
du langage des Mèdes et des Tatares a dû s’exerçer depuis cette
époque sur quelques tribus scylhes du Nord, principalement sur
les peuples s a rm a t e s . Par suite de ce mélange des M a s s a -G è te s avec
des peuples d’une autre race, les A la n e s qui, suivant C a ss iu s et
J u l i e n , étaient issus des M a s s a -G è le s , se trouvèrent apparentés et
alliés à la fois à des peuples d’origine s c y th e , tels que les G o th s , et
à des tribus d’origine t a t a r e , tels que les K u n i ou les H u n s. L élément
t a ta r e subsistait également dans les B h o x -A la n e s , lesquels,
comme l’indique leur nom , étaient des A la n e s qui s étaient mêlés
avec des fIh ô s e s , peuple d’origine altaïque établi sur le R h ô s ou le
Wolga.
§ i<jf. i j e s V a r li.e s . — Les V a r k e s , dont le nom signifie C h a s s
é s , E x i l é s , L o u p s 1, étaient ainsi nommés ou bien à cause de leur
férocité (cf. pers. G o u r k - s â r , Tête de lopp‘; cf. p. 22) ou bien pfürce
qu’ils, passaient, comme les N è v r e s (voy. § 19), p o u rd e s L o u p s -
g a r o u s , ou bien enfin ce nom qui était synonyme de celui de P a r ih e s
(voy. p. 24),'dz P é l a s g e s , de B r u i t i e n s , ils le portaient parce qu’ils
avaient été e x i l é s du pays de leurs pères. De même que du nom de
P a r th e s dérive celui dé P a r a th a n s (vgy. p. 25) employé pour désigner
les descendants des.P a r th e s , dé même.aussi de V a rk e s ou
V u r k e s s’est formé le n om ' d é V a r k a n s ou V u r k a n s que les Grecs ont
rendu tantôt par B a r k a n S , tantôt par l lu r k a n s . Le pays des V a rk e s
ou V a r k a n s , qui était situé au nord-est de' la mer Caspienne, fut
appelé par les Grecs H u r k a n ia ou B a r k a n i a , et encore aujourd hui
en persan il est nommé G o u r k a n (Celui des Loups). Parmi les V a r k
a n s on distinguait principalement la grande tribu des D e r v in k e s
(Issus de Dervo), ainsi appelée sans doute d’après la famille qui
lui avait donné l’origine et qui s’était donné ce nom parce qu eWe
se disait issue d’un personnage mythologique nommé D e rv o
(Arbre2), qui très-probablement était identique avec le personnage
1 Le thème V-RaKa ou V-LaKa exprime l’idée de expulser. De là le mot sanscrit
vrkàs chassé, loup; le scythe varka-s (chassé, exilé, loup); le norrain
vargr ; le vieux-all. wrekko; ail. Reke; le sarmate Volos; le kimro-pélasge Pe-
lasgos (voy. Les Peuples primitifs de la race de Iafète, p. 42). La forme scythe
primitive Parkus a pu se changer en Parlus (voy. Parthes, p. 24), comme Kvarkus
s’est changé en Dvargus.
* Le mot scythe tervo, prononcé plus tard dervo (arbre), correspond au sansc-
taru, dru, gr. drus, goth. triu, norr. trê , slav. drevo, ail. -der dans holder et
Dur’ nom donné aux Duringes ou Thuringes ou Tyrks (p. Turinkes; cf. Durkheim
p. Durink-heim) germaniques. La terminaison ink dans Dervinkes exprime dans
mythologique A s k r (Frêne) dont, selon les traditions Scandinaves,
provenait la race humaine. La tribu des D e r v in k e s paraît avoir été
établie pendant quelque temps plus près de l’Inde parmi les IndQr
S c y th e s , puisqu’elle a conservé, dafisl’Hyïkanie, l’usage d’entretenir
des éléphants et qu’elle a continué ses^rapports avec les Hindoux
par l’intermédiaire de ses frères les S a k e s , établis plus à l’est. C’est
parmi les S a k e s Z a m o r a v i e s (voy. p. 23), que les D e r v in k e s ont
choisi un de leurs rois connu des Grecs sous le nom national de
A m o r r h a ïo s (Le Zamoravie). C’est sous ce même roi que les D e r v in k e s
devinrent tributaires- de l’empire des Perses; mais ils paraissent
s’être révoltés et avoir fait cause commune avec leurs frères les
M a ssa -G è te s . En effet, ce qui prouve l’alliance contractée entre les
D e rv in k e s e t les M a s s a -G è te s dans la dernière lutte que Cyrus soutint
contre les Scylhes, c’est qu’il est dit que ce ro,i trouva la mort dans
cette expédition qui était dirigée, selon H é r o d o t e , contre les M a s s a -
Gètes et, d’après K te s ia s (Pers. § 6, 7), contre les D e r v in k e s . 11 paraît
qu’une famille illustre de la tribu des D e r v in k e s s’est établie
f. parmi les G è le s ou les G o te s , puisque les G o th s comptaient parmi
leurs familles nobles les T h e r v in g a i , dont le nom est identique avec
celui des D e r v in k e s (Tervinkes). Ensuite les D e r v in k e s scylhes ou
les T h e r v in g s gotes ont sans doute été en quelque rapport généalogique
avec la grande tribu germanique des T h u r in g e s qui portent
le même nom qu’eux.
Nous venons d'énumérer les principaux peuples asiatiques d’origine
s c y th e dont les noms figurent dans l’histoire. Ces peuples appartenaient
soit au rameau oriental ou s a k e , soit au rameau mé-
ridiorîal ou p a r th e . La plupart d’entre eux sont restés en Asie et,
par suite des nombreuses révolutions politiques qui ont eu lieu dans
ces contréesV ils se sont mêlés avec leurs vainqueurs et avec leurs
sujets, et ont perdu les caractères distinctifs de leur race ainsi
toutes les langues .germaniques la dérivation, l’extraction. Cette terminaison s’est
formée de la particule in qui, dans toutes les langues iafêtiques, exprime un rapport
d’espèce (ex. lat. equînus, chevalin) et â laquelle s’est jointe la particule
ik qui, dans ces mêmes langues, exprime un rapport de dérivation (lat. cîvicus,
civique). Dervink est donc pour derv-în-ik, et le mot allemand jüng-l-în-g a
une terminaison composée de trois particules : 1° la particule -l indiquant la
dérivation et la diminution; 2» la particule m i , et 3 ° la particule ig. Le nom scythe
Dervînkai a été rendu en grec tantôt par Derbiggai, tantôt par Derbikkai. De
Derbikkai, Peine a fait üervicoe, comme les Allemands ont fait Durik de üuring.