>f miles parfaits,/ans lefquels le cou plierait en-de-
» vant, ê£ la tête tomberait: en-arriere,
' -»Les fterno-maftoïdiens n’agiffent pas dans cette
» attitude comme fléchifleurs , ni comme modérait
teurs de l’aétion uniforme des fplenius, des com-
» plexus,& des vertébraux poftérieurs; c’eftle poids
h & la pente de la tête qui contrebalancent cette ac-
» tion. Cependant le fterno-maftoïdien d’un côté,
» conjointement avec le fplenius voifin, & le fterno-
» maftoïdien du côté oppofé avec l’autre fplenius
» qui lui efl voifin, font réciproquement a fleurs &
» modérateurs latéraux, aidés par les tranfverfaires
» & les fcalenes.
» Ce n’eft pas feulement la coopération des mufcles
» qui paroît évidemment par tout ce que je viens de
» dire de la fia tion, c’efl aufli la variété de leur ufa-
» ge,&lafauffetédeleurdénominationvulgaire. Les
» grands jumeaux, le foléaire, & le jambier pofté?
» rieur, font ici extenfeurs de la jambe & non pas
>» du pié ; les vaftes & le crural étendent ici la cuifle
» & non pas la jambe ; les grêles antérieurs ne fer-
» vent point ici à étendre les jambes, ni les coutu-r
» riers à les fléchir; ils font tous quatre employés à
» arrêter le badin fur les cuiffes.
» La progredion ou l’aflion de marcher démon-
» tre encore d’une maniéré plus palpable tout à la
»fois la coopération.des mufcles & la variété de
» leurs fondions ; alors on eft alternativement ap-
» puyé fur une des extrémités inférieures, pendant
» qu’on tient l’autre extrémité comme fufpendue en
» l’ air. Etre appuyé fur une feule extrémité, c’efl
» une efpece de dation incomplète, dans laquelle la
h coopération mufculaire ed à-peu-près femblable à
» celle qui fe rencontre dans la dation complété par
» rapport au pié, à la jambe, à ,la cuiffe; mais par rap*:
» port au badin il y a une différence confidérable.
» Pour fe tenir droit debout fur les deux extrémi-
» tés, il iuffit d’empêcher le badin de tomber en-ar-.
» riere, & même quelquefois en avant ; mais quand
» on fe tient debout fur une feule extrémité, fans au-
» cun appui etranger, l’autre extrémité étant levée
» & fufpendue, il faut non-feulement arrêter le baf-
» fin fur la cuide de maniéré qu’il ne tombe du côté
» de l’extrémité foûlevée qui l’entraîne, mais enco-
» re empêcher l’épine du dos d’y pencher.
-» Le badin ed dans ce cas-ci foûtenu contre la
» pente latérale par une coopération très-forte du
» moyen & du petit fedier, comme des principaux
» aôeurs, & par celle du grand fedier & du mufcle
» de la bande large, comme des coadjuteurs. L’épi-,
» ne du dos ed en même tems arrêtée & foûtenue
» par le facro-Iombaire, par le grand dorfal, & par
» le lombaire du même côté.
» Dans la fedïon la tête & le tronc redent com-
» me debout fur le badin, qui ed appuyé fur les deux
» tubérofités des os ifehion, & par conféquent ne
» peut tomber d’un côté ni d’autre : mais il doit être
» affermi contre la pente ou la chûte en-arriere &
» en-avant. C’ed à quoi fert la coopération des grê-
» les antérieurs, des couturiers, des demi-membra-
» neux, des demi-tendineux, & de la portion lon-
» gée de l’un & de l’autre biceps. Les iliaques, les
» pfoas ordinaires,& même les pfoas extraordinaires,
» quand ils fe trouvent, y peuvent aufli coopé-
» ter p.
On peut fe convaincre aifément de l ’a&ion de
tous ces mufcles dans l’exercice de la fon&ion dont
il s’agit, par la dureté quefon y fent en les touchant;
fi quelqu’un de ces mufcles vient à fe rompre ou à
être coupé, le tendon d’Achille par exemple ou celui
de la rotule, on ne pourra plus fe tenir debout.
