font les ihfe'ôes, eft pour fervir d’enveloppe à leur
couvée, Mais il faut convenir que cet ufage eft extrêmement
rare, & les araignées nous en fourniffent
prefque lefeul exemple ; je ne dis pas le feul exemple
qui exifte, ce qui feroit du dernier ridicule. Plus on
étudie PHiftoire naturelle, plus les exemples qu’on
croyoit rares ou uniques fe multiplient ; Tes exceptions
deviennent enfin dés réglés générales. Art. de
M. Le Chevalier DE J AU COURT.
- ^ Go QUE, f. f. (Marine & Corderie. ) faux pli OU
boucle qui fe;fait à line cordé qui a été trop tordue
en la fabriquant. Une corde fujette à faire des co-
ques eft d’un mauvais fer vice, foit par le retard que
ce défaut apporte aux manoeuvres courantes ,Torf-
ue.Jes ro.^aw fe préfentent pour paffér dans les mouf-
es ,l’oit par la fra&ion même des mouffles, li on ne
s’eft pas apperçu à tems qu’une coque fe prélêntoit.
C o q u e ,. {Jardinage.) eft une enveloppe forte &
dure, particulière à certains fruits, tels que la noix
& autres. (K )
* C oques 6* VANONS j (PécÀt!.) forte de coquillage
qui renferme un poiffon.
Voici la maniéré d’en faire la pêche ou récolte ,
telle qu’elle fe pratique à Rincheville dans lé reffort
de l’amirauté de Carentan ôc à Ilîigni, &c. r •
Pour prendre!des coques, les pêcheurs attendent
que la marée foit prefqu’au plus bas de l’eau ; ce coquillage
fe tient à la fuperficie des fables, dont il ne
refte couvert que de l’épaiffeur d’un écu au plus. On
connoît qu’il y a des coques fur les fonds oit l ’on eft,
par les petits trous qu’on remarque au fable, & que
les coques font avec la partie que l’on nomme leur
langue, qu’elles baiffent fur le fable pour paître. On
connoît encore qu’il y a des coques, en roulant fur
le fable quelque choie de lourd qui fait craquer les
coquillages qui font au-deffous ; alors les pécheurs
foulent, piétinent le fable encore mouillé de la marée,
l’émeuvent, & Xes coques viennent alors d’elles-
mêmes au-deffus du fable, où l’on les ramalfe avec
une efpece de rateau de bois ; on les défable auffi
quelquefois avec une petite faucille ou autre fem-
blable infiniment de.fer.
Les pêcheurs riverains qui font cette pêche, la
commencent vers la fin de Février & la continuent
jufqu’à la S. Jean ; elle ne fe pratique aifément que
de jour, à caufe de la difficulté de connoître les
trous que les coques font au fable : lorfque le tems
eft tempéré, les coques tirées hors de l’eau peuvent
vivre jufqu’à fept à huit jours ; en été elles ne durent
pas feulement trois jours, encore faut-il qu’elles
foient mifes dans un lieu frais.
COQUELICOT, f. m. papayer > (Hifl. nat. bot.')
eft une efpece de pavot rouge qu’on appelle _/æ«v/z-
ge, qui croît dans les blés. Le double & le panaché
font fort recherchés pour les parterres : fes feuilles
font découpées, d’un verd foncé, & couvertes d’un
peu dê poil ; fes tiges, d’environ deux piés de haut,
fe partagent en plufieurs rameaux, qui foutiénnent
des fleurs doubles à quatre feuilles du plus beau rouge.
De petits fruits qui renferment leur femence fuc-
cedent à ces belles fleurs qu’on voit paroître en été.
Leur culture eft celle des pavots. F. Pa vo t . (K )
COQUELOURDE, f. f. (Bot.) pulfatilla, genre
de plante à fleur en rofe ; il fort du milieu un piftil
?[ui eft environné d’étamines , & qui vient dans la
uite un fruit dans lequel les femences font raffem-
blées en un bouquet, ôc terminées par un petit filet.
