1et de Paris chaque confiiller rapporte à fon tour pendant
une femaine les défauts faute de comparoir. (A )
C onseillers de V ill e, font ceux qui font du
confeil d’une ville : ils font aufli z^QWèsprudhommes
& élus;8c en quelques autres endroits,confiais-bailles.
Il y e n a v o it quarante à Aurillac, comme il paroît
par une ordonnance de Charles V. de 13 59. A Ville-
franche en Périgord, on les appelloit Jurés. (A )
CONSENS, f. m.(Jurifprud.) terme ufité en matière
bénéficiale., qui vient du Latin confenjus, dont
il paroît être une abréviation.
Le confins eft une petite nptfefommaire,-portant
qu’un tel procureur conftitué par la procuration
pour réfigner, a l’expédition de la préfente fignature
, & que l’original de la procuration eft demeuré
à la chancellerie ou à la chambre apoftolique. Ce
confins eft daté du jour même de la provilion.
Les vingt jours pendant-lefquels le réfignant doit
furvivre pour faire valoir la réfignation, ne fe
comptent que du jour de la preftation du confins
par le réfignant à l’expédition de la provifion-: mais
comme on donne date aux François du jour de l’arrivée
du courier, les ordinaires de France ne tirent
aucun avantage de la claufe qui veut que les vingt-
jours ne foient comptés que depuis la preftation du
confins.
Le confins eft étendu au dos de la fignature par
le notaire de la chancellerie, ou par un des notaires
de la chambre, 8c contient l’annee, le jour du mois,
le nom du réfignant, le nom 8c furnom du fondé de
procuration pour réfigner, que l’on remplit dans le
blanc de la réfignation, 8c la foufcription du notaire
en la forme fuivante :
Die quintâ Julii i j 5$
retroferiptus Joannes per D .
Petrum Garnier, in Romand
curia follicitatorem procuratorem
fiium f.rejîgnationi & lit ter arum
expeditioni confinjit & juravit, & c ;
Eft in camer. apojlolicâ
Lucius Antamorus.
Ceft ainfi que les notaires de la chambre étendent
ïe confins : mais lorfque l’extenfion en eft faite par le
notaire de la chancellerie, la forme en eft différente
; au commencement le notaire met:
Anno Incarnationis Dominiez iy â j %
Au quintâ Julïi, &c.
& au bas, efi in cancellariâ.
11 eft au choix du banquier, qui eft ordinairement
porteur de la procuration pour réfigner, de faire
mettre le confins par le notaire de la chancellerie,
ou par un des notaires de la chambre apoftolique.
Quoique la procuration ne foit remife entre les
mains du notaire de la chancellerie ou d’un des notaires
de la chambre, qu’après la date de la réfignation
admife, 8c même fouvent qu’elle ne foit remife
que long-tems après la date retenue, cependant
l ’extenfion du confins ne fe fait pas feulement du
jour que la procuration a été remife au notaire,
mais du jour que la réfignation a été admife ; en-
forte que la date de la réfignation, 8c celle du confins
qui eft au dos de la fignature, font toujours du
même jour.
Si le réfignant fe réferve une penfion, 8c que le
réfignataire ait été préfent à la procuration, & ait.
confenti à la penfion , la procuration ad rejîgnandum
doit faire mention de la préfence & du confente-
ment du réfignataire, & qu’il a accepté la réfignation
aux conditions y portées : mais fi le réfignataire
n’a point été préfent, 8c conféquemment qu’il n’ait
pas confenti à la penfion, on met en ce cas la claufe
Suivante;
E t cum detogatione reguloe
de preeflando confinjit, altento quoi
.refignatarius abfiris & 0 rat or qui pacifich
poJfi.det , aliter refignare non intendit
Lorfque le réfignataire a confenti à la penfion, oti
ne met point cette claufe ; mais en même tems que
l’on fait étendre le confens fur la réfignation, le notaire
étend le confens ou dos de‘1a ■ fignature de penfion
en cette maniéré :
Die, & c. (fi c’eft à la chambre.) & fic’eft à la chancellerie.,
anno Incarnationis Dominicce, retroferiptus
D . Joannes per illufirem virum D . procuratorem fuum
refirvationi retroferiptæ & litterarum expeditioni con-
ftn pt, 8cc. juravit, 8cc.
