
par les Huns, les Alanes et les Bhox-Alanes, allèrent s établir, veis
453, en Pannonie et en Eselavonie., au milieu dépeuples dorigine
sarmalique. Après la chute de l’empire romain d’Occident, les
Austro-Gotes passèrent en grande partie en Italiè, et y fondèrent
le nouvel État austro-gote qui subsista seulement jusqu’en 554. Les
Visi-Goies, après avoir été également chassés de leur pays par
les Huns et leurs alliés, se jetèrent d’abord sur la Grèce et l’Italie.
Dans l’Italie Alarik fonda le nouvel empire visigole vers 403. Enfin,
les Visi-Gotes fondèrent encore un troisième empire dans lij Gaule
méridionale (la Seplimaniej. Mais cet État nouveau, dont Toulouse
devint la capitale, fut renversé par les Arabes en 711. Partout où
les Gotes ont passé, ils y ont laissé une partie de leur population ;
et celte population gote, suivant l’habitude des peuples d origine
scythe, s’est fondue assez rapidement avec les nations au milieu
desquelles elle s’était établie. Mais par leur mélange avec d ’autres
peuples , les Go les, disséminés dans presque tous les pays du midi
de l’Europe, y ont perdu* leur individualité ou les caractères distinctifs
de la race scythe. En embrassant encore le christianisme,
ils abandonnèrent complètement jusqu’à leurs traditions religieuses,
e t, avec elles, les souvenirs historiques de leurs peies.
d) Les Gépides.
§ SS. Signification du nom de Gépides. — Les peuples
d’origine scythe, ainsi que la plupart des peuples de souche iafé-
tique, avaient, dans l’Antiquité, l’habitude de faire des consécrations.
Ils consacraient ou dévouaient à telle ou telle divinité certains
individus, dans des circonstances particulières1. Ces dévotions
étaient de véritables sacrifices, toutes les fois que les individus,
ainsi dévoués, étaient mis à mort, afin qu’ils pussent se rendre dans
l’autre monde auprès de la divinité, à laquelle on les avait ainsi
consacrés, soit pour la servir dans le ciel, soit pour lui apporter,
de la part des compatriotes, quelque message ou quelque voeu. Le
plus souvent ces dévotions consistaient seulement à promettre à la
divinité qu’on lui ferait,, dans une certaine circonstance et dans
un espace de temps déterminé, le sacrifice de sa propre per1
Yoy, L es S c y th e s , p. 67 et ci-dessous § 181.
sonne ou de telle autre victime désignée. Ainsi Eirik, pour obtenir
d'Odinn la victoire sur l’ennemi, se dévoua à ce dieu, c’est-à-dire
lui promit de se sacrifier à lui dans dix ans. Mais chaque fois,
après les périodes de dix ans, Eirik sacrifia à Odinn, h sa place, un
de ses fils1. Quelquefois la dévotion ne consistait qu’à mettre sous
la protection spéciale de telle ou telle divinité les individus possédant
des qualités qu’on supposait être principalement agréables à
cette divinité. Telle était chez les Dâko-Gètes la consécration des
Bénis (Hérod. Pleisloi, gète Plêlhtai) qui étaient dévoués au dieu
Soleil,appelé pour cette raison Garde-les-Bénis (Hérod. Pleislôros,
gète Plêthl-varas), ou simplement la Bénédiction (Hérod. Gebe-
leizis, gète Ge-blêthlis). Quelquefois la consécration était aussi
faite avec l’intention de livrer comme escZare à la divinité un individu
qu’elle haïssait; et alors la dévotion, au lieu d’ê tre , pour le consacré,
une bénédiction, était une malédiction. Telle était, chez les
Scythes, la dévotion des Vên-Vares (Uniques-hommes) qui étaient
consacrés à la déesse Arlimpasa qui les haïssait2. C’est ainsi que,
dans le Nord, Gissur, le chef des Reidgotes, pour obtenir la victoire
sur ses ennemis, les dévoua à Odinn3. Or, comme la malédiction
ou la consécration à une divinité malveillante à la victime ne différait
de la bénédiction ou de la consécration à une divinité bienveillante
à cette victime que par Vinlenlion ou le but de la consécration,
le mot de dévoué ou de sacré (golh. vaihls) prit aussi, dans
la plupart des langues anciennes et modernes, et principalement
dans les idiomes gotes, la signification de maudit (golh. vaihts;
norr. vællur; ail. wicht). Dans la langue hébraïque, le verbe bérék
(bénir) avait aussi la signification de maudire, e t, dans les ju re ments
populaires, le mot sacré, dans toutes les langues modernes,
est synonyme de maudit.
Il y avait chez les Géto-Gotes une génération de jeunes gens nés
dans la même année (cf. ver sacrum), ou peut-être même une tribu
entière qui, pour une raison qui nous est inconnue, avait été
dévouée à quelque divinité. Aussi prit-elle le nom de Ga-vaihlai
(Dévoués, Sacrés; ail. Geweilite). Ces Sacrés s’ex p atrièren t, sans
doute par suite de cette dévotion même; ils allèrent s’établir, les
'F o r n m a n n a S ô g u r , t. V, p. 249 suiv.
* Voy. L e s S c y th e s , p. 43 et cGdessous § 187.
3 F o r nm a n n a S ü g u r , t. V, p. 249 suiv.