terme eft oppofé à emblaver, qui fignifie mettre les
liés en terre y les femer. Voyez ci-<ipr'cs DEBLÉE &
DEBLEURE. (A )
DEBLAI,f. m. terme J ’Architecture ; c eft le tranl-
port de terres provenant des fouilles qu’on a-fait pour
la conftru&ion d’un bâtiment. (P )
DEBLÉE,, f. £ (Jurifprud.) dans quelquescoûtu-
Tiies fignifie les emblaves, c ’eft-à-dire, les-blés .pen-
dans par les racnres. ^ )
DEBLEURE ou EMBLËURË, f. f. (Jurifprud.)
eft la même choie que deblée, ce font les blés pen-
dans par les r'acines ; debleure ou debïee fe prend fou-
vent pour la levée ou récolte que l’on fait des blés.
V?yei Auxerre, art. z z . (A )
DEBLOQUER, v. a&. ce mot éft d’ufage dans
f!Imprimerie ; c’eft remettre dans une forme les lettres
, qui ayant manqué dans la caffe , ont été bloquées,
c’eft-à-dire dont les places ont été remplies
par d’autres lettres de la même force-, mais que l’on
a renverfées. Vyyeç Bloquer.
DEBOITER, v. a& (Hydrauliq.) eft féparer des
tuyaux de bois ou de .grès endommagés, pour en remettre
de neufs. (K )
DEBONDER, v. aû. (fècon. rufiiq.)c’eft ouvrir
la bonde d’un tonneau, d’un étang, foit pour les vui-
der quand ils dont pleins, foit pour les remplir quand
ils font vuides.
DEBORD, (d la Monnoie) c’eft la partie de la
circonférence d’une monnoie, ou cette efpece d’é-
levation qui borde une piece , placée entre la tranche
& le greneti. Voye%_ T ranche 6* G reneti.
•-DEBORDEMENT, f. m .terme de Riviere, ilfe dit
de l’élévation des eaux d’ufre riviere, d’un lae., d\m
fleuve, au-delfus des bords de fon lit. Inondation,
au contraire, eft relatif au terrein fitué au-delà des
bords , & que les eaux ont couvert en s’étendant.
D é b o r d e m e n t , grande & belle machine de
la fécondé entrée du ballet des fêtes de l’Hymen 6c
de l’Amour , dont on trouvera la figure 6c la defcrip-
tion dans un des volumes de planches gravées. Voy.
Merveilleux. (B)
DEBORDER, v. n. (Marine.') on dit d’un vaif-
feau qu’il fe déborde, lorfqu’il fe dégage du grapin 6c
des amarres qu’un vaiffeau ennemi lui avoit jettées
pour l’aborder , ou iorfqu’il fe débarraffe d’un brûlot
qu’on lui avoit accroché. ( Z )
D éborder , v. n. (Marine.) fe dit d’un petitiîâ-
timent qui s’éloigne d’un plus grand , à bord duquel
il étoit. Lorfque la chaloupe ou le canot quittent le
vaifteau, c’eft déborder. La chaloupe ne doit point
déborder du vaifteau que le capitaine n’en foit informé
, 6c l’olficier de garde doit en faire la vifite auparavant.
Du mot de déborder, eft venu celui de dehors
de, terme de commandement, pour dire à une chaloupe
de s’éloigner du vaifteau. (Z )
D éborder , en Ganterie, c’eft tirer la peau par
le bord avec le doigt ou un couteau, afin que les
extrémités foient aufîi unies 6c aulîi égales que le
jrefte du gant.
D éborder , terme qui fignifie en général ôter les
lords de quelque choie. Ainfi les Plombiers appellent
déborder les tables, l’aûion par laquelle ils rognent les
bords des tables de plomb avec une plane ou un dé-
bordoir rond, pour les unir des deux côtés.
Les maîtres Plombiers ne doivent, fuivant leurs
ftatuts, vendre aucune table de plomb fans l’avoir
bien débordée auparavant. Voye[ Plombier,
DEBORDOIR ro nd , outil à l’ufage desPlomr
hiers| c’eft un inftruraent de fer tranchant, qui a une
poignée de bois A chaque bout, qui fert à déborder,
les tables de plomb. Il eft fait comme une plane, à
l ’exception quele fer en eft recourbé en demi-cercle ;
c ’eft pourquoi on le nomme débordoir rond« Voye^la
Jig. G. PI. I, du Plombier.
DEBOSSER le cable, ( Marine. ) c’eft démarrer
la bofle qui tient le cable. ( Z )
DEBOTTER, (Manège.) ôter les bottes àquelqu’un.
S e debotter., tirer fes bottes avec un tire-botte.
