
rendu par Thaïes (p. TFalès), et c’est ce nom qu’on trouve cité dans
Porphyrius (Vie de Pythagoras, §§ 14 et 15), qui dit que Skalmoskis a
aussi porté le nom de Thal'es. Ensuite comme le nom de Valîs, que
les Thrâko-Gètes rendaient par Thaïes, a pu être confondu avec celui
de \alahis (Étranger; cf. Vest-falah), on a aussi expliqué le nom de
T/m/èscomme signifiant Élra?î#er; et voilà pourquoi quelques auteurs
anciens, confondant ensemble les noms épithéliques de Thaïes et de
Skalmoskis, ont prétendu que Ienom de Skalmoskis signifiait Étranger.
c. Les Héritiers de Targitavus et la Déesse du soleil dans la religion des
Germains et des Scandinaves.
§ 1*1. lia d éesse Sol o u S u n n a. — La déesse Sol ou Sunna
passa, comme déesse présidant au soleil, de la religion des peuples
de la branche gèle dans celle des Germains et des Scandinaves. Mais
cette déesse n’y put acquérir celte grande importance dans le culte
qu!avaienl eue anciennement les dieux solaires Targitavusou Oilosuros
chez les Scythes, ou Skalmoskis chez les Gètes. Elle resta une divinité
secondaire, ou une divinité en quelque sorte purement mythologique,
vivant dans la tradition, mais n’étant point adorée ou n’étant
point un objet du culte public. Le pr incipal résultat de la conception
de cette nouvelle déité (v. p. 188), c’est que le soleil qui, dans la
langue scylhe, avait été du genre masculin, mais qui dans les langues
gètes avait pris, d’après celte déesse, le genre féminin, garda ce genre j
dans les langues germaniques et Scandinaves. Le Cheval céleste, qui
dans l’origine avait été le Dieu-soleil lui-même (v. p. 179), con- I
sidéré comme un Être divin zoomorphe, et qui dans la suite fut I
remplacé par le cheval que montait la déesse Sol (v. p. 189), devint I
enfin, dans la mythologie norraine, le cheval Skînfaxi (Crinière-luisante)
qui traînait le char de la déesse Sôl. Le Bouclier, qui dans
l’origine avait été le symbole du disque du soleil ou la targe du dieu ;
Targi-tavus (v. p. 181), devint dans la mythologie norraine le bouclier
Svalin (Réfrigérant), qu’on se figurait placé, sur le char de j
Sôl, devant le soleil pour en intercepter les rayons qui étaient
trop brûlants (v. Grimnismâl, strophe 38).
Lorsque la déesse Sôl ou Sunna fut devenue, chez les Gèles, !
Déesse du soleil, elle reçut en partage quelques attributions de
l’ancien dieu Soleil; mais la plupart de ces attributions et les plus
importantes passèrent à l’héritier de Targitavus, au dieu Skalmoskis
(v. p. 191) ou Skotaris (p. 181). Aussi, dans la religion des Germains
et des Scandinaves, la déesse Sôl on Sunna eut-elle toujours
une moindre importance que les .dieux qui étaient les héritiers directs
et les dédoublements de Skalmoskis, tels que Baldur, Hôdur,
Ullr, Vâli, etc. 1
§ 1**. Baldur; Hodiar; Ullr; Vâli et Vols- — Baldur
(Balthus, v. p. 190), aussi appelé Bàldag (Ballhags, v. p. 190) chez
les Saxons, fut l’héritier principal de Skalmoskis. Bien que son caractère
symbolique ou solaire ait été obscurci et effacé par son caractère
épique ou héroïque, on reconnaît cependant encore en lui le
Jeune-Héros qui était le représentant du soleil d’été. En effet, de même
que , dans l’Inde ancienne , le Soleil (Sourias) avait douze formes ,
selon les douze mois de l’année, et que ces douze formes devinrent
douze soleils distincts les uns des autres et appelés Adityâs (Issus
de l’Origine); de même les Gètes avaient imaginé quatre Dieux-
Héros présidant, chacun séparément, au soleil, dans les quatre
saisons de l’année. Hôdur était le soleil de l’automne; et, comme tel,
il fut la cause involontaire de la mort de son frère Baldur, le dieu du
soleil d’été. Ullr(gèt. Vulthus, Éclat; anglos. vuldor ; cf. lat. vullus, visage)
était le dieu du soleil d’hiver; et comme Dieu-Héros hivernal il
présidait à la chasse faite en hiver. Vâli, l’ancien Thalès des Thrâko-
Gètes, a perdu, dans la mythologie norraine, son ancienne attribution
de Dieu des Occis (v. p. 197), laquelle a passé à Odinn, le Père des Occis
(v. p. 284). Cependant, comme dédoublement de l’ancien Skalmoskis,
Vâli a gardé encore l’attribution de Dieu du soleil; mais, en se spécialisant
d’avantage, il est resté seulementDieu du soleil printannier.
C’est en cette qualité de Dieu du soleil printannier, et en partie
aussi comme ancien Dieu de la mort (Thalès), qu’il est représenté
dans le mythe comme donnant la mort à son frère Hôdur (le Dieu du
soleil d’hiver), pour venger sur lui son autre frère Baldur, le Dieu
du soleil d’été. Vâli ou Thalès, le dédoublement de Zalmoxis (v.
p. 197), est identique avec le dieu germain Phôl, divinité solaire,
qui est un dédoublement de Baldur, comme Balthus lui même était
un dédoublement de Skalmoskis (v. p. 190).
Un autre dieu-héros, héritier de l’ancren Dieu du soleil Vaito-
shurus, que sans doute déjà les Scythes surnommaient Y Errant (Pa~
lashus, v. p. 183 note), c’est le dieu slave Volos (p. Valashus) que des
tribus frankes semblent avoir adopté des Slaves, leurs voisins dans