trôleur finirai ; l’année fuivante on lui doiina aufti
des lettres d’intendant des finances.
L’office de contrôleur général des finances fut fup-
primé en 1573, & uni aux quatre charges d’intendant
des finances.
On trouve en 1574, que les quatre contrôleurs généraux
qui exerçoient conjointement, étoient Jean
Lecamus, Claude Marcel , Benoît Milon, 6c Oli—
yier Lefevre.
En 1581 c’étoit le fieur Miron, & en 1588 lefieur
Çetremole.
En 15 94 Henri IV. ayant fupprimé l’office de fur-
intendant des finances après la mort de M. d’O qui
en étoit pourvu, établit un ponfeil des finances. 6c
huit offices d’intendans contrôleurs généraux des finances,
qui furent remplis par Charles de Sardaigne,
le Sr Marcel, Jacques V allée, Louis Guibert, Q&n*
vien-Louis d’Atigny, Louis Picot, Jean de Vienne,
6c Pierre Pireque : on en trouve deux autres en
1595 , favoir les fieurs Perot 6c Sublet. Cet arrangement
fubfifta jufqu’en 1596, que ces huit intentons
Sc contrôleurs généraux furent lupprimés , la
charge de fur-intendant rétablie en faveur de M.
de Rony avec un feul contrôleur général par com-
miffion.
Le premier fut le fieur de Saldagrie, auquel en
J 599 fuççéda Jean de Vienne fieur d’Incarville, qui
prêta ferment entre les mains de M. le chancelier :
il eut pour fucceffeur le fieur Duret en 1603.
Le préfident Jeannin eut cette commiffion en
?6 i 1, le fieur Barbin en 1616, M. de Maupeou intendant
des finances en 1618, & le fieur de Caftille
jen 1619 j ce fut ce dernier qui introduifit les billets
de l’épargne les plus anciens de tous les effets
royaux.
M. de Champigny fut commis au contrôle général
en 1613 ; fes lettres font regiftrées fans prefta-
tion de ferment.
Simon Marion préfident au grand confeil lui fuc-
£éda en 162$. « ,.
Les chofes demeurèrent en cet état jufqu’en 1629,
que le fieur de Caftille intendant des finances fut ;
commis avec les. fieurs de Chevry, Sublet, Malier
& Duhouffay,pour faire chacun pendant une partie
de l’année le contrôle général.
Le fieur Chevry fut commis feul en 1633 , 6c le
fieur Corbinelly lui fuccéda en 1636.
On en remit quatre en 1637, favoir les fieurs Ma-
c r é , Duhouffay, Cornuel, & le fieur d’Hemery.
Ce dernier fut commis feul en 1638 pour cette
fon&ion ; le fieur Duret lui fuccéda en 1639.
Peu de tems après les intendans des finances furent
rétablis jufqu’au nombre de douze, tant en ti- j
tre que par commiffion, & le 25 Février 1641 il fut
donné une commiffion à Me Jacques Tubeuf pour la
charge d’intendant Sc contrôleur général des finances.
Au mois de Novembre 1643 l’office de contrôleur
général fut rétabli en titre : le fieur d’Hemery en fut
pourvu à la charge de prêter ferment, avec féance
& voix délibérative avant les maîtres clercs ( les
•maîtres des comptes). M. le Camus lui fuccéda en
1649.
Claude Menardeau & Antoine Camus le furent
conjointement en 1656.
Après la paix des Pyrénées, faite en 1659, le roi
rembourfa tous les intendans des finances Sc les re-
duifit à l’ancien nombre de deux , qui depuis 1660
jufqu’en 1690 exercèrent par commiffion , le roi
ayant laiffé à la difpofition du contrôleur général
d’employer fous fes ordres telles autres perfonnes
qu’il voudroit choifir, qui , fans avoir la qualité
d’intendans des finances, ne laiffoient pas d’en remplir
une partie des fondions.
A la mort du cardinal Mazarin, arrivée le 9 Mars
1661, il y avoit un fur-intendant des finances, détint
intendans, 6c deux contrôleurs généraux, qui étoient
fes fieurs le Tonnelier de Breteuil & Hérvard. Le
roi créa une troifieme charge d’intendant pour M-,
Colbert.
