n’étant point encore publiques au moment ou nous
écrivons ceci (Mai 1 7 5 4 ;, nous ne pouvons en
donner l’extrait.
Sous-courons. M. Halley croit qu’il eft fort vraisemblable
que dans les dunes, dans le détroit de Gibraltar,
&c. il y a des fous-courans, c’eft-à-dire des
courons qui ne parodient point à la furface de là mer,
& dans lefquels l’eau eft pouffée avec la même violence
que dans les courons qui le font à la furface.
M. Halley appuie cette opinion fur l’obfervation
qu’il a faite de la haute mer entre le nord 8c le fud
de Foreland; Savoir que le flux ou le reflux arrive
dans cette partie des dunes trois heures ayant qu’il
arrive dans la pleine mer : ce qui prouve, félon lu i,
que tandis que le flux commence à la partie Supérieure
, le reflux dure encore à la partie inférieure,
dont les eaux font refferrées dans un lit plus étroit ;
8c réciproquement que le flux dure encore à la partie
inférieure , lorfque le reflux commencé à la partie
Supérieure. Donc, conclud-t-il, il y a dans ces
détroits deux courons contraires, l’un Supérieur,
l ’autre inférieur.
L’auteur'confirme fon fentiment par une expérience
faite dans la mer Baltique, 8c qu’il dit lui avoir
été communiquée par un habile homme de mer témoin
oculaire. Cet homme étant dans une des frégates
du Roi, elle fut tout-d’un-coup portée äti milieu
d’un courant, 8c pouffée par les eaux avec beaucoup
de violence. Aufîi-tôt on defcendit dans la mer
une corbeille oii on mit un gros boulet de canon ; la
corbeille étant defcerldue à une certaine profondeur,
le mouvement du vaifleau fut arrêté : mais quand
elle fut defcendue plus bas, le vaifleau fut porté
contre le vent, 8c dans une dire&ion contraire à
celle du courant Supérieur, qui n’avoit qu’environ
quatre ou cinq braffes de profondeur. M. Halley
ajoute qu’au rapport de ce marin, plus on defcen-
doit la corbeille, plus on trou voit que le courant intérieur
etoit fort.
Par ce principe il eft aifé d’expliquer, félon M.
Halley, comment il peut fe faire qu’au détroit de
Gibraltar, dont la largeur n’eft que d’environ vingt
milles, il pafle continuellement une fi grande quantité
d’eau de la mer Atlantique dans la Méditerranée
par le moyen des courons, fans cependant que
l’eau s’élève confidérablement fur la côte de Barbarie
, ni qu’elle inonde les terres qui font fort baffes
le long de cette côte. L’auteur paroît donc fuppofer
qu’il y a au détroit deGibraltar un courant inférieur
8c intérieur contraire au courant Supérieur ; mais
cela eft aflez difficile à comprendre. (O)
C ourant d’eau , voyez Ruisseau.
Courant de comble , en Bâtiment, eft la continuité
d’un comble dont la longueur a plufieurs fois
la largeur, comme celui d’une galerie. (P)
Courant, terme qu’on employé aflez Souvent,
fur-tout dans le Commercé. Ainfi argent courant, ou
bon argent, eft celui qui pafle dans le commerce d’une
penonne à une autre.
Comptes courons, C O Livre.
Monnoie courante , Voyez v MONNOIE.
P rix_ courant, ) C PRIX. ' -
COURANT. On appelle le courant, des intérêts
d’une Somme, des arrérages d’une rente, pour lignifier
ceux qui courent actuellement 8c qui ne font pas
encore échus ; ce qui les diftingue des anciens arrérages.
Courant. On appelle, en termes cCaulnagede ta-
pijjerie de haute ou baße lïffe, de B er game, de cuir doré,
8cc. l’aulne de ces tapifferies mefurée & eftimée dans
fa longueur, fans avoir egard à fa hauteur ; ce qui
eft oppofé à une aulne quarrée, qui eft: celle qui
doit avoir une aulne de haut 8c de large.
Courant, terme abréviatif dont fe fervent les né-
gocians pour exprimer le mois dans lequel ils écrivent.