Le confens ne fe met qu’aux rêfignations & aux lï-
gnatures de penfion. Voyeç le recueil des décifions fur
les matières bénéficiales de Drapier, tome I. pp.iCS. 49Ï . & 4 9 3 . (A )
* CONSENTEMENT, AGRÉMENT, PERMIS-
SION, ( Gramm.) termes relatifs à la conduite que
nous avons à tenir dans la plûpart des aftions de la
v ie , où nous ne fommes pas entièrement libres, 8c
©ù l’évenement dépend en partie de nous, en partie
de la volonté des autres. Le confintement fe demande
aux perfonnes intéreffées ; la permiffion fe
donne par les fupérieurs qui ont le droit de veiller
. fur nous, 8c de difpofer de nos occupations ; Y agrément
s’obtient de ceux qui ont quelqu’autorité ou
infpe&ion fur la chofe dont il s’agit. Nul contrat
fans le confintement des parties : les moines ne for-
tent point de leurs maifons fans une permiffion : on
n’acquiert point de charge à la cour fans Y agrément
du Roi, On fe fait quelquefois prier pour confientir à
ce qu’on fouhaite ; tel fupérieur refiife des permifi
fions, qui s’accorde des licences ; un concurrent
protégé rend quelquefois Y agrément impoflïble.
* Consentement , fub. m. (Logiq. & Morale.')
c’eft un a£te de l’entendement, par lequel tous les
termes d’une propofition étant bien conçûs, un homme
apperçoit intérieurement, & quelquefois défi-
gne au-dehors, qu’il y a identité abfolue entre la
penfée 8c la volonté de l’auteur de la propofition,
& fa propre penfée & fa propre volonté. La négation
& l’affirmation font, félon lès occafions, des lignes
de confintement. L’efprit ne donne qu’un feul
confintement à une propofition, fi compofée qu’elle
puiffe être ; il faut donc bien diftinguer le confintement
du ligne du confintement : le ligne du confintement
peut être forcé ; il n’en eft pas de même du
confintement. On a beau m’arracher de, la bouche
que mon fentiment eft le même que celui de tel ou
de te l, cela ne change point l’état de mon ame. Le
confintement eft pu exprès, ou tacite, ou préfumé ,
ou fuppofé : il s’exprime par les paroles ; on l’apper-
çoit, quoique tacite, dans les aérions ; on le préfume
par l’intérêt & la juftice; on le fuppofe par la
liaifon des membres avec le chef. Les mifantropes
rejetteront fans doute le confintement préfumé ; mais
c’eft une injure gratuite qu’ils feront à la nature humaine
; il eft fondé fur les principes moraux les plus
généraux & les plus fortsrles difficultés qu’on pourroit
faire fur le confintement fuppofé, ne font pas plus
folides que celles qu’on feroit fur le préuimé. Le
pafre exprès naît du confintement exprès ; le tacite ,
du tacite ; le préfumé, du préfumé, 8c le fuppofé du
fuppofé. Le confintement de l’enfance, de la folie ,
de la fureur, de l’ivreffe, de l’ignorance invincible,
eft réputé nul : il en eft de même de celui qui eft arrache
par la crainte, oufurpris par adreffe ; en toute
autre circonftance, le confintement fonde l’apparence
de la faute, 8c le droit de châtiment 8c de re-
préfàilie. Voye{ Pacte.
CONSENTEMENT des parties, (JEconom. animé)
s’entend
s’entend d’une certaine relation ou fympathie, par
le moyen de laquelle, lorfqu’une partie eft immédiatement
affe&ee, une autre à une diftance fe trouve
affe&ée de la même façon.
Ce rapport mutuel ou ce confintement des parties,
eft fans doute produit par la communication des
nerfs, & par leur diftribution 8c leurs ramifications
admirables par tout le corps. Voyeç Nerf.
