Juiyi particulièrement cettedîalecle.Xe prote de Portiers
, dans (on di&ionnaire d’ortographe, fait aufli
ce mot féminin, édition de ($$$.■ ;, mais il ajoute, ÔCj .
ceci n’a pas été corrigé dans la der-niere édition ;iy- ,
vue par M. Reftaut ; £1 ajoûte , dis-je que MM. de,
Port-royal foutienfieht que ce moi eft.féminin : |cependant
je, ne le trouve que mafculin dans la méthode ;
greque de Port-royal, édit. de.iC^S, préf. pag. i j . : j
28. £ce. S’il m’eft permis de .dire mort fentiment particulier
î il me'pàroît que çé mot étant purement ;
grec, 8c n’étant en ufage que parmi les gens de Lettres
, dt feuleme$t;quand il s’agit dq g rec, on n’au-
roit du lui donner que le genre qu’il .a en ( grec, g&C\ .
c’eft ce que le§ fait ; mm,}pfa j
bit tam juçunditatemy.g ut lâtentes\etiam numéros çom-r
plexa videatur. Quintiî. injl. ort. lib. IX.
Quoiqu’ilé a fo it du.ge.nre4de;.çe mot-,- à'
fpn étymologie.» & à ce qu’il figjiifie. .Ce ,iîiot eft'
compofè de teyu, dico, & de, JW,. pré.pofition qui
entre dans la côml>ofitidn;\de':pl^fieurs mots, ;■ & ;ç*eft
de-là que. vient . nôtre, préppïuignginféparable di 5c-
dis : diférer, difpofer, 6cc.
_• AiàfitKToç-f a-, r 1 fiianier'e'pârlâeuliere de prononcer,
de parler- y dijfero, callpqudr. La dialecte
n’eftpas la même choie que l’idiotiyfme.: : i’jdio-i
tifme eft un tou.r.d.e:phtafe particulier, 8c. tombe fur
la phrafe entiere'ÿ.au.lieu que la-dialecte'ne s’entend,
que d’iin mot qui n’eft pas tout-à-fait le même , ou;
qui le prononcé autrement que dans la langue com-;'
mune. Par exemple» tamot fille ie prononcedans:
notre, langue commune- eh mouillant 1’/ mais le
peuple de Paris prononcefi-ye,rhn§ h e’eft çe;qu’en
grec on appelleront unedialeçle.-Syie :mot ctaffialeclc
étoit en ufage parmi nous , nous pourriops dire que
nous avons.la dialecte picarde ,■ la champenoifoÿmais'
le gafeon, le bafque, le languedocien, ta provençal
, ne font pas -des diaUBesp ce font-.autant de .langages
particuliers dont le françois n’eft pas. la.fefc
gue commune comme il l’eft en Normandie ,fen;Picardie
8c en Champagne. . - -r;:: r -- ta ; üit
Ainfi en°rec les dialectes font les différences ^particulières
qu’il y a entre les mots , relativement à la
langue commune ou principale. Par exemple.? félon
la langue commune on.dit. vyd, fes Àttiques'difpient
mais ce détail--regarde -les grammaires gre-
ques. H ' ' H f l WÊ WÊ
La méthode greque de Porte-royal, apres chaque,
partie ou difeours, nom, pronom » verbe, é ’ç..ajoute
les éclairciffemens lés plus utiles furies dialectes.
On trouve à la fin de la grammaire de Clénard,,. une
douzaine de vers techniques trèsrinftruélifs touchant
les dialectes. On peut voir, aufli le traité de Joannçs,
Grammaiicus, de dialectis-.\ : . , : r-^ r;;; ■
L’ufage de ces dialectes étoit autorifé dans lia langue
commune , & étoit d’un grand fervice pour le
nombre, félon Quintilien. Il n’y a ri.en de femblable
parmi nous, I & nous aurions été fort choqués de
trouver dans la Henriade des mots françois habillés
à la normande, ou à la picarde, ou à la champenoife ;
au lieu qu’Homere s’eft, attiré tous les fuffrages en
parlant dans un feul vers les quatre dialectes différentes,
6c.de plus la langue commune, Les quatre
dialectes font l’attique, qui étoit en ufage à Athènes ;
J’ionique, qui étoit ufitée dans l ’Ionie, ancien nom
propre d’une contrée de l’Afie mineure , dont les
villes, principales étoient Milet, Ephefe, Smyrne,
ùc. La troifieme dialecte étoit la dorique , en ufage
parmi un peuple deGrece qu’on appelloit lesDarâ/w,
& qui fut difperfé en différentes contrées. Enfin la
quatrième dialecte c’eft l’éolique : les Éoliens étoient
un peuple de la Grece, qui pafferent dans une contrée
de l’Afie mineure, qui de leur nom fut appellée
Êolie. Cette dialecte celle qui a été le plus parti-
culierement fuivie par les Latins. On trouve dans
Homere ces quatre dialectes, &■ la langue commune :
l’attique eft plus particulièrement dans Xénophon.
