peut-être bien percer la pierre î on en a trouve de
fort petits dans des corps affez durs. . .
La coquille des dails n’occupe que la moitieinte-
riclire de leur trou ; il y a dans l’ê t r e moitié une
partie charnue de figure conique, qui s’étend jufqu à
l’orifice du trou, & rarement au-delà : l’extrémite
de cette partie eft frangée ; le dedans eft creux &
partagé en deux tuyaux par une cloifon ; 1 animal
attire.l’eau par le moyen de ces>tuyaux, & la rejette
par jet. Mém. de l'acad. roy. dts Scienc. annetiy12.
Les dails, daclyli Plinii, ont la propriété d’être lumineux
dans les ténèbres , fans qu’il y ait d autre
lumière que celle qu’ils répandent, qui eft d autant
plus brillante que le coquiftage renferme plus de liqueur
: cette lumière paroît jufques dans la bouche
de ceux qui mangent des dails pendant la nuit, fur
leurs mains, fur leurs habits, & fur la terre dès que
la liqueur de ce coquillage fe répand, n y en eût-il
qu’une goutte ; ce qui prouve que cette liqueur a la
même propriété que le corps de l’animal. Hijl. nat.
P lin. lib. IX. cap. Ixj.
■ Ces faits ont été vérifiés nouvellement fur les cotes
de Poitou, & fe font trouvés vrais dans tous les
détails. On n’a vu fur ces côtes aucune autre efpece
de coquillage, qui fût comme les dails lumineux dans
l’obfcurité ; il n’y a même aucun poiffon ni aucune
forte de chair d’animaux qui ait cette propriété avant
d’être pourris, tandis que les dails n’en répondent jamais
plus que lorfqu’ils font plus frais, & ils ne jettent
plus aucune lumière lorfqu’ils font corrompus à
un certain point. L’animal dépouille de la coquille
eft lumineux dans toutes les. parties de fon corps ,
tant à l’intérieur qu’à l’extérieur ; car fi on le coupe,
il fort de la lumière du dedans comme du dehors.
Ces coquillages en fe defféchant perdent la.proprié-
té d’être lumineux. Si on les humeûe, il reparoît une
nouvelle lumière, mais elle eft beaucoup plus foible
que la première ; de même celle que jette la liqueur
qui fort de ce coquillage s’étend peu-à-peu à melure
que cette liqueur s’évapore. Cependant on peut la
faire reparoître par le moyen de l’eau , par exemple
,. lorfqu’on a vû cette lumière s’éteindre fur un
corps étranger qui avoit été mouille de la liqueur
du coquillage, on fait reparoître la même lumière
en trempant ce corps dans l’eau. Mém. de l'acad. roy.
des Scienc. année 172.3 . w .
D ’A IL L EU R S , DE PLUS , OUTRE CELA,
(Gramm. Synon.) Ces mots défignent en général le
furcroît ou l’augmentation. Voici une phrafe oti l’on
•verra leurs différens emplois. M. un tel vient d’acquérir
par la fucceffion d’un de fes parens dix mille
livres de rente de plus qu’il n’avoit ; outre cela , il a
encore hérité d'ailleurs d’une fort belle terre. (O )
DAILLOTS ou ANDAILLOTS, f. m. pl. (Marine.)
ce font des anneaux avec lefquêls on amarre la
vo;le, qu’on met dans le beau tems fur les étais. Ces
anneaux font le même effet fur l’étai, que font les
garcéttcs fur la vergue. Dicl. de Trév. (Z )
DAIM, f. m. (Hijl. nat. Zoolog.') dama recçntio-
rum, cervusplatyceros; animal quadrupède, différent
de celui que les anciens appelloient dama, & qui
étoit une efpece de bouc ; il avoit les cornes dirigées
en-avant, & la queue s’étendoit jufqu’au jarret.
. L’animal auquel nous donnons le nom de daim,
reffemble beaucoup au cerf, mais il eft plus petit,
& il en différé fur-tout en ce que fes cornes font larges
& plates par le bout. On a comparé cette partie
à la paume de la main, parce qu’elle eft entourée de
petits andouillers en forme de doigts, c’eft pourquoi
on appelle ces cornes cornuapalmata. V?ye^ C e RF.
