«ne batterie oppofée à celle de l’ennemi, & par
laquelle on tâche de démonter fon canon. Voyez
Batterie. (Q)
CONTRE^BISEAU, f. m. (Luth.) Dans les jeux
d’orgue qui font de bois, il y a une piece de même
matière ajuftée au bas du tuyau, pour en fermer
entièrement l’ouverture. Cette piece doit être bien
colée au corps du tuyau, & avoir au milieu un trou
o h s’emboîte le pié du tuyau percé d’outre en outre.
Voy. lafig. J o . n. i. Pl. d'orgue, i z eft le contre-
lùjïau , A le pied qui reçoit le vent du fommier, &
le porte dans la chambre B , d’oîi il paffe entre le
-bifeau C & la levre inférieure 3 dans le corps D E
du tuyau.
CONTREBITTES, coiubès de débittes ( Marine.)
Voyez Bittes. (Z )
CONTREBOUTER, voyez Arcbouter.
CONTREBRETESSÉ , adjeft. fe dit en termes de
BLafon , dans le même fens que contre - barré, c’eft-
à-dire , d’une piece dont les bretejfes font oppofées.
Voyez BretéSSE.
De Paola à Genes, d’azur au pal contrebretefé
-d’or. ( V).
CONTRE-BRODÉ, adjeft. pris fubft. efpece de
raffade blanche & noire. Voyez Rassade.
CONTRE-CARENE, f. f. (Marine.) C ’eft une
piece de bois mife defliis là c-arene ou quille du vaif-
îeau. Voyez Quille. Contre-carene ou contre-quille ,
c ’eft la même chofe.' Voyez PI. IV.fig. 1. n. 5. la
contre-quille. (Z )
CONTR’É C A R T , f. m. terme de Blafon ,. eft la
partition en quatre quartiers d’un quartier d’écu.
Voye.1 Quartier.
Il y a des écus contr1 écartelés qui ont vingt ou
vingt-cinq quartiers.
Contr'écart fe dit de la partie même du quartier
écartelé, c’eft-à-dire des divifions ou écuflbnS dont
l’écu eft chargé , comme lorfqu’on place dans le
même champ les armes de plufieurs familles à raifon
de mariages, alliances, &c. Voyez Quartier,Écu ,
Champ , Écusson.
La Colombiere obferve que le plus grand nombre
de contr'écarts ufité en France, eft celui de trente^
deux ; mais qu’en Angleterre & en Allemagne ils vont
quelquefois jufqu’à quarante : il en cite pour exemple
l’écu du comte de Leicefter ambaffadeur extraordinaire
en France en 1639, qui avoit quarante contr '-
écarts ; & il ajoûtè que quelques-uns en ont jùfqu’à
foixânte-quatre.
Mais ce grand nombre de quartiers caufe de la
confufion : aulîi tous les auteurs d’armoriaux fe récrient
contre cet üfage, comme contre un abus.
Guillaume 'Wickley obferve que ces écarts de
quartiers ou contr écarts font plus propres pour Une
Carte généalogique, où ils fervent à conftater les
alliances ôc les titres d’une famille, que dans les
armoiries dont on fait parade. Chdtnbers. (V )
CONTRÉCARTELÉ, adj. terme de Blafon ; on
appelle écu contrécartelé, celui dont un des quartiers
de fon écartelûre eft derechef écartelé. Voy. ÉcAR-
teler.
CONTRÉCARTELER, verbe, (Blafon.) c’eft
divifer en quatre quartiers un des quartiers de l’écu
qui eft déjà écartelé, enforte que l’écu ait feizë
quartiers. Voy. Quartier. (V )
CONTRE-CHANGE, f. m. (Jurifpr.) eft I’aban-
'donnemént que Bon fait d’une chofe au profit de
celui qui en a cédé une autre à-titre d’échange. Ce
terme eft ufité particulièrement en fait d’écharigë
d’un immeuble contre un bien de même qualité.
Voy. É change. (A )
ï CONTRE- CHANGÉ-, adj. terme de Blafon ,;'fe
dit de l’écu dont la couleur du change & des pièces
Meft interrompue &; variée par des-lignes de partition.