Ajoutez au cara&ere de ce genre , qu’il y a de petites
feuilles qui environnent la tige au-deffous de la
fleur comme dans l’anémone , dont la coquelourde
différé en ce que les femences font nues & terminées
par une queue. Tournefort., infl. reiherb. F. Plan-
TE ( ï )
C oquelourde , (Matière médic.) Cette plante,
qui n’eft point, diutout en ufagé parmi nousypaftey
étant appliquée extérieurement, pour être déterfi-
v e , réfolutive, propre pour la gratelle , & autres
maladies‘cutanées. Les fleurs de la pulfatile ou co-
quelourde entrent dans l’eau hyftérique. de la-pharma- !
copée de Paris.. (£)
' COQUELUCHE ENDÉMIQUE, en latin cucul-
laris rnorbus, (Médecine.) maladie épidémique & ma-'
ligne qui régné: dé tems en tems en Europe, & qui
y fait quelquefois de grands ravages:- '
Cette maladie qui paroît communément l’autom-1
ne ou l’h y v e r , & dont les caufes font auffi incon-1-
nuès qu’imprévûés , eft line efpece de fièvre'catar*
rheufe, accompagnée de mal de tête, de foiblef-;
fé , d’oppreffion ou de difficulté de respiration, de
tou x, de douleur, dans l’épine du dos , & autres'
fymptomes plus ou moins graves ou variés fuivant’
les tems, les lieux, & les perfonries.
M. de Thou croit que le nom de coqueluche donné
à cette maladie, eft né en 1 510, .fous le régné heureux
de Louis XII. mais il fe trompe ; car Mézeray;
dit qu’il parut en Frànce fous Charles VI. en 1414,*
un étrange rhûme, qu’on nomma coqueluche , lequel
tourmenta toute forte de perfonnes , & leur rendit:
la voix fi enroiiée, que le barreau & les collèges
en furent muets..
Valeriola, dans l’appendice de fes lieüx communs
, prétend que le nom de coqueluche fut donné
par le peuple, à cette maladie , de ce que ceux qui
en étoient attaqués portoient une coqueluche ou capuchon
de moine pour fe tenir chaudement. Ménage
& Monet font du même avis. En effet, coqueluche
lignifie proprement un capuchon. Cependant un médecin
François appellé le Bon, a écrit que cette maladie
.a été nommée coqueluche. \ caufe du remède
qu’on y apportoit, qui étoit du loch de codion fait
avec la tête de pavot ou tête de coquelicot, qui eft
appe'llée codion sn grec.
Quoi qu’il, en foit de 1?étymologie du nom, ce
mal épidémique pàroît de tems en.tems en Europe
poiir en moiffonner les habitans. L’hiftoire nous apprend
qu’il régna avec violence en France en 1414^
en 1510, en 1558, & en 15 80. L’année 1580, cette
maladie qui s’étoit fait fentir d’abord en Orient ,
paffa en Italie, où on là nomma là maladie des moutons
; de-là elle vint en Efpagne , où. elle emporta
Anne d’Autriche femme de Philippe II. elle le répandit
enfuite en France, en Angleterre, & finale-»
ment vint s’éteindre dans le Nord.
C’eft cette même maladie , qui en 1732 & 1733
parcourut non-feulement l’Europe , mais encore la
Jamaïque, le Pérou, le Mexique, &c. & à laquelle
les François , toujours portés à badiner lés objets
les plus férieux, donnèrent les noms d’allure, de fo-
lette, quoiqu’elle fît périr beaucoup de petit peuple
dans la capitale & dans les provinces.
On foupçonne avec raifon que la caufe de cette
maladie épidémique confifte dans une matière extrêmement
fubtile & cauftique, qui fe trouve répandue
dans l’air, & qui s’infinuant par le moyen de l’inft*
piration par tout le corps , en infe&e les humeurs.
D ’où il réfulté qu’un bon médecin doit fe propofer
trois chofes principales pour opérer la guérifon du
malade, i° . de corriger & d’émouffer l’acrimonie
de la lymphe : x°. de rétablir la tranfpiration troublée
par la congeftion des férofités qui fe font formées
dans les parties intérieures : 30. d’évacuer ces
’ férofités vicieufes.
On corrige l’acrimonie de la lymphe par les émul-
fions des fubftances huileufes, creme d’amandes,
graine de pavot blanc , l’eau de gruau, les décoctions
de navets, d’orge, le bouillon de poulet & de
chapon, &c. On hâte les excrétions par les infufions
chaudes de racine de régliffe & fleurs de fureau, la
femence de fenouil, le pavot fauvage, &c. On procure
l’évacuation des matières vicieufes qui féjour-
nent dans les glandes de la gorge, parles pe&oraux,
& celles des inteftins par des purgatifs. Enfin on pref-
crit tous ces remedes convenables dans la dofe &
dans l’ordre requis, fuivant la nature des fymptomes,
leur nombre, leur violence, l’âge, le lexe, &
le tempérament du malade.