• "Willughby a diftingué des daims de quatre efpe-
c e s , qui étoient en Angleterre dans une ménagerie :
i° . des daims d’Efpagne; ils étoient auffi grands que
des cerfs, mais ils avoient le cou plus mince 8c une
couleur plus brune ; leur queue étoit plus longue que
celle des daims ordinaires, & de couleur noirâtre-,
fans qu’il y eût de blanc en-deflous : z°. des daims
qui avoient différentes couleurs, telles que le blanc,
le noir, 8c une couleur d’arene : *3°. des daims de
Virginie, qui étoient plus grands 8c plus forts que
les daims ordinaires ; ils avoient le cou plus grand,
8c leur couleur approchoit plus de la couleur cendrée
que de celle de l’arene ; leurs membres 8c leurs
tefticules étoient plus gros que ceux des autres : 40.
enfin il y avoit des daims dont les fabots des pies de
derrière étoient marqués d’une tache blanche ; ils
avoient les oreilles grandes, la queue longue, les
cornes branchues, & l’enfoncement qui fe trouvoit
entre les yeux peu profond ; on les nourriffoit avec
du pain, des pommes, des poires, 8c d’autres fruits.
R a y , Synop. anim. quad. (1 )
D a im , ( Penerie.) lorfque cet animal fe fent pour-
fuivi des chiens, il ne fait pas fi longue fuite que le
cerf : il recherche toûjours fon pays ; il fuit les voies
autant qu’il peut, & prend fur-tout le change des
eaux oit il fe laiffe forcer.
Quand on veut quêter un daim, on va volontiers
le chercher dans, le pays fec oii il fe met en hardes
avec les autres, à la réferve du mois de Mai jufqu’à
la fin d’Août ; pendant ce tems il fe retire dans des
buiffons pour .fe garantir de l’importunité des moucherons
qui le piquent dans cette faifon.
Il faut quêter le daim comme le cerf ; & à la réferve
du limier 8c de la fuite, on pratique la même
chofe à l’égard du daim.
On remarque feulement que pour y réuffir, il fuf-
fit de prendre cinq ou fix chiens des plus fages pour
lui donner en chaffe ; 8c fi l’on rencontre par hafard
l’endroit oh le daim aura fait fon viandis le matin ,
ou bien de relevée, ou celui de nuit, on laiffera pour
lors faire les chiens, obfervant feulement qu’ils prennent
le droit p ié, car autrement ce feroit en vain qu’on
chercheroit cet animal. Voye^l'article C erf. On
appelle fes petits danneaux.
D a im , (Art méchaniq. Chamoifeur.) le daim fournit
dans le commerce les mêmes marchandifes que
le cerf. Sa peau eft affez eftimée après qu’elle a été
paffée en huile chez les Chamoifeurs, ou en mégie
chez les Mégifliers. On en fait des gants, des culo-
tes, 8c autres ouvrages femblables. Voye[ l'article
C h a m o i s e u r .
DAINTIERS, f. m. pl. ( Venerie.) ce font les tefticules
du cerf. On dit auffi dintier.
DAIRI ou DAIRO ( l e ) , f. m. Hiß. du Jap. c’eft
aujourd’hui le fouverain pontife des Japonois, ou
comme Koempfer l’appelle , le monarque héréditaire
eccléfiaftique du Japon. En effet, l’empire du
Japon a présentement deux chefs; fa voir, l’ecclé-
fiaftique qu’on nomme dairo, & le féculier qui porte
le nom de kubo. Ce dernier eft l’empereur du Japon,
& le premier l’oracle de la religion du pays.
Les grands prêtres fous le nom de dairi, ont été
long tems les monarques de tout le Japon, tant pour
le fpirituel que pour le temporel. Ils en ufurperent le
throne par les intrigues d’un ordre de bonzes venus
de la Corée, dont ils étoient les chefs. Ces bonzes
facilitèrent à leur dairi le moyen de foûmettre toutes
les puiffances de ce grand empire. Avant cette révolution
il n’y avoit que les princes du fang ou les en-
fans des rois, qui puffent fuccéder à la monarchie :
mais après iâ mort d’un des empereurs, les bonzes
ambitieux éleverent à cette grande dignité un de leurs
grands-prêtres , qui étoit dans tout le pays en odeur
de fainreté. Les peuples qui le croyoient defeendu
du foleil, le prirent pourleùr fouverain. La religion
de ces peuples eft tout ce qu’on peut imaginer de
plus fou 8c de plus déplorable. Ils rendirent à cet
homme des hommages idolâtres : ils fe perfuaderent
que c’étoit réfifter à Dieu même, que de s’oppofer
à fes commandemens. Lorfqu’un roi particulier du
pays avoit quelque démêlé avec un autre, ce dairi
connoiflbit leurs différends avec la même autorité
que fi Dieu l’eût envoyé du ciel pour les décider.
