
DES
SCYTHES AUX GÈTES
ET DES
ü i l E S AUX GERMAINS ET A H SCANDINAVES.
E x p o s itio n .
§ 1er. Sujet, but, méthode et division de cet ouvrage.
— L’histoire des peuples de l’Antiquité ressemble encore, à l’heure
qu’il est, à un corps sans tête; c’est une histoire tronquée quant à
son commencement. Aussi présente-t-elle des phénomènes généralement
incompréhensibles pour la Science; car sans la connaissance
des origines ou des causes premières, l’état social, moral,
intellectuel et religieux d’un peuple n’est qu’une énigme propre
plutôt à tourmenter qu’à satisfaire l’intelligence. L’histoire de l’Antiquité,
et par suite celle du Moyen âge et des temps modernes, ne
devient scientifiquement intelligible que quand on sera arrivé, par
des études faites sur les temps primitifs des nations, à distinguer
nettement les origines, les migrations, le mélange et les caractères
particuliers des différentes races. Le moment semble venu où les
études philologiques, linguistiques et psychologiques, s’appuyant
sur la science moderne, sont appelées à résoudre le problème
en question. Faut-il se contenter de l’histoire ancienne telle qu’elle
nous a- été présentée jusqu’à présent? Ce serait se résigner à ne
voir en elle que des f a i i s , c’est-à-dire des matières de c o n n a is s a n c e
h is to r iq u e plus ou moins étendue; ce serait renoncer à la S c ie n c e
ou a la P h i lo s o p h i e {jui, prenant la connaissance historique des
faits pour point de d ép art, cherche encore à les c o m p r e n d r e , c’est-
a dire à en connaître la signification et la raison.
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