caufes de la circulation & de là progreflion du chyle
mais qui n’en font pas moins vraies, ni moins
folidement établies : ils peuvent fervir à l’explication
d’un grand nombre de phénomènes dans l’état
de fanté & dans bien des maladies , fur-tout celles
de la poitrine : tout cela ne peut être développé que
dans un fécond mémoire que l’auteur fe propofe de
donner, comme une fuite de celui dont il eft ici quef-
tion. .
Au relie M. de la Mure , en rapportant ce qui eft
favorable à fon fyftême, n’a pas laifle fous filencece
qui pouvoit fournir matière à des difficultés, ce qui
a pii l’entretenir pendant quelque tems dans des doutes
, & même dans des erreurs ; le récit fidele de fes
différentes tentatives eft utile en cela même, qu’il
fait fentir combien il eft néceffaire de varier les recherches
& de réitérer les expériences , avant qiie
d’en pouvoir rien conclure avec certitude. Cet article
concernant la nouvelle découverte fur les mou-
yemens du cerveau , efl extrait d'une copie du mémoire
de M. de la Mure , que Pop. tient de fa main.
Voyc^ R e s p i r a t i o n . (d )
DIASTYLE, f . m , ( Architecture. ) e fp a c e e n t re
d e u x c o lo n n e s , o u é d ific e d o n t le s c o lo n n e s fo n t
é lo ig n é e s le s u n e s des au t res d e t ro is d iamè tre s o u f ix
m o d u le s d e l e u r g r o f fe u r . Voye^ encore E n t r e - c o -
LONNEMENT. Dict. de Trev. & Chambers. (P)
DI ASYRME, f. m. (Belles Lettres.') figure de Rhétorique
, par laquelle on répond , ou plûtôt on élude
une queftion , à laquelle il feroit ennuyeux de
répondre. Par exemple, que répondre à un argument
f i éloigné du J'ujet ? (G)
DIATESSARON, f. f. ( Pharmacie. ) Voye^ au
mot T h é r i a q u e , T h é r i a q u e - d i a t e s s a r o n .
D i a t e s s a r o n , f . m. nom que les Grecs don-
noient à l ’intervalle que nous appelions quarte, &
qui eft Iatroifieme des confonnances. Voye^ C on-
s o n n a n c e , In t e r v a l l e , Q u a r t e .
Ce mot eft compofé de JY«, par, & de teW«p*ç ,
quatre, parce qu’en parcourant cet intervalle diatoniquement
, on paffe par quatre fons différens,
comme ut, re, mi, fa, & ainfi des autres. (Y)
DIATONIQUE, adj. (Mufique.)eû celui des trois
genres de la Mufique qui procédé par tons & fémi-
tons majeurs, félon la divifionde la gamme ; c’eft-à-
dire , dont les moindres intervalles font d’un degré
conjoint ; ce qui n’empêche pas que les parties ne
puiffent procéder par de plus grands intervalles,
pourvu qu’ils foient tous pris fur des degrés diatoniques.
. Ce mot vient du grec JY«, par, & t évoc, ton', c’eft-
à-dire , pajfant un ton a un autre.
Le genre diatonique des Grecs réfultoit de l’une
des trois réglés principales qu’ils avoient établies
pour accorder les tétracordes. Voye^ G e n r e , TÉ-
t r a c o r d e . Le nôtre réfulte de la marche confon-
nante de la baffe, fur les cordes d’un même mode.
Le genre diatonique eft fans contredit le plus naturel
des trois, puifqu’il eft le feul qui ne fuppofe
aucun changement de ton. Auffi l’intonation en eft-
elle incomparablement plus aifée que celle des deux
autres, & l’on ne peut douter cjue la.première invention
de la Mufique n’ait été celle de ce genre.
Il faut remarquer que félon les lois de la modulation
, qui permet & qui prefcrit même le paffage d’un
ton & d’un mode à l’autre, nous n’avons prefque
point dans notre Mufique de diatonique bien pur;
chaque ton particulier eft bien , fi l’on veu t, dans
le genre diatonique, mais on ne fauroit paffer de l’un
à l’autre fans quelque tranfition chromatique, au
moins fous-entendue dans l’harmonie. Le diatonique
pur dans lequel aucun des fons n’eft altéré, ni
par la clef, ni accidentellement, eft appellé par
ZtLïlin diatono-diatonique, tk. il en donne pour exempie
le plein-chant de l’églife. S’il y a un bémol après
la c lé , pour lors c’eft, lelon lui, le diatonique m ol,
qu’il ne faut pas confondre avec celui d’Ariftoxène.
