quelle on défigne une indication qui fe préfente à
remplir dans le traitement d’une maladie, ou le traitement
même de la maladie, ou les remedes qui y
font employés, lorfque ces différentes chofes ont
pour objet de détruire la caufe de la maladie,
d’en faire ceffer les effets.
C ’eft l’indication curative qui détermine le médecin
à faire, ufage de la méthode de traiter, & des remèdes
qu’il croit propres à produire des changemenS
dans le corps des malades, qui tendent à terminer
avantageufement les defordres de i’oeconomie animale
: ce traitement & ces remedes font appelles
conféquemment curatifs, pour les diftinguer de ceux
qui ne font par exemple que préfervatifs ou palliatifs.
Voye^ C ure , Remede préserv at if , pall
ia t if , bc. (d)
CURATRICE, f. f. ( Jurifprud.') eft celle qui eft
chargée de la curatelle d’une autre perfonne. Les
femmes en général ne peuvent être curatrices, parce
que la curatelle,de même que la tutelle, eft un office
civil. La mere & l’ayeule peuvent néanmoins être
curatrices de leurs enfans & petits-enfans, de même
qu’elles en peuvent être tutrices. La femme ne peut
être curatrice de fon mari, foit prodigue ou furieux,
ni pour aucune autre caufe. La coûtume de Bretagne
, art. S7.3, permet cependant de donner la femme
pour curatrice au mari prodigue ; ce qui eft une
exception au droit commun, êc contre l’ordre naturel
, fuivant lequel la femme eft en la puiflance du
mari. Voye{ ci-dev. C uratelle & C urateur. (\A)
CURCUMA, f. m. (Med.) eft une racine médb
cinale, dont fe fervent auffi les Teinturiers pour
teindre en jaune.
Le curcuma eft jaune en-dedans & en-dehors , fort
dur, comme s’il étoit pétrifié, & afl'ez femblable au
gingembre par fa figure & fon volume.
Les feuilles qu’il produit reffemblent à celles de
l ’ellébore blanc. Ses feuilles viennent en forme d’épi
, & fon fruit eft raboteux comme celui d’une jeune
châtaigne. ’
Le curcuma eft apporté principalement des Indes
orientales. L’île de Madagafcar en fournit auffi. II
faut le choifir gros, nouveau, réfineux, pefant, 6c
difficile à rompre.
Quelques-Uns ont cru fanffement qu’il y avoit un
curcuma naturellement rouge : cette erreur eft venue
de ce que le curcuma devient brun à mefure qu’il eft
vieu x, êc qu’étant pulvérifé il eft rougeâtre.
Les Gantiers , &c, s’en fervent beaucoup pour
teindre leurs gants, comme auffi les Fondeurs pour
donner au cuivre une couleur d’or. Les Indiens I’em-
ployent pour teindre en jaune leur ris & leurs autres
nourritures : de-ià vient que quelques-uns le nomment
fafran indien.
Nos Teinturiers trouvent qu’il ne donne pas un
jaune auffi durable que la gaude ; mais il eft admirable
pour rehauffer la couleur rouge des étoffes teintes
avec la cochenille ou le vermillon, comme les
écarlates, &c. Chambers.
C u rcum a , (Mat. mtd.') La racine de curcuma
ou terra mérita des boutiques, qu’on appelle auffi en
François Jaffran des Indes, a été célébrée comme un
ton apéritif &un bon emménagogue, comme favo-
rifant l’accouchement, &c. mais il eft furtout recommandé
comme un fpécifique contre la jauniffe, 8c
•cela principalement à caufe de fa couleur jaune.
ybye{ Signature, (b)
. CURDES , ( les) Géog, mod. peuples d’Afie dont
partie eft en Turquie, l’autre en Perfe. Les Çurdes
occupent un pays voifin de l’ancienne Affyrie 8c de
la Chaldée ; ils font indépendans, ne font jamais fiables
dans un endroit, mais ne fout qu’y camper.
C U R D I S T A N , ( le ) Géogr, mod. c ’eft ainfi
que l’on nomme le pays habité par les C.urdes en
Afie au nord-eft duDiarbek & de l ’Irac. Betlis en eft
la capitale.