Cet effet eft fi fenfible, qu’il fe manifefte aux yeux
des médecins : ainfi une pierre dans la veflie, en
tiraillant fes fibres, les affe&era 8c les mettra dans
de telles convulfions, que les tuniques des inteftins
feront affeâées de la même maniéré par le mqyen
des fibres nerveufes ; ce qui produira une colique.
Ces tiraillemens s’étendent même quelquefois juf-
qu’à l’eftomac, où ils occafionnent des vomiffemens
violens : c’eft pourquoi le remede en pareil cas doit
regarder la partie originairement attaquée. ^
Les Naturaliftes fuppofent que la ramification de
la cinquième paire des nerfs aux parties de l’oeil, de
l ’oreille, à celles de la bouche, des joues, du diaphragme
, & des parties environnantes, &c. eft la
caufe du confintement extraordinaire de fes parties :
c ’eft de-là qu’une chofe favoureufe vue ou fentie,
excite l’appétit, 8c affe&e les glandes 8c les parties
de la bouche ; qu’une chofe deshonnête vûe ou entendue,
fait monter le rouge au vifage; que fi elle
plaît, elle affe&e le diaphragme, & excite au rire les
ïnufcles de la bouche & du vifage ; 8c qu’au contraire
fi elle afflige , elle affefte les glandes des yeux 8c
les mufcles du v ifage, tellement qu’elle occafionne
des larmes.
Le doéleur Willis, cité par M. Derham, attribue
le plaifir du baifer, l’amour, 8c même la luxure que
ce plaifir excite, à cette paire de nerfs qui fe rami-
fiant, 8c auxlevres 8c aux parties génitales, occafionne
une irritation dans celles-ci par l’irritation des
premières.
Le dofteur Sach penfe que c’eft du confintement
des levres de l’utérus à celles de la bouche, qu’une
femme groffe étant effrayée de voir des levres galeu-
fes, il lui furvint des puftules toutes femblables aux
levres de l’utérus. Chambers.
Il ne faut aurefte regarder toutes ces explications
que comme de pures conje&ures. La maniéré dont
nos fenfations font produites, eft une matière qui
reftera toujours remplie d’obl'curité pour les Phyfi-
ciens. Voye£ Sympathie.
CONSENTES, adj. (Mythol.) Les Romains appelaient
ainfi leurs douze grands dieux, de l’ancien
verbe Latin confo, confeiller, parce qu’on les fup-
pofoit admis au confeil de Jupiter. Ces dieux con-
fentes étoient ceux du premier ordre,8c l’on en comp-
toit fix mâles ; favoir Jupiter, Neptune, Mars, Apollon,
Mercure, 8c Vulcain; 8c fix déeffes, Junon,
Vefta, Minerve, Diane, Cerès, & Venus. Varron
femble reconnoître deux fortes de dieux confiâtes.
J’invoquerai, dit-il, livre I. de re rufticâ, les douze
dieux confintes, non pas ces dieux dont les ftatues
dorées font au grand marché de la v ille , ces dieux
dont fix font males 8c fix femelles, mais les douze
dieux qui aident ceux qui s’adonnent à l’agriculture.
On penfe que les Grecs ont aufli connu ces dieux
fous le même nom, & qu’ils y ajoûterent Alexandre
•le grand comme dieu des conquêtes ; mais les Romains
ne lui firent pas le même honneur. Ces douze
dieux avoient en commun un temple à Pife en Italie
; 8c les fêtes qu’on célébroit en leur honneur por-
toient le nom de Confentia. Chambers. (G)
* CONSENTIES ou CONSENT1ENNES , adjeft.
pris fubft. (Mythol '. ) fêtes inftituées à l’honneur des
dieux confentes, par plufieurs familles ou compagnies
qui concourant à la folennité de ces fêtes à
frais communs , marquoient.la vénération partiçu-
Tome IV .
liere qu’elles portoient à ces divinités. Il paroît qu’on
ne s’eft pas contenté de trouver un feul fondement
au nom de ces fêtes, 8c qu’on a voulu qu’elles
s’appellaffent confenties, parce qu’il y avoit fociété
de dieux 8c fociété d’adorateurs.
