D A B U L , (Géog. mod.) grandè ville d’Afie au
royaume de Vil a pour, fur la côte de Malabar, jLat.
■ 18. long.gt.
D A C A , ( Géog. m o i ville d’Àfie dans les Indes-
-au royaume de Bengale, fur le Gange. Long. loG.
4Ô. lat. 24.
* DACES, f. m. pi. ( Géog. anc.) peuples qui ha-
•bitoient les bords du Danube & les environs de la
forêt Hercinienne, d’oîi ils fe retirèrent fur les cotes
de -la Norvège. Quelques auteurs les font originaires
de Grece, les confondent avec les G etes, &
les regardent par conféquent comme Scythes. Trajan
fut furnommé le Dacique, de la viftoire qu’il remporta
fur Décebale le dernier de leurs rois, la fep-
tieme année de fon tribunal ; & l’on prétend que la
colonne Trajane lui fut élevée en mémoire de cette
expédition. La Dacie qui comprenoit alors la partie
de la haute Hongrie, qui eft à l’orient de la Teiffe,
laTranfylvanie, la Valaquie & la Moldavie, devint
une province Romaine. La colonie de Daces que Au-
rélien établit entre les deux Maefies, s’appella Dacie
Aurélienne. Cette Dacie fe divifa en Alpeftre & en
Cis-inftrienne^ & celle-ci en Ripenfe ou Pannoda-
•cie, & en Méditerranée ou Gépide.
D A C H S T E IN , (Géog. moi.) petite ville de la
baffe Alface. Long. 2J. 20. lat. 48. 36.
D A CT Y LE, f. m. (Littérature.) forte de pié dans
la poéfie greque & latine, compofé d’une fyllabe
longue fuivie de deux brèves, comme dans ce mot
carminé, &c. C e mot vient, dit-on, de S'âzhiXoç, di-
gitus; parce que le$ doigts font divifés en trois jointures
ou phalanges, dont la première eft plus longue
-que les deux autres : étymologie puérile.
On ajoute que ce pié eft une invention de Bac-
■ chus, qui avant Apollon rendoit des oracles à Delphes
en vers de cette mefure. Les Grecs l’appellent
''»cX/T/jeoç. Diom, 3 . page 474.
Le dactyle & le fpondée font les deux principaux
piés de la poéfie ancienne, comme étant la mefure
du vers héroïque, dont fe font fervis Homere, Vir-
„gile, &c. Ces deux piés ont des tems égaux, mais
ils ne marchent pas avec la même vîteffe. Le pas du
fpondée eft égal, ferme & foûtenu ; on peut le comparer
au trot du cheval : mais le datlyle imite davantage
le mouvement rapide du galop. Voyc^ Q u a n t
i t é , M e s u r e , &c. ( G )
Les vers françois les plus nombreux font ceux oh
le rithme du iaclyle eft le plus fréquemment employé.
Les poètes qui compofent dans le genre épique oii il
importe for-tout de donner aux vers la cadence la
plus rapide, doivent avoir l’attention d’y faire entrer
le dactyle le plus fouvent qu’il eft poflible. Les
anciens nous ont donné l’exemple, puifque dans le
vers afelépiade qui répond à notre vers de douze fyl-
labes, ils fe font fait une réglé invariable d’employer
trois fois 1 e dactyle ; favoir dans le fécond pié, avant
l’émiftiche, & dans les deux piés qui terminent le
vers. Vtye[ Voie Horace, Mecenas atavis , & c. Addition
de M. M a RMONTEL.
Dactyle étoit encore chez les Grecs iine forte de
danfe que danfoient fur-tout les athlètes, comme
l’obferve Hezichius. Voye^ D a n s e .