J’ai eu l’honneur de vous écrire le 6 du courant,
c’eft-à-diredupréfent mois. V. ledicl.duComm.
Courant , eft encore un terme qui fe dit du tems
préfent. L’année courante eft l’année, 1754* (G)
COURANT, adj. (Venerie.) chien couranty voyez
l'article C hien.
Courant , en termes de Blafon, fe dit de tout animal
qui court. Jaquemet, d’azur à une bande d’or,
acoftée de deux cerfs cour ans de même. ( V )
COURANTE, f. f. ( Mujiq. & Danfe.). ancienne ef-
pece de danfe dont l’air eft lent, & fe note ordinairement
en triple de blanches avec deux reprifes. (5 )
La courante eft cqmpofée d’un tems, d’un pas ,
d’un balancement, 8c d’un coupé. On la danfe à
deux.
C ’eft par cette danfe qu’on commençoit les bals
anciennement. Elle eft purement françoife. Les menuets
ont pris la place de cette danfe, qu’on n’exécute'
prefque plus.
Il y a le pas de courante qu’on fait entrer dans la
compofitiqn de plufieurs danfes.
Dans les premiers tems qu’on trouva la courante
on en fautoit le pas ; dans la fuite on ne la danfa que
terre-à-terre. (B)
Pas de courante. Ses mouvemens, quoique la courante
ne foit plus en ufage , font fi efîentiels , qu’ils
donnent une grande facilité pour bien exécuter les
autres danfes.
On nomme ce pas tems, parce qu’il eft renfermé
dans un feul pas & un feul mouvement, & qu’il tient
la même valeur que l’on employé à faire un autre
pas compofé de plufieurs mouvemens. Voici comment
ce pas s’exécute. .
On place le pié gauche devant, & le corps eft
pofé defliis. Le pié droit eft derrière à la quatrième
pofition, le talon levé prêt à partir. De-là on plie en
ouvrant le pié droit à côté ; & lorfque l’on eft élevé
8c les genoux étendus, on glifle le pié droit devant
jufqu’à la quatrième pofition, 8c le corps fie porte
defliis entièrement. Mais à mefure que le pié droit
fe glifle devant,le genou gauche fe détend,& le talon
fe le v e , ce qui renvoyé avec facilité le corps fur le
pié droit, & du même tems l’on s’élève fur la pointe.
On baiffe enfuite le talon en appuyant tout le pié à
terre, ce qui termine le pas, le corps étant dans fon
repos par le pié qui pofe entièrement.
On en peut faire un autre du pié gauche, en ob-;
fervant les mêmes précautions.
COURANTIN, f. m. (Artificier. ) On appelle couronna
ou fuj6ée de corde, en termes d'Artificiers, une
fufée qui fert à porter le feu d’un lieu à un autre, 8c
à former même en l’air une efpece de combat entre
des figures qui repréfentent des hommes ou des animaux.
Voici la maniéré de le faire.
Prenez deux fufées volantes appellées marquifes ?
voyez Fusée volante, fans pot néanmoins 8c fans-
garniture, 8c comme elles fortent du moule ; joignez-?
les enfemble à côté l’une de l’autre, la tête de l’une
tournée vers le bas de l’autre fufée, 8c faites enforte
que l’étoupille qui fortira du malfif de l’une , entre
dans la gorge de l’autre, 8t colez cela par-defliis avec
du papier, pour empêcher que la violence de l’effort
ne les fépare ; bouchez auflî avec du papier mouillé
8c colé le bout du maflif de celle qui doit tirer la dernière.
Ces deux fufées étant ainfi difpofées, on y attache
un tuyau vuide ; on lelie avec ces fufées en trois
endroits bien ferré, 8c puis on le pafle dans la corde*
La première fufée étant allumée, parcourt la corde
de l’endroit d’oii elle part à l’autre ; 8c quand elle a
fini, l’autre prend feu 8c revient fur fes pas, faifant
le même chemin.
Si
Si c’eft une figure que vous déliriez faire paraître
pour porter ce feu, comme, par exemple, un dragon
; la figure étant faite de carton ou d’ofier très-
léger, couvert de papier peint, on lui pafle ces deux
fufées au-travers du corps, de maniéré que l’une
forte par la gueule, 8c l’autre par le derrière, en ob-
fervant de les proportionner au poids de la figure.