La difgra.çe de M. Fouquet fur-intendant des finances
, donna lieu -à l’édit du 15 Septembre 1.661,
qui fupprima cette charge pour la troifieme fois, 6c
depuis elle n’a point ete rétablie j au moyen dequoi
le contrôleur général eft devenu le chef de toutes les
finances.
M. Colbert (J. B .) régit d’abord les finances en
qualité d’intendant jufqu’au 15 Avril 1663 , qu’il
prit celle de cotftrpleur général, le roi ayant rem*
bpurfe les deux charges de contrôleurs généraux qui
fubfiftpient alors f pour faire M. Colbert feul cmtro-
Unr général par commiffion., 6c ayant en meme tems
attribué à- cette qualité une place de confeilipr au
confeil royal des finances.
Tel eft le dernier état par rapport à cette place 9
qui eft devenue une des plus importantes du .royaume
, tant par la fuppreffion des autres contrôleurs
généraux, que par ceile de fur-intendant.
• Lp contrôleur général eft, comme on y .oit présentement,
ce qu’étoient chez les Romains les quefte.urs ,
les préfets, & les comtes du thréfor Sc des finunees ;
il tient auffi la place des grands-thré.l'oriersdes gouverneurs
généraux & fur-intendans qui aypjent autrefois
en France la direction générale des finances ;
il réunit en fa perfonne leurs fonélions 6c celles de
leurs contrôleurs.
M. Colbert, l’un des plus grands génies .qu’ait eu
la France, donna encore à cette place un nouveau
luftre par la profonde capacité 6c le zele ayec lesquels
il en remplit le,s fondions,
Il fut reçu en la chambre des comptes le 9 Novembre
1667, avec féance 6c voix deliberative en
toutes affaires ; droit que fes fucceifeurs ont auffi
confervé ; & il fut le premier qui, fans êtr# ordonnateur,
régit les finances en chef jufcm’à fa mort arrivée
le 6 Septembre 1683.
Perfonne n’ignore combien fon miniftere fut glorieux
& utile pour la France ; non-feulement il reforma
les abus qui s’étoient gliffés dans l ’adminif-
tration des finances, il rétablit la marine .& le commerce,
fit fleurir les fciences & les arts, & procura
l’etabliffement de plufieurs académies.
Les bornes de cet article ne nous permettant pas
de nous étendre fur chacun des fucc.effeurs d.e M.
Colbert, nous ne ferons ici qu’indiquer l ’époque
de leur miniftere.
Claude le Peletier fuccéda à M. Colbert jufqu’au
mois de Septembre 1689; après lui ce* fut Louis
Phelypeaux de Pontchartrain , qui remplit cette
place jufqu’au mois de Septembre 1.6.99, qu’il fut
élevé à la dignité de chancelier de France.
Michel de Chamillard lui fuccéda en la place de
contrôleur général jufqu’au 14 Février 17083 il fut
créé de fon tems ( en Juin 1701) deux directeurs
généraux des finances , avec le droit d’entrer 6c
rapporter au confeil ro y a l, mais avec fubordina-
tion au contrôleur général, auquel ils étoient obligés
de rendre compte des affaires qu’ils dévoient
rapporter ; ces deux directeurs furent fupprimés en
1708.
Nicolas Defmarets fut enfuite contrôleur général
jwfqu’au mois de Septembre 1715.
Depuis ce tems, la direction 6c adminiftration des
finances fut exercée par le confeil royal des finances,
6c les fonctions de contrôleur général, dont la
place étoit vacante, furent exercées par MM. Philippe
Jofeph Perrotin de Barmont 6c Pierre Soubeyran
, tous deux gardes des regiftres du contrôle
général, en vertu d’une ampliation de pouvoir qui
leur' fut donnée à cet effet le 25 Sept, ï j i \ , & Jacques1
Perrotin de Barmont fut aggrégé aux deux premiers
par lettres du ioN ov. 1^19. M. Rouillé du
Coudray étoit alors directeur des finances & du contrôle
général ; il avoit l’infpeCtion du contrôle des
quittances du thréfor ro y a l, des parties cafuelies &
autres dépendantes du contrôle général des finances.
