ment déterminée par un Ieger degre de ehaleur, que
par un plus fort. 30. C ’eft très - legerement 8c très-
inconféquemment qu’on imagine qu’une chaleur
diflipe des parties aromatiques, qu’il eft utile de con-
ferver ; puifque ces parties étant au moins aufli volatiles
que l’eau qu’on cherche à difliper , le même
inconvénient exifte dans les deux méthodes, & que
le teins de la diflipation en compenfe la rapidité pour
les parties aromatiques, comme pour l’ eau. Voye^
les manoeuvres particulières à oblèrver dans la def-
Jîccation de chaque fubftance, qu’on feche pour les
ufages pharmaceutiques, aux mots Fleurs, Fru its,
Plantes, Semences, Ra c in e s , Ecorces , Substances
animales.
Les éle&uaires 8c les extraits doivent être féchés
félon l’art, pour être de garde* V?ye^ Electuaire
& Ex tr a it. {b)
DESSINATEUR, f. m. eft en général celui qui
fait rendre au craiyon les objets tels que la nature
nous les préfente. On donne encore ce nom à celui
qui fait exécuter fur papier, avec les craiyons, des
fujets d’imagination, 8c les repréfenter comme on
les auroit vus dans la nature, s’ils y avoient exifté.
Voyt{ D essein en Peinture.
D E S S IN A T EU R , en Architecture , eft celui qui def-
ftne & met au net les plans, profils , 8c élévations
des bâtimens, fur des mefures prifes ou données.
Pour mériter ce titre, il ne fuffit pas de favoir le-
.vet un plan 8c le mettre au net, il eft important de
bien defliner non-feulement l’architetture, mais aufli
d’avoir une connoiffance plus que fuperficielle de la
fculpture, de la peinture , de la perfpe&ive, & du
. clair obfcur : ce qui fe rencontre rarement. Il eft vrai
que ces études, qui font indifpenfables pour former
un bon deffinateur, demandent l’exercice de plufieurs
années. Qu’il eft rare que les hommes aifés veulent
fe donner la peine de furmonter les dégoûts que porte
après foi l’application d’une étude fi longue, 8c
que les hommes d’une fortune médiocre font fou-
vent retenus par des confxdérations particulières à
pouffer leurs études jufqu’à un certain point 1 c’eft
par ces deux raifons que nous avons en France peu
d’habiles dejjinateurs ; prefque tous fe roidiffent contre
la figure 8c l’ornement, s’imaginant que ces deux
parties doivent regarder en particulier le peintre 8c
le fculpteur : cependant il eft très-probable qu’il eft
impofiiblede defliner feulement un plan dans lequel
continuellement il entre des courbes qui émanent
du goût, qu’on ne peut gironner des marches, contourner
un limon d’efcalier, varier les formes d’une
piece, enfin varier un profil, fi l’on n’a puifé dans
l ’exercice du deffein la variété des formes que nous
préfente la nature prife dans chaque degré de fes
.produftions.
Or fi un homme deftiné à piquer des plans doit
avoir quelques connoiffances de la figure & de l’ornement
, quelle profondeur de talent ne doit-on pas
exiger de celui qui doit rendre les penfées d’un*habile
architefte, fous lequel il eft deffinateur? comment
lui- confier la conduite d’une décoration ? quels feront
les rapports 8c les comptes qu’il pourra rendre 4e l’exécutiop de la menuiferie, de la fculpture, fer-
rurerie , dorure, &c ? comment enfin fe rendra-t-il
digne d’un emploi plus éminent, s’il n’a occupé plufieurs
années de fa jeuneffe à un travail fans relâche
fous la conduite d’habiles maîtres, & qu’il ne joigne
continuellement à cela la théorie à la pratique, 8c
qu’il foit aidé de difpofitions naturelles, qui lui faf-
fent mettre du feu , du génie, & de l’invention dans
ce qu’il produira? Foy&i D essein (P)
D essinateur , {Rubanier.') V. Patronneur.
DESSINER, c’eft rendre au craiyon les objets
qu’on voit ou qu’on imagine, ou en général imiter
par des traits les formes de ces objets. V- D e s s e in .