Tel eft l’écu du fameux Chaucer auteur & poète
Anglois fort célébré dans le quatorzième fiecle. Il
porte parti par p a l, d’argent & de gueules ; une
bande contre-chàngée, c’eft-à-dire que la partie de la
bande régnante fur la partie du champ qui eft d’argent
, eft de gueules, & vice verfâ. (V )
_ CONTRE-CHARGE, f. f. ( Rubanier. ) c’eft la
pierre que l’on met au bout de la corde des contrepoids.
Voy. Contre-poids.
CONTRE-CHARME, f. m. (Divinat.) c’eft un
charme par lequel on détruit l’effet d’un autre charme.
Dans le fyftême de la Théologie payenne, où
l’on admettait des génies bien ou malfaifans de divers
ordres, il n’étoit pas étonnant qu’on fiipposâf
que tel ou tel génie avoit de la fupériorité fur tel ou
tel autre, & par conféquent que les charmes d’un
magicien aidé par un génie moins puiflant, cédaf-
fent aux charmes d’un magicien protégé par un génie
d’un ordre fupérieur ; mais dans la vraie religion
il n’eft pas démontré qu’il y ait une hiérarchie
bien établie entre les démons , ni que l ’un détruife
ce que l ’autre a fait ; autrement ils tomberaient
dans le cas dont parle Jefus-Chrift dans l’Évangile :
Si fatanas adversus Jatanam divifus ejl, quomodo flabit
regnum ejus ? II eft bien vrai que l’Écriture parle du
prince des démons , mais elle infinue en même tems
qu’ils confpirent également à faire du mal aux hommes
; ainfi les contre-charmes pourraient bien n’être
aux charmes que ce qu’une plus grande impofture
eft à une moindre. (G)
CONTRE-CHASSIS, f. m. chaflis de verre ou
de papier à l’ufage de plufieurs artiftes, qu’on place
au - devant des chafiis ordinaires , pour rendre la
lumière du jour plus douce & plus égale.
CONTRE-CHEVRONNÉ, adj. terme de Blafon ;
fe dit d’un écu qui porte plufieurs chevrons féparés
par des lignes de partition, oppofés l’un à l’autre ,
en telle forte que le métal foit oppofé à la couleur,
& la couleur au métal. (V )
CO NTRE -CLÉ, f. m. (Arckitecl. ) voufloir jo ignant
la clé , foit à droite, foit à gauche.
CONTRECHIQUETÉ , adj. terme de Blafon ;
fafcé d'argent & de gueules , à la bordure contrechi-
quetée de même.
Die Tangel en Turinge, fafcé d’argent & d e gueules
à la bordure contrechiquetée de gueules & d’argent
de deux tires.
CONTRE -COEUR, f. m. (Archit.) eft le fond
d’une cheminée entre les jambages & le foyer : il
doit être de brique ou de tuileau, & doit avoir fix
pemees de plus d’épaiffeur en talut qu’en contre-
haut.
Contrecoeur de fer eft une grande plaque de fer
fondu, fouvent ornée de fculpture en bas-relief,
non - feulement pour conferver la maçonnerie du
contre-coeur,mais anfli pour renvoyer la chaleur. (P)
CONTRE-COMPONÉ, adj. terme de Blafon , fe
dit d! un écu dont le champ étant parti de deux métaux,
la bordure l’eft auflï, mais de forte que fes
compons ne tombent pas fur la couleur du champ ,
femblable à la leur ; ainfi l’on dût fafcé d'or & de
fable f a la bordure contre - componèe de même , c’eft
à-dire que l’écu étant fafcé d’oo>& de fable, lescom-
pons d’ôr de la bordure répondent aux fafees de fable
, & les compons de fable aux fafees d’or. Ckamb.
