branchages par des crochets qui tiennent au dos de
la coquille.
Spondyles. C e nom vient des Grecs ; ils l’ont donné
à cette éfpece d’huître, parce que leurs pièces
font anffï-bien articulées enfemble que les vertèbres
de.s animaux. En effet, la charnière des fpondyles
eft la plus parfaite de toutes les charnières des coquilles.
Il n’y a qu’un genre de fpondyles : pour en diftin-
giier les el'peçes, il faut faire attention à ce qui
lliit.D
ans une efpeçe de fpondyles on trouve de petites
dents aux bords des cavités, oiife logent les grof-
fes dents de la charnière.
Dans une autre efpece, les intervalles qui font
entre les cannelures s’allongent au-delà des bords de
la coquille.
Enfin dans une autre efpece de lpondyle, le bec
de chaque piece s’allonge & fe recourbe.
Les fpondyles les plus recherchés font ceux qui
fe trouvent hérifles de piquans, & que l’on appelle
communément huîtres epineufes.PI. X IX . Jig. z .
On compte fept genres de coquilles bivalves de
mer, dont les deux pièces font égales & femblables ;
favoir, les meres-perles, les pétoncles, les moules ,
les pinnes marines, les tellines, les folenes , & les
çhàmes ou flammes.
Meres-perles. Ces coquilles font une efpece de peigne
où fç .forment des perles qui fe trouvent adhérentes
à l’intérieur de la coquille. On a donné le nom
de peignes aux meres-perles, parce qu’elles ont deux
oreilles comme les peignes dont on a parlé à l’article
des bivalves de mer, dont les pièces font inégales.
Mais les oreilles des meres-perles font abfolument
différentes de celles des peignes ; elles ne font pas
cannelées, & leur forme varie beaucoup dans les
différentes efpeces. Au refte les meres-perles font
trop différentes des peignes, pour qu’on puiffe les
confondre enfemble.
Les meres-perles fe divifent en trois genres ; celles
du premier ont les oreilles très-allongées, à l’exception
d’une efpece ; c’cft celle qui donne la nacre ;
fês oreilles font plus courtes, &c comme repliées.
L’hirondelle de mer a les oreilles beaucoup plus allongées
d’ un côté que de l’autre. Une autre efpece,
que l’on appelle le crucifix ou le marteau, a non-feulement
les oreilles fort longues & plus allongées d’un
coté que de l’autre, mais encore l’endroit des bords
de la coquille qui eft oppofé à celui de la charnière,
s’allonge confidérablement ; ce qui donne une forme
bien particulière à cette coquille-.
Le fécond genre des meres-perles n’a qu’une efpece
, qui eft celle que l’on appelle vitres chinoifes. Ce
genre eft bien caraâérifé par la. charnière de la coquille
; l’une des pièces a deux dents longues & étroites
en forme d’arrêtés., qui naiffent fous le bec de
cette piece, & qui s’allongent en s’écartant l’une de
l’autre : ces deux dents font reçûes dans deux cavités
çreufées comme- des filions, qui fe trouvent fous
le bec de l’autre piece de la coquille.
Les meres-perles du troifieme genre ont leur charnière
compofée de plufieurs dents & de plufieurs cavités
pofées fur une même ligne droite.
Pétoncles. Le mot latin peftunculus vient de pecleny
qui fignifie petit peigne. Les pétoncles n’ont point d’oreilles
, leurs pièces font femblables ; ainfi on les distingue
aifément des peignes. Voye^ par exemple ,
le pétoncle appellé conque de Venus orientale {Plane.
XIX. fig. 3 .), & celui qui eft nommé conque deVenus
occidentale, fig. A.
On divife les pétoncles en quatre genres principaux
: ceux du premier genre ont la charnière compofée
de plufieurs dents ; ceux du fécond font liftes ;
les pétoncles du troifieme genre font entourés de bail*
des, & ceux du quatrième font cannelés.
