
■ H nic de fer, avec lequel On détâche, dit tôtir de la
cafle la lame figée, & l’on enleve cette lame ou plaque
avec des pinces. Oh répand fur la furface du
itérai reliant une féconde flaquée d’eàu froide ; on
détache avec le pic & l’on enleve-avec la pince urie
fécondé lame ; & ainfi de fuite , jufqu’à ce que la
caffe foit épuifée & l’ouvragé fait. Le dernier morceau
de cuivre qui- relie au fond de la cafle , apres
qu’on en a détaché Sc enlevé le plus de lames qifil
' étoit'poflible, s’appelle le roi ; Sc toutes les lames'
-ou pains de cuivre qui l’ont précédé ôc qii’on a formés
, détachés, & enlevés fucceflivement j- s’appellent
cuivre de rofette, & le vendent dans cet état Sc
• fous cè nom dartsié commercé!
: C ’éft de l’alliage de la pierre Calaminaire avec le
cuivre de rofette, qti’Oh-fait le cuivre'de laiton. Voye£,
l'article LAITO-Nyi’aït de lé faire b & celui de couler
le laiton en table, de le battre, & de lé trifiler.
-Vùye^ àujfî les articles C A LAM IN E -, C a d Mie , &
•Z i n c » •--• «i ; _ r f
Nous n’avons examiné jufqu’à préfertt que le travail
de la mine qui ne contient que du cuivre ; mais
il arrive fouvent qu’elle contienne du cuivre Sc de
l ’argent, & du cuivre, du plomb, Sc de l’argent :
telle efl la qualité de celle de Sàinte-Marie-aux-Mi-
nes; alors elle demande à être traitée d’une maniéré
■ particulière, que nous allons expofer.
Du travail de la mine de cuivre & argent; & cuivre,
plomb , & argent. Le triage de cette mine n’eft pas
différent du triage de la mine de cuivrejimple. Quant
à la calcination, elle fe fait au fourneau de reverbe-
re en grand , ou par la flamme : cette maniéré de
calciner-épargne du bois & du tems, parce qu’on
n’y employé que du fagot, & qu’on exécute en deux
fois vingt-quatre heures , ce qu’on ne fait auTillot
qu’en quinze jours Sc par vingt grillages. On ne fuit
pas auTillot la même voie; parce qu’entre tous les
ouvriers il n’y en a point qui ayent un attachement
plus fcrupuleux pour leurs vieilles manoeuvres, que
ceux qui travaillent les mines, parce qu’il n’y en a
aucun dont la pratique foit moins éclairée.
Les fourneaux de grand reverbere, tels qu’on les
voit Pl. y I I . de Métall.fig. i. & jig. a . font en ufage
à Giromagni. Ils y ont été apportés par des Anglois.
Ils s’ en fervirent d’abord pour la fonte du plomb ;
enfuite pour celle du cuivre. Ils y calcinoient, fon-
doient, &c. travailloient cette mine par la flamme ;
ils s’aflïïroient qu’elle étoit cuivre de rofette, comme
nous l’avons dit plus haut, & ils continuoient le travail
de la manière que nous l’allons dire en peu de
mots.
Ils avoient de petits moules de terre, qu’ils ran-
geoient devant la cafle ; ils puifoient avec une grande
cuillère dans le cuivre en fufion , Sc ils jettoient
une de ces cuillerées dans chaque moule. Ils reve-
noient enfuite au premier de ces moules, fur lequel
ils jettoient une fécondé cuillerée, Sc ainfi de fuite
des autres moules, continuant de la même maniéré
jufqu’à ce que toute la matière de la cafle fût épuifée.
Avant que de Verfer dans le premier moule une
fécondé cuillerée , la première verfée avoit eu le
tems de fe refroidir affez pour ne pas.fe fouder avec
la fécondé. Quand la cafle étoit entièrement épuifée
, la feule fraîcheur de l’eau fiiffifoit pour féparer
les produits de toutes ces différentes fufions, & en
former autant de pains.
On v o it, Pl. VU. fig. i. & 2. deux de ces fourneaux
de grand reverbere en entier, Sc l’on en voit
différentes coupes , Plan. VIII. fig. i. 2. 3 . 4. & 5.
