
blies généralement au milieu des camps pour y prédire l’issue des
combats et des guerres, menaient, le plus souvent, une vie fort
licencieuse; telles étaient, p. ex., les devineresses qui se trouvaient
dans l’armée de Filimer, fils de Gandarik, et qui, par leurs dérèglements
, inspirèrent à ce roi gote un tel dégoût qu’il les expulsa de
son armée (v. Jornandès, De reb. get., c. 24).
c. Les Héritières d’Artin-paza dans la religion des Germains et des
Scandinaves.
§ 135. lia lune considérée comme Objet et comme
Personne. — La lune (norr. mâni; v. sax. mâno; x.-fris, môna)
ayant été personnifiée, chez les Scythes, dans Artîn-paza, et puis distinguée,
dans la religion des Gètes, des divinités anthropomorphes
qui aulrefois y avaient présidé, fut envisagée, dans la mythologie
Scandinave, à la fois comme un astre et comme une personne. En effet,
la nouvelle Cosmogonie ou Cosmologie mythologique, qui venait
de se former dans celte période, voulant expliquer l’origine de la
lune et du soleil, imagina qu’ils étaient, ainsi que les autres étoilés,
des Étincelles gigantesques qui, lancées dans l’espace, hors du Séjour
deMuspel, avaient d’abord erré sans règle, jusqu’à ce que les Ases
leur eussent enfin donné pour guides deux Génies Mâni et Sôl. C’est
ainsi que les noms de Mâni et de Soi désignaient à la fois les astres
de la lune et du soleil, et les personnes allégoriques ou les Génies
présidant à ces astres. Comme astres, la lune et le soleil eurent pour
origine les étincelles sorties du Séjour de Muspel; mais comme
Génies, dirigeant la lyne et le soleil, Mâni et Sôl eurent pour père
1 lotne ou le Géant, nommé Mundilfari, dont le nom signifiait Allant
en circuit.(norr. mund, cercle, tour; môndull, tour, axe)'etqui
était, dans 1 origine, le symbole de la période ou du temps qui semeut,
en quelque sorte, dans un cercle (cf. gr. chronos, p. 177, note).
§ 136. Freyia remplace la déesse Skalmoskis. —
Targitavus et Arlîn-pam avaient eu, dans la religion scylhe, les noms
épithéliques de Vaitu-skurus et Vaitù-skura, qui, dans la mythologie
des peuples gèles, furent remplacés par ceux de Skalmoskis le dieu,
et de Skalmoskis la déesse, et, dans la mythologie sarmale et slave,
par ceux de Pravys (Maître) et de Pravaïa (Maîtresse). Dans la religion
des Slaves, les deux divinités, Pravys et Pravaïa, furent considérées
comme le fils et la fille du dieu Vnirdus (v. p. 238). Lorsque
les peuples de la branche gète, surtout les Svîes, furent entrés en
rappoit avec les Slaves (v. § 34), ils adoptèrent d’eux et le dieu
Vnirdus, sous le nom de Niôrdr (Nërthus), et Pravys et Pravaïa, sous
les noms de Freyretde Freyia, qu’ils substituèrent dès lors aux noms
de leur dieu Skalmoskis et de leur déesse Skalmoskis. Les Slaves, à
leur tour, adoptèrent des peuples de la Branche gète leur dieu Ha-
gunis. La tradition mythologique raconte ce fait en disant que lés
dieux Scandinaves, nommés Soutiens (norr. Æsir, Ases), et les
dieux Slaves, nommés Seigneurs (si. Pani; norr. Vanir, Vanes),
apres s etre combattus, ont fait la paix et se sont donné des otages.
Les Slaves (Vanes) ont eu pour otage Hagunis (Hoenir) au long pied,
et les Ases ont pris comme otages des Slaves le dieu Vnirdus
(Niôrdr) et ses deux enfants Pravys (Freyr) et Pravaïa (Freyia), qui
tous les trpis portent, dans la mythologie norraine, l’épithète de
divinités vanes.
Pravaïa chez les Slaves et Skalmoskis chez lesGètes, devenues l’une
et l’autre les héritières de l’ancienne déesse scythe Arlîn-paza,
étaient au fond la même divinité sous deux noms différents. En
adoptant Pravaïa des Slaves, et en substituant le nom de Freyia à
celui de Skalmoskis, les peuples issus de la branche gète n’ont fait que
remplacer le nom de leur déesse Skalmoskis par celui de Freyia.
Aussi Freyia fut-elle en tout identique avec Skalmoskis et devint-elle
l’héritière de son culte et de ses attributions.
§ 13Ï. Freyia Déesse de la Productif»». — Ainsi que
Skalmoskis, Freyia, son héritière, présidait à la Production, à la
Fécondité, à l’Abondance et au Bien-Être. Comme Déesse de la
Production et de la Fécondité, Freyia a échangé souvent ses attributions
avec Frigg (Pluie), l’épouse d’Odmn, laquelle présidait
aussi à la fécondité de la terre (v. p. 165). Ainsi' dans l’ancien
mythe de Freyia, pleurant sur l’absence de son amant ou époux
Odr (le Vent du printemps, v. p. 162) , Freyia a été substituée à
Frigg (Pluie), comme Déesse de la pluie fécondante. En effet, les
larmes d’or versées par Freyia, mise à la place de Frigg, sont les
pluies qui fécondent la terre au printemps, en l’absence des orages
amenés par les vents (personnifiés dans Odr ou Odinn) ; ce sont des
pluies d’or, soit parce qu’elles sont aussi précieuses que l’or, soit
parce qu’elles produisent des moissons dorées. Les Orphiques ap