gineufe, c’eft-à-dire adoucifl'ante ou relâchante ;
car la vertu invifeante ou incraffante attribuée à
certains remedes, & notamment aux mucilages, eft
une purechimere. /,rc>),<q;lNCRASSANT. On ordonne
la racine de confoudè, dans les cas que nous venons
«le rapporter, en décoction très-legere, foit feule,,
foit avec quelques matières farineufes ou douces,
comme le r is , la réglifi'e, &.c. La précaution de ne
la faire bouillir qu’un inftant eft eflentielle ; car une
ébullition trop forte en extrairoit un mucilage trop
abondant & trop vifqueux, qui non-feulement en
rendront la boiffon très-defagréable.au malade., mais
même qui fatigueroit fon ellomac.
On peut employer aufli avec fuccès extérieurement
cette racine réduite en poudre, dans les cata-
plafmes éipolliens, relâchans, & legerement difeuf-
iifs.
On trouve dans, les, boutiques un fyrop fimple- &
un fyrop compofé de grande confonde. Voici la préparation
du dernier qui eft de Fernel.
Prenéz, des racines & des fommités de grande &
de petite confonde, de chacune trois poignées ; de
rofes rouges, de la bétoine, du plantain, de la pim-
prenelle , de la renouée, de chaque deux poignées ;
de la feabieufe, du pas-d’âne, de chaque deux poignées
: tirez le fuc de toutes ces plantes & l ’épurez,
puis mêlez-y deux livres & demie de fucre blanc,
Sc le cuifez en fyrop félon l’art.
Ce fyrop eft plus ufité que le limple, qui fe fait
avec la décoction de racine de confoiide feule. Voyeç
Syrop simple.
Le fyrop de confonde compofé eft réellement aftrin-
gent ; propriété qu’il doit, à plufieurs de fes ingré-
diens qui poffedent cette vertu, comntèle plantain,
la renouée, &c.
La racine de confoude entre dans les compofitions
officinales fuivantes de la pharmacopée de Paris ; fa-
voir, les pilules aftringentes, la poudre'contre l ’a-
vortement, l’emplâtre contre la rupture,le baume
©ppodeldoc. Ses feuilles,- auffi-bien que 1a racine,
entrent dans l’eau vulnéraire. Ses feuilles entrent
dans le baume des fioraventi, dans le baume vulnéraire.
Le fuc de la plante entre dans l’emplâtre op-
podeldoc. (b')
CONSPIRANT, adj. (Mêch.) puiffances confpi-
rantes, en Méchanique, font celles qui n’agiffent
pas dans des direélions oppofées. Les puiflances font
d’autant plus confpirantes, que leurs directions font
moins oppofées : on peut même dire qu’à proprement
parler il n’y a de puiffances véritablement confpirantes,
que celles qui agiffent fuivant la même direction
; car alors l’effet produit par les deux puiffances
agiffant enfembie, eft égal à la fournie des effets
que chacune agiffant en particulier auroit produit :
mais quand les directions font un angle entre elles,
l ’effet produit par les deux puiffances conjointes eft
plus petit que la fomme des deux effets pris féparé-
ment, par la raifon que la diagonale d’un parallélogramme
eft moindre que la fomme des deux côtés.
Voye\ Com po sitio n . Cela vient de ce que deux
puiffances dont les directions font angles, font en
partie confpirantes & en.partie oppofées. Il peut même
arriver que l’angle des puiffances foit li obtus
, que la puiffance qui en réfulte foit moindre que
chacune d’elles ; alors les puiffances ne feroient
appellées confpirantes que fort improprement, p.ui£-
qu’elles détruifent alors mutuellement une partie de
leur effet. Voye^ Puissance & Mouvement. (O )
C O N S P IR A T IO N , C O N J U R A T IO N ,
f. f. (Gramm.) union de plulieurs perfonnes dans le
deffein de nuire à quelqu’un ou à quelque chofe.