Quand le dairi regnoit au Japon, 8c qu’il mar-
choit, dit l’auteur de l’ambaffade des Hollandois, il
ne devoit point toucher la terre ; il falloit empêcher
que les rayons du foleil ou de quelqu’autre lumière
ne le touchaffent auffi ; c’çût été un crime de lui couper
la barbe 8c les ongles. Toutes les fois qu’il man-
g eo it , on lui préparoit fes repas dans un nouveau
lervice de cuifine qui n’étoit employé qu’une fois.
Il prenoit douze femmes , qu’il çpoufoit avec une
grande folennité , 8c fes femmes le fuivoient d’ordinaire
dans leurs équipages. Il y avoit dans fon château
deux rangs de maifons, fix de chaque côte pour
y loger fes femmes. Il avoit de plus un férail pour
les concubines. On apprêtoit tous les jours un magnifique
fouper dans chacune de ces douze maifons :
il fortoit dans un palanquin magnifique, dont les cp-
lonnes d’or maffif étoient entourées d’une efpece de
jaloufie, afin qu’il pût voir tout le monde fans être
vû de perfonne. Il étoit porté dans ce palanquin par
•quatorze gentilshommes des plus qualifiés de fa cour.
Il marchoit ainfi précédé de fes loldats, 8c fuivi d’un
grand cortège, en particulier d’une voiture tirée par
deux chevaux, dont les houffes étoient toutes femées
de perles & de diamans : deux gentilshommes te-
noient les rênes dés chevaux, pendant que deux autres
marchoient à cpté ; l’un d’eux agitoit fans ceffe
un éventail pour rafraîchir le pontife, 8c l’autre lui
portoit un parafpl. Cette voiture étoit deftinée pour
la première de fes femmes ou de fes concubines, &c.
Nous fupprimons d’autres particularités femblables
qui peuvent être fufpeâes dans des relations de
voyageurs ; .il nous fuffit de remarquer que le culte
fuperftitieux que le peuple rendoit au dairo , n’étoit
guere différent de celui qu’ils portoient à leurs dieux.
Les bonzes dont le nombre eft immenfe, montroient
l’exemple , 8c gouvernoient delpotiquement fous
leur chef. C ’étoit autant de tyrans répandus dans
les villes 8c dans les campagnes : enfin leurs vices
& leurs cruautés aliénèrent les efprits des peuples
8t des grands ; un prince qui reftoit encore du fang
royal forma un fi puiffant parti, qu’il fouleva tout
l’empire contr’eux. Une fécondé révolution acheva
d’enlever aux dairos la fouveraineté qu’ils avoient
ufurpée, & les fit rentrer avec les bonzes dans leur
état naturel. Le prince royal remonta fur le throne
de fes ancêtres , 8c prit vers l’an 1600 le titre de
kubo qui lui eft encore affeâé. Ses defeendans
ont laiffé au dairo fes immenfes revenus , quelques
hommages capables de flatter fa vanité , avec une
ombre d’autorité pontificale & religieufe pour le
confoler de la véritable qu’il a perdue ; c’eft à quoi
fe bornent les reftes de fon ancienne fplendeur :
Méaco eft fa demeure ; il y occupe une efpece de
ville à part avec fes femmes , fes concubines , &
une très-nombreufe cour. L’empereur ou le kubo ré-
fide à Yedo capitale du Japon, & jouit d’un pouvoir
abfolu fur tous fes fujets. Voye\_ K u b o . L’article du
dairo qu’on lit dans le diftionnaire de Trévoux a be
foin d’être reâifié. Confultez Koempfer 8c les recueils
des voyages delà compagnie des Indes orientales
au Japon, t. V.Art. dcM. le Ch. d e Ja u c o u r t .
DAIS, f. m. en Architecture, eft un morceau d’Ar-
chitefture & de Sculpture, de bronze, de fer, d’étoffe
, ou de bois, qui fert à couvrir & couronner un
autel, un throne, un tribunal, une chaire de prédicateur
, un oeuvre d’églife, &c. On lui donne la forme
de tente ou pavillon, de couronne fermée, de
confolles adoffées. Poyei B a l d a q u in .