C 0R E , (•Jurifprud.) ainfi appellée du latin cura}
qui fignifie en général foin , charge : en matière eo-
clefiaftique fignifie ordinairement une églfe 8c bénéfice
eccléfiaflique, auxquels eft attaché le foin des âmes
de certaines perfonnes ; & lorfque cette églife a la
charge des âmes d’un territoire limité, elle forme
uneparoiffe : .& en ce cas les termes de cure 8c depa-
roiffe font fouvent employés indifféremment, quoiqu’ils
ne foient pas abfolument fynonymes.
Il y a plufieurs fortes de cures,, comme on l’expliquera
dans les fubdivifions fuivantes.
Celui qui poffede un bénéfice cure eft ordinairement
appelle curé ; mais fi cette cure eft attachée à
un bénéfice , régulier, celui qui en eft titulaire eft
appellé prieur- cure ou prieur Amplement. Voye^ ci-
après C uré.
Les fonctions curiales feront auffi expliquées au
même endroit.
Les revenus des cures confident en dixmes, oblations
8c offrandes, gros, portion congrue : chacun
de ces objets fera auffi expliqué en fon lieu.
Cure-bénéfice , eft tout bénéfice qui a charge d’a-
mes. Ces fortes de bénéfices ne forment pas tous
des parodies ; car on peut avoir charge d’ames de
certaines perfonnes, fans avoir un territoire circon-
fcrit 8c limité, lequel eft néceffaire pour conftituer
une paroiffe. Les chapitres, par exemple, ont charge
d’ames, & font les fondions curiales pour leurs
chanoines & chapelains ; ils leur adminiftrent les facremens
8c la fepulture, quoiqu’ils demeurent hors
du cloître.
Cures exemptes, c’eft-à-dire celles qui dépendent
d’ordres exempts de la jurifdiûion de l’ordinaire :
les églifes paroiffiales de ces cures., quoique deffer-
yies par des réguliers , ne laiffent pas d’être fujet-
tes à la vifite des évêques ; & fi les curés réguliers
commettent quelque faute dans leurs fondions curiales
, ou adminiftration des facremens, ils font fournis
à cet égard à la jurifdiélion de l’évêque diocé-
fain, 8c non au fupérieiir de leur monaftere.
Curesperfonnelles, font des églifes qui font les fondions
curiales pour certaines perfonnes, fans avoir
de territoire limité.
Cure à portion congrue, eft celle oii le curé n’a point
les groffes dixmes, au lieu defquellesles gros décima-
teurs lui payent annuellement une fomme de 3001.
à titre de portion congrue. V. P o r t i o n c o n g r u e .
Cures - prieurés, font des prieurés réguliers , mais
non conventuels, auxquels font attachées les fonctions
curiales d’un certain territoire ou paroiffe. Il y
en a beaucoup dans l’ordre deS. Benoît, & dans ceux
de faint Auguftin, de Prémontré, 8c autres ; les premiers
, c’eft-à-dire ceux de l’ordre de S. Benoît, font
remplis par des religieux qui font feulement curés primitifs
, Sç lçs fondions curiales font faites par un vicaire
perpétuel : dans les ordres de S. Auguftin & de
Prémontré, les prieurés-cures font remplis par des religieux
qui font titulairés des cures , 8c font eux-mêmes
les fondions curiales.
Cure primitive, eft le droit qui appartenoit anciennement
à une églife de faire les fondions curiales
dans une paroiffe dont le foin a depuis été confié à
des vicaires perpétuels.
Cures régulières, font les prieurés-cures dépendant
d’un ordre régulier, comme il y en a beaucoup dans
l’ordre de S. Auguftin 8c de Prémontré qui font remplies
par des chanoines réguliers de ces ordres. Voy.
çi-apr. au mot CU RÉ l’article Réguliers & Religieux.
Cures féculieres, font celles qui peuvent être pof-
fédées par des prêtres féculiers, à la différence des
prieurés - cures qui font des cures régulières, qui
font affedés aUX réguliers du même ordre. Voye^
ci-devant Cures-prieurés 8c Cures régulières.
