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ton prend à l’sudiencn ; H y en a que l’on-leve au
crefFc. Il y a auffi d’autres officiers publics, tels que
jg5 commiffaires, notaires, huiffiers, qui donnent
défaut dans leurs aftes & procès-verbaux contre
ceux qui ne comparent pas. Le profit du défaut, c elt
ce que l’on ordonne fur le fond ; en confequence du
défaut on adjuge ordinairement au demandeur fes
conclufions , pourvu qu’elles foient juftes 8c bien
vérifiées, autrement il doit être débouté^de fa demande,
quoique ce foit par défaut contre 1 autre partie.
Le demandeur prend défaut contre le défendeur,
8c celui-ci prend congé, c’eft-à-dire fon renvoi
, lorfque le demandeur eft défaillant. Le déraillant
peut revenir par oppofition dans la huitaine
contre le défaut que l’on a pris contre lu i, à moins
que le défaut ne loit obtenu à tour de rôle ou fatal.
Le défaillant peut auffi, foit dans la huitaine ou
après, fe pourvoir par appel, fi le défaut n’eft qu u-
ne fentence. ÇA ) .
Defaut faute de com pa ro ir , elt un jugement
que le demandeur obtient contre le défendeur
qui ne fe préfente pas au greffe dans les délais de*
l’ordonnance. Voyez Présentation.
Ce défaut te prend au greffe huitaine après 1 e-
chéançe de l’affignation, 8c on en fait juger le profit
après une autre huitaine pour ceux qui font ajournés
à huitaine ; 8c à l ’égard de ceux qui font ajournés
à plus longs jours, le délai pour faire juger le
défaut, outre .celui de l’affignation 8c de huitaine
pour défendre, eft encore de la moitié du tems porté
par l’affignation. ‘ _ ' A
Le défaillant eft reçu oppofant à ce defaut» meme
après huitaine, en refondant.les frais de contumace.
ÇA) .
Defaut faute de conclure , eft celui que
l’on obtient lorfque le procureur d’une des parties
refufe de paffer î’appointement de cônclufion dans
uil procès par écrit. En confequence de ce défaut, 8c
après qu’il a été fignifié , on forme la demande en
profit du défaut. Si c’eft l’intimé qui refufe de paffer
l ’appointemcnt de conclufion, le profit du defaut eft
que l’intimé eft déchu du profit de la fentence fi
c ’eft au contraire l’appellant qui refuie de conclut e
le procès , le profit de ce défaut eft qu’on déclaré
l’appellant déchu de fon appel. Voyez Appointements*
Procès par écrit. (A ) |
Defaut contumace , eft celui que l’on prononce
contre l’accufé qui eft en demeure de fe re-
préfenter à juftice. Voyez l'article 18 du tit. xvij. de
C ordonnance de iGyo. & ci-dev. Contumace. ÇA)
Défaut deculpé au parlement de Bourgogne,
eft la même chofe que défaut rabattu. Voyez Bourot,
tome II. liy. 1. tit. x. n. 20. 8c ci-après DEFAUT RABATTU.
(A )
. D efaut faute de defendre , eft celui que le
demandeur obtient contre le défendeur qui s’eft pre-
fenté fur l’affignation, ipais qui n’a pas fourni de
défenfes dans les délais de l’ordonnance. Dans les
jurifdiûions inférieures ces fortes de défauts fe donnent
à l’audience, fans autre afte, délai, ni fomma-
tion préalable, & l’on en juge le profit fur le champ ;
mais dans les cours fouveraines ces défauts te lèvent
au greffe, on les fignifié. au procureur du défendeur,
8c huitaine après on les. donne à juger.