H
DÉBOUCHÉ, f. m. (Commé) fe dit dans le Commerce
de la facilité de le défaire de fes marchandises
ou autres effets. On dit , par exemple : j’ai trouvé
un déboucheront mes toiles, je voudrois trouver un
débouché pour mes allions. (G)
DEBOUCHEMENT, f. m. (Comm. & Finance.)
fe .prend encore dans le même fens que débouché. Le
Roi accorda en 172.2 plufieurs débouchemens pour fc
défaire des billets de banque. Diction. de Comm. & de ^ ■ 1 MÈÈ DEBOUGHOIR, f. m. en terme de Lapidaire, eft:
un morceau de fer fur lequel eft creufée la forme de
la coquille 6c de fa queue, qu’on repouffe avec un
poinçon hors de cette coquille lorfqu’elle eft caffée.
Voye^ COQUILLE, & P , Plane. I. du Diamantaire ,
W Ê k .
DEBOUCLER, v. a£l. (Manège.) c ’eft ôter les
boucles qu’on avoit mifes à la nature d’une jument
pour l’empêcher d’être faillie. Voye£ Bo ucle, Saillir.
( V )
* DEBOUILLI, fub. m. (Ttint.) c’eft la partie de
l’art de la Teinture qui confifte à s’afîïirer par différentes
expériences de la qualité du teint qu’on a
donné aux étoffes, aux foies, aux laines, &c. Nous
en traiterons au long à Varticle T einture. Voye^
cet article.
DEBOUQUEMENT, f.m. (Marine.) Ce mot eft
en ufage dans l’Amérique pour défigner un paffage
fprmé par plufieurs îles entre lefquelles les vaiffeaux
font obligés de paflér. On le diftingue de détroit 6c
de canal, quoique ce foit au fond la même chofe. Le
terme de débouquement s’applique particulièrement
aux Antilles 6c aux îles qui font au nord de l’île de
Saint-Domingue, dont les principaux débouquemens
font ceux de Krooked, de Mogane, des Cayques ,
des îles Turques, &c. (Z )
DEBOUQÛER, c’eft fortir d’un débouquement.
Voyei D ébouquement.
DEBOURRER un cheval, (Manège.) c’eft rendre
les mo'uvemens d’un jeune cheval fouples 6c lians
par l’exercice du trot. Voye£ T r o t .
Débourrer les épaules d'un cheval, c’eft pour ainfi
dire les dégeler lorfqu’elles n ’ont pas affez de mouvement.
( V )
DÉBOURSÉ, f. m. (Comm.) ce qu’il en coûte
d’argent comptant pour l’expédition d’une affaire,
pour l’envoi ou la réception des marchandées. II ne
fe dit ordinairement que des petites fommes qu’on
avance pour un autre. Par exemple, je vous rendrai
VOS dèbourfès. (G)
DEBOURSEMENT, f. m. (Comm.) payement
que l’on fait des deniers que l’on tire de la bourfe. ■ ■ 1 ■ BSL DEBOURSER, v. a£l. tirer de l’argent de fa bourfe
ou de fa caifle pour faire quelque payement 9«
quelqu’achat. Voyelles dictionn. de Comm. de Trév. 6*
Chambers. (G) ,
DEBOUT, adv. (Phyjiolog.) être debout, fe tenir
debout, jlare, fe dit de l’homme qui eft. dans cette
attitude où le corps eft droit fur les piés.
Pour que l’homme fe foûtienne fur fes piés, de
quelque manière que le corps foit dréffé, panché ,
courbé, plié, il fuffit que la ligne que l’on conçoit
tirée du centre de gravité-lequel eft, félon Borelli,
dans fon incomparable ouvrage de nwtuqnimalium,
lib. I. prop. cxxxiij. entre les os pubis & lés feffes ,
tombe dans l’efpace quadrangulaire qui comprend
le fol occupé par les deux plantes des piés & celui
qui peut êtçe laifié entre elles ; ou que cette ligne
tom b e feulement fur celui qu’occupe tifië' des plantés
du pié dans le Cas où On fe tient fui? un feul.
Mais, pour qué l’homme fe tienne deboutr il faut
qiié le corps foit dans une fituatiôiï perpendiculaire
à fhorïfort de la tête aux piés ; ce qui fe fait par la
contraction de tous les mnfdes extenfeurs des tarfës,
des tibia, des fémurs, de' fa colonne'des vertèbres 8c
d e là fête. Cette aéHon eft rrès-ëompliquéè, parce
qu’elle s’opère par lé concours .des fortes d*un nombre
très Confidérable dé mufclès ; c’éft pourquoi rien
n’eftphiS pénible qifé de bien repréfentèr des hommes
changés en ftatue,; comme l’éprouVent les; aéleurs
d’opéra, parexeiuplé', dans certains ençhanfemens:
leur rôle eiige alors néceffairemenf qu’ils relient
long-tems debout immobiles, fans pârôîfre bouger
d’aucune partie du corps : ils reffentént une fi grande
laftînide par l’effet de cette fituatiOn forcée , qu’ils
ne peuvent s’empêcher à la fin de chanceler,
j .On n’a pas jufqn’à préfent exactement déterminé
quellès font les puiffances qui font mifes. en oeuvre
pour tenir le corps ferme dans la fituationdroite; l’art
même rie peut pas en repréfenter l’effet dans les fque-
letes humains, ni aucun quadrupède ne peutaffeéler
exactement cette attitude : car,les' animaux qui marchent
à deux piés ne peuvent le faire, que pendant
très-peu de tems, 6c ne foutiennent cette fituation
qu’avec beaucoup de peine, parce qu’ils n’ont pas
les os ries îles qui forifent le baflin aufiîi larges, ni
les cavités cotyloïdes qui reçoivent les fémurs auffi
éloignées entre elles, ni la furface des piés fur lesquels
ils fe portent aufii étendue que l’homme.