Dactyle eft aufli le fruit du palmier; on l’appelle
pliis communément datte. Voye^ D a t t e . (G)
• D a c t y l e s , (Hifl. & Mythol.) nom des premiers
prêtres de la déeffé Cybele. Tout ce que l’on dit des
daélyles eft affez incertain/On les croit originaires
de Phrygie- province de l’Afie mineure aujourd’hui
la Natolie. On prétend que depuis ils vinrent habiter
nie de Cre te, & que là'on s?en fervit pour cacher
à Saturne les cris du jeune Jupiter encore enfant
; parce que ce prétendu dieu a voit promis aux
Titans dans le partagé qu’il fit avec eux, de n’éléver
aucun enfant mâle , pour leur laiffer en entier l’héritage
dont il avoit dépouillé fôn pere Ourane. Les
dactyles pour empêcher que les cris de Jupiter ne vinf-
fent jufqu’à Saturne, inventèrent une forte de danfê
accompagnée d’un bruit harmonieux d’inftrumens
d’airain, fur lefquels ils frappoient avec mefure; & '
cette mefure a retenu le nom de dactyles, & s’eft
confervée dans la poéfie greque & latine. Leurs def-
cendans s’appellefent curetés & corybantes. On les
prit pour les prêtres de Cybele ; ils fe mettoient comme
en fureur par une forte d’enthoufiafme, & par
l’agitation qu’ils fe donnoient dans leur danfe. Orl
leur attribue l’invention du fer , c’eft-à-dire la maniéré
de le tirer des entrailles de la terre, de le fon*
dre, & de le forger. Les uns établirent leurs atte*
liers fur le mont Ida de Phrygie, d’autres fur le mont
Ida de llle de Crete. Mais le fer avoit été trouvé
par Tubalcain le fixieme defeendant de Caïn, long*
tems avant qu’il fût queftion des curetes. Il fe peut
faire néanmoins que fur les connoiffances qui s’é*
toient confervées de la fabrique de ce métal, les dactyles
en ayent fait l’épreuve en Phrygie & en Crete,
oh ils purent trouver des terres qui leur en fuggere-
rent le deffein. (a)
D ACTYLIOMANCE ùk D ACTŸLÏOMANCIE ;
f» f. (.Divinat.) forte de divination qui fe fait par le
moyen d’un anneau. ^ôyc^DiviNATiON, Anneau.
Ce mot eft compofé du Grec , & vient de «TAtoXo? ,
doigt, & de /xetmia., divination.
La dactyliomancie confiftôit effentiellement à tenir
un anneau fufpendu par un fil délié au-deffus d’une
table ronde, fur le bord de laquelle on pofoit différentes
marques oii étoient figurées les vingt-quatre
lettres de l ’alphabet; on failoit fauter l’anneau qui
venoit enfin s’arrêter fur quelqu’une des lettres ; &C
ces lettres affemblées formoient la réponfe qu’on
demandoit.
Cette opération étoit précédée & accompagnée
de plufieurs cérémonies fuperftitieufes. L’anneau
étoit confacré auparavant avec bien des myfteres ;
celui qui le tenoit n’étoit vêtu que de toile depuis
la tête jufqu’aux piés ; il avoit la tête rafée tout autour
, & tenoit en main de la verveine. Avant de pro-
céder à rien, on commençoit par appaifer les dieux
én récitant des formules de prières faites exprès. Am*
mien Marcellin nous a laiffé un ample détail de ces
fuperftitions dans le xxjx. liv.fon ktjloire. Chambers.
On rapporte à la daclyliomancie tout ce que les
anciens difent du fameux anneau de Gypés qui le
réndoit-invifible, & de ceux dont parle Clément Alexandrin
dans les Aromates, par le moyen defquels
un tyran des Phocéens étoit averti des conjonctures
favorables à fes deffeins, mais qui ne lui découvrir
rent cependant pas une confpiration de fes fujets
qui l’affaflinerent. Delrio, difquijit. magicar. lib.jv.
cap. ij. quoefl. 6'. fecl. 4. page Ô47. (G')
D ACTY LIQUE, adj. (Littérature.) fe dit de ce
qui a rapport aux daCtyles.
C ’étoit dans l’ancienne mufique l’efpece de rithme,'
d’oïi la mefure fe partageoit en deux tems égauxi
Voye^ R i t h m e . Il y avoit des flûtes dactyliques, au£
fi-bien que des flûtes fpondaïques. Les flûtes dactyliques
avoient des intervalles inégaux, comme le pié
appellé dactyle avoit des parties inégales.
' Les vers dactyliques font entre les vérshexame*
très, ceux qui fîniffent par un da&yle ati lieu d’un
fpondée, comme les vers fpondaïqûés font ceux qui
ont au pié un fpondée au lieu d’un daCtyle.
Ainfi ce vers de Virgile, Æneid. I. vf: 33. eft un
Vers daclytique :
Bis patrioe cecideré manus, qu 'm protinus omnia,'
Perlegerent oculis.
