tes 8c la courfe ambitieufe, en eompulfant le regiftre
du banquier. Quelque diligence extraordinaire que
le courier ait faite pour arriver à Rome, ce n’eft pas
ce qui rend la courfe ambineuft : car s’il n’eft parti
que depuis le décès du titulaire, la courfe eft bonne ;
mais li l’on a envoyé à Rome du vivant du titulaire,
la courfe eft toujours réputée ambitieufe, quand même
le courier ne feroit arrivé 8c que la date n’au-
roit été retenue que depuis la mort du titulaire. Tel
eft le fentiment de Caftel 8c de Drapier contre Du-
molin fur l’édit des petites dates. Voyer Drapier,
traité des Bénéfices > tome I. page 183. G* tome I I .
page 8. ’ ' 7 - . ■ '
Les avocats au confeil appellent auffi courfe ambitieufe,
les démarches que quelqu’un d’entr’eux pour-
roit faire pour enlever à fon confrère une affaire
dont il eft chargé. Ces fortes de courfes font expref-
fémept défendues par leurs réglemens. (A )
C o u r s e , (Manege.) On appelle ainu un défi de
plulieurs hommes à cheval, à qui arrivera le premier,
en courant de toute la vîteffe du cheval, à un
but fixé. Les Anglois font fréquemment de ces courfes.
Le vainqueur gagne un prix ou une fomme d’argent
qu’on appelle une vaiJt elle. On dit une courfe de
bague, de tête, de Médufe. On dit auffi pqurfuivre un
homme à courfe de cheval. Voye{ Charniers. ( V)
CO UR SE , terme d'Emailleur. On dit tirer l'émail
à la courfe, lorfque le fil en eft fi long, que le compagnon
eft obligé de le foûtenir d’un b out, tandis
que le maître le préfente de l’autre au feu de la
lampe.
C o u r s e d e r a m e s , (Ruban.")s’entendtoûjours
(dans un ouvrage fuppofé de lix retours) de cinquante
quatre rames paffées dans les hautes liffes,
fuivant l’ordre indique par le patron. Si ce patron
eft fans glacis , ces cinquante-quatre rames feront
toutes de figure, linon il y en aura trente-fix de figure
, 8c dix-huit de glàcis , ainli qu’il fera dit à l’article
paffage des rames. Les neuf premières de ces
cinquante-quatre ont été prifes fur le premier retour,
& paffées de fuite : après quoi on en a pris neuf autres
fur le fécond retour, 8c toûjours de même jusqu’au
dernier ; 8c c’eft de ce paffage des cinquante-
quatre rames (où il faut recommencer à en prendre
neuf du premier retour ) que fe dit le mot courfe de
C o u r s e , (Serrur. ) c’eft la quantité dont un pèle
peut avancer ou reculer. Il fe dit auffi du mouvement
même de cette partie de la ferrure.
COURSIER, f. f. ( Marine. ) eft une efpace ou
chemin pratiqué dans le milieu de la galere , large
d’environ un pié 8c demi, fur lequel on va d’un bout
â l’antre. (Z )
C o u r s i e r , (Marine.) On nomme ainli la piece
de canon qui eft placée à l’avant d’une galere. Voyeç
PI. I y. de Marine ,fig. 2. la Situation de cette piece
de canon cottée ig . (Z )
C o u r s i e r , (Manege.) On appelle ainli un cheval
propre à la courfe. Les bons courjîers viennent
de Naples. Ce mot n’eft plus guere d’ufage qu’en
Poëfie, oii.il eft fort noble. ( V )
C o u r s i e r , (Hydraul.) eft un chemin entré deux
rangs dé pilotis, que l’on donne à l’eau pour arriver
aux aube,s.de la roue, d’un, moulin, 8c qu’on ferme
quand on veut, en baiffant la vanne qui eft au-devant
de là roue. (K )
èoURSÎERE, f.;f. ( Marine. ) pont mobile dont
onfefert'dans une a&ion fur mer, pour la prompte
communication d’une partie du vaiffeau à une autre.
COURSON, £. m. (OEconom. rufliq.) branche de
vigne taillée 8c raccourcie à quatre ou cinq yeux au
plus ; qu’on doit toûjours laiffer aubas du fep, pour
la renouveller au cas qu’elle vienne à manquer.