Il ne faut point dire ici après la mort le médecin ;
car ces fortes de rhumes épidémiques ne reviennent
que trop fou vent avec des fymptomes plus ou moiiis
graves. Ils dépendent d’une conftitution particulière
de l’air, véritablement inconnue, mais dont les cau-
fes quelles qu’elles foient, excitent toujours dans la
nature, & produifent fur notre machine des effets
dont la. méthode curative eft affez la même. Article
\communiqué par M. le Chevalier DE Ja u CO UR T.
C o q u e l u c h ô n , f. m. Foys{ C a p u c h o n .
COQUËMAR, f. m. (Chauderonerie Ou Orfèvrerie)
vaiffeau de cuivre ou d’argent, à large ventre ,
étranglé ou rétréci au-deffus de ce ventre, & un
peu évafé à l’ouverture, fermé d’un couvercle à
charnière, auquel on a pratiqué ün bec qui dirige
l’eau quand on la verfe ; c’eft un uftenfile domefti-
que & à l’ufage des Barbiers. Il fert à faire chauffer
de l’eau pour différens befoins.
COQUERELLE, f. f. terme de Blaforl. Le P. Me-
nêtrier dit que ce fönt les bourlhs de l’alkekenge,
qui eft une efpece de morille , qui porte des baies
dans des follicules qui reffemblent à des veffies enflées,
ce qui l’a fait appeller folanum veficarum. ( F )
COQUERET, f. m. (Hiß. ndt. bot.) alkekengi ,
genre de planté à fleur monopétale, découpée en
rayons ; le piftil fort d’un calice fait en forme de
cloche ; il eft attaché à la partie moyenne, & il devient
dans la fuite un fruit mou, fait comme une ce-
rife ; ce fruit renferme dès femences ordinairement
plates, & enveloppées dans une veffie membraneüfe,
qui n’eft autre chofe que le calice dilaté. Tourne-
fö r t , infl. rei herb. Foye{ P l a n t e . (I) .
COQUERON, fu b . m. (Marine.) c ’e f t a in iï q u e
q u e lq u e s -u n s n om ment im e p e t ite ch am b re o u re t
ra n ch em en t q u i e f t à l’ a v a n t des p e t it s b â t im e n s ,
fu r - to u t d e c e u x q u i n a v ig u e n t dan s le s e a u x in te r n
e s , p a r c e q u ’i l y f e r t d é cu ifin e . Diclionn. de Commerce.
( Z )
CO Q U E T , a d j. Fàye^ C o q u e t t e r i e .
C oquet , f. m. terme de Riviere ; c’eft une forte
de petit bateau qui vient de Normandie amener des
marchandifes à Parist ( Z )
COQÜETER, v . n e u t . Fdye^ C o q u e t t e r i e .
C o q u e t e r , terme de Riviere : on fe fe r t d e c e
in o t p o u r e x p r im e r l ’a fr io n d’u n h om m e , q u i a v e c
u n a v ir o n m en e & fa i t a lle r u n b a t e a u a u v e n t , en
r em u an t fo n a v i r o n p a r le d e r r iè r e . (Z )
COQUETIER, fubft. m. (Comm.) voiturier qui
tranfporte à Paris de la volaille , des oeufs', & du
beurre des provinces de Normandie, Maine, Brie,
& Picardie.
* COQUETTERIE , fi f. (Morale.) c’eft dans
une femme le deffein de paroître aimable à plufieurs
hommes ; l’art de les engager & de leur faire efpé-
rer un bonheur qu’elle n’a pas réfolu de leur accorder
: d’où l’on voit que la vie d’une coquette eft un
tiflu de fauffetés , une efpece de profeffion plus incompatible
avec la bonté du caraétere & de l’efprit
& l’honêteté véritable, que la galanterie ; & qu’un
homme coquet, car il y en a , a le défaut le plus
méprifable qu’on puiffe reprocher à une femme.
F yye^ C o u r t i s a n e .