Les pétoncles dont la charnière eft compofée de
plufieurs dents,fe foûdivifent en trois genres: ceux dul
premier ont l’un des côtés plus allongés que l’autre ;
les pétoncles du fécond genre font cannelés, & leui*
contour eft arrondi : ceux du troifieme genre font
liffes, & leur contour eft arrondi.
Les pétoncles liftes fe foûdivifent en trois genres i
ceux du premier font triangulaires, & étroits à'l’én-«
droit de la charnière : les pétoncles du fécond genre
font triangulaires & larges à l’endroit de la charnier
re ; & ceux du troifieme genre ont le bec recourbé.
Les pétoncles entourés de bandes fe foûdivifent
aitflî en trois genres : ceux du premier font marqués!
d’un petit cercle à côté du bec, & les bords de la
coquille font cannelés.
Les pétoncles du fécond genre font marqués d’ui*
petit cercle à côté du bec, & les bords de la coquille
font lifles ; & ceux du troifieme genre n’ont aucune
marque de petit cercle à côté du bec.
Les pétoncles cannelés fe foûdivifent en neuf genres
: ceux du premier ont des cannelures qui naiffent
deux enfemble, depuis le bee jufqu’au milieu de la
Coquille : les pétoncles du fécond genre ont des cannelures
tracées irrégulièrement : ceux du troifieme
ont des cannelures égales, mais l’une des faces de la
coquille eft plus élevee que l’autre : les pétoncles du
quatrième genre font applatis fur les côtés (Pl. X IX .
fig. 3.) , & le milieu de chaque face eft élevé en
tranchant : ceux du cinquième genre font hérifles de
pointes ou de rugofités : les pétoncles du fixieme
genre n’ont aucunes pointes ni rugofités : ceux du
feptieme font treillés : les pétoncles du huitième genre
font plus allongés d’un côté que de l’autre : enfin
ceux du neuvième font écailleux.
Pour diftinguer les efpeces de tous ces genres de
pétoncles', il faut ajoûter quelques nouveaux caractères
à ceux qu’on a déjà fait remarquer pour les autres
efpeces de coquilles. .
i°. Les cannelures qui fe trouvent furies faces intérieures
de la coquille.
2°. Les petites marques en forme de lettres ou de
cara&eres qui font peints fur les coquilles.
3°. La couleur de l’intérieur de la coquille.
Moules. Les moules de mer font une efpece de coquille
longue qui eft terminée par un bec à l’endroit
de la charnière. Ce bec eft allongé dans certaines
efpeces de moules ; il en fort des foies ou fils qui fervent
à attacher les moules les unes avec les autres,
ou bien à les arrêter au rocher, &c. ces foies ne font
pas fi fines que celles de la pinne-marine, dont nous»
parlerons dans la fuite.
Premier genre, moules dont la charnière eft liffe.’
Second genre, moules dont la charnière eft compofée
de plufieurs dents.
Pinnes - marines. Ces coquilles font une forte
de moule ; mais Lifter en fait une claffe à part :
elles font très -grandes ; elles ont quelquefois plus
d’un pié & demi de longueur (Plan. X IX . fig. 6'.').
Elles portent une efpece de foie fine A , à laquelle
on donne le nom de byfius. Cette foie eft de couleur
rouffe. Elle eft commune en Sicile, en Corfe, & en
Sardaigne, où on l’employe pour faire des étoffes,
des bas, des gants, &c. on en fait aufli un grand
commerce à Mefline & à Palerme. On donne vulgairement
à la pinne-marine le nom d'aigrette ou de
plume ; on l’appelle aufli nacre. On trouve des perles
dans ces coquilles, & même de très-groffes.
Premier genre : pinnes marines dont les bords ne
font pas arrondis.
Second genre : pinnes marines dont les bords font
arrondis.
Tellines ou tenilles; elles different des moules, en
ùt que leur chafhiere ii’eft pas èxa&ement dans le
milieu de la coquille. Plane. X IX . fig. y. Les tellines
font plus larges d’un côté que de l ’autre, ce qui les
fait reffemblér à un coin.
Premier genre : tellines dont les bords font dentés
en-~dedarts.
Second genre : tellines dont les bords font liffës
en-dedans.