Voye^ M o l . A l’égard de la tranfpofition par dièfe,
cet auteur n’en parle point, car on ne la pratiquoit
pas encore de fon tems. Voye^ T r a n s p o s i t i o n .
(y ) m
DIA TRAG A CAN THI FR IG IDÆ SPECIES ;
(Phar.) Prenez gomme adragant deux onces , gomme
arabique une once & deux gros, amydon demi
once; régliffe , femences de melon & de pavot
blanc , de chaque trois gros ; femences de citrouille,
de concombre, &c de courge, de chaque deux gros ;
fucre candi trois onces : mêlez ces drogues & faites-
en une poudre.
Cette compofition produit de bons effets dans la
chaleur, l’acrimonie, les irritations, & les tiraille-»
mens des membranes. La dofe du tout eft depuis demi
gros jufqu’à deux. On doit la réitérer fouvent ;
elle a beaucoup plus d’efficacité, lorfqu’elle eft récente
, parce que les femences deviennent rances en
vieillifiant. James & Chambers.
D I A T RIO N PIPER EON SPEC IES, compofition
de Pharmacie. Prenez poivre noir long & de la
Jamaïque., de chaque fix gros & quinze grains; de
femences d’anis & de thim, racines de gingembre ,
de chaque un gros : c’eft une poudre contre les crudités
& la furabondance des humeurs froides. Ibid.
D I A T R IU M S A N T A L O R U M PULVIS
(Pharm.) poudre des trois fantaux. Voye^ S a n t a l .
* DIAULODROME, f. m. (Hiß. anc. Gymnafi.ÿ
coureurs qui fe difputoient le prix de la vîteffe dans
les jeux publics. Ils faifoient une ftade en allant, &
une ftade en revenant fans s’arrêter : ce fut de-là qu’ils
prirent le nom de diaulodrome. Ils parurent pour la
première fois dans les jeux olympiques, à la quatorzième
olympiade. On les y couronnoit d’une branche
d’olivier fauvage. Hypenus de Pife y vainquit
le premier.
DIAZEUXIS, f. m. il fignifie féparation ; c’étoit
dans Xancienne mufique greque , le ton qui féparoit
deux tétracordes disjoints, & qui ajoûte à l’un des
deux, en formoit le diapente. C’eft notre ton majeur
, dont le rapport eft de 8 à 9 , & qui eft en effet
la différence de la quinte à la quarte. Voye^ T on.
Le ton dia^euclique fé trou voit dans leur mufique ^
entre la mefe 6c la paramefe, c’eft-à-dire entre le fon
le plus aigu du fécond tétracorde & le plus grave du
troifieme ; ou entre la nette fynnemenon & la paramefe
hyperboleon, c’eft-à-dire entre le troifieme & le
quatrième tétracorde, félon que la disjonction fe fai-
foit dans l’un ou dans l’autre lieu. (Y)
* DICANICIUM, f. m. (Hifi. anc.) petit bâton
qu’on voit à la main des empereurs grecs, de leurs
femmes, & de quelques grands de l’état. C ’eft une
des marques de leur autorité. Le dicanicium eft di-
verfement configuré, félon la dignité de la perfonne
qui le porte.
* D ICÉ, f. f. (Myt.) déeffe du Paganifme, fille de
Jupiter & de Thémis; fa fonction étoit d’accufer les
coupables au throne de Jupiter.
* DICER ATIUM, (Hifi. anc.) monnoie greque.'
C’étoit le double du filique des Latins : or vingt fili-
ques faifoient un aureum ou un folidum , c’eft-à-dire
environ vingt-trois fous cinq deniers & un quart de
denier, argent de France. C ’étoit l’impôt que l’empereur
Nicéphore avoit mis fur chaque bourgeois de
Conftantinople,pourla réparation des murs de Con-
ftantinople. Ils le trouvoient très-onéreux.
