sens. Je dis dans cedifcours, que toute fynïâxè eft
fondée fur le rapport d’identité & fur le rapport de
^détermination ; ce que j’explique -page 14. & page 4S.
Je parle aufli de ces deux rapports au mot C o n c o r d
a n c e 8c au mot C o n s t r u c t i o n . Je fuis ravi de
■ voir que cette réflexion ne foit pas perdue, 8c que
■ d’habiles grammairiens la faffent valoir. ( F )
D é t e r m i n a t i o n , en Phy/ique, fe dit de la dif-
pofition ou de la tendance 'd’un corps vers un cote
■ plûtôt que vers un autre.1 On fe fort plus fouvent 8c plus proprement du
'mot de direction que de celui de détermination, pour
marquer la tendance d’un corps vers un point. (O)
DÉTERMINÉ,adj. ( Métaph. ) eft ce dont on
peut affirmer quelque chofe: par ex. fi vous définiffez
un triangle en difant qu’il eft détermine par trois
-côtés égaux entr’eitx, il eft évident que vous affir-
mezpar-là de ce triangle, i ° . que e ’eft une figure
plane, z°. qu’il eft terminé par trois lignes, 30. que
ces lignes font droites, 4°- qu’elles font égalés. Voila
donc le triangle en queftion déterminé par fo genre
de la figure, par le nombre des côtes, par 1 efpece
des lignes, & par leur raifon.
Les qualités qui fervent à en déterminer d’autres,
s’appellent déterminantes; 8c celles qui refultent d’autres
qualités, fe nomment déterminées. Dès que les
déterminantes font pofées, les déterminées^ fuivent
■ néceffairement ; car elles ont leur principe dans
ces premières. Quand vous dites que le parallélogramme
a les côtés oppofes parallèles, il en résulté
que ces mêmes côtes oppofes font égaux, 8c
que les angles diagonalement oppofés le font auflh
Ce qui eft déterminé dans un fujet, s’appelle fa détermination
; elle va en augmentant, à mefure qu’on
étend l’énumération des qualités du fujet. La détermination
la plus vague eft l’idée générique : de nouvelles
déterminations forment les efpeces fupérieu-
ïes & fiibaltemes, & les plus précifes de toutes ca-
raftérifent les individus. On n’a des idées diftinâes
& déterminées des chofes, qu’en obfervant cette gradation
de leurs déterminations.
Une même chofe peutetre appellée déterminante ou
déterminée, fuivant les égards fous lefquels on l’en -
vifage. L’égalité des côtés dans un triangle , eft
un déterminant par rapport à l’égalité des angles, 6c c’eft en même tems une détermination de l’ef-
pece du triangle. Article de M. F n r m e y .
D é t e r m in é , ( Géométrie.) On dit qu’un problème
eft déterminé, quand il n’a qu’une feule folution,
ou au moins qu’un certain nombre de folutions, par
oppofition au problème indéterminé qui a une infinité
de folutions. Foye^ In d é t e r m in é .
Ainfi le problème qui fuit : Sur une ligne donnée
décrire un triante ijbfcele , dont Us angles a la bafe
foient doubles de l'angle au fommet, eft un problème
déterminé, parce qu’il n’a évidemment qu’une feule
folution. Mais en voici un qui en a deux : Trouver un
triangle dont on connoît deux côtés , & l'angle oppoj'è
au plus petit côté; car ayant tracé la ligne fur laquelle
doit être la bafe de ce triangle, & mené une ligne
qui fafle avec celle-là un angle égal à l’angle donné
, & qui foit égale au plus grand -côté donné, il eft
vifible que de l’extrémité fupérieure de cette derniere
ligne comme centre, & du plus petit côté comme
rayon, on peut décrire un arc de cercle qui coupera
en deux points la ligne de la bafe ; 8c ces deux points
donneront les deux triangles cherchés. Il n’y a qu’un
cas où le problème n’ait qu’une folution, -c’eft celui
où le petit côté feroit perpendiculaire à la bafe ; car
alors le cercle décrit touchera la baie fans la couper.
