
ère, V o lo g a is u s1 leva- l’étendard de la révolte contre le gouvernement
établi par les armes romaines. Lejeune roi B h a s k u p o r i s 2 fut
tué, et L. Pison parvint à appaiser le soulèvement. Quelque temps
après, B o i r e b i s t è s \ qui était G è te d’origine, réunit sous sa domination,
non-seulement les G è le s , ses compatriotes, mais aussi leurs
frères les D â k e s , et quelques autres peuples voisins de différentes
origines. Dès lors les Gètes et les D â k e s formèrent, pendant un certain
temps, un seul et même peuple politique que les Grecs désignaient
de préférence sous le nom de G è le s , tandis que les Romains lui
donnaient plus volontiers le nom de Dcices. Aussi, du temps de 1 empire
romain, le nom de D a c ia prévalut sur l’ancien nom grec de
G e lia . Sous le règne de Domilien, D e k e b a llu s4, qui avait été conseiller
ou D i v in (norr g o d ï ) du roi D o u ru s , s éleva au pouvoir chez I
les D â k o -G è te s . 11 devint même redoutable aux Romains, qui lui
payèrent, ainsi qu’aux I a z y g e s , un tribut annuel sous le nom de
g r a t i f i c a t io n (goth. a n n o s) . Mais Trajan, après avoir deux fois
triomphé des Dâko-Gètes, réduisit la Dacie en province romaine
(a. 106). Dès lors les émigrations des Dâko-Gètes devinrent plus 1 * 3 4
1 Le nom de Volo-gaisus est composé de gaisus qui, dans la langue seythe,
signifie épée (voy. Les Scythes, p, 33), et de Ilvala (p.^kvala) qui désigne le
tourment, la mort (cf. Halia). Vologaisus signifie donc Epée de la mort.
* Les princes parthes portaient le titre de Paku-purai (Fils de Bacchus ou du
Soleil ou de Dieu), et ce titre devint même le nom propre de plusieurs rois ar-
sacides (cf. Pacôrus, voy. Les Scythes, p. 39). Pakus est identique au mot slave
bog (dieu) et purus correspond au mot norrain burr et _signifie fils. Beaucoup de
princes gètes portent un nom terminé en porus (Ex. Pie-porus, Nato-porus,
Peto-porus). Rhasku-poris signifie Fils de l’Alerte (norr. Roskva). Alerte est le
nom épithétique de Sûl, la déesse du Soleil (cf. norr. Rosku-burr).
3 Dans les langues aries et scythes, vistas, participe passif de vid (cf. norr.
vinna), signifie gagné ou acquis. Ex. pers. Vüt-asp ,(gr. Hystaspès, Acquis au
Cheval céleste); germ. Ario-vistus (Acquis à la gloire). Le gète Vairi-vistas,
dont les Grecs ont fait Boiri-bistès, signifie Acquis au Héros, c est-à-dire au
Soleil.
4 Dekeballus me semble être la transcription grecque du mot gète Daki-valhus
(Faucon Diurne; norr. Dag-valr; cf. Dokk-valr et dag-hrefn).
“Chez les peuples de ràce scytbique, les jeunes gens entreprenants et sans
ressource se mettaient au service des princes étrangers comme soldats mercenaires
(cf. les Varègues à Constantinople, les Suisses au service des rois de France, des
rois de Naples et du pape). Même les princes gètes Tiris et Dromichaitès ser
virent dans l’armée du roi Àntiochus qui, en 260, assiégea la ville de Kupsela
en Thrace. Les mercenaires recevaient, outre la nourriture et l’habillement,
une paie qu’on désignait sous le nom de gratification (goth. anno p. ando ; cf.
ansts, faveur).
LA BRANCHE GÈTE.
fréquentes et plus nombreuses. Les noms de G è le s et de G ê lic ,
auxquels avaient été substitués, comme plus généralement usités,
ceux de D a c e s e t de D a c ie , s’effacèrent de plus en plus comme noms
de peuple et de pays, vers le commencement du troisième siècle.'
Néanmoins le nom de Gètes continua à être employé par les historiens
grecs et latins (.J o r n a n d è s , P r o c o p e , J u l i e n , C la u d i e n , etc.)
des siècles suivants, comme nom archaïque et patronymique, pour
désigner la tribu des G o th s qui étaient devenus le peuple principal
parmi leurs frères les D â k o -G è te s . Aussi, de même que le nom
patronymique de S c ijlh e s fut souvent employé pour désigner les
G è te s , de même le nom de G è le s devint le nom a r c h a ïq u e servant à
désigner les G o th s qui étaient à la fois les fils, les frères et les
cousins des G è te s (v. p. 12).
b) Les Dâkes.
§ 85. Résumé de l ’histoire ethnologique des Dâkes.
— Les ancêtres des D â k e s étaient les D à v e s , un des principaux
peuples scythes et qui, dans l’origine, étaient établis dans le voisinage
de leurs frères les M a s s a -G è le s , près de la mer Caspienne. Les
D aves ont passé d’Asie en Europe, avec leurs; parents les G è le s ;
ils ont même pris les devants sur ceux-ci, puisque, arrivés en
Thrace, ils s’y sont établis à l ’o u e s t des Gètes, comme anciennement
les D a v e s , dans l’Asie, étaient établis au sud-ouest à e sM a s s a -
Gètes. L’histoire ne rappelle pas les différentes étapes qui ont
marqué les migrations des D a v e s , depuis les bords de la mer Caspienne
jusqu’aux pieds de l’Hémus. On les voit seulement établis
pendant quelque temps dans un canton près de la Mæotide, d ’où, au
cinquième siècle avant notre ère, les Athéniens liraient les esclaves
d a v e s dont ils faisaient ordinairement des P a i d a g ô g o ï . Les descendants
des D a v e s , qui étaient établis à l’ouest des G è te s , se nommaient
d’abord D a v îk e s (Tenant des Daves), et ce nom a dû longtemps se
conserver sous cette forme, au moins jusqu’au quatrième siècle
avant notre ère, puisque des tribus sorties des D a v îk e s delà Thrace
se sont établies, à celte époque, sur la mer Baltique, sous le nom de
D n v îk iô n e s (v. § 38). Plus tard, le nom de D a v îk e s s’est contracté
en celui de D â k e s (gr. D â k o i; Iat. D â c i ) {. S tr a b o n savait que les
1 Le nom de Dâkus est formé de la même manière que le mot goth dags (jour,
ail. dag). En effet, le mot dags est contracté de davrgs, peut-être même de davings,