C ourson ou C ro ch e t , s’employe communément
pour la vigne ; On peut s’en Servir auffi en parlant
d’une branche à bois de lix à Sept pouces de
long, taillée & raccourcie à deux ou trois pouces,
pour remplir un vuide, 8c faire fortir des branches
à bois bien placées. (K)
* CO U R T , adj .(Gram.) terme relatif à l’étendue
8c à la duree , dont il déligne une portion peu
confidérable, relativement à une ahtre portion à laquelle
nous comparons dans notre efprit celle que
nous nommons courte. Si la chofe que nous nommons
courte, eft un individu, nous la comparons à l’étendue
ou à la durée moyenne de celle de fori efpece,
au - deffous de laquelle nous la trouvons : li cette
chofe eft une efpece, il y a une autre efpece qui n’eft
ni la plus grande, ni la plus courte du même genre,
qui nous fert de modèle, 8c ainli de fuite : ainfi nous
difons d’une telle élégie qu’elle eft courte, relativement
à là longueur commune des élégies. Nous difons
qu’une élégie eft entre les pièces de Poëfie une
des plus courtes.
C ourt , nom que les Anatomiftes donnent à un
grand nombre de mufcles, par oppolition à ceux qui
font nommés longs. Voye£ Long.
Le court extenfeur de l’ayant-bras , Voye^ Ancô
n e .
Le court radial externe, voyeç Radial.
Le court palmaire, voye^ Pa lmaire.
Le court fupinateur, voytç Supinateur.
Le court extenfeur commun des doigts du pié ,
voye{ Entenseur.
Le court peronier, voye^ Peronier.
Le court extenfeur du pouce de la main 8c du pié ,
voyei Extenseur.
Le court fléchiffeur commun des doigts du pié^
voye^ Perforé. (L)
C ourt , (Manege.) Un cheval court eft celui dont
le corps a peu de longueur du garôt à la croupe.
Voye^ Garot , C roupe.
Court-jointé, eft un cheval dont le paturon eft
court. Voye^ PATURON.
C ourt , en Architecture. Voyeç COUR.
COURTAGE, f. m. (Comm.) profeffion de celui
qui s’entremet de faire acheter, vendre, échanger
8c troquer des marchandifes, ou de faire prêter de
l ’argent. Voye^ C ourt ier.
Courtage fignifie'auffi le droit ou falaire qu’on paye
a celui qui exerce le courtage.
■ Courtage eft auffi un droit qui fe leve à Bordeaux :
c’eft également le nom de la ferme de ce droit, 8c
du bureau où on le perçoit. Dict. de Comm. (G)
* C ourt amoureuse, (Hifi. mod.) efpece de
fociété divifée en plufieurs claffes, dont la première
étoit compofée de perfonnages des premières mai-
fons de France. On ne fait pas le titre qu’ils avoient
dans cette court, parce que les premiers feuillets du
manufcrit qiii en fait mention, ont été perdus. La
fécondé claffe éfoit des grands-veneurs ; la troifie-
me, des thréforiers des Chartres 8c regiftres amou-
reufes ; la quatrième, des auditeurs ; fa cinquième ,
dés chevaliers d’honneur, confeiüers de la court
amoureufe; la fixieme, des chevaliers-thréforiers ; la
feptieme, des maîtres des requêtes ; la huitième ,
des fecrëtaires ; la neuvième, des fubftituts du procureur
général ; la dixième, des concierges des jardins
& vergiers amoureux ; la onzième 8c derniere,
des veneurs de la court amoureufe. Il paroît que ce
tribunal étoit une efpece de parodie des tribunaux
fupérieurs. Ce qu’on y remarque de plus étrange,
c’eft le mélange, dans certaines claffes , des noms
les plus illuftres 8c des noms les plus communs ; ce
ui pourroit être encore une fatyre de l’état des cours
e juftiçe fous Charles VIL tems auquel on rapporte
l ’inftitution de la court amoureufe, dont nous ne Pavons
rien de plus, finon qu’à en juger par le titre,
l ’art d’aimer devoit être le code de cette magiftratu-
re ; code qui étoit affez du goût de la cour de Char-
Iès VI. 8c d’Ifabeau de Bavière fa femme.