DESSINER, en termes de Piqueur de tabatière, c’eft
marquer au craiyon ou avec toute autre chofe, les
ornemens qu’on veut piquer fur une tabatière.
D e s s i n e r , terme de Verniffeur: les V erniffeurs
deflinent des ornemens, des payfages , &c. fur leurs
ouvrages , avant de les .peindre. Ils font aufli obligés
quelquefois de poncer leur deffein, après l’avoir
piqué, pour pouvoir le defliner plus facilement.
DESSOLER les terres, (,Jurifprud.) e’eft changer
leur état, 8c l ’arrangement des foies & faifons pour
leur culture. Ce terme vient du latin folum : en effet,
deffoler, c’eft changer le fol, c’eft-à-dire la fuperficie
de la terre ; par exemple, mettre en terre ce qui étoit
en vigne ou en bois. On appelle aufli foies 8cfaifons-,
la diftribution qui eft faite des terres labourables en
trois parties , qui rapportent chacune alternativement
pendant une année du b lé , l’année fuivante
de l’avoine ou autres menus grains, 8c la troifieme
année fe repofent, afin de ne point épuifer la terre.
Il eft d’ufage dans les baux des biens de campagne,
que le fermier s’oblige de labourer les terres par foies
& faifons convenables, & de ne les point deffoler
ni deffaifonner ; au moyen de quoi il ne peut mettre
en blé toutes les terres à la fois, ni mettre en blé ce
qui ne doit être qu’en avoine, ou qui doit fe repo-
fer ; ni faire aucuns autres changemens de cette nature
, tendàns à déranger l’ordre des foies, 8c à épuifer
ou fatiguer la terre. Si le fermier contrevient à
cet égard à fon bail , le propriétaire peut obtenir
contre lui des dommages 8c intérêts, parce que le
deffolement des terres peut dans la fuite en diminuer
le prix. {A )
D e s s o l e r , v. a â . (MaréckalL.) c’eft arracher la
foie à un cheval, ou la corne qui lui couvre le def-
fous du pié ; opération très - douloureufe que l’on
pratique pour le traitement de plufieurs maladies
qui furviennent aux piés de cet animal, comme pour
clous de rue 8c autres corps étrangers qui lui entrent
dans les piés ; ainfi que pour l’étonnement de fabot,
la foie foulée, la bleynie, le javar encorné, la forme,
les talons encartelés, les fies ou crapaux , &
autres maladies dont on fera mention à leurs articles.
On fera voir au mot enclouüre, combien la méthode
de deffoler un cheval pour le clou de rue, eft
abufive 8c pernicieufe, par le délabrement que cette
opération caufe à toutes les parties organiques contenues
en cette extrémité ; accident qu’on ne peut
éviter, par la complication de maux qu’elle occa-
fionne dans ce genre de maladie.
Un Maréchal, pour bien deffoler, doit favoir l’anatomie
de la partie ; il opérera plus fûrement.
Préparation. Avant de deffoler, il faut prendre toutes
les précautions poflibles pour éviter les accidens
qui pourroient non-feulement rendre la maladie rebelle
, mais encore incurable, 8c quelquefois mortelle.
Ces inconvéniens ne rempliroient point l’intention
de l’opérateur, qui eft de rétablir la partie
dans fon état d’intégrité ; il ne peut y parvenir qu’en
obfervant les réglés preferites par l’art 8c les lois de
l’oeconomie animale : ces préceptes font,
i° . De mettre le cheval à la diete, c’eft-à-dire à
la paille 8c.au fon mouillé, trois ou quatre jours auparavant,
ce que l’on pratique jufqu a parfaite gué-
rifon ; 8c pour rendre l’opération moins laborieufe
pour le maréchal 8c pour le cheval, il faut, après
lui avoir bien paré le pié, tenir la foie humeûée,
en y mettant de deux jours l’un une emmiellure
quelques jours avant ; donner au cheval deux lave-
mens la veille du jour de l’opération : l’on peut de
même, après l’opération, donner des lavemens (l’état
du cheval en doit décider), 8c lui préparer la
foie.