Les hommes ne peuvent pas refier droits fur un
feul talon la pointe du pié étant élévée, ou fur cette
même pointe du pié feule; ils fe Soutiennent difficilement
fur une feule plante du pié, & ils fe tiennent
très-aifément fur les deux .pies : ces trois proportions
font prouvées de la maniéré qui fuit.
Bjjsfe Si quelqu’un ayant le pié fléchi & la plante du
pie elevee, ne porte fur lepavé que par le talon
comme cette partie efl arrondie, il s’enfuit qu’elle
be peut toucher le fol prefque que par un point,
que tout le poids du corps porte fur ce point: mais
pour que 1 homme puifle fe tenir, debout dans cette
fituation il faut que la ligne de direâion du centre
de gravité tombe conflamment fur ce point c’efî-à-
dire qu'elle foit perpendiculaire au même plan horizontal*
Cette attitude ne peut pas être confervée ; il
efl impoffible qu’elle fubfifle un certain tems 1 parce
que jamais le corps humain ne peut refier en repos,
à caufe du mouvement continuel de fe s parties folie
s & fluides, des. orgaftes de la refpiration, & de
mille autres caufes externes qui l ’agitent & l’ébranlent
fans relâche. L ’homme ne peut donc fans chanceler
continuellement, s’appuyer fur la pointe d’un
pié, fur un caillou ou fur un pieu.
i°. Si toute la plante du pié porte à terre, il fera
encore affez difficile de fe tenir debout dans cette attitude
appuyé fur un pié. On pourra cependant s’y
tenir, parce que l’homme au moyen de la force muf-
culaire peut fe tourner, fe plier , ôc fe dreffer pour
ramener le centre de gravite ; qui parcourt tout l’eR
pace du terrein occupé par la plante du pié : cette
ligne d’inclinaifon peut toûjcuirs être renfermée dans
cet efpace, & fans ceffer d’être perpendiculaire au
plan de 1 honfon ; de cette maniéré l’homme pourra
refier fur un pié.
3°. Enfin fi le corps porte, fur les deux plantes
des pies, il fe tient debout très-aifément, parce que
le centre de gravité peut être enfermé dans l’efpace
quadrangulaire occupé par les deux plantes des
piés : la ligne de propenfion peut conferver aifément
fa fituation perpendiculaire fur le plan hprifontal,
fâns être portée hors de la furface étentfue du fol
mentionné; & par conféquent, quoique l’homme
chancelé, il peut conferver fa fituation droite fans
faire aucune chûte. L’état chancelant d’un homme
debout fur les deux plantes des piés, peut être aifé-i
ment corrigé par l’attion mufculaire, en tenant les
cuiffes perpendiculaires à l’horifon, & en contractant
très-peu, plus ou moins, les extenfeurs & les
fléchifleurs des piés.
Mais lorfqu’il arrive que la ligne de direêfion du
centre de gravité tombe hors du fol qu’occupe une
des plantes du pié, ou hors du parallélogramme formé
par les deux plantes du pié, il n’y a point d’effort
mufculaire qui puiffe garantir l’homme dé la chûte ,
à moins que le poids de fon corps ne foit contreba-»
lancé par des fecours méchaniques, tels que les fui-
vans.
Si* la chûte du corps obliquement penché fur le
terrein ne fe fait que par un mouvement lent & avec
peu d’effort, on peut l’empêcher, fi on fe hâte de
tourner le corps de maniéré à ramener la tête & le
cou vers le côté oppofé au penchant, jufqu’à ce que
la ligne de dire&ion du centre de gravité du corps
rentre dans l’efpace occupé par les piés ; par ce
moyen on évite fa chûte : le poids de la tête ou de
la poitrine compenfe aifément dans ce cas celui du
refte du corps, dont la quantité qui l’emportoit hors
de fa bafe, n’avoit pas encore beaucoup d’inclinaifon.
L’effet efl plus fenfible encore, lorfqu’on étend le
bras ou la jambe vers le côté oppofé à celui de la
chûte commençante ; car alors le membre allongé
fait fonâion de levier, dont la longueur compenfe,
dans le bras fur-tout, le défaut de poids, parce quelle
ramene aifément & promptement la ligne de
gravité au lieu d’où elle étoit (ortie.
