870 D E R 'Les voiles de l’arriéré dérobent k vent à celles de
Pavent. ( Z )
déro ber ( fe) sous l’homme , ( Manège. ) fe
dit lorfqu’un cheval en galopant fait tout-à-coup &
de lui-même pendant quelque tems des galops plus
vifs & plus précipités pour defarçonner le cavalier
& lejetter par terre. Foy*{ G alop , D ésarçonner'.
( F ) . y»/ , / r
DÉROBER , v. a£h ( Fauconnerie. ) dérober lesjon-
nettes fe dit de l’oifeau qui emporte les fonnettes,
c ’eft-à-dire qui s’en va lans être congédié. #
DÉROCHER, V. a£t. terme de Doreur fur métal,
c’eft décraffer avec de l’eau-forte ou de l’eau fécondé
, le métal qu’on veut dorer d’or moulu. Foyt{
D orure. „ , .
D érocher , v. aft. (Orfevr.) c’eft faire manger
le borax, vitrifié le long des parties foudées , en
les mettant pour quelque tems dans le blanchiment.
D éro cher, ( Fénerie) fe dit des grands oileaux
qui pourfuivant les bêtes à quatre pies, les contraignent
à fe précipiter de la pointe des rochers en bas,
pour éviter de tomber dans leurs ferres.
On voit quelquefois les gros oifeaux dérocher les
fans & les biches.
DÉROGATION , f. f. ( furifprudencc.)eiX un tait
ou un-afte contraire à quelque atte precedent.
La maxime générale en fait de dérogation, eft que
pojleriora derogant prioribus.
Déroger à fes droits , à fon p rivilège, c’eft y renoncer.
, I
Déroger à un acte précèdent ou à me claufe particulière
d’un afte , c’eft lorfqu’on révoqué ce quia été
fa it , ou que l’on y contrevient tacitement en fai-
fant ou ftipulant quelque chofe de contraire , ainfi
il y a dérogation exprejfe &C dérogation tacite.
Il eft libre aux particuliers de déroger par leurs
conventions aux difpofitions des coutumes & des
ordonnances dans les points qui ne font pas de droit
public', & qui ne contiennent point de difpofitions
prohibitives & irritantes. t -
Il n’y a au furplus que le prince qui puiffe déroger
aux lois anciennes , c’eft-à-dire les révoquer , foit
expreffément ou tacitement, en faifant une loi nouvelle
& dérogeant à toutes lois contraires. ( A )
DÉROGATOIRE , adj. ( Jurifprud.) eft ce qui
déroge à quelque droit ou afte precedent.
On appelle claufe dérogatoire celle qui contient
une dérogation.
L’ufage des claufes dérogatoires dans les teftamens
a été abrogé par la nouvelle ordonnance des teftamens.
Foyt{ C lause d érogatoire G D érogat
io n . ( A )
DÉROGEANCE , f. f. ( Jurifprud. ) eft un afte
contraire à quelque dignité ou privilège , par lequel
on eft cenfé yrenoiicer, dont & en toutcason
eft déchû. ■ t
Les eccléfiaftiques qui font quelque trafic ou négoce
à eux défendu par les canons, dérogent à leurs
privilèges de déricature.
Les perfonnes conftituées en dignité qui font quelque
chofe d’indigne de leur état ^dérogenty & peuvent
être deftituées de leur place.
La nobleffe fe perd aufli par des aftes dt dèrogi
çe , comme quand les nobles font quelque trafic ou
négoce en détail, ou autre atte indigne de la nobleffe
, ils font alors déchus des privilèges , & les
-enfans qui naiffent depuis les a&es de derogeance ne
font point nobles ; mais ceux qui font nés auparavant
& qui n’ont point dérogé perfonnellement.
confervent la nobleffe, à la différence de ce qui ar
rive dans le cas de la dégradation de nobleffe prononcée
contre le pere qui en prive aufli les enfans
“quoique nésavantla condamnation. Foye^ D É G R A D
A T IO N , N o b l e s s e , T a i l l e .. (A ).