La figure 1. efl le plan du fourneau de grand reverbere
H de la Planche V il. pris au niveau du commencement
des voûtes. La figure 2. ell une coupe
du même fourneau, prife verticalement Sc félon fa
largeur, la. figure 3 . ell une coupe horifontale du
fourneau de grand réverbéré ƒ de la Planché V I f
prife à la hauteur de la voûte; La fig. 4. efl une
coupe du même fourneau fur la ligne A B. Là fi*
gure S. en efl: une autre coupe verticale.
Dans les coupes du fourneau de grand reverbere
H i fig. t & 2. Pl. VIII. C , C efl la grille ; D , la
cheminée de la fumée; £ , la cheminée des vapeurs
métalliques.
Dans les coupes du fourneau de grand réverbère
/ , même Pl. VIII. fig. 3. 4. J. C efl la grille Sc
le cendrier tfig. 3. & 4 ; Sc c efl la grille & le cen.
drier, fig. 5 ; d la cafle ; e l’ouverture extérieure j
f i f i la cheminée des fumées, antérieure Sc extérieure
; u , u , la cheminée des vapeurs ; g , g , g ,
la cheminée poftërieure Sc intérieure des vapeurs.
Nous avons dit ce qui concernoit le triage Sc le
grillage des mines tenant cuivre Sc argent, Sc cuivre ,
plomb , & argent : c’efl dans ces fourneaux de reverbere
que fe fait aufli le grillage des mattes qui proviennent
de ces mihes. Quant à la fonderie » elle
s’exécute dans un fourneau tel que celui qu’on voit
en B , Pl. V. figi i. Sc de la même maniéré qué fi la
mine étoit cuivre feul. On obtient par des fufions
réitérées la même fuite de produits dans l’un Sc l’autre
cas, avec cette différence que le cuivre noir contient
dans celui-ci du cuivre Sc de l’argent, qu’il faudra
féparer par une autre opération dont nous al*.
Ions parler.
Cette opération efl fondée fur la propriété qu’a
le plomb fondu avec le cuivre & l’argent, d’enlever
l’argent au cuivre noir : d’où il s’enfuit que quand la
mine tient cuivre, plomb, & argent, le plomb mê*
me qu’elle contiendra commencera dès la premier©
fonte à fe faifir d’une partie de l’argent ; Sc le mélange
de plomb & d’argent étant plus pefant que le
refte, on aura dans le fond de la cafle des pains de
plomb tenant argent. •
On met de côté ces pains de plomb tenant argent,"
& l’on traite les autres mattes, comme nous avons
dit ci defliis, réduifant tout par calcinations Sc fufions
à l ’état de cuivre noir tenant argent.
On fait enfuite l’eflai du cuivre noir, pour favoir
quelle efl fa richeffe, Sc ce qu’il y faut ajoûter de
plomb. Après l’effai, on met ce cuivre noir dans un
fourneau tel que le fourneau B , Pl. V. fig. 1. on le
travaille comme la mine ordinaire, Sc l’on a dans le
fond des caffes des pains tenant plomb & argent, &
fur ces pains d’autres pains de cuivre noir. On appelle
rafraîchir le cuivre , l’opération par laquelle on
lui joint du plomb.
On met de côté ces féconds pains plomb Sc argent
avec les premiers ; mais ceux du cuivre noir n’étant
pas à beaucoup, près entièrement dépouillés
d’argent, on tire ce qu’ils en contiennent de la maniéré
fuivante.
On place verticalement dans le fourneau D . P li
V. fig. 1. qu’on voit entier, Sc dont on a des coupes
fig. 1. & y. Pl. VI. les pains de cuivre noir avec du
charbon ; on contient le tout avec une efpece d’aG
femblage en forme de boîte , compofée de quatre
plaques de tôle. Le feu qu’ils efluient fuffit pour faire
fondre Sc couler le plomb tenant argent, Sc pour en
épuifer à-peu-près le cuivre. Ce plomb tenant argent
tombe dans le cendrier du fourneau, d’oîi il.defcend
par une rigole inclinée vers une cafle placée au-devant
du cendrier. On a donc dans cette cafle des
troifiemes pains tenant plomb Sc argent, qu’on met
de côté avec les autres. Cette operation s’appelle
liquation , Sc le fourneau fe nomme fourneau de liquation
ou de reffuage.