Cette préparation confifte à lui rendre la foie la
plus mince qu’on pourra, avec un infiniment qu’on
nomme boutoir. Ce même inftrument fervira aufli à
faire une incifion tout-autour de l’union de la foie
avec le fabot, jufqu’au bord des deux talons, à un
demi-pouce du bord, en diminuant cette diftance à
jnefure que l’on‘ approchera des talons. Cette incifion
doit être affez profonde en fa totalité, pour que
le fang commence à fe manifefter. Après avoir allongé
le bout des éponges du fer d’un bon pouce,
on les rendant minces 8c un peu pointues, on attache
le fer avec tous fes çlous, fans les rogner, 6c op
jnet une emmiellure dans le pié.
Opération. z°. Au moment de l’opération, on met
le cheval dans le travail, pour l’aflujettir le plus
qu’on peut, tant pour fa confervation que pouf la
commodité de l’opérateur. On met une plate-longe
au pié malade, pour l’attacher à la traverfe du travail
., fi ç’eft un pié de derrière ; 6c à la main de fer,
fi c’eft un pié de devant.
On ôte le fer; on lie le paturon avec un cordon
de moyenne groffeur, pour arrêter l’effufion du fang,
crainte de troubler l’attention de celui qui opéré.
L’on commence par détacher la l'oie du petit pié
avec la pointe du biftouri, tout autour de l’incifion
qu’on a faite la veille, en penchant cet infiniment
du côté du quartier du fabot, 8c en frappant fur le
dos de la lame avec le manche du brochoir : on fe
fert enfuite du levefole, qui fait ici l’oflice du levier;
on introduit le bout le plus mince fous la foie du
côté de la pinçe, ce qui fait la réfiftance. Le bord
du fabot fert de point d’appui, 8c la main de l’opérateur,
en appuyant fur l’autre bout de l’inftrument,
en fait la puiffance. Cette manoeuvre fait foulever
la foie, ce qui donne la facilité à un garçon maréchal
de la prendre avec des pinces qu’on nomme tri-
coifes : il la tire fortement à lui en la foûle vant, 8c
l’arrache. L’opérateur conduit fon opération à fa
perfeûion avec un biftouri appellé feuille de fauge ,
en détachant les lames de la corne qui font adhérantes
au fabot, 6c en extirpant les corps viciés qui fe
trouvent dans la fubftance du petit pié.
Enfuite on attache le fer avec tous fes clous, fans
les rogner, & on lâche le pié à terre ; on le délie de
la petite ligature, |>our je laitier fai^ner un volume
de fang à-peu-près égal à une faignee du cou.
Panfement. 30. On reprend le pié pour l’affujettir
de nouveau au travail ; on lie le paturon avec la petite
ligature , pour la même raifon que nous avons
dite ci-deffus : on bafline la plaie avec un plumaf-
feau de filaffe trempé dans de l’eau-de-vie ou de l’eau
vulnéraire. L’appareil dpit être tout prêt ; il confifte
en une quantité fiiffifante de bourdonnets & plumaf-
féaux de filaffe de différente longueur 8c groffeur.
On choifit deux des bourdonnets mollement roulés
de la longueur à-peu-près du fer, 6c d’une groffeur
à pouvoir entrer fous les branches ; ôn les introduit
deffous avec une fpatule, après les avoir
trempés dans de la térébenthine fine un peu tiede.
On prend un troifieme bourdonnet d’une longueur
6c d’une groffeur à pouvoir remplir le vuidé qui
fe trouve entre les deux autres ; on en prend un
quatrième de la longueur de deux pouces, 8c affez
gros pour remplir la fente de la fourchette, 6c pour
en confervcr la figure naturelle ; on le trempe, comme
les trois autres, dans le même Uniment : 6c on
les place tous de façon qu’ils compriment également
toute la plaie , afin que la régénération de la corne
fe faffe avec une jufte proportion, conforme à celle
de la nature.
On a trois édifies de bois , deux desquelles jointes
enfemble, font la longueur, la largeur 8c la rondeur
de l’intérieur du pié ; on les met l’une après
l’autre fous le fer, pour comprimer l’appareil. La
tjoifieme édifie, égale en longueur à la largeur du
fer, 8c épaiffe d’un bon pouce, doit être pofée tranf-
verfalement fous les éponges, pour arrêter les deiut
autres.
