
v e au royaume que le roi P a i r i s a d è s 1 , dans l’impossibilité de le défendre,
fut obligé de le céder à Mitradatès, roi du Pont, lequel chassa
de la presqu’île les Scythes-Skolotes et leurs alliés les Rh o x -A la n e s .
§ 30. lies BLimméro-Scytlies et les ScytHes-IIellè-
l i e s . _ Vivant au milieu et dans le voisinage de colonies grecques
et de peuplades kimméries, les S k o lo t e s se mêlèrent peu à peu avec
elles. De là l’origine des S c y lh e s -H e llè n e s et des G r e c s m é la n g é s
(gr. M ix -H e l l è n è s ). Tels étaient les F o r a in s (gr. A l a z o n e s ) , ainsi
nommés, probablement, parce qu’ils faisaient les marchands fo r a in s
dans le pays. Tels étaient encore les K a l l i p i d e s 2 ou D e s c e n d a n ts des
S e r f s d e la b o u r (K a l lp e s , pol. c h llo p ), ainsi nommés, sans doute,
parce qu’ils descendaient de colons grecs qui étaient devenus les
serfs des Scythes (cf. les S in d i e s , p. 3a). Les K a l l ip id e s habitaient'sur
les bords de l’Hypanis, au sud des A l a z o n e s , et ils ne doivent pas
être confondus avec les K a r p id e s ou Descendants des K a r p e s (Montagnards;
slav. K r b . ; cf. kimmér. A lp .) qui vivaient dans les montagnes
traversées par l’Ister. Les G e lo n e s (Railleurs) étaient également
des Scythes-Hellènes parlant, comme les S a rm a t e s , la langue
scythe (H ê r o d . , IV, 108), et ils habitaient un bourg composé, de
maisons en bois, ou de baraques ou boutiques (norr. b u d ir f . € ’est
pourquoi les Grecs désignaient les habitants de ce bourg indistinctement
par le nom de B u d in e s (Boutiquiers) et par celui de Gelones
(Hé r o d . , IV, 17). Dans le voisinage des Budines vivaient les N è v r e s
ou N a r f e s , peuple scythe pur sang qui était établi antérieurement
près des sources du Borysthènes { P l in . , IV, 26), d’où il fut chasse, j
selon la tradition, par des serpents qui syy étaient prodigieusement
multipliés. Le nom de N è v r e s ou N e r v e s signifiait C ré p u s c u la ir e s
(norr. n a r f i crépusculaire, loup, renard), c’est-à-dire L o u p s , et
il leur fut donné.sans doute parce q u e , une fois par an , au diie
des Grecs, ils prenaient la forme de loups, ou devenaient loup s-
* Pairisadès I porta le titre de Dominateur du Bospore et de Théûdosie et Roi
des Sindes et de tocs les Maïtes. . 1
8 J’ai cru d’abord que le nom de Kallipides était un mot hybride formé de
Ttallp (serf) et de la terminaison patronymique grecque -ides; mais j’ai reconnu
depuis que cette terminaison -ida était aussi propre aux idiomes scythes. Ainsi
Jornandès parle d’un roi nommé Kniva et d’un autre nommé Kmvida. Les te e
disaient Thivutidai (Nationaux, géto-gr. ZibuthwES, v. Ê Æ au N d e » *
(Tudesques). karproES signifie donc Descendants des Karpes (Montagnar )
Kallipides Descendants des Kallpes (Serfs de-labour)._
g a ro u s qui couraient le pays dans le crépuscule du soir. D’après
une tradition répandue chez les Scylhes-Hellènes, H é r a k lè s (scylh.
T a r g ila v tis ) et E c h i-d n a (Femme-Serpent; ail. S c h la n g e n -W e ib ;
scylh. A p ia ) avaient trois fils: A g a lh u r s o s , G e lo n o s et S k u th è s . Celte
tradition indique que les A g a th u r s e s , qui étaient d’origine kimmé-
rienne ou thrako-keltique, s’étaient aussi mêlés avec des Scythes.
Ils avaient des moeurs moitié thrakes, moitié scythes; ils vivaient
dans le luxe et les richesses, et ils avaient des lois qui attiraient
sur eux l’attention des étrangers. Un de leurs rois, S p a r g a p i s è s ,
portait le même nom que le fils de Tamyris, la reine-veuve des
M a ssa -G è te s . Plus lard les Agathurses se sont confondus avec les
T rau se s, qui n’étaient sans doute pas différents du peuple scythe
issu de K o l a x a ï s , e t que H é r o d o t e appelle les T r a s p ie s (p. T r a s -
vie s).
b) La Branche Sarmale des Scythes d’Europe.
§ 3t. Peuples slAoloto-sarmates. — Nous avons énuméré
les principales peuplades des S c y th e s o c c id e n ta u x , formant ce qu’on
peut appeler la branche m é r i d io n a l e ou s k o lo te des Scythes d’Europe.
Plus au nord étaient répandues les nombreuses peuplades
scythes appartenant à la branche s e p t e n t r io n a l e ou s a r m a t e , dont
nous aurons à traiter dans un ouvrage faisant suite à celui-ci.
Parmi les tribus moitié s k o lo t e s , moitié s a rm a t e s , il suffit de citer
les lx o m a t e s et les S in d e s ou S in d i e s . Du temps d’Hérodote les
Sindies étaient établis sur le Bosphore kimmérien. On les disait
issus du commerce adultère que les femmes skolotes et sarmates
avaient eu avec leurs esclaves ( P l i n ., H. N., IV, 12), pendant l’absence
de leurs maris, lors de la grande expédition des Scythes
dans l’Asie occidentale. Celte extraction de pères esclaves était
sans doute indiquée par le nom même de S in d ie s qui signifiait probablement
E s c la v e s (hommes de la suite, serviteurs; norr. s in n i p.
| s in d i; goth. g a s in d h i a ; ail. G e s in d é ) .
Les peuples scythes de la branche s k o lo te avaient pour limites,
au sud, la mer Noire e t, à Test, le Tanaïs, au delà duquel habitaient
des peuples t a la r e s ; ils confinaient, au nord, avec leurs frères
les peuples de la branche s a rm a t e et, à l’ouest, avec leurs frères et
descendants les peuples g è l e s , d à k e s et g o te s que nous comprendrons
sous le nom général de P e u p le s d e la b r a n c h e g è t e .