Mais au fortir du fourneau D , ces pains de cuivre
noir contenant encore de l’argent, ils font portés,
pour en être entièrement dépouillés, au fourneau
qu’on voit entier en G , fig. 3. pi. V i f Sç dont on
voit
Voit la coupe fig. G. Pl, VIII. on les y étale comme
des rouleaux de jettons fur une table ; on fait def-
fous un violent feu de bois ; Sc pour donner au feu
plus d’aétion, on ferme le devant du fourneau, de
maniéré que l’air ne pouffe que par l’ouverture du
cendrier : ce feu achevé d’épuifçr ces pains de cuivre
noir de tout l’argent & plomb qu’ils contenoient. Il
y a aufli à ce fourneau rigole Sc cafle fur le devant.
Toute la matière fe trouve donc maintenant réduite
, partie en pains tenant plomb Sc argent, partie
en pains de cuivre noir pur. Le pain de cuivre noir
pur fe conduit à l’état de cuivre de rofette, comme
nous l’avons expliqué plus haut ; & l’argent Sc le
plomb fe féparent dans le travail des autres, comme
nous allons l’expliquer.
Pour féparer le plomb Sc l’argent, on coupelle au
fourneau, qu’on voit en entier Pl. IX . fermé en F,
fig. /. Sc ouvert en partie, même Pl. fig. 2. en E , Sc
dont on a différentes coupes, Pl. VI. fig. 8 , g , 10.
la. figure 8. efl le plan de ce fourneau au niveau de
l ’âtre ; la figure (j.en efl une coupe fuivant la ligne
C L ; Sc la figure 1 o. efl un plan des évents du fourneau
F 9 Sc du feul étage où il y ait des évents au
fourneau E. Pour cet effet , on couvre le fond du
fourneau d’une couche de cendres Iefîivées, & préparées
à la maniéré de celles qu’on employé aux
coupelles d’effai ordinaires. Voye^ les articles EssAl
& C o u p e l l e . On bat cette cendre ; on lui donne
un peu de concavité : cela fa it, on y difpofe un petit
lit de foin, afin qu’en pofant les pains on ne fafle
point de trous à la couche de cendres, qu’on appelle
cendrée. Voye£ cet article. On range enfuite les pains
les uns fur les autres à plat Sc circulairement ; on allume
un feu de bois, on couvre le fourneau avec fon
couvercle ; on dirige le vent des foufflets fur la fur-
face du métal : les pains fondent. Quand la fufion efl
complété, une partie du plomb fe vitrifie, Sc fe met
en litharge liquide ; cette litharge gagne les bords.
On lui a ménagé une rigole ; & avec un ringard,
on l’attire au-dehors, où elle ne tarde pas à fe figer.
C ’eft fous cette forme qu’on fe débarraffe d’une partie
du plomb ; le refte ou fe diflipe en vapeur, ce
qu’on appelle fumer ; ou pénétré dans la cendrée &
s’y fige , entraînant avec lui tout ce qui n’eft pas argent.
Ce qui.efl argent demeure feul Sc fe purifie.
On ne dit rien ici du feu ; il fe doit ménager félon
l ’art. Voye^Varticle F e u .
Auflitôt que le plomb a été épuifé par les voies
que nous venons d’indiquer, l’argent fe fige au milieu
de la coupelle ; le figer de l’argent fuit fi rapidement
la défection du plomb , que les ouvriers ont
donné à ce phénomène le nom d’éclair. Voye^ l’article
E c l a i r . Si l’on n’a pas foin de retirer le cuivre
auflitôt après qu’il a fait éclair, il fe brûle Sc fe réduit
en chaux.
On a trois matières, l’argent pur, la litharge, &
la matière imbibée dans la coupelle ou cendrée. La
litharge Sc la coupelle ont leur utilité ; on peut les
fubftituer au plomb dans l’opération même que nous
venons de détailler plus haut : mais il efl à-propos
d’obferver que la litharge Sc la coupelle ne font autre
chofe que des chaux de plomb, qui ne fe rédui-
fent pas toutes dans la fonte en grand. On trouve
dans ces travaux qu’un quintal de litharge réduite,
ne donne guere que foixante Sc quinze livres de
plomb, & qu’un quintal de coupelle n’en donne
guere plus de cinquante : ainfi , quand au lieu de
plomb on employé la litharge Sc la coupelle, il faut
avoir égard à ces déchets. Dans les coupellations
en grand , on prend communément partie plomb
neuf, partie litharge, partie coupelle. Voyeç fur la
même matière, les articles FONDERIE, M ÉT A LLU RG
IE , & D o c im a s i e .