Solenes ou manches de couteaux. Les coqilUles dè ce
• genre font longues & ouvertes par les deux extrémités.
Pl. X IX . Jig. 8. A , l’une des pièces vûe en-dehors
; B , l’autre piece vûe en-dedànrs. Leur reffehi-.
blance avec les manches de nos couteaux, leur a fait
donner ce nom. Les Grecs les âppelloieht folenes J
iùyaux’. Dans le pays d’Aunis, oh Iës nomme le coutelier
j St en Italie, cannolichio. Il n’y a qu’un genre
de manche de couteau.
Càmes. On donne différens noms françôis aux ca-;
mes ; on les appelleflammes ou fiammettes, parce que'
lè poiffon de cette coquille enflamme la bouche quand
on le mange. On les nomme encore lavighons ou.palourdes.
Cette claffe n’a qu’ün genre.'
C oquilles de mer de trois pièces. Phola-
des. Lifter croyoit d’abord que lés pholàdes n’étoiênt
coftipofées que de trois pièces ; emtiite il â reconnu
que ces coquilles (Pl. X IX . fig,. jj.) ont cinq pieceS
différentes : quand l’animal eft mort, les trois pièces
les plus petites tombent bientôt, & il ne refte plus
que les .deux groffes. parties.
• Premier genre : pholàdes dont la charnière eft
percée de petits trous.
Second genre : pholàdes dont la charnière n’eft
pas percée.
Coquilles de mer de cinq pièces. Conques
anatiferes. Anatifere.vient du g rec, & fignifieporie-
canard; parce qu’on croyoit autrefois que le bernacle
ou bernache, efpece de canne de mer plus grofle
que la macreufe, fortoit de cés coquilles. Plane. X X .
f i g . i . &
Il n’y a qu’un genre de conques anatiferes ; celles
que l’on- appelle pouffepiés eft compofée de plufietfrs
pièces pointues, poïees fur un pédicule cylindrique.
La fürface extérieure de ce pédicule eft de couleur
de gris de foùris, & reffemble à là peau du chagrin ;
il renferme une chair blanche qui devient rouge,
quand elle eft cnite : elle eft bonne à manger. Son
goût approche de celui de l’écreviffe.
Les pouffepiés fe réunifient plufieurs enfemble par
l’extrémité de leurs pédicules. Il y en a des groupes
de fept où huit.
■ C o q u i l l e s d e m e r d e d o u z e p i è c e s . Glands
de mer. On a donné à cette efpece de coquille le nom
dé gland de mer, parce qu’elle reffemble un peu à un
gland. Plane. X X . fig. 3.
Il y a des cailfoux & des coquilles qui font chargées
d’une très-grande quantité de ces glands : on en'
compte jufqu’à quatre-vingts-dix fur une feule Coquille.
~ Univatves de mer , lepas ou patelles. Le rtôrtrde le-
pas vient du grec : on l’a donné $i\x coquilles Ce
genre, parce qu’elles s’attachent aux rochers fur lef
quels elles paroiffent comme des écailles ; on les appelle
aufli patelles, parce qu’elles reffernblent à un
petit plat. Pl. X X . fig. 4.
Il y a quatre genres de lepas. Les lepas du premier
genre font percés au fommet ; ceux dit fécond ont'
leur fommet entier. Les lepas du troifieme genre ont
leur fommet allongé &r recourbé': ceux du qua trième
genre, font pointus au fommet, & on trouve' dans
1 inférieur de-la' coquille uwe éminence triangulaire.
Tuyaux de mer ou dentales. Les tuyaux de mer ont
aufli le nom de- dentales:, parce qu’ils reffernblent à
une dent de chien. Pl. X X . fig. 5. Ce qui diftinguë>
lès tuyaux dè merdes vetmiffeaux de-mer, c’eft'que
MfjhSêtafcïs fôht- folitairës, & cjtre tes âütrâsfent
toujours réunis plufieurs enfemble.
Vermijfianx de mer. Les vermiffeaüx dé mer font
ordinairement entrelacés les uns dans les âutres ; ils
s attachent auX rochers & à fa carenrte des vaif-
feaux: on en trouve des groupés a ffet gros.
