
que des objets de première nécessité, tels que des effets d’habillement
(v. p. 96), d’armement (v. p. 97), des blockhaus (v. p. 98),
des chars, des charrues, des traîneaux, des radeaux, des bateaux
(askes, drakes, snakes, kamarcs, p. 59 note), et des ustensiles de
cuisine et de sacrifice (v. § 178). En fait de métaux, les Scythes
ne connaissaient que l’or et l’airain (Hérod., I, 215). Comme généralement
l’airain (sansc. ayas; golh. ais; lat. aes) était plus anciennement
connu et en usage que le fer (cf. Thubal-kaïn, qui
forge l’airain; pers. tûpal-kcün), les Scythes aussi suppléaient par
ce métal au fer qui leur mauquait. L’art de façonner et de fondre
l’airain a été inventé, selon les Scythes par un de leurs compatriotes
(Plin., 7,57,6) qu’ils nommaient Lydus (Artificieux; cf. goth. liuds),
le type et le prédécesseur de Volundr (ail. Wieland), le Forgeron
delà poésie épique Scandinave, et qui était sans doute, dans la
tradition mythologique des Scythes, ce que Ilmarinen était dans
celle des Finnes. Mis' en rapport, dès le sixième siècle avant Jésus-
Christ, avec les Keltes-Kimméries ou Kimméro-Thrâkes, tels que
les Chalybes, les Tibarènes, qui excellaient déjà alors dans la métallurgie,
les Scythes apprirent d’eux à connaître le fer qu’ils appelèrent
ais-arn (espèce d’airain, v. § 128, note), parce qu ils pouvaient
s’en servir comme de l’airain. Plus tard les Gèles, qui sous le nom
de Goihines (v. p. 62) vivaient dans les Karpathes, au milieu de
populations keltiques, apprirent déliés la manière d exploitei les
mines de fer (cf. Tacit., Germ., 43). Enfin, ce fut principalement en
Scandinavie que les descendants des Gèles furent complètement initiés
à l’art de la métallurgie par les populations finnes (v. p. 52). Car
les peuples de race sabméenne (v. p. 51) surpassaient tous les peuples
de l’Antiquité dans l’exploitation des mines. L’art de fondre et de
façonner les métaux était en grand honneur chez eux, au point
que, dans leur Mythologie, le dieu suprême Ilmarinen était représenté
comme un forgeron tellement habile qu il avait fabriqué
d’or sa propre femme. Dans les langues finnoises le mot de forgeron
(seppâ) était synonyme d’artiste (cf. gr. daidallos; malai, pandei,
forgeron, habile), et servait à exprimer toute espèce d’industrie
ou d’art, même l’art de la poésie (runo-seppâ, forgeron de chants;
cf. norr. liôda-smidr, v. p. 128). Chez les peuples allaïques le nom
de durchan (forgeron) devint également le titre honorifique d’un
haut dignitaire de l’Étal, comme chez les Perses le tablier du forgeron
Kâve devint l’étendard royal. Les Scandinaves estimaient
surtout les épées (vaski; cf. basque; v. p. 71) finnoises, dont la
trempe était si excellente que ces armes passaient pour féées.
b) Beaux-Arts et Poésie.
|f5. Leslieaux-arts dans l’enfance citez les Scythes
et leurs descendants. —- Chez les Scythes, les Gètes et les
Germains-Scandinaves, les beaux-arts sont restés dans l’enfance,
et ne se sont guère élevés au-dessus des aris utiles et manuels.
Aussi longtemps que les Scythes nomades n’eurent pas d’habitations
fixes, l’architecture ne pouvait pas même naître; et même
lorsque les peuples gètes, sarmates et Scandinaves furent arrivés
à construire des maisons de bois (v. p. 99), et par suite des
temples aux dieux (v. § 170), leur goût artistique n’était pas assez
développé pour donner à ces»constructions de l’élégance et de la
beauté. Les Scythes n’ayant pas de statues de leurs divinités, et le
glaive (v. § 92), le signe symbolique du dieu Gaizus, et le chaudron,
le signe symbolique du dieu Targilavus (v. § 191), tenant
seuls lieu d’une figure anthropomorphe plastique de ces divinités,
la sculpture et la statuaire ne pouvaient pas nou plus se former,
ni se perfectionner. Encore plus tard, chez les Scandinaves, les
images des dieux étaient plutôt reconnaissables par leurs attributs
symboliques que par la vérité, la beauté et l’exactitude de la représentation
plastique. Des trois statues qu’on voyait dans le temple
d’Upsalir, la première, au milieu, représentait Thôr assis près d’un
offertoire (norr. biod.;\. § 170); la seconde, à droite, représentait
Odinn, qui était armé comme Mars, et la troisième, à gauche, représentait
Fiôrgynn (Fricco, v. § 97) avec l’attribut symbolique du
phallus. Les objets sculptés étaient estimés, comme chez tous les
barbares, plutôt pour l’éclat et le prix de la matière que pour
l’exactitude et la beauté des formes. Quant à la peinture, elle
n’existait pas chez les Scythes, ni chez leurs descendants, à moins
qu’on ne veuille appeler de ce nom l’emploi des couleurs que les
Scandinaves appliquaient, soit aux têtes de cheval sculptées en
bois, dédiées au Soleil et surmontant les toits de leurs maisons
(v. § LU), soit aux grossières sculptures en bois représentant
des scènes mythologiques, et semblables à celles dont l Islandais