
4 A V E R T I S S E M E N T .
brièvement des termes généraux par lefquels on diftingue les perfonnes & les
chofes attachées aux finances ('h).
On a raffemblé tous les mots en ufage dans chacune des divifions de la finance,
telles qu’elles viennent d’être préfentées , de façon que cet ouvrage pût faire un
vocabulaire pour la taille, la capitation & le vingtième, fans ceffer d’en être
également un particulier, pour les aides, pour le$ gabelles, pour le tabac | pour
les droits de traites, pour les rentes, & pour tout ce qui concerne l’adminifi-
tration générale des finances, & l'a laugue particuliere à chacune des parties
qu’elle comprend.
Il n’eft pas échappé que quelques-uns de ces mots fe trouvent déjà définis
dans le Dictionnaire de junfprudence, qui eft une portion du corps de VEncyclopédie
méthodique ; mais comme ils n’ont été confidérés que du cote de leur
liaifon avec cette fcience ; que leur définition & l’explication des details attachés
à leur acception, n’ont pas reçu toute l’étendue dont ils étoient fufceptibles , on
s’eft cru obligé de rappeller ces termes dans le Dictionnaire des Finances , comme
en formant une partie intégrante & effentielle. D’ailleurs, le but qu’on fe pro—
p o fe , & qui eft d’offrir le travail le plus complet qui ait encore été publié fur
les finances, n’eût pas été rempli , fi on eût laiffe fubfifter l’inconvenient de
recourir au Dictionnaire de jurifprudence, pour trouver la définition de plufieurs
termes fpécialement, confacrés à la légiflation des finances.
Afin de faire juger du nombre & du mérite des articles qui ont ete tirés de
la première édition de l’Encyclopédie , on les a diftingués par un aftérique ,
quand on les a donnés dans leur intégrité , & par deux aftériques , quand ils ont
été augmentés, réformés, ou diminues.
plus grand commerce , qu’on fuppofe être une fuite de l'abolition de tous les droits de douane, & par
conféquent de leur modicité! '
Attendons, pour voir réalifer cette mervéilleufe révolution, que dans le traité de la paix univerfelle,
toutes les nations conviennent, l’une, d’être uniquement agr icole , une autre, feule fabricante , une
troifieme,exclufivement occupée de pêche & de .navigation, une quatrième, adonnée aux travaux des
. mines & des métaux, &C. &c. C ’eit dommage que cette paix univerfelle foit moralement impoflible ;
c a r , pour l’établir , i l faudroit parvenir à dépouiller l’homme de les pallions , c’eft-à-dire , détruire
fon effence , & anéantir ce qui A le principe de toutes fés àélions. Autant vaudroit ôter au feu fa
chaleur & fa flamme , & cependant attendre qu’il brûle & qu’il c.onfume.
( i) V o y e z ce qui ^ été dit à ce fujet-dans le Profpeflus général de l’Encyclppédie méthodique,
m
A 'iV e r t i s s e m e n t . y
Avant de continuer l’expofition du plan qu’on a fu iv i , il convient d’obferver
que M Digeon , direâeur des fermes , qui s’étoit d’abord chargé du Didionnaire
des finances, avoit indiqué , dans le profpedus général de 1 ’Encyclopédie
méthodique , publié en 1 7 8 1 , la marche qu’il projetoit pour arriver a fon but.
Mais des raifons perfonnelles l’ayant engagé à abandonner la carrière qu’il s’étoit
ouverte, nous y fournies entrés avec une opinion & des vues qui, fans s’écarter
beaucoup des Tiennes,en diffèrent cependant affez pour exiger ici quelque développement.
Toutes les branches de produit qui compofent la fomme des revenus de l’Etat,
fe diftinguent généralement en impofitions & en perceptions. Les premières font
la taille, le taillon , la capitation, les vingtièmes. Elles ne varient jamais, ni par
le fon d , ni par la forme de leur levée. Elles ne tiennent point aux circonftances,
ni à la volonté des contribuables.
Au contraire, les perceptions, qui font les droits de toute e fpèce, tels que
ceux d’aides , de gabelles , de traites , domaines , éprouvent des variations dans
leurs produits, fans que leur effence ceffe d’être la même ; leur paiement eft
purement Ipontanee * ce font des cas particuliers, de certaines conjo n du res, qui
en opèrent la néceflite j par confequent il dépend, en quelque forte , des redevables'
de s’en affranchir.
Mais les impofitions, comme les perceptions, font établies & adminiftrées
par d’anciennes loix qui leur font propres , & qui ont été réformées ou étendues
par de nouvelles, tant fur la règle de leur aflîette, que fur la forme de leur recouvrement.
On a cru devoir rapporter la derniere , quand elle a preferit des chan-
gemens de quelque importance , ou quand il en eft réfulté de nouvelles lumières
fur la confiftance d’une impofition , & de nouveaux principes pour fa manutention.
A l’égard des perceptions ; on a donné une définition hiftorique & matérielle
de chaque droit. On a remonté à fon origine, & aux prétextes ou aux motifs
de fon établiffement. On l’a fuivi dans les variations qu’il a éprouvées ; dans
les reftriétions qu’il a reçues ; on fait voir comment le produit d’un droit nouveau,
d’abord incertain & peu intéreffant, s’eft accru, 1°. par les foins qu’un
fermier met à le régir ; 2.0. par la perfeâion que cette régie reçoit de bail en
bail ; 30. par la concefîion, de la part du prince, de quelques nouvelles forma