On
On fe garantit fouvent aufli de témber, éri s’appuyant
pour ainfi dire * & en frappant l’air ambiant*
dont la réfiftance répouffe le corps vers le centre de
gravité dont il s’étdit écarté : c ’efl: ainji que les oi-
l'eaux en frappant l’air de l’aile droite, font portés
vers le côté gauche. On obférve aülfi la même chofe
dans les danfeurs de corde , qui non-feulement fe
mettent en équilibre au moyen d’une longue perche
qu’ils tiennent entre les mains, de maniéré à pouvoir
l’allonger à droite & à gauche toûjburs du côté
oppofé à celui vers lequel ils penchent* mais encore
dans le cas où ils font le plus menacés de tomber,
ils frappent fortement l’air avec la perche du côté
vers lequel ils penchent, ce qui les remet en équilibre
dans une fituation droite.
Tous ces mouvemens méchaniques qui paroiflent
fi bien réglés, fe font cependant par une forte d’habitude
contrariée dès l’enfance , & par cette raifon
s’exerceht fans que nous nous en appercevions avec
une promptitude qui précédé toute réflexion.
Un homme qui fe plie par la flexion des articulations
des cuiffes, des jambes, & des piés, peut cependant
fe garantir de tomber, pourvû qu’il retienne
la ligne du centre de gravité entre les deux plantes
du pié, ou fur l’efpace du terrein occupé par le
pié fur lequel il fe porte : cela arrive toûjours, de
quelque maniéré qu’il fe tienne replié, tant en repos
qu’en mouvement, s’il a attention de porter autant
èn-arriéré le levier formé par les fèffes, que celui
qui efl formé par la tête & la poitrine efl: porté en-
avant , pour conferver toûjours le centre de gravité
dans l’efpace mentionné.
C ’efl une chofe admirable que cette loi de nature
qui tend à conferver l’équilibre entre toutes les parties
du corps * s’obferve dans la courfe, la danfe, &
le trépignement ; & que la chute ait lieu toutes les
Fois que cette loi efl négligée, ou qu’on affeéle de ne
pas s’y conformer.
C ’efl toujours par cette raifon , que l’on ne peut
pas s’appliquer à un mur, tout le long du corps de la
tête aux piés, fans tomber, attendu que la ligne de
gravité fort alors en - avant de l’ëfpâce occupé par
les piés : c’efl encore pourquoi ceux qui font afïïs fur
iin fiége ne peuvent pàs fe lever, parce que le centre
de gravité porte en-arriere loin des piés ,4 moins
qu’ils n’inclinënt en-avant la tête & la poitrine , ou
qu’ils ne reculent les piés, ou qu’ils ne les accrochent
à quelque chofe de fermé ; parce qu’alors le centre
de gravité efl changé refpe&ivement à la première
attitude, Ou bien parce que les fefl'es & la poitrine
peuvent être fiifpendues & courbées en-avant par
Une forte aétion des mufcles, pour le dernier cas;
L’expérience apprend que Ton fe fatigue moins *
quand on efl obligé de 'refier debout fans quitter la
même place, de fe tenir tantôt fur un pié tantôt fur
L’autre-, que de refier toûjours fur les deux piés, parce
que lâ principale caufe de laflitude efl l’a&ion
confiante des mêmes mufcles ; au lieu que par une
aélion fufpendue par intervalles, on foûtient avec
moins de peine le$ plus grands fardeaux, les fibres
mufcülaires n’étant pas dans un état de diftra&ilité
continuelle qui tend à les déchirer. C ’efl aufli pour
cela que l’on efl plutôt las de fe tenir debout fans
bouger, que de faire dans le même tems donné une
douce promenade ; de même quand on efl aflis on
porte volontiers une jambe l’une fur le genou de,
l’autre alternativement pour relâcher les mufcles ;
quoiqu’elles fe l'apportent entièrement tour-à-tour,
ce changement fait une fituation plus commode &
moins fatiguante;
. p d’après tous lés principes établis dans cet article
, & d après plufietirr^autres qui ne peuvent pas
îiouver place ic i, que Borelli daiîs fon ouvrage cité,
explique & démontre en détail toute la merveilleufe
Tome iy^ '
mèch^iiqùë dés différentes attitudes des hommes &
des animaux de toute efpece : On peut le confulter;
v °yK Ma rcher, P i é . (d )
D ebout , terme de Marine ', qu’on applique différemment.