DICHORÉE, f. m. (Belles-Leu.) eft un pié de la
verfification latine. Il eft compofé de quatre fylla-
bes, dont la première eft longue, la fécondé breve,
la troifieme longue, & la quatrième breve : ce font
deux chorées réunis* comme dans cômprobârë. (G )
DICHOTOME, adj. (Afir.) on dit que la Lune
eft dichotome, lorfque l’on voit précifément la moitié
de fa face éclairée. Voye^ D i c h o t o m i e . (O)
DICHOTOMIE, BISSECTION, f. f. (Afiron.)
c’eft un terme ufité par les Aftronomes, pour exprimer
la phafe ou apparence de la Lune dans laquelle
elle eft coupée en deux, de forte qu’on ne voit que
la moitié de fon difque ou de fon cercle. Voy. P h a s
e . Ce mot eft grec, formé de JY?, deux fo is , & Ap-
*u, je coupe.
Le tems de la dichotomie de la Lune eft d’un grand
ufage pour déterminer la diftance du Soleil à la terre
; & la maniéré dont on s’en fert pour cette recherche
, eft expliquée dans Xintroductio ad veram afirono-
miam de Keill, ch. xxiij. Cette méthode a été inventée
par Ariftarque de Samos, qui l ’a fubftituée à une
autre fort peu exaéle, par laquelle Ptolomée mefu-
roit la diftance du Soleil à la terre. Mais il eft fort
difficile de fixer le moment précis où la Lune eft coupée
en deux parties égales, c’eft-à-dire quand elle
eft dans fa véritable dichotomie. La Lune paroît coupée
en deux parties égales , quand elle eft proche
des quadratures : elle le paroît auffi fenfiblement
dans les quadratures même, & encore quelque tems
après, ainfi que Riccioli le reconnoît dans fon Al-
magefie; de forte qu’elle paroît dichotomifée au moins
pendant un petit efpace de tems : dans ce tems, chaque
moment peut être pris pour le véritable point
de la dichotomie, auffi-bien que tout autre moment.
Or une très - petite erreur dans le moment de la dichotomie,
en produit une fort grande dans la diftance
du Soleil. M. le Monnier fait voir qu’en ne fe trompant
que de quatre fécondés, ce qu’il eft prefque im-
poffible d’éviter, on peut trouver dans un cas que la
diftance du Soleil eft de 13758 demi-diametres ter-
reftres ; & dans un autre, qu’elle eft feulement de
6876 demi-diametres. Ainfi le moment où arrive la
véritable dichotomie eft incertain ; mais fuppofant
qu’elle arrive avant la quadrature, Riccioli prend
pour la vraie dichotomie le milieu du tems écoulé entre
la quadrature & le tems où la dichotomie de la iai-
ne commence à être douteufe.
Il eût bien mieux fait, dit M. le Monnier, de prendre
le milieu entre les deux inftans auxquels les pha-
fes de la Lune étoient douteufes, c’eft-à-dire le milieu
entre l’inftant auquel la Lune a ceffé d’être en
croiffant ou concave, & l’inftant auquel elle a commencé
à paroître boffue ou convexë, puifque ce dernier
tems doit arriver un peu après la quadrature : de
cette maniéré il auroit conclu la diftance du Soleil
à la terre beaucoup plus grande qu’il ne la déduit
de fon calcul. Inft. aftron.page 4J2. & fuiv.
En général , fi on pouvoit mefurer exactement
quelque phafe de la Lune autre que la dichotomie,
on s’en ferviroit avantageufement pour mefurer la
diftance de la terre au Soleil. Mais on s’appercevra
toûjours qu’il eft impoflible de ne fe pas tromper
dans cette mefure, au moins de quelques fécondés ;
d’où l’on voit que par cette méthode on ne peut guère
fe flatter de connoître la diftance du Soleil. Il faut
avoiier néanmoins que par de femblables obferva-
tions, on s’eft enfin asfuré que la diftance du Soleil à
la terre furpaffoit beaucoup 7000 demi-diametres
terreftres ; & tout ce qu’on peut en effet tirer de cette
méthode, c’eft de déterminer les limites entre lef-
quelles eft comprife la diftance de la terre au Soleil.
Mais ces limite? feront fort grandes.