Ôç dans Thucydide ; Hérodote & Hippocrate, em-
ployent fouvent l’ionique ; Pindare 6c Théocrite:.fe
fervent de la dorique ; Sapho 6c Alcée dei’éolique,
qui fe trouve aufli dans T'héocrite 6c dans Pindare :
c’eft ainfi que, par rapport a d’italien , le bergamaf-
que, le vénitien, le polonois., le tofean ,6c le romain
pourroient.être regardés comme autant de dia-
leçtes. ( F ) ,
DIALEÇTIQÜÉ , ï. ,i(Philofophie.) l’art de rai-
fonner'ôc de dilputer avec juftéfle.
Ce mot vient du grec , j e difeours , qui
eft formé dç 'fy* > dico.,. jeudis-. ^ o
• Zénond’EIée,a été le premier qui a découvert la-
fuite naturelle-des principes & des conclufions que
ljon ofiferye. en raisonnant ^il en fit un art en forme
de dialogue, qui fut -pour cette raifon appellé dialecte
que. Voye^ RAISONNEMENT^ voye^ auffi /’<«■ /; Lo-
; G iQ irn .
, La dialectique- des anciens, eft ordinairement diyi-
• fée-en plufiçprs efpeçes : ,1a .prqmierf fut celle dé
! Zenon d’Élée-, appellée éléatique, eleatica ; elle fe
chvifoi't en trois, fa voir, .la- dialectique des cojifé-
i quences, Gelle>des converfations , 6c celle des dif-
putes, confecutipnum ycoLL6cutïonum,&^contentionum. ■
La première çonfiftoit dans les,,réglés qui appren-
: nent à tirer :des, conclufions ; la fécondé dans l’art
du dialogue, qui devint d’un ufage fi univerfel en
; Philoiophie ,-,que tout raifonnement s’appelloit une
: interrogation. Les Philofophes alors laiffant le fyll.Pr
; gifme., ne, iflrqnt- plus ufage que du dialogue ; c’étoit
1 au répondant à conclure & à difeçurir , en confé^
I quence des différentes conceftions -qu’on lui avpiç
: faites. La dernîere partie de la dialectique de Zénon -,
; Epiç-îy. », étoit contentieufe , pi) l’art de difputer de
contredire, quoiqu’il y ait des auteurs, & en partif
■ culier Laërce , qui attribuent cette partie à- -Prota»
| goras, un des clifciples'de Zénon. Koye^ D ialo-
! gue ^ D ispute.
• La féconde eft la dialectique .mégarienne, dialectica
megarica» dont Euclide eft auteur;» non pasEucHde
le mathématicien, mais un autre-Euclide de Mégarè;
Il s’àttàcHa béâirconp à. la méthode de Zénon 6c de
Protagoras, quoiqu’il y ait deux chofes qui le carac-
térifentjjien premier lieu il attaqua les démonftra-
tions des autres, non par des affermons, mais par
des conclufions : il n’alloit que par inductions, de
conféqtience en conféqiience.
1 En fécond lieu, Euclide ne faifoit jamais ufage
des argumens qui tirent, leur force de quelque com-
parâifon OU reffemblance il les croyoit de nulle
valeur.
' Après lui vint Eubulide, auquel on attribue l’invention
dangereufede l’art dufophifme. De fontèms
on divifoit cet art en plufieurs efpeces, comme mtn-
tiens -, fallens ,- -eleclra , obvelata , acervalis , cor nuta ,
& calvà. Voye£ SOPHISME.
La troifieme eft la dialectique de Platon, qu’il pro-
pofe comme une efpece d’analyfe pour diriger l’ef-
prit humain , en divifant, en définiffant, 6C en remontant
à la première vérité ou au premier principe
; Platon faifoit ufage de cette analy’fe pour expliquer
les chofes fenfibles, mais toujours dans la vue
de revenir à la première vérité, à laquelle feule il
pouvoit s’arrêter. Telle eft l’idée de l’analyfe de
Platon. Voye{ Analyse , Platonisme , A cadémie
, &c.