COURTAUD, adj. (Manege.) On appelle ainfi
un cheval dé moyenne taille, à qui l’on a coupé là
queue 8C les oreilles. (V )
* COURT AU T , f. m .(Luth. &Mufique.) Voyez
nos Planches de Luth, parmi les infirumens à vent & à
anche. Celui-ci n’eft autre chofe qu’un fagot ou b'af-
fon raccourci, qui peut fervir de baffe aux mufettes.
Il eft fait d’un feul morceau de bois cylindrique, 8c
reffemble à un gros bâton : il a onze trous, fept en-
deffus ; les 8 ,9 , 1 0 8c 11 font en-deffous. L’inftru-
ment eft percé fur toute fa longueur de deux trous :
le feptieme trou indique le lieu où ces deux trous
aboutiffent. Pour faire de ces deux trous un canal
continu , on y ajufte une boîte ; par ce moyen le
vent eft porté depuis l’anche jufqu’à l’onzieme trou,
de forte que l ’air defcend 8c remonte. Outre les trous
dont nous venons de faire mention » il y en a fix autres
; trois-à droite, pour ceux qui joiient de cet
inftrument à droite ; 8c trois à gauche, pour les autres.
On bouche avec de la cire ceux dont on ne fe
fert pas. On applique aux autres des efpeces de petits
entonnoirs de Dois qu’on appelle tetines , qui pénètrent
jufque dans le fécond canal, où s’ouvrent
les trous du deffous de l’inftrument. De tous ces
trous, les deux de deffous, 9 & 10, donnent le fon
le plus aigu : les fix trous 1 , z , 3 ,4 , 5 ,6 , fuivent
après ; ainfi celui qui eft marqué 6 , fait le feptieme
ton. Le dixième s’appelle le trou du pouce , parce
qu’il eft fermé par ce doigt : il s’ouvre dans le premier
canal, ainfi que les fix qui le-fuivent. Le feptieme
trou ne donne point de fon, félon qu’il eft ouvert
ou fermé ; il continue le canal, ou il l’interrompt :
les tetines font les huit , neuf 8c dixième trous ; le
onzième ne fert qu’à donner iffue au vent.
COURT-BOUILLON, (Cuifine.) maniéré particulière
d’apprêter le poiffon ; on le fert fec , après
l’avoir fait cuire dans de l’eau , du vinaigre, du fel
’ 8c du beurre ; 8c on le mange avec la fauce à l’huile,
au fel 8c au vinaigre.
COURTE-HALEINE, voye^A s t h m e , O r th
opné e. -
CO UR T I, f. m. (Blafon.) tête de mort à collier
d’argent.
COURT-JOINTÉ, adj. en Venerie & en Maréchal-
lerie, fe dit d’un oifeau, d’un cheval qui a les jambes
de médiocre longueur.
COURTEPOINTE, f. f. (March. Tapiff),c’eft
la partie d’un lit qui le couvre depuis le chevet juf-
qu’aux piés, quand il eft fait, 8c qui defcend jufque
fur les foubaffemens. Les courtepointes fe font des1
étoffes les plus riches 8c les plus fimples ; il y en a
d’hy ver 8c d’été, les unes légères, les autres chaudes
, 8c fouvent piquées.
COURTES, adj. f. terme de Fondeur de caractères
d'imprimerie, pour diftinguer une lettre dont le corps
doit être coupé des deux côtés à l’extrémité de l’oeil,
pour le laiffer ifolé. Toutes les lettres qui n’occupent
que le milieu du corps, font appellées courtes, comme
on appelle longues un d, un q , dont les traits
plus allongés que ceux de Vm, occupent une plus
grande partie du corps , 8c ne doivent être coupés
que d’un côté. Voye£ Pleines , Longues.
COURTIER, f. m. (Comm.) forte de négociateur
qui s’entremet entre des négocians ou des commer-
çans, pour la vente de leurs marchandifes, ou pour
leur faire trouver de l’argent ; fur quoi ils ont un
droit ou un falaire. Voyc^ C hange 6* A gent de
CHANGE,
En Ecoffe on les nomme broccarii, qui veut dire
médiateurs OU entre-metteurs dans quelque affaire.