Un problème peut être d é te rm in é , même torique
la folution eft impoffible : par exemple , fi dans le
felroit impoffible, mais toujours déterminé.; Car c’eft
refoudre ïtn problème, que de montrer.qu’il ne fe
peut refoudrë*
En général un problème eft déterminé, lorfqu’o n .
arrive, en le refolvaiit, à une équation qui ne contient
qu’une inconnue ; bri -regarde aüfïi un problè- '
me comme déterminé, lorfqu’on a autant d’équations
que d’inconnues-, parce qu’on peut faire difparoître
toutes ces inconnues l’une après l’autre jufqù’à cé.
qu’on arrive à une équation qui n’ait plus qu’une
feule inconnue. Foye^ Evanouissement .des inconnues
& ■ Eq uation, Mais cette réglé n’eft pas
toujours fans exception ; car, i°. il faut que les dif-
férentes équations que l’on a ne pniflent pas revenir
à la même. Par exemple, fi ôn avoit x -j- ÿy = a , 8c
2 x -{- 1 0 ^ = z a-, il femble qu’on a ici deux inconnues
8c deux équations ; 8c cependant le problème
feroit indéterminé, parce que l’equation 22^ +
ro y — 1 a n’eft autre chofe que la première, dont
tous dés termes ont été multipliés par 2.Dans ces fortes
de cas, lorfqu’on a fait évanouir une des inconnues,
par exemple x ,' on trouve o.s=.t>, ce qui
ne fait rien connoître,où<y = ce qui marque que
le problème eft indéterminé; car | exprime en géné*
ral une quantité indéterminée, puifque f peut etre
égal à un nombre quelconque /»fini, d u infini, ou
zéro ; en effet le dividende oeft = au divifeur o multiplié
par p. i° . Si en dégageant les inconnues , on
tombe dans des abfurdites , cela prouve que le problème
eft impoffible. Par exemple, foit # + 5y =■ 1
10 y = — z , on trouvera 4 = o , ce qui eft:
abfurde. 30. Si on trouve pour l’expreffion d’une ou
de plufieurs des inconnues, des fraâions dont le numérateur
ne foit pas zéro, 8c dont le dénominateur
foit zéro, ces valeurs font infinies, & le problème
eft en quelque maniéré déterminé 8c indéterminé tout
à- la fois. Par exemple , fi on avoit z — 3t “ 1 y ^
5 = 6 ^ — 4_y,on auroit ^ ;r=|&<y = i . J e dis qu’en
ces occafions le problème eft indéterminé 8c déterminé
: le premier, parce que la valeur infinie des inconnues
eft indéterminée en elle-même ; le fécond,
parce qu’il eft prouvé qu’aucune valeur finie ne peut
les repréfenter» 40. Enfin il y a des problèmes qui
paroiffent indéterminés , & qui ne le font pas. Par
exemple, fi j’avois 100 liv. à partager entre cent
perfonnes , hommes, femmes, 8c enfans, en donnant
z liv. aux hommes, 1 liv. aux femmes, & 10
fous aux enfans, on demande combien il y a d hommes
, de femmes , & d’enfans. Soit x le nombre des
hommes, y celui des femmes, { celui des enfans,
- on aura x 4- y + ^ = 100 & z x -f- j ff- \ — 100. Le
problème paroît indéterminé, parce que l’on a trois
inconnues & deux équations feulement ; mais il eft
déterminé, parce que x , y , doivent être des nombres
pofitifs & des nombres entiers ; car il ne peut y
avoir des fraftions d’hommes, &c. ni des nombres
négatifs d’hommes, &c. On aura donc î° . z x + L
— x — ^ = ce qui donne x — *-= 0', ou £ = i x :
20. 3 x - \ -y = 100; donc,y == 100— 3 x : donc ar=j,'
ou 2 , ou 3 , jufqu’à 3 3 ; car x = 34 rendroit y négative.