D E R DÉROMPOIR, f. m. terme de Papeterie, c’eft unë
efpece de table de bois O , garnie de rebords de
tous côtés , au milieu de laquelle eft enfoncée perpendiculairement
un infiniment tranchant ou morceau
de faux Z , pour couper le drapeau en petits
morceaux au fortir du pourriffoir & avant que de le
mettre dans les piles du moulin. Foye^ Planche I.
de Papeterie , fig. 2.
DEROMPRE , v .a ft. ( Fauconnerie. ) fe dit d’un
oifeau de proie qui fond fur un autre, & qui de fes
cuiffes & de fes ferres lui donne un coup fi furieux
qu’il rompt fon v o l , l ’étourdit &c le meurtrit en le
faifant tomber à terre tout rompu & tout brifé.
On dit 1e faucon vient de dérompre fa proie.
DÉROQUER, v. adj. ( Fauconnerie. ) c’eft faire
fauter quelque chofe de la pointe d’un rocher en bas,'
c’eft la même chofe que dérocher.
DÉROTE ou D ÉRO N TE , ( Gèog. mod.) ville
d’Egypte , fituée dans une île qui forme le canal
qui va du Caire à Rofette. Longit. 49, lat.go , 40.’
D É R O U T E , f. f. ( Art. Milit. ) fe dit de^la défaite
& de la fuite d’une armée. Les officiers tâchent
de rallier lès foldats dans une déroute. Foye^ R alliemen
t 6* D é fa it e .
Les armées font fouvent battues fans être mifes
en déroute. Lorfqu’une armée conferve en fe retirant
fon ordre de bataille , que les bataillons & les
efeadrons marchent en bon ordre , l’abandon, que
l’armée fait alors du champ de bataille s’appelle retraite.
Foyei R e tr a it e . Mais elle efi en déroute lorsque
les troupes ne font plus enfemble , que cha-,
cun s’en va fans ordre & fans arrangement. (Q )
DÉROUTE, en terme de Commerce, fignifie le defordre
qui fe met dans les affaires d’un marchand, négociant
, ou banquier; Diclionn. de commerce & de
Trév. ( G )
D E11P , ( Gèog. mod. ) ville de Livonie : elle eft
fituée proche la riviere d’Ambeck. Long. 46. 1 o. lat.
68.. 10.
DERRIERE, f. m. ( Maréch. )en parlant du chev
a l, s’entend de la croupe. Train de derrière, voye^
CROUPE. Train de derrière ouvert, ferré du derrière9
Foye^ T rain ouvert , Serré , Hau t du derrière.
{ F )
D e r r i è r e , ( Vénerie. ) c’eft le terme dont on
doit fe fervir quand on veut arrêter un chien & le
faire demeurer derrière foi. On dit derrière , derrière.
DERVIS, f. m. (Hift. orient.) forte de religieux
mahométans que nous allons faire connoître d’après
M. de Tournefort, un de ces rares voyageurs aux
rapports duquel on peut donner croyance.
Ce font, d it-il, de maîtres moines qui vivent en
communauté dans des monafteres fous la conduite
d’un fupérieur, lequel s’applique particulièrement à
la prédication. Ces dervis font voeu de pauvreté, de
chafteté, & d’obéiffance ; mais ils fe difpenfent ai-
fément des deux premiers, & même ils fortent de
leur ordre fans fcandale pour fe marier quand l’envie
leur en prend. Les Turcs tiennent pour maxime
que la tête de l’homme eft trop légère pour être long-
tems dans la même difpofition ; & c’eft une maxime
inconteftable. Le général de l’ordre des dervis réfide
à Cogna, qui eft l’ancienne ville d’Iconium, capitale
de la Lycaonie dans l’Afie mineure. Ottoman premier
empereur des Turcs érigea le fupérieur du couvent
de cette ville en chef-d’ordre, & accorda de
grands privilèges à cette maifon. On affûre qu’elle
entretient plus de cinq cents religieux, & que leur
fondateur fut un fultan de la même ville appellé Me-
leleva, d’oîi vient qu’on les appelle les melelevis'. ils
ont le tombeau de ce fultan dans leur couvent.
Quelques-uns ajoutent au récit de M. deTournefort,
que lorfque le chapitre général fe tient dans ce cou-;
D E R vent, il s’y rencontre quelquefois plus de huit mille
melelevis.