Leur affairé eft de connoître les différentes varia*
tions dans le cours du change, d’en inftruire les né*
gocians, 8c dé faire favoir à ceux qui ont de l’argent
à recevoir ou à payer dans les pays étrangers, quelles
font les perfonnes auxquelles ils doivent s’adrefir
fer pour en négocier le change ; 8c quand la tranfac*
tion eft finie, c’eft-à-dire quand l’argent eft payé, ils
ont à Paris pour droit de courtage , un quart pour
cent , dont la moitié eft payée par chacune des deux
parties qui font la négociation. En Angleterre le droit
de courtage n’eft que d’un par mille.
En France, jufqu’au milieu du dix-feptieme fiécle,
on les appelloit courtiers de change; mais par un arrêt
du conleil en 1639, ce nom ^ changé en celui de
agens de change, banque &finance : 8c au commencement
du dix-huitieme fiecle on y ajouta le titre de
confeillers du Roi, afin de rendre cet emploi encoré
plus Honorable. Voye^ Agent de change.
Au Caire 8c dans plufieurs villes du Levant ^ on
appelle cenfals les Arabes qui font l’emploi de courtiers
de change. Leur façon de négocier avec lès com-
merçans européens a quelque chofe de fi fingulier,
que nous avons crû devoir en faire un article feparé.
Vo[e^ C ensal.
Les courtiers de change-à Amfterdam, nommés ma-
kelaers, font de deux efpeces ; les uns font nommés
courtiers jurés, à caufe du ferment qu’ils font entre
les mains des bourguemaîtres •, les autres négocient
fans être àutorifés pour cela : on appelle ces derniers
courtiers ambulans. Les courtiers jurés font au nombre
de 395, dont 375 font Chrétiens, 8c 20 Juifs. Il y
a prefque le double de ce nombre de courtiers ambulans
; de forte qu’il y a près de mille courtiersde change
à Amfterdam. Il y a cette différence entre les
courtiers jurés 8c les courtiers ambulans, que .les livres
8c le témoignage des premiers font reçûs dans les
cours judiciaires, comme des preuves ; au lieu que
dans un cas de conteftation, les derniers font réeufés
8c leurs tranfaélions annullées. La même diftinétion
a auffi lieu en Angleterre entre ces deux fortes de
courtiers.
Le droit des jurés courtiers de change à Amfterdam,
eft fixé par deux reglemens, par celui de 1613 , 8c
par celui de 1613 ; pour les affaires du change, à
18 fols pour 100 livres de gros, qui valent 600 florins,
c’eft-à-dire 3 fols par 100 florins , payables
moitié par le tireur, 8c moitié par celui qui paye
l’argent; mais l’ufage a autorifé en cela bien des
changemens.
Dans l’Orient toutes les affaires fe font par une
efpece de courtiers que les Perfans appellent dedal-,
c’eft-à-dire grands parleurs. Leur façon de négocier
eft très-finguliere. Après que les courtiers fe font
étendus en de longs & fouvent d’impertinens difi-
epurs, ils ne s’entretiennent plus qu’avec les doigts
Iorfqu’il s’agit de condure-le marché. Le courtier de
l’acheteur 8c celui du vendeur fe donnent récipro».
quement la main droite, qu’ils couvrent avec leurs.-
habits ou avec un mouchoir. Le doigt étendu lignifie
f ix ; plié, il veut dire cinq ; le bout du doigt dénoté
un ; la main entière lignifie cent ; 8c le poing fermé ,
mille. Ils favent exprimer jufqu’aux fols 8c deniers,
avec la main. Pendant que ce commerce myftérieux
dure , les deux courtiers paroiffent auffi tranquilles
8c de fang - froid, que s’il ne s’agiffoit de rien en-
tr’eux. Voye{ les Dictionn. de Trévoux & du \Comm.
Chambers.
COURTIGE, (Comm.) terme en ufage à Mar-
feille 8c dans le Levant, pour fignifier ce qui manque
fur la longueur que doivent avoir les étoffes. (G)
COURTILIERE, f. f. grillotalpa, (Hifi. nat. In-
fectolog.) grillon, taupe, ou taupe-grillon, infeéle
qui a été ainfi appellé, parce qu’il fait un bruit corn