Seve à Lyon & à Paris, originaires de Piémont,
fafcé d’or & de fable, à la bordure contre- comportée
de même. (V )
CONTRE-COSTÉ, adj. terme de Blafon • coupé
de gueules Br de fable, au trotte contre-côté d'or. '• '
Pianelle vers la rivière de Genes, & à Lyon,'
coupé de gueules & de fable, au tronc contre-côté
d’or, péri en fafcé fur le tout. (V )
CONTRE-COUP, f, m, terme de Chirurgie; fracture
du crâne dans un endroit différent de celui où
l’on a reçu le coup. Voy. Contre-fissure. (Y )
CONTREDANSE , f. f. danfe qui s’exécute à
quatre, à fix & à huit perfonnes. L’invention en eft
moderne : elle eft compofée dê pas différens, félon
la nature des airs fur lefquels on danfe. Au bal de
l’Opera on danfe dans les deux bouts de la falle des
contredanfes différentes. On n’exécute guere dans
les bals ni dans les affemblées, la Bretagne, l’Allemande
, la'Mariée, &c. qui étoient autrefois à la
mode. La contredanfe eft plus gaie ; elle occupe plus
de monde , & l’exécution en eft aifée : il n’eft pas
étonnant qu’elle ait prévalu fur toutes les autres.
On fait des contredanfes fur tous les airs nouveaux
qui ont de la gaieté. Celle des fêtes de Polimnie,
ballet de M Rameau , repréfenté en 1745» fût fi goûtée
, qu’on n’a guere fait depuis de ballet fans contredanfe’
c’eft par-là qu’on termine pour l’ordinaire
le dernier divertiflëment, afin de renvoyer le fpec-
tateur fur un morceau de gaieté. (B )
CQNTRE - DÉGAGEMENT, f. m. ( Èfcrime. )
C ’éft l’aéHon de dégager dans le même tems què
l’ennemi dégage ( voye^ Dégager) ; d’où il fuit
que les épées font toujours dans la même pofition.
CONTRE DU CONTRE-DÉGAGEMENT,
(Efcrime. ) C ’eft l’aélion de dégager réciproquement.
Vous dégagez, l’ennemi contre-dégage ; vous contre-
dégage1 & lui aufti, ainfi à l’infini.
CONTREDIAMETRE, fubft. m. ( Géom. ) Voye.1 C ourbe & D iamètre.
CONTREDITS, f. m. pl. (Jurifpr.) quaficontra-
ria dicta, font des écritures ou procédures intitulées
contredits, qui font lignifiées par une partie contre
la production de l’autre , par. lefquelles elle débat
les induâions que l’autre a tirées de fes pièces dans
fon inventaire de production.
L’ufage des contredits eft fort ancien, puifque l’ordonnance
de François I. de l’an 1535», enjoint la
communication -des productions, pour les contredire.
On ne fournit de contredits que dans les affaires
appointées. Le juge appointe les parties à écrire,
produire & contredire dans les délaisde l’ordonnance,
qui font de huitaine en huitaine.
Il y a deux fortes de contredits , favoir, les contredits
de production fimplement, & les 'contredits de
production nouvelle. Les contredits de production font
ceux que l’on fournit contre la première production
qui eft faite dans une inftance appointée : chaque
partie a la liberté de contredire la production de fon
adverfaire. Les contredits de production nouvelle font
ceux que l’on fournit contre les productions quifur-
viennent depuis la première production. On ne contredit
point en caufe d’appel la production de caufe
principale , parce qu’elle doit avoir été déjà contredite.
Les requêtes de production nouvelle font ré-
• pondues d’une ordonnance portant que les pièces
feront communiquées à la partie , pour y fournir,
ii bon lui femble, de contredits : le délai n’eft quelquefois
que de trois jourj. Quelquefois on met dans
■ hui, c’eft-à-dire dans le jou r, cela dépend de l’état
de l’inftance ; mais ces délais ne font ordinairement
que comminatoires. Ce font les avocats qui font les
contredits; quand les procureurs en fon t, ils les
mettent en forme de requêtes. Les reponfes aux
contredits s’appellent falvations.
Le terme de contredits eft quelquefois pris pour
opposition : par exemple, en la coutume d’A rtois,
•art. 2.3. il eft parlé de l’oppofition ou contredit que
^héritier peut former à la faifie féodale.
Autrefois -en 'Bretagne le terme de contredit figni-
fioit aufti appelez la lentence d’un juge inférieur devant
le juge fupérieur. (A )
CONTRE-ÈTAMBOT , f. m. (Mar.) c’eft une
•piece courbe , triangulaire , qui lie l’étambot. fur la
quille. Voy .la figure de cette piece, Pl. Vl.fig. SS.