On appelle houe dais l’exhauflement qui porte un
throne couvert d’un dais, qu’on dreffe pour le Roi
dans une églife ou dans une grande falle pour unp
ceremonie publique. Ce haut dais, dans le parterre
4 une (allé de ballet & de comédie, eft un enfoncement
fermé d’une baluftrade. (JP)
DAKO N , eft une pierre bleue lèmblable à du çq-
rail, que les femmes de Guinée portent dans leurs
cheveux pour fervir d’ornement.
D ALE , f. f. (’ArchiteH.) pierre dure comme celle
d Arcueil ou de liais débitée par tranches de peu
d’épaifleur ^ dont on couvre les terraffes les balcons
, & dont on fait du carreau. (P) ’
D a l e d e p o m p e , (.Marine. ) c ’ e ft u n p e t it c an a l
q u ’ o n m e t fu r le p o n t d’un v a if f e a u p o u r r e c e v o i r
l ’e au . L a date v ie n t ju fq u ’à la m a n c h e , o u jufqu’à la
h umie re q u an d il n ’y a p o in t d e m anch e .
L a dale de la pompe fe m e t o rd in a irem en t à f ix
p o u c e s du m â t p a r -d e r r ie r e . Voyer^ P o m p e .
On donne encore ce nom à une petite auge de
bois qui s’employe dans un brûlot, & qui fert à conduire
la poudre jufqu’aux matières çombuftibles.(Z)
D a l e , en terme de Raffineur de fucre, n’eft autre
chofe qu’un tuyau de cuivre rouge qui conduit la
matière que l’bn a clarifiée du baffin à çlairée fur le
blanchet, à-travers lequel elle paffe &c tombe dans
la chaudière. Voye^ ces mots à leurs articles.
DALÉCARLIE, ( Géog. mod.) province de Suede
fituée lur la riviere de même nom , proche la Norvèg
e. Elle a environ 70 lieues de longueur, fur 40
de large.
DALECHAMPIA, f. f. (Hijl.. nat bot.) genre de
plante dont le nom a été dérivé de celui de Jacques
Dalechamp dé Caen. La fleur des plantes de ce genre
eft monopétale, en forme d’ëntonnoir, pofée fur
un calice compofé de trois coques. Ce calice devient
dans la fuite un fruit qui a la même forme,
qui fe divife en trois capfules qui renferment chacune
une femence ronde. Ajoutez aux cara&eres de ce
genre qu’il vient le plus foiivent trois fleurs entre deux
petites feuilles, dont chacune eft découpée en trois
parties. Plum. nov.pl. Amer. gen. y. P l a n t e . ( / )
DALEM, (Géog. mod.) petite ville des Provin-
ces-unies, fur la riviere de Bervine. Long. 23. 34 .
lat. 60. 40.
DALHACA ou D A LA C A , (Géog. mod.) île de la
mer Rouge, vis-à-vis la côte d’Abex. Lat. 14. 20-1 G.
15. long. 58. J o-5ci.' 1.
D ALIE, (Géog. mod.) province de Suede dans la
partie occidentale de la Gothie. Elle a environ 30
lieues de longueur, fur 13 de largeur.
DALKEITH, ( Géog. mod. ) ville d’Ecoffe : elle
eft dans la Lothiane & fur l’Ehsk. Long. 14.35. lat.
6G. 10.
DALLER GERMANIQUE, f. m. (Comm.) mon-
noie d’argent ayant cours en Allemagne, au titre de
onze deniers oftze grains, du poids de fept gros un
denier vingt grains, & valant argent de France cinq
livres neuf fous cinq deniers.
D a l l e r , monnoie d’argent de Hollande au titre
de huit deniers vingt grains , & valant argent de
France trois livres quatre fous deux deniers.
D a l l e r o r i e n t a l , monnoie d’argent qui fe fabrique
en Hollande, & que la république fait palier
chez les Turcs & dans l’Orient pour le commerce.
Les Turcs l’appellent ajlani, & les Arabes, abukeft.
Elle varie continuellement de titre, foit par politique
, foit par d’autres motifs. Il y a des demi-quarts,
des quarts, des quints de daller oriental. On fe plaint
hautement aux échelles du Levant de cette forte
de monnoie ; elle eft même affez fouvent refufée. La
plus grande partie en eft de très-bas alloi, ou totalement
fouffe.
D a l l e r S . G a l , m o n n o ie d’ a r g e n t q u i a co u r s
à B â le & à S. G a i ; e lle e ft d u t it re d e d ix d en ie r s