L’oppofition eft reçue à ce défaut, de même qu’à
celui de comparoir, en refondant les frais de contumace,
& à là charge de fournir de défenfes dans le
délai ptefcrit par le juge. (A )
Defaut fatXl , eft celui contre lequel l’oppofition
n’eft point recevable, tel qu’un jugement donné
pax défaut dans une caufe continuée, ou lin arrêt
par defaut donné à tour de rôle, ou un fécond
débouté d’oppofition. ÇA )
s.. Defaut en matière criminelle eft appelle
communément contumace. Voyez ci-dcvant C ontu-
m a c e . (A )
Defaut aux ordonnances , étoit accordé par
funple ordonnance du juge, 8c non à l’audience ni
au greffe. Ces fortes de défauts ont été abrogés par
l’ordonnance de 1667, tit. x/, art. y. néanmoins au
châtelet de Paris, oit les défauts faute de comparoir
font rapportés par un confeiller ; on les qualifie encore
de défauts aux ordonnances. Voyez le Jlyle du
châtelet. ÇA )
D efaut ; Çpetit) c’eft le premier défaut qu’on levé
au greffe pour obtenir un défaut (faute de comparoir
: ce petit défaut ne porte autre chofe, finon défaut
à un tel demandeur contre un tel défendeur & défaillant
faute de comparoir » après que le délai porte'par
Vordonnance ejl expiré. Fait ce . . . . . ÇA )
Defaut sur pièces vues ; lorfque l’affignation
contient plus de trois chefs de demande, le profit du
défaut peut être jugé fur les pièces vues & mifes fur
le bureau ,. fans néanmoins que les juges puiffent
prendre aucunes épices. Ordonnance de i66y, tit. v.
article. 4. ÇA )
Defaut faute de venir plaider, eft celui
qui fe donne à une partie contre l’autre, qui s’étant
préfentée 8c ayant fourni fes défenfes, manque de
comparoir à l’audience pour plaider.
Pour que ce défaut foit obtenu régulièrement, il
faut que l’on ait fignifié un avenir ou fommation de
plaider ce jour-là.
Si c’eft le défendeur qui ne compare pas, le demandeur
, fon avocat ou fon procureur demande défaut
contre le défaillant, 8c pour le profit fes conclufions
; fi c’eft le défendeur qui prend défaut, il
demande congé, 8c pour le profit d’être renvoyé
de la demande. ÇA )
Defaut, Çpremier) eft le premier jugement obtenu
par défaut à. l’audience contre la partie défaillante
; le fécond eft ordinairement fatal : dans quelques
tribunaux ce n’eft que le troifieme. Il n’eft pas
v r a i, comme le difent quelques praticiens, qu’un
premier défaut ne foit proprement qu’un avenir en
parchemin ; car quoiqu’on ait la faculté de s’y op-
pofer, l’oppofition ne l’anéantit pas totalement,
quand ce ne feroit que pour l ’hypotheque qui prend
date du jour du premier jugement, lorfque par l’é-
venement il eft confirmé. Voyez Defaut fatal &
Opposition. ÇA)
D efaut emportant profit , eft ufité dans
les jurifdiâions confulaires ; quand l’une des deux
parties ne compare pas à la première affignation,
les juge & confuls donnent défaut ou congé emportant
profit, fuivant l'article 6 du tit. xvj. de l'ordonnance
de tG6y j c’eft-à-dire qu’on ne leve point d’abord de
petit défaut au greffe, 8c que le même jugement qui
donne défaut, en adjuge le profit. Tous congés &
défauts qui s’obtiennent à l’audience à tour de rôle
ou fur avenir, non feulement fur des appellations,
mais auffi fur des demandes qui s’y portent dire&e-
ment, emportent profit & gain de caufe définitivement
l’autorité des chofes jugées. Louet, let. c. fom. 35.’