& fa fituation dans le vaifîeau, Pl. IV . fie. 1 cotte
( z ) m n
CONTRE-ÉTRAVE, f. f. (Marine.) c’eft une
piece de bois courbe pofée au-defliis de la quille &
de 1 étrave, pour faire liaifon conjointement enfem-
ble. Voyei la figure de cette piece , Pl. VI. n. 63.
& fa pofition dans le vaiffeau .P l. I V fie / n G
( Z ) H * ‘ ,*
CONTREFACÉ, adj. ferme de Blafon; il fe dit
des pièces dont les faces font oppofées.
Verterholl en Allemagne, contrefacé de fable &
d’argent de trois pièces. (V )
CONTRE-FAÇON , f. f. terme de Librairie , qui
lignifie^ édition ou partie d’édition d’un livre contrefait^
c’eft-à-dire imprimé par quelqu’un qui n’en a
pas le droit, au préjudice de celui qui l’a par la propriété
que lui en a cédée l’auteur 3 propriété rendue
publique & authentique par le privilège du Roi, ou
autres lettres dufeeau équivalentes. Voy. Contrefaire.
CONTREFACTEUR, f. m. nom que l’on donne
en Librairie à celui qui fans aucun droit imprime
un livre dont un autre eft propriétaire , par le tranf-
port que l’auteur lui a fait de fes droits.
^ CONTREFAIRE, v. aô. en terme de Librairie,
c’eft faire contre le droit d’un tiers, & à fon préjudice
, une édition d’un livre qu’il a feul droit d’imprimer
, en vertu de la ceflïon que l’auteur lui a
faite de tous fes droits fu r fon ouvrage, & de la
permiflion ou du privilège du Roi. Il y a dans ces
privilèges des peines portées contre ceux qui contrefont,
ou qui achètent & vendent des livres contrefaits
; mais outre ces peines, il y a un déshonneur
réel attaché à ce commerce illicite, parce qu’il
rompt les liens les plus refpe&ables de la foeiété, la
confiance & la bonne foi dans le commerce. Ces
peines & ce deshonneur n’ont lieu que dans un pays
fournis à une même domination ; car d’étrangers à
étrangers, l’ufage femble avoir autorifé cette injuf-
-tice. Voyez Privilège.
C ontrefaire , imiter , copier , verb. a&.
(Gramrn.) termes qui défignent en général l’aâion
-de faire reffembler. On imite par eltime, on copie
par ftérilité, on contrefait par amufement. On imite
des écrits, on copie les tableaux, on contrefait les
perfonnes. On imite en embelliffant, on copielervi-
lement, on contrefait en chargeant. (O)
CONTREFANON, ( Marine.•B ) Voyez Cargue- ouline. ( Z )
* CONTREFENDIS, f. m. pl. (Ardoif) lorfque
ceux qui travaillent dans les ardoifieres ont féparé
des quartiers d’ardoifes de la mafie ou du banc, des
ouvriers s’ocupent à les divifer , foûdivifer, jufqu’à
ce qu’on les ait réduits en portions minces, & telles
que celle^ dont nous couvrons nos édifices -Les
noms de fendis , de contrefendis, corttrefendis fecoadsv
■ & autres, font du -nombre-de ceux dont les-Ouvriers
fe fervent pour marquer certaines divifions des
-quartiers. Voyez P article Ardoise.
CONTREFICHE, f. f. (Charp.) piece de bois
qui eft mife en pente contre une autre ou contre
une muraille, pour la foûtenir .& l’étayer,
CONTRE-FINESSE 0« CONTRE-RUSE, f. f.
(Art. milit.) eft une rufe par laquelle on prévient
l’effet d’une autre rufe. V>y. Ruse , Piège. (Q)
CONTRE-FISSURE , f. f. terme de Chirurgie ; eft
une fente ou fijfure du crâne, ou côté oppofé à
celui où a été porté le coup qui la caufe. Voyez Fracture & Fissure.
Celfe a parlé de cette forte de frafhire, /. VIII.
c. jv. ce qui ri’a pas empêché Paul Eginete, & depuis
lui Gorroeus& plufieurs autres modernes, de foû-
•tenir qu’elle ne peut pas arriver. La principale rai