
empressement, je le crois bien, le don avait une valeur considérable;
mais la collection est toujours à Abbeville, et M. de
Perthes attend encore qu’un local soit préparé pour la recevoir.
A la même époque, le généreux archéologue offrit, avec une libéralité
de gentilhomme vraiment digne d’un autre temps, sa magnifique
galerie de meubles du moyen âge. Elle fut acceptée aux
mêmes conditions, et malgré les démarches réitérées du donateur,
n’est pas encore enlevée; ce qui a faif dire à M. de Perthes que
« en France il est infiniment plus malaisé de donner que de
recevoir. »
IV
Une science nouvelle, V a rchéo -g éo lo g ie , ou l’étude de l’homme
par celle du sol et de ses révolutions, est née avec les belles découvertes
de M. de Perthes. Elle réclame les efforts combinés de
l’historien, de l’antiquaire et du géologue. Mais, comme toute
science, elle a besoin, pour se constituer, de faits nombreux, d’observations
suivies. La voie est à peine ouverte, et déjà elle est
remplie de chercheurs qui y ont fait une abondante moisson de
découvertes. Rappelons les principales :
En 1 8 5 3 , le d o c teu r R ig ô llo t tr o u v a d a n s le d ilu v iu m , p rès
Amiens, d e s s ile x tr a v a illé s . Cette tr o u v a ille le c o n v e r t it à l ’o p in io n
de M. B o u ch e r de Perthes.»
Quelques temps avant sa mort, M. Alcide d’Orbigny, après
avoir lu l’ouvrage de M. de Perthes, A n tiq u ité s a n té d ilu v ien n e s ,
adoptant ses conclusions, lui écrivait qu’il ne doutait plus que
les haches en pierre qu’on trouvait en Amérique n’eussent une
origine analogue à celles du département de la Somme.
M. de Humboldt, dans son livre sur les Cordilières, annonce
qu’on déterre communément des haches en jade, depuis l’Ohio
jusqu’aux montagnes du Chili.
Il y a deux ans environ, M. le docteur Falconer découvrit des
haches dans la caverne de Brixham, près de Torquay. Leur gisement
n’était pas douteux; elles étaient associées à des ossements
de grands mammifères.
Dans c e s m êm es c o n d it io n s , M. Bâ illon tr o u v a , en 1 8 5 4 , an lieu
d it le Champ-de-Mars, p rès A b b e v ille , p lu sieu r s h a ch e s n e ttem en t
tra v a illé e s q u ’on p eu t v o ir au m u sé e d e c e tte v ille . Le nom b r e
d e s s ile x d é c o u v e r t s en c e t en d r o it s ’é lè v e à p lu s ie u r s c en ta in e s .