(.A)D
efaut pur et simple, eft celui qui eft adjugé
, même aux requêtes civiles, qui vont contre
dès-à-préfent fans aucune condition ni reftric-
tion. ÇA) . ,
D efaut rabatt% c’eft celui que le juge a^révoqué
; les défauts même à tour de rôle peuvent être
rabattus dans la même audience en laquelle ils ont
été prononcés ; le juge prononce en ce cas fimple-
ment le défaut rabattu. Il eft fort différent de fe faire
recevoir oppofant à un jugement par defaut ou de le
faire rabattre ; car dans le premier cas le jugement
fubfifte fans néanmoins qu’ils puiffent préjudicier;
au lieu que quand le défaut eft rabattu j c’eft la meme
chofe que s’il n’avoit point été accordé ; & l’on
n’en délivre point d’expedition non plus que du jugement
qui en ordonne le rapport ou rabat, à peine
de- nullité , 8c de 20 liv. d’amende, contre chacun
des procureurs 8c greffiers qui les auroient obtenus
& expédiés, fuivant Y art. 3 du tit. xjv. de l'ordonnance
de iÇGy. ÇA )
D efaut faute de reprendre , eft celui que
l’on accorde contre un héritier donataire ou légataire
univerfel, ou autre fucceffeur à titre univerfel,
qui étant affigné en reprife d’inftance au lieu & place
du défunt, refufe de mettre fon a&e de reprife au
greffe ; on ordonne en ce cas que dans trois jours
pour tout délai le défaillant fera tçnu de reprendre,-
finon pour le profit du défaut on ordonne que l’infi
tance fera tenue pour reprife. Voyez Reprise d’instance.
ÇA)
D efaut sauf l’heure, eft un jugement qui fe
donne à l’audience par défaut faute de venir plaider
: le juge en prononçant défaut, ajoute ces mots,
fa u f l'heure ; c’eft-à-dire que fi le défaillant fe préfente
dans une heure, le défaut pourra être rabattu :
il eft néanmoins d’ufage de les rabattre jufqu’à la fin
de l’audience, à moins qu’il n’y eût une fuite marquée
de la part du défaillant. ÇA )
Defaut , Çfauf) étoit une forme de jugement
par défaut ufitée avant l’ordonnance de 1667. Le
juge donnoit défaut, mais avec une claufe commençant
par ce mot fauf, qui laiffoit au défaillant une
voie pour empêcher l’exécution du défaut. Un défaut
levé fans aucun fa u f étoit nul, auffi-bien que
le jugement donné dans le délai ordinaire du fauf.
Ces fortes de défauts ont été abrogés par l’ordonnance
de 1667, tit. x j. art. y. Fbye^Ba{Cet,tome I.
liv. II. ch. iij. ÇA)
Defaut, Çfecond) c’eft le débouté d’oppofition
au premier défaut. Voyez D ébouté d’opposition.
ÇA)
Defaut tillet , au parlement de Touloufe
étoit un fécond défaut quife levoit au greffe fur une
réaffignation. Voyez le f y le du parlement de Touloufe
par Cayron, liv. IV. tit.j. ÇA )
Defaut à tour de rôle, eft un arrêt par défaut
obtenu à l’appel de la caufe fur le rôle. Ces fortes
de défauts no font pas füfceptibles d’oppofition;',
parce que le défaillant eft fuffifamment averti par
la publication du rôle fur'lequel la caufe a été ap-
pellée à fon tour. Voyez la bibliotheq. de Bouchel au
mot D efaut ; leftyle du parlement dans Dumoulin,
tome I I . page 4/ 3. l'ordonnance de iGGy, tit. iij. jv .
m | ( ^ ) . M g i
D É F A U T , ÇEfcrime.) Prendre le defaut a un mouvement
, d'une attaque, 8cc. c’eft profiter du mouvement
que l’ennemi fait, pour le frapper pendant
qu’il fe découvre.
Exemple. Le défaut de la parade eft de ne pouvoir
fe garantir de deux côtés en même tems , puifque
(voyez Es C R IM E , précepte 24.) un eferimeur ne
peut parer dans les armes fans découvrir le dehors ;
& hors les armes, fans découvrir le dedans : donc
IH’on acquiert l’adreffe de frapper l’ennemi dans les
armes tandis' qu’il pare le dehors, où hors les armes
pendant qu’il couvre le dedans, ce fera le prendre
dans le défaut. ,
Il y en a qui prétendent que la parade du cercle,
ou du contre du contre-dégagement Çvoyez Parade
du contre du contre) , couvre les deu-x côtés
à la fois, 8c les garantit en même tems. Je dis au
contraire que cette parade ne couvre ni le dedans
ni le dehors j car la parade du cercle décrit un cône
qui a pour fommet le pommeau de l’épée , 8c pour
•bafe une circonférence de cercle formée par la révolution
de la pointe : or il eft clair que pendant la
»évolution de ce cône on peut faire paffer par fon
intérieur une infinité de lignes droites parla circonférence
de la bafe jufqu’au fommet ,• fans être coupées
par les côtés ; d’où il fuit que cette parade n’eft
pas bonne, 8c de plus tous ceux qui s’en fervent ne
l’exécutent qu’en reculant.