Foyer V e r s & S p ô n d à ïq ü e ; voye^ aujji le diclionrii
de Tref . ôc Chambers. (£V) • -»
DACTYLONOMIEj f. f. (Arith.) c e m o t e f t fo r m
é d e d e u x mo ts g r e c s , doigt, & vo/mç, loi;
l ’a r t d e c om p te r p a r le s d o ig t s . Voy. N u m é r a t i o n .
En voici tout le fecrefe: on donne 1 au pouce de
la main gauche *z à l’index, & ainfi de fuite jufqu’au
pouce de la main droite, qui étant le dixième, a par
conféquent le zéro, o. Foyc^ C a r a c t è r e .
Cette façon de compter ne peut être que fort incommode.
Comment, en effet, faire commodément
les additions & autres opérations de l’Arithmétique
par cette méthode? comment peut-on feulement indiquer
commodément un nombre donné, par exemple
279? Je fais qu’on.l’indiquera en levant les trois
doigts de la main qui défignent ces trois nombres,
& en baiffant les autres ; mais comment diftinguera-
t-on l’ordre dans lequel les chiffres doivent fe trouver
placés, enforte que ce foit 279 & non pas, par
exemple 297 ou 729, &c.Ce fera apparemment en ne
montrant d’abord que 2, & tenant les autres doigts
baiffés, puis en montrant 7, puis 9 : mais une maniéré
encore plus commode d’indiquer ce nombre
par fignes feroit de lever d’abord deux doigts, puis
fept, puis neuf. Au refte tout cela ne feroit bon qu’entre
des muets. L’Arithmétique écrite eft bien plus
commode.
Il y a apparence que ce font les dix doigts de la
main qui ont donné naiffance aux dix caraéteres de
l’Arithmétique ; & ce nombre de caraâeres augmenté
ou diminué changeroit entièrement lés calculs.
Viye{ B in a i r e . On auroit peut-être mieux fait encore
de prendre douze cara&eres , parce que 12 a
plus de divifeurs que 10; car 12 a quatre divifeurs
2, 3 ,4 , 6, & 10 n’en aquedeux, 2, 5. Au refte il eft
à remarquer que les Romains n’employoient point
l’arithmetique décimale; ils n’a voient que trois car
raâeres jufqu’à cent, 1, F , X : C, étoit pour cent,
D , pour cinq cents, M, pour mille : mais comment
calcüloient-ils ? C ’eft ce que nous ignorons, & qu’il
feroit affez curieux de retrouver. (O )
D A D É S , f. f. (Mythol.) fête qu’on célebroit à
Athènes , & qui prenoit fon nom des torches, S'a.Vlc,
<ju’on y allumoit durant trois jours : le premier, en
mémoire des douleurs de Latone lorfqu’elle accoucha
d’Apollon ; le fécond, pour honorer la naiffance
des dieux; & le dernier, en faveur des noces de Po-
dalirnis & d’Olympias mere d’Alexandre. (G )
D A D IX , mefure ufitée en Egypte, qui tient, dit-
on , environ douze pintes.
DADUQUE 0« DADOUQUE, f. m. (Hiß. anc.
& Myeh.') c’eft le nom que donnoient les Athéniens
au grand prêtre d’Hercule. Ces daduques furent aufli
les prêtres de Cérès ; c’eft pourquoi dans leurs cérémonies
religieufes ils fe fervoient de flambeaux en
mémoire de la recherche que cette prétendue déeffe
fit de fa fille Proferpine, qui lui avoit été enlevée, (a)
DAFAR 0« DOFAR. (Géog.)
DAGHESTAN, (Géog. mod.) province d’Afie,
bornée à l’orient par la mer Cafpienne, à l’occident
par le Caucafe, au feptentrion par la Circaflîe, &
au midi par le Chirvan. Tarki en eft la capitale.
Les habitans font des Tartares mufulmans. Ils font
gouvernés par des chefs, & protégés par la Perfe.
DAGHO ou DAGHOA, {Géog. mod.) île de la
mer Baltique, fur la côte de Livonie, entre le golfe
de Finlande & Riga* Long. 40. lat. 3p.
DAGNO, (Geog. mod.) petite ville d’Albanie,
fituée fur le Drin. Long. 3J. 23. lat. 42.
