
tement au-dessus en présente aussi quelquefois-, mais
les couches supérieures n’en offrent jamais.
Si toutes les objections eussent été comme celles-ci,
il n’y aurait pas eu à s’en préoccuper; ce qui me semblait
pis dix fois que les critiques, c’était ce refus obstiné
d’aller au fait, et ces mots : c’e st im p o s s ib le , prononcés
avant de voir si cela était. Enfin plus d’une année s’était
écoulée que la question n’avait pas fait un pas : elle
paraissait plutôt avoir reculé, et dans les assises scientifiques
de Laon tout avait été remis en doute. Les attaques
y avaient même été si vives, que j’y dus faire une
réponse, qui fut insérée dans le B u lle tin d e la S o c ié té des
A n t iq u a i r e s de P ic a r d i e (1 ).
Cette réponse serait restée inaperçue si le savant docteur
Falconer, vice-président de la Société Géologique
de Londres, étant passé à Abbeville, n’eut eu l’idée de
visiter ma collection. 11 n’avait pas cru à mon livre, à
ses descriptions, à ses dessins: il crut aux objets mêmes.
A son retour en Angleterre, il le dit à la Société
Géologique, et M. Joseph Prestwich, accompagné de
M. John Evans, membres de la même Société, vinrent à
Abbeville, le 26 avril 1859.
A leur arrivée, ces messieurs ne me cachèrent pas
qu’ils avaient des préventions très-grandes sur la portéé
de mes découvertes, et qu’ils craignaient que je ne me
lusse trompé sur l’âge et la nature du terrain. D’ailleurs,
très au fait de l’état de la question, ils n’avaient rien
négligé pour en préparer la solution, et, après avoir
pris quelques renseignements locaux, ils se rendirent
(1 ) Réponse à MM. les antiquaires et géologues présents aux
assises archéologiques de Laon. B ro chu re in -8 ° . Am ien s, 185 9 .
sur les bancs et visitèrent successivement tous ceux
d’Abbeville et d’Amiens.
Les résultats furent ce qu’ils devaient être. Après une
vérification approfondie, ils virent ce que j’avais vu, ils
trouvèrent ce que j’avais trouvé, et M. Prestwich, heureux
de revenir sur sa première opinion, reconnut
hautement, ainsi queM. Evans, que j’avais raison.
C’est cette enquête que vous avez constatée dans votre
séance du 23 juin 1859, par un procès-verbal inséré
dans vos registres.
Dès qu’il fut rentré à Londres, M. Prestwich fit à la
Société royale (1) et à celle de géologie le rapport de
son voyage. Immédiatement répété par les journaux de
Londres, ce récit eut un grand retentissement en Angleterre.
Cependant l’exposé de MM. Joseph Prestwich et J.
Evans trouva aussi des contradicteurs. Pour lever tous
les doutes, ils désirèrent une contre-vérification, et, le
29 mai 1859, accompagnés de trois autres membres des
Sociétés Royale et Géologique de Londres, MM. R. God-
win-Austen, J.-W. Flower, R.-W. Mylne, tous hommes
connus dans les sciences, ils recommencèrent leur examen
à Abbeville et Amiens, ouvrirent d’autres tranchées,
firent de nouvelles fouilles, et à ces études employèrent
plusieurs jours.
Les résultats ne furent pas moins concluants que les
premiers. Ces messieurs retirèrent eux-mêmes, des
(1) Procedings of the royal Society from may 2 9 , 1 8 5 9 .
Voici ie titre de ce mémoire :
On the occurence of flint-implements associated with the Remains
of exlinct mammalia, in undisturbed Beds of a late geological
period. By Joseph Prestwich, esq.