On dit la conjuration de plufieurs particuliers , &
une confpiration de tous les ordres de l'état ; la conjuration
de Catilina , la confpiration des élémens ,• la conjif
ration de fÇenife 3 la confpiration despoudres ; la conjuration
pour faire pçfir un prince, la-, confpiratiQnpour
en faire regner un autre ; une conjuration contré l'étaty
une confpiration contre uji court fan ; tout confpire à
mon bonheur, tout femble^conjurer ma perte. (O)
* CONSTANCE, f. f. (Morale.) c’eft cette vertu
par laquelle nous perfiftons dans notre attacher
meut à tout ce que nous croyons devoir regarder
comme v ra i, beau , bon, décent, & honnête. On
ne peut compte'r fur que dit le menteur ; ,on ne
peut compter fur ce, que lait l’homme inconftant;
l ’un anéantit, autant qu’il eft en lui, le feul figne que
les hommes ayent pour s’entendre ; l’autre anéantit
le feul fondement qu’ils ayent de fe repofer les'uns fur
les autres. Si l’inconftance étoit auffi grande &: aufli
générale qu’il eft poffible de l’imaginer, il n’ÿ auroit
rien de permanent fur la furface de .la terre, & les
chofes Kumaihes tomberoient dans un chaos épouvantable.
Si l’attachement eft mal placé, la confiance
prend le nom été opiniâtreté, & l’inçonftànce celui
de raifon.. Les anciens avoient fait.de la confiance
une divinité, dont on voir fouvent l’image fur leurs
médailles.
Constance , (Géog.) ville impériale très-çonfi-
dérable du cercle de Souabe, fituée fur un lac de
même nom. S.q long, ejl de 2 C. 58■ & fa lat. de 47.
33. Elle éft fameufe par le concile qui commença à
s’y tenir en 1414, Stqui finit en 1418. Voyeç en'l'hifi
toire cutieuj'e par M. Lenfant. C ’eft dans ce fameux
concile oecuménique que fut décidée la fupériorité
du ‘concile général au-deffus‘ du pap^; que Jean
XXIII. acculé de toutes fortes de crimès fin dépofé,
& que Jean Hus fut brûlé v if pour fes erreurs, malgré
le fauf-conduit qui lui avoit été donne par l’empereur
Sigifmdnd: c’eft, d it-o n , ce qui a dégoûté
les proteftans de venir aii concile de Trente, ou plutôt
ce qui leur a forvi de prétexte pour s’en difpen-
fer. Mais on a répondu folidement à leurs objefiions.
V, Concile , Protestans, & T rente. Le célébré
Jean Gerlon joua un grand rôle à ce concile. L’évêque
de Conjtance jouit d’un très-grand diocefe , aVeC
la qualité de prince de l'Empire. Le lac de Confiance a
environ fept milles d’Allemagne, ou plutôt fept raillé
deux cents foixante-quinze toifes de long, fuivant
la mefure qu’en prirent deux bourgeois de la ville
qui furent curieux de le toifer en marchant fur la
glace l’an 1596, que ce lac gela dans toute fon étendue.
CONSTANS, vents conjlans ; font les vents qui
foufflent toujours fuivant une même direction, ou
dont le cours, fuit une loi confiante, & a des périodes
réglées : tels font les vents alifés & les mouflons.
Voye^ Alisé & Moussons. (O)
CONSTANT, FERME, INÉBRANLABLE, INFLEXIBLE:
ces mots défignent en général la qualité
d’une ame que les circonftances ne font point changer
de difpofition. Les trois derniers ajoûtent au premier
une idée de courage, avec ces nuances différentes
, que ferme défigne un courage qui ne s’abat
point, inébranlable un courage qui rëfifte aux obfta-
cles, &c inflexible un courage qui ne s’amollit point.
Un homme de bien eft confiant dans l’amitié, ferme
dans les malheurs, & lorsqu’il s’agit de la juftice,
inébranlable aux menaces & inflexible aux prières. (O)
CONSTANTE. (Q u a n t ité) On appelle ainfi,
en Géométrie, une quantité qui ne varie point par
rapport à d’autres quantités qui varient, & qu’on
nomme variables. Ainfi le paramétré d’une parabole,
le diamètre d’un cercle, font des quantités confiantes,
par rapport aux abfcifl.es & ordonnées qui peuvent
varier tant qu’on veut. Voy. Paramétré , Coordonnées
, O‘c. En Algèbre, on marque ordinairement
les quantités confiantes par les premières lettres
de l’alphabet, & les variables par les dernieres.
