
archers à cheval (.Ælian., De Mil. ord. inst., p. 3). Ils passaient
même, dans l’Antiquité, pour les inventeurs de l’arc et de cette
espèce de bouclier que les Grecs nommaient sakos (v. p. 22). Chez
les Scythes, comme encore plus tard chez les Scandinaves, le
bouclier (scyth. targi; f i n terk; bas. g g largia; fr. large) était
l’arme distinctive des Nobles et des Rois (v. p. 33).
c) Les Habitations et les Véhicules.
§ 59. lies maisons-véhicules ? les navires et les
biokhans. — Les Scythes nomades, ne pouvant avoir des demeures
fixes, avaient des habitations mobiles, espèce de cabanes
de bergers, c’est-à-dire des chars à quatre roues surmontés d’une
lente, en berceau ou en forme de tonne, et recouverte d’écorce ou de
peaux {Just., Hist., 2,2). Ces chars, semblables aux Petonta (Quatre-
Roues) des Keltes, aux Hamaxas (Deux-Essieus) des Grecs, aux I
Rarmamaxas des Perses, aux Koli-mahas (maisons sur roues ; maha, I
ma; cf. ail. ge-mach) des Slaves, avaient chez les Gèles de la Thrace I
(Hésych., II, 146) le nom de Kar-arues (Chars-Tonnes) ou de Kan- I
mas (Chars-Maisons). Ces tonnes ou berceaux étaient assez spa- I
deux pour qu’une famille ou quatre personnes adultes pussent
S’y coucher. En cas d’attaque et dans le combat, on plaçait ces I
chars de manière à en faire une enceinte ou un rempart (cf. K g I
vaqna-borg, Fort de chars). Chez les Scythes septentrionaux, ou il
y avait de grandes neiges en hiver, les berceaux ou tentes étaient I
placées sur des radeaux ou traîneaux (Pompon. Mêla ad Virg. Georg., I
1, 164) qu’ils appelaient glissants (scyth. sangi p. snaki; lith. I
sahnus; pôlon. sanki; cf. ail. snecho, limaçon; norr. slêdi p. slehdi).
C’est ainsi que ces Scythes passaient, en hiver, chez leurs parents■
les Sindies (v. p. 35), en faisant glisser leurs chars-traîneaux suri
la glace du Rosphore cimmérien (Hérod., IV, 28). Ces radeaux ser-
vaient tour à tour de traîneaux sur les neiges, et de bacs sur lesl
rivières et les fleuves; et voilà pourquoi une certaine espèce deI
navire porta encore plus tard chez les Scandinaves le nom de G
sant (sneckia). La tradition a gardé le souvenir d’un navire t * I
(Navire unique) que Beilir, fils de Gor, aurait placé sur un traîneau I
(norr. skipslêdi), et dans lequel il aurait parcouru une partie de ia|
Norvège. Les Scythes, qui dans l'origine n’avaient pour bateaux|
que des radeaux et des troncs d’arbres (norr. holkr, askr) apprirent
des Rimméries-ffamam du Pont-Euxin à construire des
naviies. Aussi leurs descendants, IesSiues (v. p. 58), conservèrent-
ils dans le Nord la forme particulière de ces navires qui étaient
nommes kamarès (Taçit., Hist., 3, 47), du nom de leurs inventeurs,
comme les liburnes étaient ainsi nommées par les Latins d’après
les habitants de la Liburnie. Les vaisseaux des Sviones (Tacit
Germ., 44) avaient, comme les kamares, la même forme aux deux
bouts (noir, stefn), de sorte que l’un et l’autre bout servaient, selon
le besoin, alternativement de proue (from-stefn) ou de poupe
(v. p. 59, note).
Les Scythes laboureurs et les Gètes, étant devenus sédentaires en
s’adonnant à l’agriculture, échangèrent leurs chars contre des
maisons (maha) qui avaient la forme de blockhaus construits avec
des fûts d’arbres superposés les uns aux autres, formant un carré
oblong, et couverts d un toit de chaume ou, comme les chars-
tonnes, d’un toit de peaux. Ces cabanes, assez semblables à celles
que construisent encore aujourd’hui les paysans russes, suédois,
norvégiens et islandais, et les Backwoodmen (colons ou émigrés)
dans les bois d’arrière (backwoods) de l’Amérique septentrionale,
avaient, dans le Nord, le nom de budir (cf. Budines, p. 34). Un
village composé d’une réunion de ces maisons, et entouré d’une
enceinte construite en bois et garnie de tours, était appelé borg
(bourg), ou lùn (angl. lown), ou gorod (norv.-gardr; cf. lat. horlus).
Le nom de borg était aussi donné aux demeures des Nobles ou des
Piinces, parce qu elles étaient également fortifiées ou entourées
t d une enceinte renfermant plusieurs maisons. Quelquefois ces ma-
I noirs (hûs), comme les maisons ordinaires, étaient couverts d’un
I toit de peaux. De là provenait, sans doute, le nom de skalmi-
I thakit-hus (géto-gr. zarmi-lzeket-hûsa, manoir couvert de peaux)
1 qu’on donnait à la résidence (gt\ basileion) du prince des Gèles
I Dekeballus (v. p. 40).
L’entrée des maisons, qui toutes étaient orientées (v. p. 94), se
I trouvait au bas du pignon oriental; en face de cette entrée était
a le siège d honneur, adossé contre le pignon occidental, et placé
1 entre deux mâts (norr. ôndvegis-sûlur, v. § 126) qui sortaient aü-
1 dessus du toit etétaient les symboles de la demeure (v. § 111). Un
■ tel manoir, auquel appartenait, dans la banlieue, une pièce de