La quatrième eft la dialectique d’Ariftote, qui contient
la doftrine des Amples mots , expofée dans fes
s livrés des prédicamens ; la doCtrine des propofitions,
dans fes livres de interpretatione ; 6c celle des différentes
efpeces de fyllogifme, dans fes livres des ana•
lytiques, topiques. & clenchiques. Vyye^ SYLLOG ISM E ,
T o p i q u e , P r o p o s i t i o n , &c.
La c in q u ièm e e ft l a dialectique des S to ïc ie n s , q u ’ils
a p p e lle n t une partie de philofophie , & q u ’ils d iv i fe n t
en rh é to r iq u e & dialectique , a u x q u e lle s o n a jo u te
q u e lq u e fo is l a définitive , p a r la q u e lle o n d é fin it le s
c h o fe s a v e c ju fte ffe ; o n y com p ren d a u fli le s r é g lé s
o u le critérium d e la v é r i t é . Voye^ E v i d e n c e , VÉR
IT É , &c.
Les Stoïciens , avant que d’arriver au traité des
fyllogifmes, s’arrêtoient à deux objets principaux,
fur la lignification des mots, & fur les chofes figni-
fiées. A l ’occafion du premier article, ils confidé-
roient la multitude des chofes qui font du reffort des
Grammairiens, ce que l’on doit entendre par lettres,
combien il y en a ; ce que c*eft qu’un mot, une diction
, une parole ou un difeours, &c.
Quant au fécond article, ils confidéroient les chofes
elles-mêmes, non pas en tant qu’elles font hors
de 1 efprit, mais en tant qu’elles y font reçues par
le canal des fens : ainfi leur premier principe eft qu’il
n’y a rien dans l’entendement qui n’ait paffé par les
fens, nihil eft in intelleciu quod prius non fuerit in fen-
fu ; &c que cela vient aut incurjione fu i, comme un
objet que 1 on voit j aut Jîmilitudine, comme par un
portrait ; aut proportiane, foit par l’augmentation
comme un géant, foit par la diminution comme
un pygmée ; aut tranflatione , comme un cyclo-
pe ; aut compofitione, comme un centaure ; aut contrario,
comme la mort ; aut privatione , comme un
aveugle. Voye^ S t o ï c i e n s .
La fixieme eft la dialectique d’Epicufe ; car quoiqu’il
femble que ce philofophe ait méprifé la dialectique,
il l’a cultivée avec beaucoup d’ardeur : il re-
jettoit feulement celle des Stoïciens, qui attribuoient,
félon lui, à leur dialectique beaucoup plus qu’ils ne
dévoient, parce qu’ils difoient que le feul fage
étoit celui qui étoit bien verfé dans la dialectique.
Pour cette raifon Epicure paroiffant ne faire aucun
cas de la dialectique commune, eut recours à un autre
moyen, c’eft-à-dire à certaines réglés ou principes
qu’il fubftitua en fa place, & dont la tolle&ion fut
appellée canonica. Et comme foutes les queftions en
Philofophie roulent furies chofes ou fur les mots, de
re ou de voce,, il fit des réglés particulières pour chacun
de ces objets. Foye^E p i c u r i e n s . Chambers.
DIALÉLE, f. m. (Logique.) argument des Sceptiques
ou Pyrrhoniens, & le plus formidable de tous
ceux qu’ils employent contre les Dogmatiques : c’eft
ainfi qu’en a jugé M. Bayle, fi verfé lui-même dans
toutes les rufes du fcepticifme. Il çonfiftoit à faire
voir que la plupart des raifonnemens reçus dans les
Sciences, font des cercles vicieux qui prouvent une
chofe obfcure & incertaine, par une autre également
obfcure & incertaine, & enfuite cette fécondé
par la première.
Pour concevoir ce que c’eft que le dialéle, imaginons
nous que deux perfonnes inconnues nous viennent
trouver. Titius que nous ne connoiffons pas,
nous affûre que Mévius, que nous connoiffons aufli
peu, eft un fort honnête homme ; & pour preuve
qu’il dit v r a i, il nous renvoyé à Mévius, qui nous
affûre que Titius n’eftpas un menteur. Pouvons-nous
avoir la certitude que Mévius eft un honnête homme
, & que Titius qui le dit n’eft pas menteur ?
Pas plus que fi ni Titius ni Mévius ne nous rendoient
aucun témoignage Pun en faveur de l’autre. Voilà
l’image d’un dialéle. Si deux hommes font tels que je
ne puiffe connoître le premier que par le fécond, ni
le fécond que par le premier, il eft impoflîble que je
connoiffe certainement ni le premier ni le fécond.