Ainfi le problème a trente-trois folutions; &
on a pour chaque valeur de x , z = z x 8cy.= 100
i ^ y x . Foye[ Problème. (O)
DÉTERMINER un cheval , (Maréchalf) c’eft
le faire aller en-avant, lorfqu’il héfite ou qu’il .fe
retient. (F ) -
DÉTERSIFS, adj. pl. terme de Chirurgie concernant
la matière médicale externe. Ce font des médi-
camens qui ont la vertu de mondifier, de nettoyer,
de purger l’ulcere, & d’enlever tout ce qui pourroit
être un obftacle à la cicatrifation. Les déterjifs ont
lieu dans la cure des ulcérés, lorfqu’on a difeontinué
Papplicatioh des fitppuratifs & des digeftils , dont
l’ulage porté plus loin , relâcherait trop les orifice^
des vaiffeaux, feroit croître des chairs fcngueu-
fes. La fin curative des .ulcérés confifte dans leur
deffiecation ; mais, il n’eft pas. poffible de palTer des
remedes fimplement pourriffans aux moyens pure«
ment defficcatifs: il faut-fiiivre une gradation', &
obferver dans l’adminiftration des remedes toutes
les nuances, fi j’oie parlerainfi, quife trouvent entre
les propriétés, oppofées des médicamens iupôu-
ratifs & defféchans. C ’eft cette gradation qui établit
l’ulage fucceffif des digeftifs,. des déterfifs y -des Narcotiques.,
& des épulotiques ou. cicatrifansi Foye^
I n c a r n a t i o n & U l c é r é .
Ambroife Paré, & depuis lui Fabrice d’Aquapèn-
dente, cet excellent chirurgien-médecin , appuyé
fur l’autorité d’Hippocratq & de Galien, dit que leÇ
vûes générales qu’on doit avoir dans le traïterhent
des ulcérés, font de les deffécher : on voit par - là
que les premiers déterjifs dont on pui-ffe faire ulage,
doivent être des digeftifs rendus defféchans1 par dé
mélange de quelques; médicamens qui ayent cette
derniere vertu. Les premiers détefjîjjs font- nommés
mondijicatifs ; ils font compofés'de fubftances digef-
tives & fuppurantes, telles que le fuif, les grailles
8c les huiles graffes , auxquelles on joint dorninam-
ment des fubftances réfineùfes ; telles font la térébenthine,
la poix, la myrrhe, la gomme-lacque, le
ftyrax, l ’encens , le maftic, le laudanum ,1e fapage-
num, le baume de Copahu, de Canada, &c. Toutes
ces huiles balfamiques, tant folides que fluides, - font
remplies départies arrives & irritantes; elles contiennent
beaucoup de fels volatils-huileux, & des parties
îerreftres qui modèrent la fuppuration, préfervent les
humeurs de la pourriture, & donnent de l’aftriâion
aux folides fur lefquels elles agiflent : Employées
feules, elles feroient puiffamment deffiecativés; mais
de leur mélange avec des fubftances graffes & hui-
leufes, il réfulte des mondificatifs capables d’exciter
les cKàirs à une douce fuppuration qui les débar-
raffe des humeurs dont elles pourroient être encore
infiltrées.
Les plantes balfamiques fourniffent auffi des déterjifs
doux, lorfqu’elies font infufées dans les huiles ;
ou que leur fuc exprimé eft uni à des fubftances one-
tueufes ; telles font l’hypericum, la menthe, le lierre
terreftre, la véronique, &c.
Lorfque les chairs ont beaucoup de fenfibilité,
elles font fort fufeeptibles d’irritation : dans ce cas
on fe fert de mondificatifs les plus doux. Mais lorfque
le fentiment des chairs n’eft point v i f , & qu’il
n’y a aucun ménagement à garder à cet égard, on
pourra fe fervir des huiles de mêla , d’abfinthe, de
camomille, d’armoife, d’aigremoine, de petite centaurée
, &c. lefquelles ont plus d’a&ivité que les premiers.
Parmi ces plantes nous ne devons point oublier
l’ache, dont on fait un onguent nommé mondi-
ficatif, dont la préparation eft décrite dans toutes les
pharmacopées. ■
Le traitement des ulcérés eft fort aifé, lorfque la
nature fe trouve favorablement dilpofée, 8c qu’elle
ne trouve aucun obftacle à fes opérations ; mais le
moindre v ice , foit de la part des humeurs, foit de
la part des folides , exige dans le chirurgien des
vûes plus profondes & des lumières plus étendues.
Lorfque les chairs font blaffardes, le pus eft épais
8c glutineux, parce qu’il s’épaiffit dans les chairs par
le défaut d’aôion des folides : dans ce cas il faut
avoir recours à des remedes plus aftifs que les mon-
dmans, & employer une autre forte de déterjifs qu’on
peut appeller atténuons 8c incijifs, parce qu’ils
excitent l’aftion des lolides, & qu’ils diffolvent les
humeurs. Les médicamens de la première claffe peuvent
remplir cette indication fous une combinaifon
differente, C*eft-à-dire en augmentant la proportion
des fubftances balfamiques, ott, ce qui eft la même
chofe, en diminuant la quantité des fuhftances ortci
tueufes & relâchantes, qui réprimoient leur qualité
aftringente. . , *
Les déterjifs falins ont auffi Ta vertu atténuante &
Micifiye ; telles font les douches d’eaux thermales!