Cures des villes murées : il faut être gradué pour les
pofféder ; elles' ne peuvent être permutées par des
gradués avec d’autres eccléfiaftiques qui ne le fe-
roient pas. 7,/roye^ le code des curés. (A )
C u r e , dans quelques anciennes ordonnances, eft
dit pour curatelle des enfans mineurs. Voyeç le IV.
tome, pag. 5o. tyg. & 183. (A')
, C U R E , f. f. (Medecine.') Ce.terme a différentes
lignifications, félon les différens cas dans lefquels il
eu employé.
i° . On s’en fert pour exprimer le fuccès d’un médecin
(ou de tout autre guérijfeur) dans le traitement
d’une grande maladie , qui eft fuivi ou de la guérii-
fon que l’on n’avoit pas lieu d’efpérer, félon toutes
Jes apparences, ou qui fembloit extrêmement difficile
à opérer ; ainfi on dit à cette occafion qu’il a
fait une belle cure, lorfque par l’évenement il eft
cenfé avoir réuffi, ou qu’il a réuffi en effet à empêcher
que la maladie n’ait été fui vie de la mort ,011
qu’elle ne reliât incurable, comme il y avoit -lieu
de le craindre dans la fuppofition. Le mot cure n ’eft
employé dans ee fens que dans le cas où la maladie
eft terminée, ou comme terminée par le rétabliffe*-
ment de la faute ; ainfi il eft alors prefqüe fynonyme
à guérifon, Voye^ G u é r i s o n .
Il eft bien des médecins, ou autres gens foi-difans
tels, qui fe vantent ou fe font honneur d’avoir opéré
des cures mer veilletifes par des méthodes de traiter qui
ne font le plus fouvent (aux yeux -des-connoiffeurs)
qu’un tiffu de fautes, 8c autant de preuves de. leur
ignorance dans le véritable art de guérir ; leur mérite
bien apprécié, ne confifte donc, dans ce cas ,
qu’en ce qu’ils ont été affez heureux pour avoir eu à
traiter des lùjets dans lefquels la nature a été affez
robufte, non-feulement pour détruire feule la caufe
de ces maladies, mais encore pour furmonter tous
les obftacles qu’on a mis à fes opérations dans le
cours du traitement, par les effets multipliés des remedes
employés mal-à-propos , 8c contequemment
fans qu’on l’ait confultée, 8c fans qu’on ait cherché •
à connoître ce qu’elle indique , parce qu’on ne l’a
jamais connue elle-même comme morborum medica-
trix. C ’eft cependant d’un femblable bonheur que
naît le plus fouvent la plus grande réputation & la
moins méritée, parce que très - peu de perfonnes
font en état de difcerner le vrai médecin, parce que
le grand nombre ne juge que d’après .l’évenement,
qui eft très-fouvent un fort mauvais garant, & qui
n’eft jamais sûr pour les conféquences qu’on peut
en tirer. « Le J âge préjugé fut toujours pour la réglé,
» dit M. de Fontenelle. S’il n’y a pas de moyen ab-
» folument sûr pour éviter de fe tromper dans le
» choix d’un médecin , il eft au moins certain qu’il
» eft de la prudence de ne donner fa confiance qu’à
*> celui dont l’expérience a toujours été éclairée par
» de bonnes études ; & qu’il eft au contraire très-dan-
» gereux de la donner à celui qui travaille à confer-
» ver l’efpece humaine, comme Deucalion & Pyr-
»rha travailloient à la réparer ».
x°. Il eft auffi d’ufage d’employer le mot cure comme
fynonyme de curation, traitement de maladie,
Stpamiot, tctiriç, fanatio , curatio, & par conféquent
pendant le cours de la maladie que l’on traite, en
employant les moyens propres à en procurer la guérifon
: ainfi un médecin dit qu’il a eu un tel fympto-
me à combattre, qu’il a fait ufage de tel remede
pendant toute la cure d’une telle maladie.
Les auteurs d’inftitutions de Medecine diftinguent
dans ce dernier fens quatre fortes de cures : ï°~. la
confervative ou vitale , fous laquelle eft auffi com-
pnfe l’analeptique : x°. la préfervative ou prophylaclV-
• 3°. la palliative ou mifigadve 3 qui renferme
Vurgente : 40. îa radicale, qui eft proprement le traitement
thérapeutique ou curatif.