M. d’Argenfon ayant été nommé garde des fceaux
de France le 18 Janvier 1718 , fut en même tems
■ chargé feul de l’adminiftratiori des finances.
La place de contrôleur général desfinances fut en-
fuite donnée à Jean Law, Anglois, par commiffion
du 4 Janvier 1720 ; il prêta ferment entre les mains
de M. le chancelier îe 7 du même mois ; mais
n ayant point été reçu en la chambre des comptes ,
les deux gardes des regiftres du contrôle général
continuèrent l’exercice de ce contrôle jufqü’a la nomination
de M. de la Houffaye, le fieur Law étant
repafle en Angleterre le 10 Décembre 1720.
Félix le Pelletier de la Houffaye lui fuccéda le 12
du même mois, jufqu’au mois de Mars 1722 ; après
lui Charles-Gafpard Dodun fut reçu en la chambre
des comptes le 29 Avril 1722-, & exerça jufqu’au 12
Juin 1726. Michel-Robert le Pelletier des Forts le fut
Jufqu’au 9 Mars 1730. Philibert Orry, reçu le 20 du
même mois, jufqu’au 5 Décembre 1745.
M. de Machault d’Arnouville fut nommé à cette
place le 5 Dec. 1745 ; commandeur 6c grand thréfo-
lier des ordesduRoi en 1747. Le 8 Déc. 1750 le Roi
lui donna la charge de garde des fceaux de France ;
& le 29 Juillet 1754 s’etant démis de la place de contrôleur
général, le Roi lui donna la charge de fecré-
taire d’éta t , vacante par le décès de M. de Saint-
Conteft, ayec le département de la Marine , M.
Rouillé, qui avoit ce département, ayant été nomme
à celui des affaires étrangères.
Enfin M. Moreau de Seychelles confeiller d’état,
actuellement contrôleur général, fut nommé à cette
place le meme jour 29 Juill. 1754, & prêta ferment
le lendemain entre les mains de M. le chancelier,
Je ne puis mieux terminer ce qui concerne le contrôleur
général, qu’en rapportant ici le précis de ce
que dit M. le Bret en fon traité de la fouveraineté
üy. II. ch.jy. des qualités néceffaires à celui qui a la
direction gen. des fin. Quoiqu’il parle en cet endroit
du ^fur-intendant, on peut également appliquer ce
qu’il dit au contrôleur général, puifqu’il eft préfente-
ment le chef de toutes les finances, comme l’étoit le
fur-intendant. Cette place, dit M. le Bret, eft une
des plus relevées de l’état, & qui defire le plus de
parties en celui qui a l’honneur d’en être pourvu : outre
la bonté de la mémoire, la vivacité de l’efprit, &
la fermete du jugement, il eft néceffaire encore qu’il
ait une fidélité & une affeCtion particulière au fer-
vice de fon prince, afin qu’il puiffe dignement fâtis-
faire aux deux principaux points de fa charge.
Le premier eft d’entretenir foigneufement le cré*-
dit du R o i, d’accomplir les promeffes, & de garder
la foi qu’il a donnée à ceux qui l’ont fecouru de leurs
moyens durant la néceffité de fes affaires, 6c qui fe
font obligés pour fon fervice.
L autre eft de fubvenir à point nommé aux occa-
fions preffantes de l’état, de prendre garde d’avoir
de l’argent prêt pour le payement des armées qui
font fur pié , & d’avoir l’oeil qu’il ne foit point détourné
à autre ufâge ; parce que l’on a vû fbuvent
que faute d’avoir fidèlement employé les deniers que
S. M. avoit ordonné pour les lirais de la giiert e , la
France à reçu plufieurs defaftres fignalés, témoins la
déroute de la Bicoque, la perte du duché de Milan
'^ fréquentes révoltes des Suiffes.
