors de toute préoccupation religieuse ou dogmatique, et qui
résulte des études linguistiques, ethnologiques et archéologiques,
du moins au point ou elles sont arrivées aujourd h u i, c est que
l’Europe, de même qu’elle n’est géographiquement parlant qu’un
appendice de l’Asie, n’est aussi qu’un appendice de celte partie du
monde par rapport à l’origine de sa population. L’Europe, tout
porte à le croire, n’a jamais eu d’a u lo c h lh o n e s , c’est-à-dire d’hommes
nés o r i g i n a l e m e n t sur son sol; tous ses habitants p r im i t i f s , même
les ancêtres des E s c a lc lu n a c , doivent leur origine a des peuplades
qui sont venues soit du nord-ouest, soit du sud-ouest de l Asie.
L’Asie e st la t e r r e n a ta l e e t le b e r c e a u p r im i t i f d e to u s le s A b o r ig è n e s
de l’E u r o p e .
Une autre vérité, conséquence de la première, et qui est confirmée
par les éludes archéologiques, c’est que 1 Europe s est peuplée
peu à peu d’une manière très-clair-semée et à des époques com-
parativementtrès-peu anciennes. Les premiers habitants del Europe,
les peuplades f in n o -a lta 'iq u e s , paraissent avoir occupé le nord-ouest
de l’Asie avant d’avoir passé dans le nord-est de 1 Europe, et elles ne
se sont fixées dans ces dernières contrées qu’environ 2500 ans avant
notre ère. Les peuplades ia f é t iq u e s sont venues en Europe après
les peuplades f in n o - a lta ïq u e s et se sont répandues également et successivement
à l’e s t, au su d , au nord et à l’ouest de cette partie
du monde. Parmi les peuplades ia f é tiq u e s les premiers arrivants
furent les tribus de la branche k im m é r i e , et elles se sont établies
en Europe tout au plus dans l'intervalle entre 1 an 2200 et 1500 avant
notre ère. Les derniers venus de la race i a f é l iq u e , les peuplades