L'arràfôit ou lè pinceau de mer (Pl. X X . fig. eft
un vermiffeau.de mer.
- Nautiles:!Cê * o t vient dit gi»ec ; il f e ï g ifilù ic i
Uforrne de cette coquille {Pi. xx. fig. 7 .) appr6 i
che de celle d un vaiffeau, & le poiffon femblé la
conduire fur la mér, comme lin pilote eortduiroit uii
navire. Quand ce poiffon veut nager, il éleve deux
efpéces dé bras A A , qiii foûfiennent une membrane
légère B : cette irtémbranefert dé voile. Il à d’autres
bras ou longs appendices C C , qu’il plonge dans
I eau, & qui lui tiennent liéu;d’avirons & dè goù-
: vernail pour diriger, fa coquille. Il marche ainfi fans
, enfoncer dahs la mer; mais fi-tôt qu’ilv ê iitïé re ti-
! rer au fond de l’eau, il rentre dans fa coquille, qui
fé'trouVe'alors afféz pefafité pour couler à fond.
Les nautiles fe divifent en deux genres : ceux dû'
premier genre font chambrés. PL X X . fig. 8. L’intérieur
de ces nautiles eft partagé en plufieurs cham-
| bres A , A , par des cloifons ou lames tranfverfaléâ
B , B : on en compte quelquefois jufqu’à quarante^
II y a un petit tuyau C C qitf régné tout le long dé la
coquille, & qui traverfo tdütés ceS cloifons. Celles
qui fe trouvent du côté du bec font les plus petites
oc elles augmentent peu-â-pëu jufqu’à l’ouverture
de la coquitte où eft la plus grande chambre.
Les nautiles du fécond genre ne font point chambres
, c’eft-à-dire que l’animal en occupe tdut l’in-
térieur yqaf n’eft point divifé en plufieurs loges par*
des cloifons comme l’intérieur des nautilès au pre-i
mier genre'.
Limaçons. Lé nom de limaçon , en latin Umax $
vient de limus^ limon ; parce que lés anciens crqyoient
que ces coquillages s’engendroient dans le limon, SI
qu’ils s’en noürriffoieht. Leur bouche eft ronde.
Premier genre : limaçons dont la pointe eft courte
, percés d’un ombilic, avec une cannelure à côté,
qüi eft accompagnée d’une petite oreille.
Second genre : limaçons dont la pointe eft cour-*'
t e , & dont l’ombilic n’eft point accompagné de cannelures
ni d’oréilles.
Troifieme genre : limaçons fans ombilic, & dont'
la pointe eft courte.
Quatrième genre : lima'çOns dont la pointe eft
courte, & dônt le noyau eft un peu élevé à l’ouverture
de la cOqüille.
Cinquième genre : limaçons dont la pointe n’eft
pas fort allongée, & dont l’oUverture eft dentée.
Sixième genre : limaçons liffes dont la pointe n’eft
pas fort allongée, & dont l’ouverture n’eft pas dentée.
'
Septième genre : limaçons cannelés dont la pointe'
n’eft pas fort allongée. Lzfcalata (Pl. X X . fig. /o.y
eft dé' ce genre.'
Huitième genre : limaçons cannelés dont la points
eft mince & fort1 allongée.
Neuvième genre : limaçons' Iïffés dont la pointe
eft mince & fort allongée. PL X X . fig. 11.
Nerites. Le nom des nerités femble venir du dieu
Nerée. Ces coqitilles reffernblent beaucoup aux limaçons:
ce. qui les fait diftinguer , c’èft que le noyau
des nerites n’eft point du tout apparent à leur ouverture.
Leur tour de fpirales font fort peu fenfi-
blés & en petit nombre ; leur pointe ne fort prefque
pas ; & dans quelques eïpécés, elle'n’eft point du
tout marquée.
Premier genre : nerites dentées dont la pointe eft
lirt peu faillâhté. Là quenotte (Pl.X X . fig. 12. & 13.)
eft de ce genre.