Quand 'on a intégré une différentielle j on y ’ajoû-
ïe üne confiante qui eft quelquefois nulle, mais qui
fouvent aufli eft une quantité réelle, dont l’omiffion
feroit une fauté dans la folution. C ’eft à quoi les
cominençans doivent fur-tout prendre garde. La réglé
la plus facile èc la plus ordinaire pour bien déterminer
la- confiante, eft de fuppofer que la différentielle
repréfente l’élément del’aire d’une courbe,
dont Tabfciffé foit’* , dé faire x=zo, de voir ce que
la différentielle devient en ce cas , & d’ajoûter ce
rcfultat avec un figne contraire. Par exemple, foit
â x \ f x + aÿ la quantité à intégrer. *
De l’aire on peut la regarder comme l’élémènt
d’une courbe, dont x eft l’abfciffe, & \/ x 4- a l’ordonnée.
L’aire de cette courbe ou l’intégrale de cet
élément doit être nulle, lorfque x = o. Or l'intégrale
____ i
de d x ] / x + a e ü ^ x + <za + C> C défignant une
confiante quelconque i on aura donc, lorfque x — 0,
1 a - -
1 a z _j_ ç ^ 0. Donc C = — - a 2. Donc l’intégra-
3_ î_
lé cherchée è f t ^ * -M 2 — j a Ainfi on voit
___3_
que la confiante C n’eft autre chofe que -x-\-a 2}
en faifant x = o , & changeant le figne. Cet exemple
fuffit pour démontrer & faire fentir la réglé. On
trouvera un plus grand détail dans le traité de M. de
Bougainville le.jeune fur le calcul intégral. (O)
CONSTANTINE, (Géog.) ville considérable d’Afrique
au royaume d’Alger, capitale d’une province
dé fon nom. Long. 25.12. lat. JC. 4.
‘ C onstantine , ( Géog-, ) petite ville d’Efpagne
en Andaloufie, capitale d’un petit pays de même
nom.
* CONSTANTINOPLE, (Géog. & Comm.) l’une
des plus grandes & plus riches villes de l’Europe, à
l’extrémité de la Romanie, "capitale de l’empire Ottoman,
& laréfidence des fultans. Elle étoit autrefois
capitale de l’èmpire des Grecs en Orient. Elle
eft fur le détroit qui fépare l ’Europe de l’Afie. Long.
4-6' 33 • ta*- 4‘ - 4• B s’y fait un commerce immenfe.
C ’eft l’ancienne Byfance. Elle a été bâtie par Conf-
tantin : ce fut cet empereur qui y tranfporta le fiége
de l’empire. On l’appella la nouvelle Rome, & ce fut
à jufte titre ; car il y eut un fénat , un cirque, des
théâtres, un capitole, & en un mot tout ce qui fe
remarquoit dans l’ancienne Rome. Les Turcs s’en
emparerent en 1453. Les nations Chrétiennes y ont
prefque toutes un miniftre proteûeur de leurs com-
merçans. Les Anglois, les Hollandois,- & les Vénitiens
, y portent des draps. Il faut que ces marchan-
difes foient bien teintes, bien travaillées, bien aul-
nées. Il leur en vient aufli d’Efpagne. On y commerce
aufli beaucoup d’étoffes précieufes, en foie, o r ,
& argent. Les François y débitent beaucoup de papier.
Le refte des marchandifes convenables pour ce
lieu confifte en quincaillerie, aiguilles, rocailles,
pierre de mine, fer-blanc, o r& argent filés; de la
bonneterie ; quelques préparations pharmaceutiques
, comme huile d’afpic, verdet, tartre, &c. certaines
épiceries, comme fucre, camfre, vif-argent,
cochenille, cérufe, plomb, &c. On reçoit en échange
des lettres, quelque laines, quelques peaux, de la
potaffe, de la cire, &c. On y vend beaucoup d’ef-
claves de l’un & de l’autre fexe ; ils viennent principalement
de Géorgie, de Mingrelie, de Circaflie, &
de divers lieux voifins de la mer Noire. La vente
ç’en fait au jaflir-barat ou marché des efclaves. C ’eft
un endroit fermé de murailles, & planté de grands
arbres. On commence par prier pour le fultan. Les
jeunes filles font nues., fous une couverture qui les
enveloppe : lin crieur en publié le prix ; le qiarçhand
Tome I
vifite là marchàndife ; fi elle lui convient, il la paye
& l’emmene.