CONSÉQUENCE, CONCLUSION, (Gramm.
fynon. ) termes qui défignent en général une dépendance
d’idees, dont l’une eft la fuite de l’autre.
On dit laconclufion d'un fyllogifme , la conféquence
d'une propofition, la cohclufion d'un ouvrage la conféquence
qui on doit tirer dune lecture. Voyeç SYLLOGISME
; voye^auffi CONSÉQUENT. (O)
* C onséquence, f. f. ( Logiq.) c’eft dans un rai-
fonnement la liaifon d’une propofition avec les pré-‘
mices dont on l’a déduite : ainfi il eft indifférent que-
les prémifles foient vraies ou fauffes pour que la liaifon
foit bonne, & pour que la conféquence foit accordée
ou niée. Exemple. Si les bons étoient fuffifam-
ment récompenfés dans ce monde par les plaifirs de
la vertu , & les méchans fuffifamment punis par les
fuites fâcheufes du vice, il n’y auroit aucune ré-
compenfe ni aucune peine à venir, fans qu’on pût
accufer Dieu d’injuftice : or les bons font fuffifamment
récompenfés dans ce monde par les plaifirs de
la vertu, 8c les méchans fuffifamment punis par les:
fuites du vice ; donc il n’y auroit aucune récompenfe
ni aucune peine à venir, fans qu’on pût accufer
Dieu d’injuftice. On peut avoiier ce donc, fans convenir
des prémifles auxquelles il a rapport. La confié-
quence eft bien tirée, mais il eft de foi que la mineure
eft fauffe. Il eft évident que le conféquent peut être
diftingué, mais non la conféquence : on nie ou l’on
accorde qu’il y a liaifon. Voye^ C onséquent.
CONSÉQUENT, adj. (Arith.) c’eft ainfi que l’on
appelle en Arithmétique le dernier des deux termes
d’un rapport, ou celui auquel l’antécédent eft comparé.
V. Antécéd ent, Rapport & Proport ion.
Ainfi dans le rapport de b à c , la grandeur c eft le
conféquent, 8c la grandeur b l’antécédent. (O)
* C onséquent, (le) adj. pris fub. (Logiq.) c’eft
la propofition qu’on inféré des prémifles d’un raifon-
nement. Exemp. Il femble que fi les hommes étoient
naturellement méchans, c’eft de la vertu 8c non du
vice qu’ils devroienravoir des remords : or c’ eft du
vice feulement qu’ils ont des remords ; donc iis ne
font pas naturellement méchans. Ils ne font pas naturellement
méchans ; voilà le conféquent : donc eft le
figne de la conféquence ou de la liaifon qu’on fuppofe
entre le conféquent & les prémifles.. Si le conséquent
eft équivoque, c’eft-à-dire s’il y a un fens dans
lequel il foit bien déduit des prémifles, & un fens1
dans lequel il foit mal déduit des prémifles, on dit
en répondant au raifonnement, je dfiingue le conféquent
; en ce fens j’avoue la conféquence ; en cet
autre fens je nie la conféquence, ou j’avoue la liaifon
de la propofition avec les prémifles, ou je nie
la liaifon de la propofition avec les prémifles. Voyeç
C onséquence, Prémisses , Syllogisme , Ra isonnement.
CONSEQUENTIA, terme Latin en ufage dans
l’Aftronomie. On dit qu’une étoiIe,une planete , ou
une comete, ou tout autre point du ciel fe meut pu
paroît fe mouvoir in confiquentia, lorfqu’elle fe meut
ou paroît fe mouvoir d’occident en orient, fuivant-
l’ordre des Agnes du Zodiaque. Ce mot eft oppofé à
antecedentia. Voyez A n t e c e d e n t ia . (O)
CONSERANS ou COUSERANS, (le) Géog. petit
pays de France en Gafeogne, borné par le comté
de Foix, le Comminges, & la Catalogne.
CONSERVATEUR, f. m. (Jurifpr.) eft un officier
public établi pour la confervation de certains
droits ou privilèges. Il y en a de plufieurs fortes : les
uns qu’on appelle greffiers-confirvateurs, dont la fonction
eft de- tenir regiftre.de certains aébes pour la