
l’époque indiquée, cette r a c e d e l a f è t e confinait: 1“ au sud-ouest,
avec la r a c e s ém iq u e [ s ém itiq u e ) qui habitait à l’occident du Tigre;
2° au nord-ouest, avec la r a c e a l la ïq u e qui se divisa plus tard en
deux branches , l’une qu’on peut appeler la b r a n c h e to n g o u s e ,
l’autre la b r a n c h e s a bm é e n n e (voy. § 30); 3° au sud-est, avec la
s o u c h e m a l a i e qui, établie originairement dans la presqu’île de
l’Inde, en fut plus tard presque entièrement expulsée, flans le cours
de plusieurs siècles, et en commençant à l’époque indiquée, les peuplades
h om o g è n e s dont se composait originairement la r a c e la fe ü q u e
se sont différenciées les unes des autres e t, en se dédoublant, ont
formé des peuples qui, s’éloignant du berceau primitif et se plaçant
par conséquent dans des circonstances physiques et historiques
conventionnellement. Sî Ton objecte que le terne de iafétique est également
choisi arbitrairement et employé conventionnellement, nous dirons que c est du
moins un terme plus explicite, plus commode et mieux approprié au langage
scientifique. Iafétique est un terme plus explicite, puisqu’il ne désigné pas comme
celui de indo-germanique, à la fois la souche, le dérivé primitif et le dérive
postérieur. C’est un terme plus commode, puisqu’il n’est pas- composé comme
celui de indo-germanique, mais qu’il est simple et bref; et dans la terminologie
scientifique les termes les plus simples et les plus brefs sont les meilleurs. Dans
la terminologie que nous préférons il y a moyen d’employer d abord le nom
propre (lafète) pour désigner la souche, ensuite des noms propres dérivés ( ate-
tites Iafétides) pour désigner les membres primitifs sortis de la souche; enfin
on peut former du nom propre un adjectif (iafétique) pour exprimer les rapports
généalogiques. Le terme de indo-germanique au contraire ne permet ni d en
tirer un nom propre (Indo-Germains ? Indo-Européens-?) pour désigner les peuples
appartenant à cette famille, ni un adjectif pour marquer explicitement la dérivation
au second degré. Toutes les raisons que nous venons d’indiquer militent
également en faveur du terme de sémitique qu’il faudra conserver, du moins
provisoirement, faute d’expression plus commode et plus convenable. (Voy. Renan ,
Histoire générale, et système comparé des langues sémitiques ; ,2 e édit., p. i •)
Pour que le nom de Aryas pût remplacer celui de Iafétiques, comme le voudrait
un savant distingué, M. A. Pictet (Paléontol. hnguist., p. 31), il faudrait
prouver que ce nom a été porté par toute la Souehe iafétique et non pas seulement
par une ou par deux branches de cette Souche. Or, d’abord les tribus
primitives de la Souche iafétique n’avaient pas encore de nom commun ethnique
(voy. p. 12), mais seulement des noms particuliers de tribu. Ensuite, ce qui me
semble prouver que le nom de Eri (Ires) est un nom comparativement postérieur,
comme les noms de Hellènes, de Germains, de Dânes, etc., et que, comme tel,
il n’est pas identique avec celui de Aryas, c’est qu’aucune des tribus anciennes
de la branche hamare-chaldique (kimméro-keltique) n’a porté ce nom
de Eri dans les temps anciens, lorsqu’elles séjournaient encore dans l’Asie et
dans l’Europe orientale, mais que ce nom a seulement été pris par une subdivision
de cette branche dans l’Europe occidentale et seulement depuis le quatrième
siècle avant notre è r e .—
différentes, se sont encore davantage différenciés entre eux. Parmi
ces peuples primitifs, les uns, tout en s’étendant et en se déplaçant
quelque p eu , sont cependant restés continuellement dans les limites
entre lesquelles, dès l’origine, leur souche s’était trouvée renfermée.
Les autres, au contraire, poussés par des motifs physiques,
moraux ou sociaux, qu’on ne saurait plus déterminer aujourd’hui,
sortirent deslimites originaires et passèrent dans des contrées plus
ou moins éloignées du berceau primitif de leur race. Les branches
qui les premières se sont spécialisées et séparées de la souche pour
vivre d’une vie particulière et individuelle, sont celles des A th u r s , des
H a ïg a n s , des I b e r s et des K a m a r s . Ce sont les a în é s de la famille iafétique.
.Ensuite se sont dédoublés de la souche et spécialisés: les
I a v a n s et les A r ie s (de la Perse, de la Baktrie et de l’Inde), qui sont
les p u în é s de la famille. Enfin, il n’est resté de la souche primitive
iafétique que les S c y th e s qui ont été, pendant quelque temps
encore, les c o n tin u a te u r s d i r e c t s et le s . représentants de cette
souche et qui, par rapport aux autres peuples primitifs de la
famille i a f é t i q u e , peuvent aussi être considérés comme les c a d e t s
de cette famille.
' Comme; malgré leurs fréquents déplacements, la plupart des
peuples primitifs de la famille de l a f è t e , ont gardé généralement
les uns par rapport aux autres leur ancienne position géographique
de l’est à l’ouest, on peut les ranger en trois groupes, savoir:
1° le groupe oriental ; 2° le. groupe sud-occidental ou intermédiaire
, et 3° le groupe nord-occidental. Le groupe oriental comprend:
1° Les Aries de l’Inde; 2° les Aries de la Bactrie; 3° les
Aries de la Médie et 4° les Aries de la Perse. Les peuples primitifs
dont se compose le groupe intermédiaire, so n t: 1D Les A th u r s ,
les ancêtres des Assurs; 2° les H a ïg a n s , les ancêtres des Arménies
et 3° les I b e r s , les ancêtres des L ig u s e s de la Gaule et des Ibères'
de l’Espagne. Le groupe occidental comprend les K a m a r s , les
ancêtres des peuples kimméro-keltiques, les I a v a n s , les ancêtres
| des peuples helléniques , et les S c y th e s q u i, comme nous avons à
[-le démontrer ici, sont, par l’intermédiaire des G è le s et des C o t e s ,
[ les ancêtres des G e rm a in s et des S c a n d in a v e s .