On rogne enfuite les clous, 6c on les rive en les
frappant légèrement, pour donner moins d’ébranle?
ment à la partie affligée. On prend après un cinquième
bourdonnet de la longueur de l’écliffe qui fert de
traverfe, qu on.trempe dans la même térébenthine,
Ôc qu’on met tranfverfalement aux talons fous les
bouts des édifiés. On applique enfip aux deux talons
, aux parties latérales du fabot, de l ’onguent
de pié étendu fur de la filaffe : la groffeur d’un oe uf
fuffit pour le tout. On entoure le pié d’une bande
de toile de la largeur de quatre pouces, quç l’on lie
6c que l’on arrête avec du ruban de fil,
Quatre heures après l’opération on fait une faignee
au cou du cheval, 6c on la répété le lendemain
matin.
Au bout de fix jours en été, 8c de fept en hy ver ^
fi la maladie eft fimple, 6c plutôt, fi le cas l’exige ,
on leve l’appareil, en ôtant la bande, les écliffes
6c les bourdonnets, que l’on fait reffervir en les
trempant dans la térébenthine, 6c en obfervant les
mêmes précautions 6c la même méthode. On continue
ce panfement tous les fix ou fept jours pendant
trois femaines ou un mois , tems à-peu-près nécef-
faire pour la guérifon, fi la maladie eft fimple ; fi
elle ne l’eft pas, on ne fauroit en fixer le terme. Dans
tous les cas , il faut attendre que le pié du cheval
foit parfaitement raffermi avant de le faire travailler.
Quelques critiques trouveront peut-être qu’on
peut deffoler un cheval fans tant de préparations ,
comme les emmiellures 6c les lavemens qui précèdent
6c fuivent l’opération ; mais les gens fenfés 8c
experts jugeront de la conféquence de ces précautions
dans une opération aufli douloureufe. Cet articleefl
de M . G e n SON.
DESSOUDER, v. aft. (Orfév.) Comme il arrive
quelquefois que dans les ou vrages montés, quelques
pièces d’ornement fe dérangent au feu, ou que l’ouvrier
ne les trouve pas placées comme il delireroit,
il faut alors les deffouder, fans nuire au refte de l’ouvrage.
Cette opération fe fait en garniffant d’une
terre délayée, à laquelle on aura joint un peu de
fe l, pour lui donner plus de confiftance , tous les
endroits foudés , à l’exception de celui que l’on veut
deffoudeY. On gratte bien les à-Fentours de cette partie
, 6c on la garnit de borax , comme fi on vouloit
la fouder. On place la piece au feu, 6c on affujettit
tout le corpô de l’ouvrage, foit avec un poids, foit
avec des liens , de façon qu’il foit difficile à émouvoir.
On donne à fa piece enfuite tout le feu dont
elle a befoin pour mettre la foudure en fufion ; 8c
dès qu’on l’y vo it, on happe la partie que l’on veut
détacher avec une pince, 6c on l’enleve : l’aâion de
la foudure qui eft en fufion, 6c qui cherche à fe
gripper, fait qu’il faut un certain effort pour opérer
cette disjonûion. Si la partie que l’on veut deffouder
n’eft pas de nature à pouvoir être happée, on l’attache
préliminairement avec un fil-d’archal un peu
fort 6c un peu long, avec lequel on puiffe l’enlever
commodément.
DESSUS ou VENT , être au-dessus du vent,
{Marine.) on dit qu’un vaiffeau a gagné le deffus du
vent, pour dire qu’il a pris l’avantage du vent. (Z )
D essus, 6c en italien foprano; {Mufique) e f t 1
la plus haute 6c la plus aigue des parties de la Mufique
, celle qui régné dans un concert au - deffus
de toutes les autres. C ’eft dans ce fens que nous di*
fons deffus de violon, deffus de flûte , de hautbois, &
en général, deffus de fymphonie.
Dans la mufique vocale le deffus s’exécute par des
voix de femmes, par des enfans, 6c encore par des