Voye1 les Feux d'artifice de M. Frezier. ( V )
COURAP, f. m. (Medecine.) efpece de nerpe ou
gale, commune à Java 8c autres contrées des Indes
orientales ; elle paroît aux aiffelles, à la poitrine ,
aux aînés, 8c au vifage , avec une démangeaifon
très-vive ; les parties déchirées par les ongles rendent
une humeur âcre qui les irrite. Elle eft fi con-
tagieufe, qu’il y a peu de perfonnes qui n’en foient
ou qui n’en ayent été attaquées. Voyez, fur la maniéré
de la guérir, Bontius, de med. lnd. 8c James.
COURBARIL, fiib. m. (Hifi. nat. bot.') genre de
plante, dont la fleur eft papilionacée. Il s’eleve du
fond du calice un piftil qui devient dans la fuite un
fruit ou une filique dure, compofée d’une feule cap-
fule qui renferme des femences dures, arrondies, 8c
environnées ’de farine 8c de fibres. Plumier , nova
plant. Amer, gener. Voyez PLANTE. (J )
Le courbaril autrement courbary, eft un grand arbre
des pays chauds de l’Amérique, dont le bois eft rouge,
dur, pefant, ayant le fil mêlé, très-propre à faire
d’excellens ouvrages de charpente : on l’employe à
la conftruétion des arbres 8c des rôles qui fervent
aux moulins à fucre ; il fert aufli à faire de grandes
roulettes d’une feule, piece, tant pour les chariots
que pour les affûts de canon.
Le courbaril porte un fruit de forme à-peu-près ovale,
long de 5 à 6 pouces, large de 2 ou 3 , épais de
15 à 18 lignes,' & attaché à une forte queue.
L’écorce de ce fruit eft ligneufe, dure, épaiffe de
deux lignes, 8c très-difficile à rompre ; elle renferme
trois ou quatre femences extrêmement dures, couleur
de maron foncé, plus groffes que des fèves de
marais, 8c de figure ovale ; entourées d’une fubf-
tance fibreufe, fort déliée, dont les interftices contiennent
une poufliere grife qui remplit tout le vuide
du fruit ; elle reffemble, tant par la couleur que
par le goût, à de la poudre de regliffe un peu vieille.
On en fait peu d’ufage.
Lorfque l’arbre eft vieux, il fort de fon tronc de
gros morceaux d’une parfaitement belle réfine, d’un
jaune clair, folide, tranfparente, 8c de bonne odeur ;
elle brûle comme le camphre ; elle n’eft pas foluble
dans les efprits ardens, non plus que dans les huiles
effentielles ni dans les graffes. Cette réfine reffemble
tellement à la gomme copal, qu’il n’eft pas aifé de
les diftinguer : on peut au moyen d’un procédé particulier
les employer également dans les vernis tranf-
parens. Article de M. le Romain.
COURBATONS, f. m. pl. (Marine.) On appelle
courbatons, des pièces de charpente fourchues ou à
deux branches, prefque courbées à angle droit. On
les employé pour lier les membres , 8c pour fervir
d’areboutans. Il y en a au-deffus de chaque berrot,
il y en a aufli vers l’arcaffe, 8c ailleurs. Ce font proprement
des courbes petits 8c minces.
Courbaton de beaupré ; c’eft une piece de bois qui
fait angle aigu avec la tête du mât, au bout duquel
eft un petit chouquet où l ’on pafle le perroquet de
beaupré.
Le courbaton qu’on place fur le perroquet de beaupré
, doit avoir en fa branche fupérieure un pié de
longueur par chaque dix piés de long que l ’on donne
au mât, 8c pour fa branche inférieure on la tient
aufli longue qu’il eft poflible ; il faut qu’il foit quarré
fous le chouquet, 8c que dans ce même endroit il ait
la même épaiffeur que le perroquet.
Courbaton de bittes, Voyez BlTTES.