Ces différentes fortes de cures font réglées, pour
le choix, par autant de fortes d’indications corref-
•pondantes, qui déterminent les différens objets que
doit fe propofer le médecin dans le traitement de
chaque maladie, d’après la connoiffance bien ac-
quife de la nature du vice qui trouble l’oeconomie
animale , dans le cas qui fe préfente.
La partie de la Medecine qui enfeigne la maniéré
de procurer la cure (guérifon) des maladies , & de
procéder dans leur cure (traitement), eft la Thérapeutique.
V^ T h é r a p e u t i q u e , M é t h o d e d e
t r a i t e r l e s m a l a d i e s , ou T r a i t e m e n t ; In;,
d i c a t i o n , R e m e d e , bd'article .Me d e c i n e . (d)
C u r e , ( Fauconnerie.) c’eft une forte de piilulè
compofée de coton, d’étoupes & de plumes, que les
Fauconniers font prendre aux oifeaux de proie pour
•deffecher leur flegme. Armer Les cures de l ’oijeau ,
c’eft mettre auprès quelques petits morceaux de
chair, pour lui faire mieux avâler la cure. Tenir fa
cure, fe dit de l’oifeau quand la pillule fait fon devoir.
On dit ; les oifeaux fe portent bien, quand ils
ont rendu leur cure.
CURÉ, (Jnrifp.) en général eft un ecçléfiaftique
qui poffede .un bénéfice-cure auquel eft attaché le
loin des âmes d’u.ne paroiffe , e’eft-à-dire du territoire
de cette cure, pour le fpirituel.
Le titre de,prêtre étoit; autrefois fynonyme de
curé, parqe qu’on n’p.rdopnoit. point de prêtre qq’ôn
ne lui dçnnât en même tems la direélion d’une églife.
On appelloit auffi les curés, perfonce ecclefiarum.
Le nom dé curé vient de habet curam animarum ,
d’où les 'auteurs latins du bas fiecle ont dit curatus
pour curatQT.
Dans qùelques pays, comme en Bretagne, on les
appellé re'cleurs.
Il y a dés' paroiffes dont les curés ont laiffé ancien-
nement la Conduite des âmes à des vicaires, & np
fe font réfervé.que le titre de curé avec les dixmes
ou une^ portion d’icelles , & quelques marques de
prééminence : on les appelle curés primitifs ; & ceux
qui font chargés de la conduite des âmes, font auffi
qualifies de curés ou vicaires perpétuels,, pour les dif-
tinguer des vicaires amovibles ; avec cette reftric-
tion néanmoins, que ces vicaires perpétuels ne peuvent
prendre le titre de car« dans tous les aâes 6c
cérémonies où fe trouve le curé primitif.
Les curés repréfentent à certains égards les lévites
de l’ancien Teftament qui étoient chargés des fonctions
du facerdoce ; ils ont comme eux de droit commun
la dixme de tous les fruits de la terre pour leur
fubfiftance ; mais ils repréfentent encore plus particulièrement
les difciples auxquels ils ont fuccédé,
de même que les évêques, aux .apôtres. Ils tiennent
le fécond rang dans la hiérarchie eccléfiaftique, c’eft-
à-dire qu’ils ont rang immédiatement après les évêques.
Leur puiffance de jurifdiélion eft également de
droit divin dans fa première inftitution ; mais toujours
avec fubordination à l’autorité des évêques, comme
il eft aifé de le voir dans les monumens de l’Eglife
dès les premiers fiecles.
Dans quelques lieux exceptés de l’ordinaire, il y
a des prêtres commis à la defferte des facremens, qui
prennent auffi le titre de curés. Voyez ci-après Exemption
de f ordinaire.
Les devoirs & fondions des curés, ôc leurs droits,
vont être expliqués dans les fubdivifions fuivantes.
Abfence du Curé, voyez Réfidence.
Age, voyez ci-dejfous Capacités.
Bannalité, voyez Exemption.
Baptême, voyez Sacremens.
Bis cantat. Quand il fe trouye deux églifes voi-
fines, fi pauvres qu’elles n’ont pas de quoientreteni_r