
son origine et par sa signification , de celui de Cotes. Le nom de »
Cèle n ’aura pas pu se prononcer Cote par suite d’une différence
dialectique, ni se changer en Gote par dérivation grammaticale.
(Voy. cependant p. 27, note 1 et ci-dessous note 3.)
Le nom ethnique de Cotes ne s’est formé que lorsque la tribu
gèle, qui prit ce nom, eut acquis quelque importance parmi les
autres tribus gèles ; ce qui arriva probablement au quatrième
siècle avant notre ère. Les ancêtres des Cotes ne portaient pas
encore ce nom lorsqu’ils étaient établis en Asie. A cette époque ils
ne formaient que quelques familles, parmi lesquelles on distinguait
les Tervings (Tervingai) et les Criotungs (Griotungai) Les Tervings
(Issus de Tervo, Arbre) étaient évidemment les parents des Dervings
(v. p. 29), appelés anciennement Tervinks, comme les Davcs s’appelaient
anciennement Tav'es (v. p. 23); et les Criotungs (Issus de
Griot Rocher) paraissent s’être donné ce nom par opposition à
celui des Dervings (Issus de l’Arbre)1. Les descendants de ces deux
familles, devenues dans la suite des tribus, appartenaient, dans la
Gétie, à celles des tribus gètes qui formèrent la branche gote. Les Tervings
devinrent la tribu gote des Tervingi ou Thervingi dont parlent
Eulrope et Animien Marcellin, ét qui, sans doute, ont eu quelque
rapport de parenté avec le peuple germanique des Thurings ou des
Tyrks (v. p. 29). Les Griolungs (Griotungai) restèrent une des
familles les plus anciennes et des plus puissantes des Austro-Goles.
§ « ?. Résumé de l ’histoire ethnologique des Gotes. I
— Les Gotes existaient déjà sous ce nom parmi les Gètes, au qua- I
trième siècle, avant notre ère, et ils avaient acquis déjà, à cette I
époque, une certaine importance, puisque les Gètes choisirent I
dans cette tribu un de leurs rois auquel ils donnèrent le nom I
national de Kothilas ou Golhilas (le petit Gote, v. p. 33, note; cf. I
Zamoravias, le Zamoravie, p. 23). Philippe de Macédoine épousa I
la fille de Kothilas nommée Medopa2. Au commencement de notre I
ère, un jeune Gote (lat. Goihon, v. Tacite Annal., II, 62) Catualda* I
' D’après la mythologie Scandinave, les Êtres io tn iq u e s sortirent d’un rocher I
de glace; les Êtres h u m a in s , au contraire., eurent pour souche le F r ê n e (Askri.
= Ce nom de Med o p a est la transcription grecque de M a d a v â , qui est le féminin I
de M a d a va s (Hérod., M a d u a s , voy. p. 31), nom que portait le chef des Scythes I
lors de leur expédition dans l’Assyrie. Cf. M a l-ow e (pré à faucher), angl. meadow- I
5 C a tu a ld a est la prononciation romaine de K a tu - v a ld a (Puissant au Combat).
De k a tu (combat) pourrait venir le nom Ae Gote (cf. Catalan=;Gote-Alain).
LA BRANCHE GÊTE. 45
se trouva impliqué dans les démêlés des Romains avec les Marko-
nntnnes (Hommes de la Marche). Vers l’an 240, les Cotes avaient déjà
pris uu tel accroissement de puissance qu’ils forcèrent Tacilus Meno-
philus, le duc de la Moesie, à leur payer une gratification annuelle
I -(goth. anno). Ayant osé attaquer directement les Romains, les
Gotes furent défaits d’abord par l’empereur Decius (249), et plus
| tard encore par l’empereur Aurélius. Mais en 270 les Romains furent
I obligés de leur abandonner la Ddcie. Les Gépides, alors la branche
I la plus puissante du peuple gote, s’établirent dans le pays nouvel-
I lement conquis, qui dès lors prit le nom de Gépidie (v. p. 43).
I Depuis ce temps les Goles-Gépides se mêlèrent de plus en plus avec
I leurs frères les Dako-Gètes, de sorte que les historiens, en considération
de l’unité de ,ces peuples au point de vue politique
autant qu’au point de vue de la race, employèrent, comme équiva- I lents ou synonymes, les noms de Gèles et de Cotes. Cependant le
nom de Gotes prévalut de plus en plus sur celui de Gèles, à mesure
que les Gèles furent absorbés politiquement par les Gotes. Mais,
i| d’un autre côté, le nom de Gètes fut aussi donné aux Gotes, principalement
comme nom patronymique et archaïque, puisque les
Goles étaient sortis des Gètes. Voilà pourquoi Orose, Jérôme et
Augustin, en parlant des Gotes, les appellent Gètes; Cassiodore,
Jornandès et Procope emploient indifféremment les noms de Gèles
et de Goles, et Philoslorge, au cinquième siècle, dit avec raison,
dans SDn Histoire ecclésiastique, que ceux d'entre les Scythes qui
anciennement avaient été appelés Gètes, portaient, de son temps,
le nom de Gôllhes.
Au commencement du quatrième siècle de notre ère, une partie
des Gotes de la Gépidie s’établit dans la Moesie, habitée déjà par
les Gèles Mysiens (v. p. 42), et prit dès lors le nom de Moeso-Golcs
| (Gotes de la Moesie). Le peuple gote (gui-lhioda) atteignit l’apogée
■ de sa puissance politique vers 380, sous son roi Ermanarik (got.
I Airmana-reiks), dont l’empire s’étendit sur des peuples gotes,
I slaves et finnes, depuis le Don jusqu’au Danube et à la Vistule. Mais
I déjà en 367, cet empire, affaibli par des dissensions intérieures,
I se divisa en deux États, celui des Austro-Goles, sur la mer Noire
■ depuis le Don jusqu’au Dniépr, et celui des Visi Goles, qui s’étendit
■ depuis le Dniépr jusqu’au Danube, et comprit les pays des Goles-
■ Gépides et des Moeso-Gotes. Les Austro-Goles, refoulés vers l’ouest