Les dervis qui portent des chemifes, les ont par
pénitence de la plus groffe toile qui fe puiffe trouver
; ceux qui n’en portent point mettent fur la chair
line vefte de bure de couleur brune que l’on travaille
à Cogna, & qui defeend un peu plus bas que
le gras de jambe ; ils la boutonnent quand ils veulent ;
mais ils ont la plupart du tems la poitrine découverte
jufqu à leur ceinture, qui eft ordinairement de cuir
noir. Les manches de cette vefte font larges comme
celles des chemifes de femme en France, & ils portent
par-deffus une efpece de cafaque ou de mantelet
dont les manches ne defeendent que jufqu’au coude.
Ces moines ont les jambes nues, & fe fervent fou-
vent de^ pantoufles à l’ordinaire : leur tête eft couverte
d un bonnet de poil de chameau d’un blanc
fale, fans aucun bord, fait en pain de fucre,arrondi
neanmoins en maniéré de dôme. Quelques-uns y
roulent un linge ou une fefle pour en faire un turban.
Ces religieux, en préfence de leur fupérieur &
des étrangers, font d’une modeftie affettee, tenant
les yeux baiffés, & gardant un profond filence. Ils j
paflent néanmoins pour grands buveurs d’eau-de-
vie , & meme de vin. L ’ufage de l’opium leur eft encore
plus familier qu’aux autres Turcs. Cette drogue
qui eft un poifon pour ceux qui n’y font pas accoutumes,
& dont une petite dofe caufe alors la
mort, met d’abord les dervis, qui en mangent des
onces à la fois, dans une gaieté pareille à celle des
hommes qui font entre deux vins : une douce fureur
, que l’on pourroit appeller enthoufiafme, ivreffe,
fuccede à cette gaieté; ils tombent enfuite dans l’af-
foupiffement, & paffent une journée entière fans
remuer ni bras ni jambes. Cette efpece de léthargie
les occupe tout le jeudi, qui eft un jour de jeûne
pour eux, pendant lequel ils ne fauroient manger.
fiiivant leur réglé, quoique ce foit, qu’a près le coucher
du l'oleil. Leur barbe eft propre, bien peignée ;
ils ne font plus affez lots pour fe découper & taillader
le corps comme ils faifoient autrefois ; à peine
aujourd’hui effleurent-ils leur peait: ils ne laiflent
pas cependant de fe brûler quelquefois du côté du
coeur avec de petites bougies, pour donner des marques
de tendreffe aux objets de leur amour. Ils s’attirent
l’admiration du peuple en maniant le feu fans
fe brûler, & le tenant dans la bouche pendant quelque
tems comme nos charlatans. Ils font mille tours
çle foupleffe, & jouent à merveille des gobelets. Ils
prétendent charmer des viperes par une vertu fpé-
cifique attachée à leur robe.
De tous les religieux turcs ce font les fetiîs qui
voyagent dans les pays orientaux : ils vont dans le
Mogol & au-de-là, & profitant des grofles aumônes
qu’011 leur donne, ils ne laiffent pas d’aller manger
chez tous les religieux qui font fur leur route. Ils s’appliquent
à la Mufique ; & quoiqu’il foit défendu
par l’alcoran dé ioiier Dieu avec des inftrumens,
ils fe font pourtant mis fur le pié de le faire malgré
les édits du fultan & la perfécution des dévots.
