
(v. p. 60), soit à Gauls (v. p. 43), soit à Amal (v. p. 190), soit à Bal-
thus, etc., qui tous n’étaient que différents noms êpithéliques des
dieux solaires, héritiers de Targitavus, et dont quelques-uns comme,
par exemple, Got, Gautr, Svidur, Svidrir, furent même donnés, dans
la suite, au Dieu Suprême Oihinn, le père de Balthur et de Thôr.
Comme Père du peuple, Skalmoskis, ainsi que son prédécesseur
scythe Targitavus, avait le nom épithétique de Thiod-vars (scyth.
Tavit-varus, Protecteur du peuple); mais comme Skalmoskis se confondit
en partie avec le Dieu de l’orage Firgunis (v. p. 191), qui
fut remplacé par Thonars (v. p. 163), l’épithète de Protecteur du
peuple passa, de cette manière, à Thonar (norr. Thôr, surnommé
Midgards veorr, Protecteur de l’Enclos-moyen).
En sa qualité de Père de la nation , Skalmoskis en était aussi le
Chef, et comme tel le Juge suprême (v. p. 102). 11 présidait à la justice,
et c’est à lui qu’on rapportait les Lois appelées feetegfinês (Établissements,
v. Jornandès, éd. Lind., p. 93). Comme ces lois étaient
faites par et pour le peuple (teut), Diodôros de Sicile (I, 94) , rapportant
une tradition populaire, mais la modifiant d’après ses idées
evhéméristes, dit que Zalmoxis attribuait sa législation à la déesse
Koinè Hestia (scyth. Tavili; gèt. teut, v. § 144), qui était la protectrice
et la personnification du peuple.
§ 116. Noms ép itlié tiq u e s des H é ritie rs de T a rg ita vus.
— Pakus (Vénérable, v.p. 183) et Pravus (Seigneur, Maître, v.
p. 184), ces noms épiihétiques deTargitavus passèrentaux dieux ses
héritiers chez les peuples de la branche sarmate, mais non aux dieux
de la branche gèle. Aussi n’y avait-il pas dans la mythologie gète de
dieu nommé Fagus ou Fravus. Néanmoins le dieu gèle Skalmoskis
présidaità la famille, à l’entretien, au bien-être et à la richesse, comme
l’avait fait le dieu scylhe Pravus, en sa qualité de Maître qu’exprimait
son nom. Par suite de ces attributions, Skalmoskis se confondit
avec Vrindus (norr. Niordr), surnommé Haguneis (v. § 153), le dieu
de l’abondance et des richesses, et avec le fils ou l’héritier de Haguneis,
qui, plus lard, chez les Scandinaves, eut le nom de Freyr (Seigneur),
correspondant à l’ancien nom scythe Pravus. Comme dieu
de l’abondance et du bonheur, Skalmoskis a pu être comparé par les
Gi 'ecs et les Latins à Kronos ou à Saturne, le dieu de Yâge d’or; et
c’est pourquoi Mnaséas de Patræ, a donné à Zalmoxis, comme
nom équivalent, le nom correspondant grec de Kronos.
L ancien nom épithétique du Soleil, Arimuns (Honorable, v. p. 184)
oalrmuns, fut maintenu également dans la religion des Gèles, comme
nom d un dieu-héros dont on reconnaissait encore vaguement l’origine
solaire, comme le prouvent certaines dénominations mythologiques
qui se rapportent à ce dieu-héros, en sa qualité d’héritier de l’ancien
Dieu du soleil. C est ainsi, par exemple, que Irmunis-gands
(Fascinateur d’Irmuns; norr. lormun-gandr) était le nom du Serpent,
le symbole de Y Océan et l’Ennemi charmeur du Soleil ou de Thôr l’héritier
du Soleil (v. § 126) ; que Irmunis-gnmd (Plage du Soleil; norr.
iormungrund) signifiait la surface terrestre, éclairée et échauffée,
de 1 orient à 1 occident, par les rayons du soleil; et que lrmunis-sauls
(Colonne d’Irmuns) ou lrmunis-triu (Arbre d’Irmuns) étaient reconnus
et considérés comme les Symboles du Dieu du soleil. Cependant,
lorsque Sol fut devenue Déesse du soleil, et que l’origine solaire
des Dieux-héros, héritiers et dédoublements de Targitavus,
se fut de plus en plus obscurcie et effacée, la signification de Irmuns,
comme Soleil, s effaça également, et ce nom, devenant un
mot abstrait comme ceux de sauïl, de halia, de fairguni (v. p. 189),
n’exprima plus, comme préfixe, que la notion générale et abstraite
de divin, de grande de puissant (cf. v. ail. megan-; regin-; anglos. gin-).
Dans l’origine le Verrat (ivurs}, comme animal fécondateur, était le
Symbole du Soleil fécondateur (v, p. 165); comme animal impétueux
dans le combat, il devint aussi le Symbole du Soleil-héros; et enfin
comme animal fouilleur, il devint également le Symbole du dieu Haguneis,
qui présidait à l’agriculture, et qui plus tard se confondit
avec le Dieu du soleil.Skalmoskis (y. p. 192). Le nom épithétique
de Ivurs (norr. iofurr') fut donné dans la suite au dieu solaire Skal-
moshs, surnommé aussi Irmuns, comme successeur de Targitavus
Arimuns, et c’est pourquoi le nom de lvuris-triu (y. ail.Eber-dur,
Arbre du Verrat, Père d’Orion) devint synonyme de celui de lrmu-
ms-triu (cf. germ. Hermun-dur, Arbre de l’Honorable), nom du dieu-
héros qui passait pour être la souche de la nation des Hermun-dures
(cf. Derbinkes, p. 28, note 2; Eber-during =- Orion issu d’Eber-dur).
§ 111?, l e dieu solaire Ivurintjs. — Les peuples de la
blanche gèle ont appris des Kimméro-thrâkes quelques notions d’astronomie
mythologique. Vers le commencement de notre ère, du
temps de Diki-hnaivs (Decenæus), ils connaissaient les noms de près
de quatre cents étoiles. Déjà antérieurement ils avaient appris que