La dichotomie eft proprement ce qu’on appelle,
dans le langage vulgaire, le commencement du premier
ou du dernier quartier. (O)
* DICORDE, f. m. (Hifi. anc.) infiniment de
mufique des anciens, ainu appellé, parce qu’il n’a-
voit que deux cordes ; fa forme eft celle d’un quarré
long, qui va toûjours un peu en diminuant,
Tome IV,
_ * D ICRO TE, f. m. (Hifi. anc.) Cicéron s’eft fer*-
vi de ce mot en deux endroits, où les favans prétendent
qu’il fignifie un grand vaijfeau à deux rangs de
rames eleves l'un au-defius de l'autre.
D i c r o t e , (Med.) foxporoc, bis feritns, fe dit d’une
efpece de battement compofé d’artere, qui con-
flitue le pouls rebondiffant. Voye^ P o u l s & R e b o n d
i s s a n t . (d) ,
DICTAMNE DE CRETE, f. m. (Bot.) plante
à tete ecailleufe, du milieu de laquelle s’élève une
fleur en gueule , & des fleurons avec plufieurs anneaux
qui forment un long épi pendant.
II eft vraiffembîable que notre dictamne, ou comme
plufieurs l’écrivent, dictamne de Crete , eft le même
que celui des anciens. En effet d’habiles critiques
ont heureufement rétabli un paffage de Diof-
coride, défiguré par quelques copiftes, au moyen
dequoi cet auteur ne dit pas que le dictamne ne porte
point de fleurs ni de grains , mais il dit que ni fa fleur
ni fon fruit ne font bons à rien. Pline qui compare le
dictamne au pouliot, ajoûte qu’on ne fe fert que de
fes feuilles. Théophrafte eft du même avis. Damo-
crate, dans Galien, parle auffi des fleurs du diclam-
ne. Enfin c’étoit un fait fi commun, & fi peu révoqué
en doute, que Virgile lui - même a décrit la tige
& la fleur du dictamne de Crete.
Hic Venus indigno nati concuffa dolore,
Dictamnam gthitrix Crctceâ carpit àb Ida ,
Puberibus caulem foliis , G flore comantem
Purpureo : Æneid. lib. X II. v. 4/2.'
« Vénus touchée de voir qu’une indigne trahifon
» avoit réduit fon fils dans un état déplorable, va
» cueillir, fur le mont Ida dans l'île de Crete, du
» dictamne, dont la tige eft garnie de feuilles velues ;
» & porte à fon fommet de longs bouquets de fleurs
» purpurines ».
Prouvons par la defcription botanique de cette
plante, que celle du poète eft très-exa&e.
Le dictamne de Crete qui vient naturellement en
Grece, & particulièrement en Candie dans les fentes
des rochers, pouffe des racines brunes & fibreu-
fes, des tiges dures, & couvertes d’un duvet blanc ,
hautes de neuf pouces , & branchues. Les feuilles
naiffent deux à deux aux noeuds des tiges ; elles font
arrondies, longues d’un pouce, couvertes d’un duvet
épais, blanchâtre : leur odeur eft agréable, leur
faveur eft très-âcre & brûlante. Les fleurs naiffent
au fommet des branches, dans de petites têtes feuil-
lées en forme d’épi, & comme écailleufes, de couleur
purpurine en-dehors. Ces fleurs font d’une feule
piece en gueule, d’une belle couleur de pourpre ,
portées fur un calice en cornet cannelé, dans lequel
font renfermées quatre graines arrondies, très-menues.
Le dictamne quoique originaire des pays chauds >
peut néanmoins endurer le froid de nos hy vers, pour-
vû qu’on le plante dans un terrein fec ÔC fablonneux.
On le multiplie de boutures, qu’on met à l’abri du
froid, & qu’on arrofe jufqu’à ce que les rejet tons
ayent pris racine, après quoi on les plante dans des
pots. Il fleurit au milieu de l’été, mais fes graines
n’acquierent guere leur maturité que dans un climat
chaud, comme en Provence, en Languedoc, & en
Italie.
Nous connoiffons encore une fécondé efpece de
dictamne appellée par les Botaniftes,dictamnus montis
Sipyli, origani foliis. Flor. Bat. Origanum montis Si-
pyli, H. L. 463..Cette fécondé efpece a été trouvée
fur le mont Sipyle dans l’Afie mineure,près du Méandre
, par le chevalier Georges "Whecler dans fes
voyages, & par lui envoyé à Oxford. C’eft une
très-jolie plante qui porte de grands épis de fleurs
d’une beauté durable \ ce qui fait qu’elle mérite une