R évité facilement tous ces malheurs, ajoute M.
e Bret, par une parfaite probité & par une grande
prudence ; ƒ ellc-ci lui fait trouver des moyens jüftes
& tolérables pour fatisfaire aux dépenfes publiques
6c néceffaires ; elle lui donne l’induftrie de pourvoit
également à toutes les affaires du royaume, de
difpofer utilement des deniers du R o i, d’en empê-
cherie divertjffement, & de retrancher tous les abus
qui poutroierif fe commettre dans l’adminiftration
dés finances, U recueil des ordonnances de la
troifieme race; LôyYeau, des offices, liv. IV . Sauvai,
anttq. de Paris; l'hijl.fiu confeil -, par Guillard. Abrégé
cnron. de M. le prefideht Henault.
Gardes des regifires du contrôle général des finances.
Ces officiers font au nombre de deux en titre d’offices
, qu’ils exercent alternativement fous le nom de
confeiller s du Roi, gardes des regiflres du contrôle général
des finances de France. Ils prêtent ferment entre les
mains du garde des fceaux de France;
Ils font les dépoïitaires des regiftres du contrôlé
general des finances : ce font eux qui font faire les
enregiftremens des quittances 6c a&es qui doivent y
etre enregiftrés ; ils les collationnent, & préfentent
toutes les femaines ces regiftres au contrôleur gén.
des fin. qui paraphe chaque enregiftrement qui y eft;
fait, St en figne le certificat au dos de ces pièces.
Le contrôleur des finances 6c ceux des domaines
6c bois, font tenus d’envoyer tous les ans au contrô^
leur général des finances, le double des regiftres du
contrôle qu’ils Ont tenus ; duquel envoi il figne uné
certification, fans la repréfentation de laquelle ces
officiers ne peuvent être payés de leurs gages.
Les contrôleurs du prêt 6c droit annuel établis
dans les provinces, lui envoyént auffi chaque annéé
les contrôles originaux qu’ils ont tenus de la recette
de ces droits, après qu’ils lui ont fait clore & arrêter
le premier Janvier de l’année qui fuit leur exercice*
par les thréforiers de France du chef-lieu de la province
oii ils font établis.
Tous cès regiftres font renvoyés par le contrôleur
général des finances j au garde des regiflres du contrôle
-gén. des fin. en exercice ; enfor té que tout ce qui concerne
le recouvrement des deniers royaux, foit ordi-
hairôs* foit extraordinaires, fe trouvé dans leurs dépôts
, compofés dé plus de quatre mille volumes.
Le contrôleur général ne pouvant remplir par lui-
même tout le détail des fondrions de fa place, les
gardes dis regiflres du contrôle général des finances rem-
pliffent celles dont il juge à propos de fe décharger
fur eux, en vertu des commiffions particulières qu’ils
en reçoivent.
Lorfque cés commiffions particulières leur font
données à Fbccafion des recouvrémens de deniers
extraordinairës, la date des édits qui ordonnent ces
recouvremens , détermine lé choix de celui qui fë
trouvé alors en exercice pour remplir ceS fondrions *
qu il continué tant en exercice qu’hdrs d’exercice *
jufqu à 1 execution finale de ces recouvremens 3 en-
forte que la date de chacun de ces édits indique d’une
maniéré precife quel eft celui de ces deux officiers
qui a dans fon depot les regiftres dans lëfquels les
quittances ou adles qui en font la fuite, fe trouvent
enregiftrés.
Lorfque la perception des deniers du Roi eft faité
en vertu de rôles arrêtés àù confeil, dont l’exécution
eft fuivie d’expédition de quittances, foit des
gardes du thréfor royal ou du thréforier des revenus
cafuels, il eft fourni au garde des regiflres du contrôle
général des finances une expédition de ces rôles, fur
lefquels il vérifie li les fontmes portées par lés quittances,
font lés mèmès pour lefquelles les particuliers
y dénommés font compris dans ces rôles ; ou li les
droits qui leur font attribués par ces quittancés, font
tels qu’ils font portés dans ces rôles, pour faire reformer
ces quittances avant leur enregiftrement aü
contrôle * en cas qu’il s’y foit gliffé quelque différence
préjudiciable à l’intérêt du Roi ou à celui des par*
tieuliersi * V ij