Les principaux exercices des dervis font de danfer
les mardi & vendredi. Cette efpece de comédie eft
précédée par une prédication qui fe fait par le fupé-
Hcur du couvent ou par fon fubdélégué. Les femmes
qui font bannies de tous les endroits publics oîi il y
a des hommes, ont la permiflion de fe trouver à ces
prédications, & elles n’y manquent pas. Pendant
ce tems-là les religieux font enfermés dans titre ba-
luftrade, aflis fur leurs talons, les bras croifés & la
tete baillée.. Après le fermon, les chantres placés ;
dans une galerie qui tient lieu d’orcheftre, accordant
leurs voix avec les flûtes & les tambours de
bafque, chantent un hymne fort long ; le fupérieur
DES 8 7 1
en etoîe & eft vefte à manches pendantes, frappe
des mains à la fécondé ftrophe : à ce lignai les moineé
fe lèvent ; & après l’avoir falué d’une profonde révérence
, ils commencent à tourner l’un après l’autre
en piroüettant avec tant de promptitude, que la jup-
pe qu ils ont fur leur vefte s’élargit & s’arrondit en
pavillon d’une maniéré furprenante: tous ces dam-
leurs forment un grand cercle tout-à-fait réjoüiffant ;
mais ils ccffent tout-d’un-coup au premier lignai dut
fupérieur, & ils fe remettent dans leur première po*
fture aufli frais que s’ils n’avoient pas remué. On revient
à la danfe au même lignai par quatre ou cinq
reprifes., dont les dernieres font bien plus longues à
caufe que les moines font en haleine ; & par une
longue habitude ils finiffent cet exercice fans être
étourdis.
Quelque vénération qu’ayent les Turcs pour ces
religieux, ils ne leur permettent pas d’avoir de cou-t
vens, parce qu’ils n’eftiment pas les perfonnes qui
ne font point d’enfans. Sultan Amurat vouloit exterminer
les dervis , comme gens inutiles à la république
, & pour qui le peuple avoit trop de conlidéra-
tion ; néanmoins il fe contenta de les reléguer dans
leur couvent de Cogna. Ils ont encore obtenu depuis
ce fultan une maifon à Péra, & une autre fur le bof*
phorede Thraçe.
Suivant Thevenot, il y a un fameux monaftere
de ces dervis en Egypte, oii ils invoquent pour leur
faint un certain Chederle, qui donne, difent-ils, la
vertu de chaffer les ferpens à ceux qui mettent en
lui leur confiance. Je fupprime d’autres détails rapportes
par le même Thevenot concernant cet ordrè
de religieux, & je ne me fuis peut-être que trop
étendu fur leur compte : mais c’eft un fpeélacle bien
fingulier à l’efprit humain, que celui des dervis &
des peuples qui les nourriffent. Art. de M. le Chevallier
DE JAUCOURT.
DESACHALANDER,^<Comm.) ou DECHALAN»
D E R , faire perdre la chaiandife. Foye^ C halan*
dise 6* C halands.
DESACOTER , v . aft. (Hydr.) Foye^ D égra-
vo yer ,
DESAFFOÙRCHER, v . n. (Marine.) c’eft lever
l’ancre d’âffourche & la raporter à bord. (Z )
DES AFFLEURER, (Architecl.) Foye^ Affleurer.
DESAGR1' E R , (Marine.) Foye£D egrÉER.
PÉ$ APPAREILLER , (Maréchall.) fe dit des chevaux
de carroffe-qui étoiènt pareils , & céffent de
l’être par la mort de quelqu’un d’entre eux. ( F )
DESARBORER UN MAT, (Marine.) c’eft l’ar
battre ou le couper. (Z)
DÉSARÇONNÉ, être defarçonné, adj. fMànègt.)
fe dit du cavalier quand il fort de la felle, lorfque
le cheval faute or Fait quelque mouvement violent.
( F )
DESARÇONNER , v . aft. (Manège.) fe dit du
cheval qui fait fortir le cavalier de là felle en fautant
pu faifant quelque mouvement violent. ( F )
DÉSARMÉ, adj. en termes de Blafon , fe dit d’un
aigle qui n’a point d’ongles. ( ( F )
DESARMEMENT, fub. m. eft l’aôion d’ôter à
quelqu’un l’ufage & la poffeflion des armes. Foye^
Armes,
Lorfqu’on conclud une paix, il eft d’ufage de de-
farmer de tous côtés. II y a en Angleterre différentes
lois pour le defarmement des Papijles &' de tous
les reeufans. Sous le roi George I. il a été fait une
loi pour lé defarmement des Irlandois: aucun d’eu x ,
excepté les pairs & les gentilshommes qui payent
400 liv. dé taille par an, né peut porter d’armés
dans la campagne, fur lès routes, & au marché1. /.
G. /. fa t. 2. ch. Ijv.
Cette même loi a defarme tout le menu peuple