
avant Jésus-Christ, et sans doute en imitation de l’Hercule kimméro-
thrâke (Vercunus, Derkunus, Taracnus) qui était aussi dieu de l'orage,
il se confondit en partie avec le dieu de l’orage Perkunis (v.
p. J 55). Celte fusion des attributions de dieu du soleil et de dieu de
l’orage s’opéra principalement, dans la période suivante, chez les
peuples de la branche gèle et sous l’influence du culte de l’Hercule
kimméro-thrâke Vercunus (v. p. 4 67) -
§ Ifi©. Tarcgitavias, P è re tles Scytltes. — De même que
le Héraklès (Soleil-Orage) grec était fils de Zeus (Ciel), de même
Targilavus le Soleil, le dédoublement du Ciel (Tivus), était aussi,
selon la tradition mythologique des Scythes , le fils de Tivus (Ciel)
et à’Apia (Terre).. Or, Tivus et Apia étant Y Aïeul (Pappaïus) et
Y Aïeule (v. p. 473) des Scythes, leur fils Targilavus fut aussi considéré
comme le Père de cette nation. A l’époque où les Scythes s’étaient
déjà divisés en Scythes royaux (guerriers), en Scythes nomades et
en Scythes sédentaires (agricoles), Targilavus devint, dans la tradition,
le père de trois fils ou de trois héros ou destructeurs (scyth.
ska'is). L’aîné de ces princes ou héros était Hleipo-skaïs (Hérod.,
Leipo-ksais), dont le nom signifiait Prince au bouclier (scyth. hleipa,
bouclier ; norr. lilîf; cf. lat. clypeus), comme celui de son père signifiait
Brillant par la large(Targitavus). Hleipo-skaïs devint le père des1
Aukhates (norr. aukadhir, Agrandis; Piin., Auchatoe, Euchaloe), c’est-
à-dire des Scythes royaux ou des Nobles. Le puîné s’appelait Arvo-
skaïs (Hérod., Arpo-ksais), c’est-à-dire Prince aux flèches (scyth. arvus;
norr. ôrr), nom qui rappelait celui de. son père surnommé Skotaris
(l’Archer). Cet Arpo-skaïs devint le père des Katu-vares (scyth. Katu-
varai,Gardes-du-combat ; norr. hodu-varir; Hérod.,Katiaroi; Plin.,
Cotieri, v. p. 44, note 3) et des Trauses (Hardis) ouTrasvies (Hérod.,
Traspies, v. p. 3S5), c’est-à-dire des Scythes qui étaient restés , ce
qu’ils avaient été de tout temps, des nomades guerriers et hardis
au combat. Le cadet se nommait Kola-skaïs, c’est-à-dire Prince à la
roue ou au char (si. koli; norr. hiul) ou à la charrue; et il devint le
père des Paralates (Amoindris ; norr. forladhir), c’est-à-dire des
Scythes arotères ou agricoles qui, ayant commencé, en Europe,
vers le cinquième siècle avant notre ère , à se livrer à l’agriculture,
passaient pour les cadets de la race et pour s’être abaissés ou
amoindris par leurs occupations agricoles, à l’opposé des Auchates
qui s’étaient anoblis par les armes. Par ces trois fils dont descendaient,
par l’intermédiaire de leurs rois, les tribus les plus illustres
des Scythes, Targilavus était, comme le dit Hérodote, la
souche de toute la race scythe. Les Scythes-Hellènes avaient celle
même tradition généalogique; seulement elle était un peu modifiée
dans le sens dicté par leur amour propre national (v. p. 82).. Ils
disaient que Héraklès (Targitavus, Skotaris), le fils de Zeus (Tivus),
engendra avec Echidna (Apia, vu p. 473) trois fils: 4° Skuthès
(scyth. Skuta, Bouclier) correspondant à Hleipo-skaïs (Prince au
bouclier), le fils de Targilavus (Brillant par la large); 2° Aga-
thursos (Très-hardi) correspondant à Arpo-skaïs (Prince aux flèches),
le père des Trauses (Hardis) ; 30 Gelonos correspondant à Kola-skaïs
(Prince à la roue). L’aîné Skuthès devint la souche.des Scythes de
la race royale (cf. Hérod., IV, 10). Il avait, entre autres, deux fils
Palos (slave Volos; germ. Vols *) et Napès (norr. Nefr, Nepr), dont
descendaient les Pâlies (cf. norr. Volsungar) et les Napies (cf. norr.
Niflungar), qui périrent entièrement [Plin., VI, 49): L’une et l’autre
généalogie ethnique prouvent que les différentes tribus Scythes
rapportaient toutes leur origine au Soleil et par lui au Ciel. Aussi
le roi scythe llhan-lhursus se disait-il (ils (scyth.punis; norr. burr;
cf. sémit., bar, fils) de Tivus (Hérocl., IV, 127). Les princes des
Massa-Gètes se disaient également fils (purai) du Soleil, c’est-à-dire
sans doute fils de' Targilavus, par l’intermédiaire de Hleipo-skaïs
(v. Hérod., 1, 212). Les princes Parthes-Persans prenaient le titre
de Fils du Soleil (scyth. Pak-purus; pers.- ar. fak-fur; v. Agaihan-
gelos, Chron. arm.) ou de Issu du Fils du Soleil (scyth. Pak-purius ;
gr. Pak-ourios; v. Procope de bell. pers., I, 5), titre qui devint même
le nom propre de plusieurs rois arsacides (cf. Pacôrus).
§ l f i . Paluis s Tawit-varsis ; Pravits. — En sa qualité
de Père de la nation scythe, le Soleil était nommé Pakus (Vénérable;
cf. sansc. Bhagas, Si vas, le Soleil; pers. bag, dieu; gr. Bak-
khos, soleil-Bacchus ; si. bog , dieu), nom usité chez les Parthes et
qui doit avoir existé dans la langue scythe, au moins déjà à une
époque antérieure au septième siècle avant notre ère, puisqu’il se
trouve dans les langues slaves issues de la branche sarmate. Un
1 Palos é ta it s a n s d o u t e la fo rm e grecque d ’u n n om s c y th e Palashus (Errant)
qui é ta it o r ig in a ir em e n t u n d e s n om s é p ith é t iq u e s d e Vailushurus; i l c o r r e s p
on d a it a u n om k im m é r ie Pelasgos (E r r a n t , É t r a n g e r ) e t d é s ig n a it l e S o le il
P a s t e u r , c om m e e r r a n t , e n n om a d e , su r l e s v a s t e s p â tu r a g e s d u c ie l (v o y .
jj 122)’: .