* DAGON, f. m. (Hiß. anc. & Théol.) idole des
Philiftins, repréfentée fous la figure d’un homme
fans cuiffes, dont les jambes fe reuniffoient aux aînés
, & formoient une queue de poiffon recourbée
en arriéré, & couverte d’écailles depuis les reins
jufqu au bas du ventre;, à l’exception de la partie
correfpondante aux jambes, Dagon3 fignifie poiffon
Tome I F ,
en hebreu. Quelques modernes l’ont confondu avec
Atergatis. Mais Bochart prétend avec les anciens,
que Dagon & Atergatis étoient feulement frere &
loeur. Les Philiftins s’étant emparés de l’arche d’alliance
, la placèrent dans le temple de Dagon. L’hif-
toire des Hébreux nous raconte que cette idole fut
hrifee en pièces à fa préfence.
DAGUE, f. f. (Artmilit.) gros.poignard dont on
fe fervoit autrefois dans les combats fmguliers. (O )
D ague de Prévôt, (Marine.) c’effun boutde
corde dont le prévôt donne des coups aux matelots
pour les châtier, lorfqu’ils y ont été condamnés pour
s etre mal comportés. (Z )
D ague , (Venerie.) c’eft le.premier bois du cerf
pendant fa fécondé année ; il forme fa première tête
; il a fix à fept pouces de longueur.
D ague , (Relieur.) c’eft un demi>-efpadon emmanche
par les deux bouts d’une poignée de bois j
on s en fert pour racler les veaux, & en enlever tout
ce que le taneur y a laiffé d’ordure. On dit une dague
a ratifier. Voyez la PL. /. du Relieur, & lafig. P,
DAGUER, verb. neu t. f Fauconnerie.) on dit que
l’oifèau dague, lorfqu’il vole de toute fa force, &
travaille diligemment de la pointe des ailes.
DAGUET, f. m. (V enerie.) jeune cerf à fa fécondé
annee, pouffant fon premier bois, appellé dague.
Voye^ D ague. ’ ™ 6
DA IL, f. m. (Hijl. nat.) coquillage du genre deS
pholades. On en trouve deux efpeces fur les côtes
du Poitou & d’Aunis. Leurs coquilles font compos
e s de trois pièces, dont deux font femblables &
égalés, & fituèes a-peu-pres comme les deux pièces
des coquilles bivalves ; la troifieme pièce des dails
eft fort petite en comparaifon des deux autres,
& potée fur leur fommet. La coquille entière eft
de figure oblongue & irrégulière, plus groffe dans
le milieu qu’aux extrémités ; la charnière eft fur l’un
des côtés, plus près de l’une des extrémités que de
1 autre ; les deux grandes pièces ne font pas faites
de façon à fe joindre exaélement par les bords. Ces
coquilles font ordinairement des cannelures qui fe
croifent & qui font hériffées de petites pointes.
On trouve ces dails dans une pierre affez molle ,
que l’on appelle bançhe dans le pa ys; ils font Wés
dans des trous dont la profondeur eft du double°de
la longueur de la coquille ; ils ont une dire&ion un
peu oblique .à l’horifon ; leur cavité eft à-peu-près
femblable à celle d’un cône tronqué ; ils communiquent
au-dehors de la pierre par une petite ouverture
qui eft à leur extrémité la plus étroite. A mefure
que le dail prend de l’accroiffement, il creufe
fon trou & defeend un peu plus qu’il n’étoit , ce
mouvement eft très-lent. 11 paroît que le dail perce
fon trou en frottant la pierre avec une partie de fon
corps qui eft près de l’extrémité inférieure de la cor
quille ; cette partie eft faite en forme de lofange,
& affez groffe à proportion du corps ; quoiqu’elle
foit molle , elle peut agir fur la pierre a force de
frottement & de tems. On a vu des dails tirés de
leurs trous & pofés fiir la glaife, la creufer affez profondément
en peu d’heures, en recourbant & en ouvrant
fucceflivement cette partie charnue.
Il y a des dails dans la glaife comme dans la hanche
; cette pierre ne forme pas leur loge en entier ,
le fond en eft creufé dans la glaife. Quoique la hanche
foit une pierre molle, elle eft cependant affez dure
en comparaifon de la glaife , pour qu’on eût lieu
de s’étonner que les dails encore jeunes euffent pû la
percer ; mais il eft à croire que les trous des dails ont
été pratiqués d’abord dans de la glaife qui s’eft pétrifiée
dans la fuite ; car on ne trouve point de jeunes
dails dans la banche, mais feulement dans la glaife;
d’ailleurs la banche, quoique pierre, a beaucoup de
rapport avec la glaife. Au refte les doits pourroieni
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