Les opérations qui viennent d’être décrites fuffi-
Tome IV ,
fent pour donner une idée générale de la mâniere
de traiter les mines de cuivre : au refte dans chaque
pays on fuit, comme nous l’avons dit plus haut, des
méthodes différentes» parce qu’on a à traiter des
mines de différente nature ; il faudroit des volumes
entiers pour donner tous les détails qui fe pratiquent^
Ceux qui feront curieux de s’inftruire à fond fur
cette matière, pourront confulter le traité de la fonte
des mines d’André Schlutter, publié en françois par
M.Hellotde l’académie des Sciences ; Sc Schweden-
borg de cupro ; ouvrages dans lefquels oh a recueilli
prefque toutes les maniérés de traiter les mines de
cuivre pratiquées par différens peuples de l’Europe.'
Quand le cuivre a paffé par les travaux que nous
yenons de décrire, il efl pur, dégagé de toutes matières
étrangères, Sc on l’appelle cuivre de rofette, ou
Amplement cuivre : c’eft alors qu’il a les propriétés
indiquées dans la définition que nous avons donnée
au commencement de cet article , Sc qu’il préfente
les autres phénomènes dont nous allons parler.
Le cuivre a la propriété de s’unir très-facilement
par la fufion avec plufieurs fubftances métalliques.
Il s’unit très-aifément avec le fer ; il y a même des
chimiftes qui prétendent qu’il n’y a point de fer qui
n’en contienne une portion. Si on le fond avec l’antimoine,
il fait le régule d’antimoine cuivreux ; avec
le zinc, il fait le tombac Sc le métal de prince ; avec
la calamine ou la cadmie des fourneaux, il fait ce
qu’on appelle le cuivre jaune ou laiton. Voyez les arti-f
clés C a l a m i n e , C a d m i e , & L a i t o n . Si on le
mêle avec de l’orpiment Sc de l’étain , on aura une
compofition propre à faire des miroirs métalliques.
Uni avec de l’ arfenic détoné avec le nitre, il devient
blanc, fragile, Sc caffant : c’eft ce qu’on appelle cuivre
blanc. Allié avec de l’étain, il fait une compofition
très-fonnante, propre à faire des cloches, des
ftatueSj&c. cette compofition s’appelle bronze. Voyez
B r o n z e . On mêle une petite portion de cuivre avec
l’or & l’argent, pour donner à ces métaux une dureté
Sc une confiftance qu’ils n’auroient point fans cela,<3c
pour les rendre plus faciles à être travaillés : outre
cela il conferve leur duélilité à ces métaux qui font
fujets à la perdre très-aifément. Lorfque le cuivre a
été rougi dans le feu, fi on lui joint du foùfre, il entre
en fufion avec beaucoup plus de facilité que fi le
cuivre étoit tout feul.
Le cuivre expofé pendant long-tems au feu de reverbere
, fe change en une chaux métallique qu’ont
nomme ces uflum , ou faffran de venus, ou écaille de.
cuivre , qui efl propre à colorer en verd les verres, les
émaux, Sc à peindre la fayence Sc la porcelaine. On.
peut réduire cette chaux en cuivre, en y joignant du
charbon & du verre de plomb. Kunckel nous dit que
cette chaux de cuivre, calcinée avec partie égale de
foufre dans un plat découvert, s’allume Sc fulmine ;
ce qui n’arrive plus,fi on y remet de nouveau foufre 5
mais fi l’on en dégage tout le foufre , & qu’on fafle
réverbérer de nouveau la chaux de cuivre, elle s’allumera
de nouveau avec le foufre. Voyej; Kunckel,'
laboratorium chimicum.
Nous avons déjà remarqué que tous les diffolvans
agiflent fur le cuivre : voici les phénomènes qui accompagnent
ces différentes diflolutions.
L’acide vitriolique diffout le cuivre difficilement
lorfqu’il efl entier ; il faut pour que la diflolution fe
fafle promptement, que le cuivre foit ou en limaille
ou en chaux , c’eft-à-dire dans un état de divifion.
L’union de l’acide vitriolique Sc du cuivre, fait le vitriol
de vénus; voye{ l'article V i t r i o l : il efl rhomboïde
ou lofange.
L’acide nitreux diffout le cuivre avec une rapidité
étonnante, quand il efl concentré ; il s’élève beaucoup
de vapeurs rougeâtres : la diflolution eft d’un
bleu qui tire fur le verd ; les çryftaux qui en réful- Z 1 1