
D a g h e s ta n (Pays de Montagnes; cf. lat. l a g h ; chinois D a -h ia ) qui
n’a aucun rapport étymologique ni historique avec le nom des
D a h e s l Au sixième siècle avant notre è re , les Daves étaient sous la
domination des Perses (voy. l e s c h t F a v a r d in ) . A celte époque, des
tribus daves émigrèrent pour s’établir dans le voisinage de l’Arménie
(cf. les Sakes Arménies), dans ce que les Grecs appelaient
les C am p a g n e s d e s D a n s et dans les Champs amazoniens où Xéno-
phon trouva établi le peuple qu’il nommait les T a h e s et que plus
tard les Arménies ont appelé D a ïk h .
Une autre partie du peuple d a v e émigra et s’établit en Samarie
(E s r a 4, 9); ce qui arriva sans doute après que leurs frères, les
S c y th e s ou S k o lo t e s , qui étaient venus de la mer Noire, eurent fait
une invasion enBabylonie, en Syrie et en Palestine. G est a la suite
de cette invasion que des Scythes allèrent occuper en Palestine la
ville de B e th -S ê a n que les Grecs asiatiques ont depuis appelée S ku -
th o p o l i s (V ille scythe}.
Une troisième partie du peuple d a v e émigra vers le Nord et s’établit
sur la Mæotide. C’est de là que, déjà au cinquième siècle
avant notre è r e , les Athéniens tiraient les esclaves d a v e s dont ils
faisaient ordinairement des p a i d a g ô g o ï , comme le prouve le nom
de D a o s dans les comédies grecques, et par imitation celui d e D am s
dans les comédies latines, lequel est le nom classique généralement
adopté pour désigner, au théâtre, le personnage faisant le rôle de
Pédagogue. C’est sans doute principalement de la Mæotide qu’émigrèrent
successivement les tribus d a v e s qui se sont établies au
nord-ouest de la Thrace et y ont donné naissance au peuple d â k e
(p. davîke, Tenant du Dave). Du temps d’Alexandre, il y avait encore
des D a v e s sur les bords de l’Oxus (J u s t ., XII, 6). C est des
D a v e s de la Mæotide que se sont séparés les A p a r n e s ou P a r u e s ,
peuple pasteur qui, vers l’an 250 avant Jésus-Christ, sous la conduite
d'Arsafcès, s’empara de'la P a r th y i e ( S l r a b o n , \ I, 10). Les descendants
des D a v e s , qui sont restés dans la Perse, y prirent probablement
dans la suite le nom persan de T a z y et celui de T a d j ik .
Ces deux noms, les Persans les employèrent plus tard comme les
Perses avaient employé antérieurement ceux de T u r a n (Hors d’Iran)
et de S a k -S a r (Têtes de chiens), pour désigner les peuples étrangers,
par leur origine et leur religion, à la Perse orthodoxe, c’est-
à-dire les B a r b a r e s en général.
§ 16. l<es Massa-Gtètes. — Le dieu S o l e i l chez les Scythes
1 paraît avoir porté le nom épithétique de I n t e l l i g e n t (sçyth. G e ta 1)
I et ce nom de G e ta , comme celui de D a v u s , fut adopté par la famille
i qui la première institua le culte du S o l e i l - I n t e l l ig e n t . De nom de
I fam ille qu’il avait été dans l’origine, G e la devint dans la suite un I nom de t r ib u et plus tard encore un nom de n a t io n (v. p. 12). La
I nation des Gèles se composa de plusieurs tribus et, parmi elles, il y
■ en eut une qui reçut le nom de M a s s a -G è le s , soit parce qu’elle était
■ établie sur une rivière nommée la G r a n d e (M a s s a 2; cf. T y r a -G è te s ,
I Gètes du Tyras ; T h y s s a -G è l e s , Gètes de la Thiess), soit parce qu’elle
■ se considérait comme la g r a n d e D i v i s io n des Gètes. Les M a s s a -G è te s
■ étaient, comme leurs frères les D a v e s , de bonne race scythique
■ (H é ro d ., I, 201, 215; J u s t . , I, 8; S t r a b o n , lib. XI).' Du temps de
■ Cyrus-le-Grand, ils étaient établis sur les bords de l’Araxe et ils
■ paraissent ne s’être jamais beaucoup éloignés de ces contrées du
i nord de la Sogdiane. Cyrus qui avait remporté une victoire telle-
■ ment signalée sur les S a k e s qu’elle fut célébrée annuellement dans
■ tout l’empire perse par les- F ê le s S a k e s (vôy. § 182), trouva la mort
w dans l’expédition contre les M a s s a -G è le s qui étaient les frères des
■ Sakes et devinrent ainsi leurs vengeurs. En contact continuel, avec
j i des peuplades voisines d’origine m ê d e e t d’origine la ta re , et q u i,
■ nomades comme eux, les entouraient à l’est et au n ord, les M a ssa -
1 Gètes se mêlèrent avec- ces-peuplades et adoptèrent d’elles beau-
■ coup d’éléments étrangers à leur sang, à leurs moeurs et à leur
langage scythes, de sorte que l’influence du sang, des moeurs et
1 Ce nom dérive d’un thème KaTa qui ainsi que TaKa exprime l’idée de prendre,
ïsaj^ir, comprendre. De là le verbe grec ktdâ, le sansc. tchit, le goth. gitan. De là
|les substantifs : sansc. tchit (l’intelligent, l’esprit), norr. gedh (l’intelligent, l’es-
| Ppit) et les adjectifs: lat. catus, scyth. geta, sansc. tchitra-, lith. kytras, pol.
chytry. • Au même thème se rattache le mot germanique Got (Intelligent, Dieu)
et le norrain Gautr (Précautionné), à moins que gautr ne corresponde au latin
\eautus et ne dérive par conséquent d’un thème KaVa qui exprime l’idée de cou-
hrir, cacher- (cf. lat. caveo).
|. La forme primitive de ce mot paraît avoir été mahta (agrandi), espèce de
participe passif comme le latin mactüs dans macte. Mahta se serait changé en-
jsuite en matta et massa (cf. gr. praktô, prattô, prassô), sans doute sous l’influence
ïde l’idiome mede, dans lequel ce mot se trouvait sous la forme de ma%a. Les
rScythes avaient aussi la forme masa, comme le prouve le nom du dieu Tliami-
Imasa-das. Peut-être Masa ou Ma&a est-il contracté de Mafaa (goth. maha, lat.
major), lequel semble être lui-même une contraction de magha (voy. Grimm,
iGramm., III, p. 608).;i ‘