Défaut , ÇHydraulique.) eft la différence qui fe
trouve entre la hauteur où les jets s’élèvent, 8c
celle où ils devroient s’élever. Ces défauts font dans
la raifon des quarrés dés hauteurs des mêmes je ts,
avec la hauteur des refervoirs. ÇK)
D efauts héréditaires, ÇManege.) font ceux
que l’étalon communique aux poulains qui naiffent
de fon accouplement, favoir tous les maux de jarret
& la lune. Voyez Lunatique. ÇV)
D éfaut , ÇVenerie.) être en défaut, ou demeurer
en défaut; termes de chaffe qui fe difent des chiens
•qui ont perdu les voies a’une bête qu’on chaffe.
DEFECATION, f. f. ÇPharm.) Ce terme s’em-
ploye pour exprimer la dépuration d’un fuc de plante
ou de fruit, qui fe fait par réfidence, ou par la précipitation
fpontanée des parties qui la troubloient.
Les fucs des différens fruits & de certaines plantes
fe clarifient par défécation. On met ces fucs dans des
bouteilles de verre, que l’on remplit de façon qu’il
y ait affez de vuide pour y mettre environ un travers
de doigt d’huile d’amandes douces ou d’o lives,
& le bouchon ; on place ces bouteilles dans un endroit
frais, & on les laiffe en repos.ll s’excite bientôt
dans la liqueur un petit mouvement de fermentation
qui rompt la légère union qui retenoit fuf-
pendus les débris des petites cellules qui contenoient
ce fuc dans la plante ou dans le fruit,& les fait tomber
au fond du vafe. Ce font ces parties précipitées qui
fe nomment feces, dépôt ou réfidence. La liqueur étant
devenue claire, on enleve l’huile, & à l’aide d’un
fyphon ou de la décantation, on retire le fuc. Voyez
D écantation.
La défécation dont nous parlons s’employe plus
fréquemment pour les fucs des fruits, & même on
ne fauroit guere s’en paffer dans ce cas, parce que
ces fucs ne paffent point par le filtre, & qu’ils ne
s’éclairciffent pas par l’ébullition ; au lieu que ces
moyens font ordinairement fuffifans pour les fucs
des plantes, c’eft-à-dire la filtration pour celles qui
contiennent des parties volatiles , 8c une légère
ébullition pour celles qui ne font ni aromatiques ni
alkalines.
Il eft cependant certaines plantes qui fourniffent
des fucs qui ne fe clarifient pas bien par l’ébullition
ni par la filtration, quand ils font récemment exprimés
, parce qu’ils contiennent une partie mucila-
gineufe 8c vifqueufe > qui leur donne une ténacité
qui ne peut fe détruire que par le petit mouvement
de fermentation dont nous avons parlé ; 8c ç’eft
auffi pour les fucs de plantes de cette efpece qu’on a
recours à la défécation , comme pour le fuc des fruits.
Voyez S u c , 6* les articles particuliers, où vous trouverez
la façon la plus propre à purifier chaque fuc
• ufité. Çb)
DEFECTIF ou DEFECTUEUX, adj. terme de
Gramm. qui fe dit ou d’un nom qui manque, ou de
quelque nombre, ou de quelque cas. On le dit auffi
des verbes qui n’ont pas tous les modes ou tous les
tems qui font en ufage dans les verbes réguliers.
Voy. Ca s, Conjugaison, Déclinaison, Ver-
be. ÇF) . , .
D E F E C T IF , nombres défectifs, ÇArithmétiq.) e ft là
même chofe que nombres déficiens. Voyez Déficient.
ÇO)
Defectif, adj. ÇGéomet.) hyperboles défectives,
font des coutbes du troifieme ordre, ainfi appellées
par M. Newton, parce qu’ayant une feule afymptote
droite , elles.n’en ont qu’une de moins que l’hyperbole
conique ou apollonienne. Elles font oppofées