De même , fi deux chofes font telles que je ne
puiffe connoître la première que par la fécondé, ni
la fécondé que par la première , il eft impoflîble que
je connoiffe avec aucune certitude ni la première ni
la fécondé. Voilà le principe fur lequel un pyrrho-
nie/- » f°nc*e » pour faire voir que nous n’avons
prefqu aucune idée de quoi que ce foit, & que pref-
que tous nos raifonnemens ne font que des cercles
vicieux. Le principe eft inconteftable. Le pyrrho-
nien raifonne ainfi, en fuivant fon principe.
Il faudroit, félon lui, trouver le fecret de refi*
traindre ce principe dans de certaines bornes, au-
delà defquelles il ne fût plus recevable ; mais qui les
pofera ces bornes ? Vous croyez avoir l’idée d’un
arbre, par exemple ; point du tout, un pyrrhonien
vous prouvera que vous n’en avez aucune. Ou votre
idée, vous dira-t-il, eft conforme à l’objet, ou elle
n’y eft pas conforme : fi elle n’y eft pas conforme,
vous n’en avez pas l’idée ? Si vous dites qu’elle y
eft conforme, comment prouverez - vous cela ? Il
faudra que vous connoiffiez cet objet avant que d’en
avoir l’idée, afin que vous publiez dire 6c être affuré
que votre idée y eft conforme. Mais bien loin de
ce la, vous ne fauriez pas même fi cet objet exifte,
fi vous n’en aviez l’idee, ôc vous ne le connoiflëz
que par l’idée que vous en avez ; au lieu qu’il faudroit
que vous connuflïez cet objet avant toutes
chofes, pour pouvoir dire que l’idée que vous en
avez eft l’idée de cet objet. Je ne puis connoître la
vérité de mon idée, que par la connoiflance de l’objet
dont elle eft l’idée ; mais je ne puis connoître cet
objet que par l’affûrance que j’aurai de la vérité de
mon idée. Si vous répondez que vous connoiffez la
vérité de votre idée par votre idée elle-même, ou
par l’évidence, vous vous expoferez à des objeâions
très-embarraffantes que l’on vous fera fur les idées
fauffes 8c vraies, fur l’évidence , 6c enfin fur ce
qu’une opinion conteftée 8t non prouvée, ne peut
pas fe fervir de preuve à elle-même. Pourquoi, vous
dira-t-on, voulez-vous que l’idée que vous avez
d’un arbre foit plus conforme à ce qui eft au-dehors
de v ous, que l’idée que vous avez de la douceur ou
de l’amertume, de la chaleur ou du froid, des fons
6c des couleurs ? Or on convient qu’il n’y a rien hors
de nous & dans les Objets, qui foit femblable aux
idées que leur préfence nous donne : donc vous
n’avez aucune preuve démonftrative qu’il y ait au-
dehors de vous quelque chofe qui foit conforme à
l’idée que vous avez d’un arbre. Voilà ce qui fait
dire aux Pyrrhoniens que nous pouvons bien dire
que nous croyons appercevoir tels 6c tels objets,
telles 6c telles qualités ; mais que nous n’en pouvons
rien conclure pour l’exiftence réelle de ces objets &
de. ces qualités. Au fond on pôurroit leur répondre
par un concedo totum. Mon exiftence eft certaine :
il eft certain que je fens ce que je fens, & que j’ai
telles idées préfentes à l’efprit. Il n’eft pas également
certain files objets extérieurs répondent à ces idées :
mais qu’importe, c’eft fur mes idées que je raifonne,
ce font elles que j’examine, que je compare, 6c dont
je tire des conclufions qui fontinconteftables, quand
même il n’exifteroit rien hors de moi. Lifez la préface
que M. Huart a mife à la tête de fa traduction des
hypothefes pyrrhoniennes, imprimée en 1718. Foyer Corps. Cet article ejl de M. FoRMEy.
DIALIES, f . m. (Hift. une. & Mytk.) fa c r ific e q u e
fa i fo it ch e z les an c ien s le dialis. Foye{ D i a l is.
Ce n’étoit pas tellement une néceflité que les dia-
lies fufient faits par le fiamen dialis, que d’autres ne
pûffent les offrir : on voit même dans T acite, ann.
lib. 111. cap. Iviij. que s’il étoit malade ou retenu par
quelque fon&ion publique, les pontifes prenoient fa
place. Struv. antiq. rom. (G)
DIALIS, f. m. terme d.'Antiquaire, mot formé de
S'ioç génitif de Çm, qui fignifie ce qui appartient à Jupiter.
On appelloit ainfi un des fiamen , ou prêtres de
Jupiter. Les fonctions de ce prêtre furent établies à Ro*