& principalement celles de balaruc , auxquelles ort
lubltitue tres-efficaeemènt la leffive, les cendres de
farment, de genêt, dé chêne , ou les fels lixivietè
de ces plantes, le fel fixe de tartre , &c. <$0 urtè
quantité d’eau fuffifante , pour qu’elle né: foit 'pâs
trop irritante & cathérétique.
: L’Uriné eft uii déterjifïalin', atténuant & incififf
de même que les remèdes fayoneux; naturels & ari
tificiels r ies naturels forrtrlà bile des animaux, dont
on peut corriger l’açrmiome en la mêlant avec uiî
jaune d’oeuf, le miel, la manne, le fucre, le fuc de
faponaire, &c.
Le miel a particulièrement la vertu déierjîvè. Cette
fiibftanee végéto-animale eft laxative dans l’ufage
intérieur ; c’eft le fel tartareux qu’elle contient, qui
lui donne cette vertu, & c’eft probablement ce fel
qui rend le miel dèterjîf5u purgatif des ulcérés. Parmi
les préparations ufitées, le miel rofat eft là principale.
On pourroit déterger efficacement dès ulcérés
avec le miel préparé avec les fommités de romarin ,
& connu-fous le nom de met anthofatum. Les oximels
font de très-bons atténuans & iricififs. L’oximel
fimple 8c l’oximel fcillitique s’oppofent à la pourriture,
& font de très-bons déterjifs dans les ulcérés
d’où découlent des fues putrides.
Parmi lés déterjifs antiputrides on peut ranger les
remedes fpiritueux, comme l’efprit-ae-vin, le baume
de Fioraventi, le fel armoniac, le camphre. Ces
remedes agiffent en donnant beaucoup de fermeté
aux folides , & en préfervant les liqueurs de l’attion
des caufés putrides-, que l’on fait être diffolvantes.
Les ulcérés vénériensSc fc.orbutiques exigent des
attentions particulières. Dans la cure des premiers
on mêle aux remedes convenables à leur état l’onguent
napolitain, qui par fa vertu fpécifîque borne
puiffamment les effets du vicè local. Les .ulcereà
feorbutiques qui attaquent d’autres parties que celles
de {’intérieur de la bouche, fe détergent fort bien
auffi par les mondificatifs ordinaires -, dans lefquels
on fait dominer l’onguent de ftirax ou la gommé
lacque. La diffolution de cette gomme dans l’efprît-
de-vin, paffe même pour un fpécifîque contre les^ul—
eëres feorbutiques des gencives*. Foye^ S c o r b u t .
L’ufage des déterjifs diminue la fuppuration, rend
leS chairs vives & fermes , 8c prépare les ulcérés
à l’adminiftration des remedes qui deffechent & côn^
folident. Foyçi D e s s i c c a t i f s . Mais fi l’on n’a pir
réuffir à réprimer les chairs; fi par la négligence des
foins convenables elles font devenues flafques, il
faut employer des déterjifs plus aftifs encore que tous:
ceux dont nous avons parlé jufqu’ici ; nous les nommerons
déterjifs irritons : il faut qu’ils ayent la vertu
d’enlever les fibres inanimées, 8c de les détacher
des chairs vives fans càufer de douleur. C ’eft même
cette féparation des fibres mollaffes & fongueufes ,
qui a fait que quelques auteurs ont regarde les déterjifs
comme des remedes qui ratifient & raclent ;
pour ainfi dire, la lurface des chairs, en emportant
les matières purulentes. Boerhaave dit expreffément
que les déterjifs font des médicamens qui ont la vertu
de délayer & de faire fortir les matières endurcies.,
& d’enlever les fibres inanimées, fans douleur. Pour
produire cet effet fur les folides , il faut que les dé-
terjifs foient en quelque façon des cauftiques imperceptibles
: aufli lônt-ce les remedes corrofifs qui
fourniffent les déterjifs les plus forts. La propriété -dé-
terjive irritante dépend du mélange 8c de la prépara^