D ebout au vent ; un vaiffeàu va debout auvent
quand il va directement contre le lit du vent, ce qui
ne peut.arriver que quand il fe trouve dans un courant
directement contraire au vent, & plus fort que
le v en t, alors le vaiffeau peut avancer contre lèvent.
Dans le canal de Bahama les courans y font
ïi forts , que les vaiffeaux peuvent en fortir debout
au vent , c’efl-à-dire quoiqu’ils ayent le vent directement
oppofé.
D ebout à t e r r e ; donner debout à terre ; c’eft-
à-dire courir droit à terre.
D ebout À LA lam e ; naviguer debout à la lame >
croifer la lame, fc’eft quand la lame prend le vaiffeau
par 1 avant qu’il la coupe en croix pour avancera
D ebout AU CORPS ; aborder un Vaijfeau debout
au corps, c’efl mettre l ’éperon de navire dans le flanc
de celui qu’ôn veut aborder. (Z )
D ebout , en ternies de Blafon, fe dit des animaux
qü on repréfente tout droits, & pofés fur les deux
pies de derrière. (V")
DÉBOUTÉ, adj. (Jurifp.) fignifie déchu. Debout
ter quelqu un d’une demande ou prétention, c’efl
déclarer qu’il en efl déchû;
Du tems que les jugemens fé rendoierit en latin ;
on difoit en latin barbare debotare pour débouter j
ce qui donna lieu à une plaifanterie d’un gentilhomme
, qui étant interrogé par François I. du fuccès
d un prôces pour lequel-il étoit venu en polie à Paris
, répondit qu’auffi-tôt fon arrivée la cour l’avoit
débotté, faifant allufion au difpofitif de l’arrêt, qui
portoit dicta curia diclum aclorem debotavit & debotat ;
le roi furpris d’un langage fi bifarre, ordonna peu
de tems après que les contrats, teflamens , & aéles
judiciaires feraient rédigés en françois; (A')
D ébouté de defenses; étoit un jugement qui
fe rendoit autrefois contre le défendeur * lorfque
ayant comparu fur l’aflîgnation, il n’avoit pas fourni
de défenfes dans lé tems'de l’ordonnance; ces déboutés
de défenfes ont été abrogés par l ’ordonnance
de 1667 , tit. v. art. z. (A~)
D ébouté fa ta l * efl un jugement par défaut
qui débouté quelqu’un d’une demande ou d’une op^
pofition, & qui n’eft pas fufceptible d’oppofition.
Dans la plûpart des tribunaux le premier débouté d’oppofition
èft. fatal; dans quelques autres, comme aux
requêtes du palais * il n’y a que le fécond débouté
d’oppofition qui produife cet effet. ÇA )
Dernier débouté, efl la même chofe que débouté fatal;
mais cette dénomination pe convient véritables
ment qu’au fécond débouté d’oppofition. ÇA)
D ébouté d’o ppo sitio n, en général efl un jus
gement qui déclare quelqu’un déchu de l’oppofition
par lui formée à un précèdent jugement, ou à quel-
qu’âutrë aftè judiciaire ou extra judiciaire. Voy. Oppos
it io n !^ ^ )= ••
Premier débouté , efi le jugement qùi débouté dé
la première oppofition. ÇA)
Second débouté * efl le jugement qui débouté de la
féconde oppofition. ÇA )
* DEBREDOUILLER, v. aft. ÇJeu.) il fe dit au
triélrac dans le fens qui fliit : il faut prendre un certain
nombre de points Çaouze) pour gagner un trou
& un certain nombre de trous (douze) pour gagner
la partie ; fi l’on prend ou tous les points qui dons
nent le trou, ou tous les trous qui donnent la partie *
fans que l’adverfaire vous interrompe , foit en g as
gnant quelques points ; foit eh gagnant un trou ; on
gagne ou le trou bredouille ou la partie bredouille. Lè
trou & la partie fimples.ne valent qu’un trou, qu’une
O O ô q