CONSTANTINOW, (Géog.) petite ville de Pologne
dans la Volhinie, fur la riviere deSlucza. Lôn.
4G. 12. Lat. 4$. 4(T. - J
CONSTATER, v. aél. (Jtirifpr.) fîgnifie établir
uti fa it, le rendre cohfiant & certain. Oii confiate des
faits par des titres, par une enquête, par un procès-,
verbal. Voye^ ci-après CONSTER. (A)
CONSTELLATION, fubft. f. en Afironomie , eft
l’affemblage de plufieurs étoiles, exprimées & représentées
fous le nom & la figure d’un animal ou
de quelqu’autre chofe : on l’appelle aufli un afiérif
me. Foye[ ÉTOILE.
Les anciens aftronomes ne fe font pâs feulement
attachés à diftribuer les étoiles félon leurs différentes
grandeurs , comme on le verra à l'art. Étoile ;
mais ils ont encore imaginé, pour les faire rccon-
noitre plus facilement, de faire plufieurs cartes qui
expriment la fituation propre, & la difpofition des
unes à l’égard des autres dans les différentes régions
du ciel. Pour cet effet ils ont partagé le firmament
en, plufieurs parties ou confiellations , réduifant un
certain nombre d’étoiles fous la repréfentation de
certaines figures , afin d’aider l’imagination & la
mémoire à concevoir & à retenir leur nombre, leur
arrangement, & même pour diftinguer les vertus
qu’ils leur attribuoient ; c’eft dans ce fens qu’ils di-
foient qu’un homme étoit né fous line heureufe con-
flellation, c’eft-à-dire fous une heureufe difpofition
des corps céleftes. Vqye^ Astrologie^
La divifion des cieux en confiellations eft fort ancienne
, & paroît l’être autant que l’Aflronomie
même ; au moins a-t-elle été connue des plus anciens
auteurs qui nous réftent, foit facrés foit profanes.
Il en eft fait mention dans le livre de Job ,
témoin cette apoftrophe : peus-tu arrêter les douces
influences des Pléiades ou détacher les bandes d'Orion
On peut obferver la même chofe dans les plus anciens
écrivains payens, Homere & Héfiode qui répètent
fouvent le nom de plufieurs confiellations. En
un mot il eft vraiffemblable que les Aftronomes ont
fcnti dès le commencement la néceflité de partager
ainfi les régions du ciel. Comme la diftance de toutes
les étoiles eft immenfe par rapport à nous, il
importe peu en quel endroit de notre fyftème lo-
laire feroit placé l’obfervateur qui les regarde ; car
foit qu’on le fuppofe dans le foleil, fur la terre, ou
dans Saturne, qui eft la derniere & la plus éloignée
de toutes les planètes, il eft certain que de chacun
des différens points de notre fyftème folaire il ap-
percevroit également les étoiles fixes dans le même
endroit du ciel : effeûivement quelque foin qu’il
employât à examiner les différentes régions de cette
vafte étendue , les étoiles lui paroîtroient exactement
dans une même fituation les unes par rapport
aux autres, fans que leurs diftances paruffent jamais
altérées malgré les différens points de vue qu’il occupe
à mefure qu’il a changé de lieu. II s’enfuit donc
que dans toutes les planètes , on doit voir de la même
maniéré le ciel étoilé ; & qu’il en eft de même
que s’il n’y avoit qu’une feule Sc unique voûte, ou
un même monde qui environneroit chaque planete
en particulier & précifément de la même maniéré.
Cette raifon a engagé les Aftronomes à divifer
le ciel étoilé en trois parties principales, dont celle
du milieu, appellée çodiaque , renferme toutes les
étoiles qui fe trouvent ou aux environs de la route
des pLanetes pendant leurs révolutions, ou dans les
plans de leurs orbites; & le.zodiaque s’étend de plus
jufqu’aux limites au-delà defquelles les planètes ne
fauroient s’écarter. Cette zone ou bande eft terminée
par deux régions immenfes du c ie l, dont l’une