Tome I V%
Courbatbns de l'éperon; ce font- ceux qui font la ron-'
deur de l’éperon, depuis la fléché fuperieure jufqu’-
au premier porte-vergue. Voyez i V. de Marine ,
fig. /. la pofition des courbatons de Véperon, qui font
cotés 189, le porte - vergue 188, & la fléché 183;
c eft entre ces courbatons que dans les grands vaif-
feaux on fait des aifancés poùr l’équipage.
Les courbatons font quarrés ; 8c aux endroits où ils
pofent fur les porte vergues, ils ont autant d’épaif-
feur que le porte-vergue a dé largeur.
Lorfque le plus haut 8c le plus bas pôrte-vergues-
font pofes, on pofe les courbatons de l'éperon, qui
panchent un peu en-aVant en fuivant la quite de l’étrave,
8c font une rondeur entre les porte-vergues,’
8c puis apres on pofe le troifieme porte-vergue'par-
defliis.
Courbatons ou Caquetsde huneÿ ce font plufieurs
pièces de bois , longues St menues, qui font mifes
en maniéré de rayons autour des hunes, 8c qui fer-’
vent à lier enfemble le fond, les cercles, 8t les gantes
qui compofent la hune. VoyezPl. VI. de Marine,
f e ' '£>•
Le nombre'des courbatons de hune fe réglé fiir le
nombre de piés que le fond a dans fon tour où font
les cercles, fi bien que lorfqu’il y a douze piés de
tour, il faut mettre vingt-quatre courbatons. En faifant
les trous par où paffent les cadenes de haubans %
il faut bien prendre garde qu’il fe trouve toujours un
trou tout droit devant le courbaton du milieu. Voyez
Hune. Dicliànn. de Marine. (Z )
COURBATURE, f. f. ( Medecine. ) Voyez Rhumatisme.
C o u R B A T U R E, ( Maréckallerie. ) On appelle-
ainfi le battement ou l’agitation du flanc du cheval |
8c un mouvement tel que celui que la fievre caufe
aux hommes. La courbature peut arriver lorfquele
cheval a été furmené, & la refpiratiori n’eft alors
altérée que par l’excès du travail; à la différence du
chevahpouflif, dont le poumon eft altéré avec de
grands redoublemens de flanc. Il devient aufli courbatu
(ans être furmené , 8c c’eft lorfqu’il eft trop '
échauffé ou plein de mauvaifès humeurs. La courbature
, fuivant Soleifel, eft une chaleur étrangère •
caufée par les obftruétions qui fe forment dans les
inteftins 8c les poumons, ce qui donne les mêmes
fignes que pour la poufl'e, 8c même avec plus de v iolence.
Voyez Pousse.
Le remede le plus fûr 8c le plus facile à la courbature
ç.Çi le vert : fi le cheval eft jeune, il fe remettra
affûrément le prenant dans lés premières herbes, 8c
fi on le laiffe pendant la nuit à l’herbe ; car la rofée'
d’Avril 8c de Mai le purgera 8c lui débouchera les
conduits. L’orge v ert, donné comme nous venons
de dire, eft aufli parfaitement bon.
La courbature eft un des trois cas rédhibitoires qui
annullent la vente d’un cheval. On en eftgarant pendant
neuf jours, parce que ce défaut peut être caché
durant ce tems-là. (V )
COURBE, adj. pris fubft. ( Ordre encycl. Entend.
Raifon, Science , Science de la Nat. Science des quantités
abfir. Science de l'étendue, Géométrie , Géométrie
des lignes courbes. ) e ft , dit - on, une ligne dont les
diftêrens points font dans différentes direétions, oit
font différemment fitués les uns par rapport aux autres.
C ’eft du moins la définition que donne Chàm-
bers après une foule d’auteurs. Voyez Ligne.
’ Courbe, ajoûte-t-on, pris en ce fens, eft oppofé •
à ligne droite, dont les points font tous fitués de la
même manière les uns par rapport aux autres.
On trouvera peut-être chacune de ces deux définitions
peu précife ; 8c on n’aura pas tort. Cependant
elles paroiffent s’accorder aflez avec l’idée
que tout le monde a de la ligne droite 8c de la ligne
courbe : d’ailleurs il eft très-difficile de donner de
B b b