
se rapprochaient, par leur caractère, de la méchanceté des lolnes,
et ils se voyaient aussi obligés, quand on les persécutait, de recourir
à la ruse et à l’astuce, pour suppléer par elles à ce qui leur
manquait sous le rapport des forces physiques. Mais ils étaient généralement
tons, serviables et bienveillants, et pour cela on les
appelait le bon peuple (angl. good-people; norr. huldu-folk; dans le
Poitou, Holdes), Ceux qui.habitaient les cavernes et les souterrains
passaient pour exceller dans la métallurgie et pour être d’habiles
forgerons. En cette qualité ils étaient possesseurs et gardiens des
trésors cachés dans la terre. Tels étaient, p. ex., chez les Hindous, les
Yakchas (Respectables), les serviteurs de Kouvéras, le Dieu des richesses;
chez les Perses, les Arimaspes(Chevaux du Révérend ou du
Soleil); chez les Assurs, les Grupes (Griffons ; cf. héb. Keroub§§ chez
les Égyptiens, les Nains fils et serviteurs de Phtha (Vulcain) ; chez
les Grecs, les Pugméeset les Daklules, fils et serviteurs d’Héphaïstos;
chez les Kimméro-Thrâkes, les Kabeires (Protecteurs; cf. basse lat.
Gobelinus ; ail. Kobalt, Kobold; gaël. cabhair) et les Telchines (Fascinateurs;
cf. lhelgô, enchanter). En leur qualité de forgerons, de
mineurs, de gardiens de trésors ou de Génies protecteurs du pays,
les Nains mythologiques se confondirent, <Jans la tradition populaire,
avec les races primitives ou avec des peuples, des tribus, des
familles historiques renommés comme mineurs, comme forgerons
ou comme ayant excellé dans la métallurgie. C’esi ainsi, p. ex., que,
chez les Hindous, certaines classes de Génies-Nains furent appelées,
les unes Nichâdas (Crépusculaires, v. p. 260) d’après le peuple des
Nichâdàs (p. ni-sâdâs, Établis plus bas) , fixés sur la Sarasvatî, les
autres Kirâtâs (Arrh. Kirrhadaï), d’après le peuple de ce nom établi
sur la côte de Koromandel, d’autres encore Prasies (Plin., 6, 22,
7) , d'après le peuple qui portait anciennement ce nom ethnique.
Les Kimméro-Kares confondaient les Pygmées ou Incubes (kim-
mér., Tussyl, Dormeur; gaël. dusal; cf. norr. Dus-niâll, Petit-
Colin, Dusil-menni, Petit-Dormeur) avec les habitants de la ville de
Tralles (Euanthia, Antiochia). Les Kimméro-Thrâkes rapportaient
que les Génies-Nains (Tuzes), appelés par les Grecs Pugmaïoï (Gros
comme le poing), habitaient autrefois la ville thrâke de Kat-tuze
(Chat-Incube; cf. Steph. de Byz. s. v. Kattouza) ou l’ancienne Gé-
ranie (Ville aux Grues), d’où ils furent chassés par des Grues {Plin.,
H. N., 4, 18, 6), c’est-à-dire par des Génies-Nains ayant la forme
de Grues (cf. Alfes, p. 261, note). Les Keltes d’Écosse donnaient à
certains Génies le nom de Peohtes(angl. pixies; cf. Grimm, Mylhol.),
d’après le nom de leurs voisins et ennemis, les Pietés. Les Scandinaves
aussi, surtout à l’époque où les idées évhéméristes avaient
pénétré dans le Nord, confondaient non-seulement les Géants
(Iotnes, p. 256), mais aussi les Dvergs avec les Finnes, leurs voisins
qui avaient été les habitants primitifs de la Presqu’île (v.
p. 5.1), C’est ainsi que plusieurs Dvergs portaient le nom de Finnr,
d’après les anciens habitants d’origine (inné, et que Virvir était à
la fois le nom d’un dverg (v. Poèmes islandais, p. 193) et le nom
d’une ancienne tribu finne (v. p. 57). Le dverg artiste Vôlund (Artificieux
; ail. Wieland) était fils du roi des Finnes, et habitait le
fond de la Vallée-du-Loup. Comme les Dvergs s’étaient confondus
avec les Alfes (v. p. 261 ) , on désignait aussi le Pays des Finnes par
lë nom de Séjour des Alfes (norr. Alf'heimrj; et Vôlund qui, selon
la tradition, habitait le Pays des Finnes, au nord de la Suède, fut
également appelé Chef des Alfes (norr. Alfa-visi). .
Comme Protecteurs (sansc. Pitaras) des hommes, les Génies-
Nains se rapprochaient de la nature'des Dieux. Aussi quelques-uns
d’entre eux furent-ils qdorés comme des divinités. Tels étaient, par
exemple, chez les Scythes, les deux Kvarkes qui furent substitués
aux deux Kabires kimméries (v. p. 259), et, chez les Germains,
les deux Halkes (Vénérables; Alci, German. 43; norr. haligir), les
Divinités des Nahar-Vales. Généralement les Génies-Nains étaient
seulement vénérés, mais non adorés; on ne leur rendait pas un
culte comme aux Dieux et ils n’avaient pas, comme ceux-ci, des
sanctuaires ni des prêtres.
III, ÉLÉMENTS D I CULTE ET DE LA RELIGION.
CHAPITRE XVm.
A. L E S S A N C T U A IR E S .
a. Les Lieux sacrés chez les Scythes.
§ f 7«. I/Offertoir sur 1» Terrasse de l’assemblée. —
Vadoration, qui était la partie principale du culte, exigeait qu’on