COQUILLADE, fubft. f. ( Hifl. nat. Ichtiolog. )
ppiffon de mer, alauda criflata vel galerita , Rond,
petit poiffon qui ne diffère guère du perce-pierre,
vqye{ Perce-pierre , fi ce n’eft en ce qu’il a une
crête tranfverfale fur la tête. Willughby * hiß. pifc.
Foyei Poisson. (1)
COQUILLAGE, fi m. (Hifl. nat. Ichtiolog. ) on
employé fouvent ce mot dans la même lignification
que celui dé coquille : mais à proprement parler la
coquille n’eft qu’une partie du coquillage; un coquin
läge eft un animal revêtu d’une coquille; voye^ C oquille.
Les animaux de ce genre font appelles tef-
tacées, parce qu’ils font recouverts d’une matière fi
différente de la chair & des os des autres animaux, fi
compacte & fi dure, qu’on l’a comparée à une terre
cuite, à un teft, tefta ; d’où vient le mot de ceflacèes.
Ariftote, hifl. anim. lib. I F . cap.j. a mis ces animaux
dans la claffe de ceux qui n’ont point de fang^
exanguia, voyei An im al . Il diftingue les animaux
teftacées des animaux crüftacées, des animaux mous
& des infeétes , en ce que la partie charnue des teftacées
eft renfermée fous une enveloppe qui eft très-
düre, qui fe brife & fe caffe, mais que l’on ne peut
pas froiflèr & écrafer comme les tayes des animaux
crüftacées:
Le grand naturàlifte que nous venons de citer fait
mention, dans le chap. jv . du I. liv. de l'hift. des anim,
des principales différences qui fe trouvent entre les
diverfes efpeces de coquillages , tant par rapport à
leurs coquilles, que par rapport à la partie charnue
qui y eft renfermée. Il fait d’abord remarquer qu’il
n’y a dans cette partie charmie aucune matjere dure
; enfuite il divife les teftacées relativement à leurs
coquilles en univalves * bivalves , & en turbinées.
Les univalves font ceux dont la coquille eft d’une
feule piece ; les bivalves ont, pour ainfi dire, deux
coquilles ; celles des turbinées font ainfi nommées *
parce qu’ils ont une figure conique ou approchante
de celle d’une poire, ou parce qu’ils font contourné^
en fpiralè.
On a fait beaucoup plus d’obfervàtionS fur la figure
des coquilles, que für celle des animaux qui y
font renfermés : on a nommé & décrit, on à deffiné
& gràvé, on a diftribué par ordre méthodique toutes
les coquilles que l’on a pu trouver ; on en a cherché
prefque dans toutes les parties du monde ; on en
a fait dê nombreulès collections, que l’on cônferve
avec foin & que l’on admire chaque jour, tandis qiie
l’on jette à peine les yeux fur les animaux qui font
renfermés dans lès coquilles que l’on rencontre. Cependant
il feroit plus néceffaire de connoître l’animal
que la coquille ; cet animal eft la partie principale du
coquillage : la diverfité des formes & des couleurs que
nous préfentent les coquilles, n’eft qu’un fpe&acle
vain en comparaifon des cônnoiffances réelles que
nous pourrions tirer de la conformation des animaux
qui les habitent. En développant leurs organçs, en
les comparant dans les différentes efpeces; nous prendrions
une nouvelle idée des reffources de là Nature
& d,é la fouveraine intelligence qui en eft l’auteur.
Nous ferions par ce moyen des progrès dans la fcien-
ce de Poeconomie animale, qui de toutes les fcien-
ces humaines eft la plus intéreffante pour l ’homme.
Les animaux les plus abjefrs, ceux qui paroiffent les
plus vils aux yeux du vulgaire, n’en font pas moins
dignes des recherches du naturalifte. Loin de négliger
ces êtres vivaüs qui font cachés & ignorés dans
feurs coquilles couvertes de fange ou enfoncées dans
la terre, il faut ouyrir toutes les efpeces de coquilles
bivalves, quoiqu’elles ne renferment que des
animaux auffi informes que ceux de l’huître , du pétoncle
, & de la moule ; il faut pénétrer dans les cavités
les plus réculées des coquilles univalves , 8£
fuivre tous les mouvemens de leurs animaux , foit
qu’ils ne rampent que comme ceux dit limaçon de
terre, ou qu’ils nagent comme les nautiles ; enfin il
faudroit faire des defcriptions complettes de toutes
les efpeces de coquillages.