Haller.........• .r ,
Le corps humain ainfi fuppofé peut être comparé
à un édifice foûtenu par des colonues ; fi on eucon-
fidere la charpente dans le fquelete, on. voit que les
pièces qui fervent à porterie tronc font comme deux
piliers divifés, dont les parties font liées entre elles
par des joints arrondis, polis ,.fufceptiblès de fe mouvoir
aifémçnt les uns fur les autres; cette ftrudlure
fait que ces piliers ne peuvent pas être placés dans
une fituation droite, fans y être retenus & mis pour
ainfi dire en équilibre par le moyen des • puiffances
ambiantes. La raifon de cette difficulté fe préfente
aifément, fi l’on fait attention aux bafes des pièces
dont ces piliers font conftruits ; on voit que ces pièces
ne portent les unes fur les autres que par de très-
petites furfaces, attendu la rondeur de leur extrémité
, bien différentes des pierres dont font conftrui-
tes des colonnes: celles-là font pofées les unes fur
les autres de la maniéré la plus fiable, c’eft-à-dire
par des furfaces planes étendues félon toute leur largeur,
fufceptibles d ’une contiguïté.proportionnée.
- Il fuit de-là que les os des extrémités du corps humain
font non-feulement fonftion de colonnes ou piliers,
mais encore de leviërs ; ils foûtiennerit parleur
fermeté le poids de tout le corps dans urte fituation
droite; 6c lorfque les pièces offeufes font inclinées
les'unesfur les autres, & que leur propre poids & celui
des parties qu’elles l'upportent les retiennent dans
cet état, elles font pliées de plus en plus, à moins
que l’homme n’employe la force qui lui eft naturelle
pour les arrêter dans leur chûte, par la contra&ion
des mufcles qui tirent les cordes tendineufes par lefquelles
ils ont leur attache fixe aux os.
' Cela pofé, lorfqueTbomme eft debout,les colonnes
offeufes. compofées des qs ries piés, de ceux des
jambes, des cuiffes 8t de l’épine du dos, font dreffées
de façon qu’elles portent les unes fur les autres, à
condition cependant que la ligne d’indinaifon du
centre de gravité qu’a toute la maffe tombe perpendiculairement
entre les deux'plantes des piés ou fur
une des deux ; autrement lè corps ne' pourroit pas
refter dans cette fituation droite, il tomberait du
Coté vers- lequel la-ligne du centVe de gravité pan-
cheroitfur le plan hôrifbntal. :
Voici donc par quel mééhanifme Hibffirne fé tient
droit fiir fes piés du fiir un feulv L’ë^fJOfition quï' firit
eft extraite du traité- des mufelës dii célebre Wihfi-
Idw : on ne peut rien dire, & r&A'rtë trouve dans arf-
curi auteur rièn drauffi exad 6c d’aüfiî complet fitr
ce fiijef. 1
** Dans la llation Ia pllis naturélfé , la plante dë'cha»
» que pie eft pofée horifontalentent- comme la bafe
»-commune dé tout lé corps: pour fdütenir les-jam-
»•bes fur cette bafe comme dés colonnes fans brart-
» 1er, il faut. une coopération _ proportionnée des
» müïclës qui lès environnent', & qui y font atta-
'» chés1. Les prineipaiix moteurs fisnt les grands ju-
»-méàux & le foléàire ; les modérateurs font le jam-
» bier antérieur, le ffibyen & le petit péronier ; les
» dire&eurs font lè jambier pbftérieur, 6c le grand
» péronier ou péroniër poftérieirr.
» Les jambes étant foûtenûes verticalement pat*
>y la éoopératibn de tous ces mufcles., comme pat
» autant de cordages proporfionnément tendus, el-
» les .portent les os des cuiffes qui’font affermis dailS
» leur attitude par.l-’àélion dès vaftes & dû crural;
» îë grêle antérieur ne contribue rien à cette âtti-
» tiide par rapport à l’os fémur. Les vaftes & le cru-
» ral font les principaux moteurs, 8c ils agiffent fans
» modérateurs ; car çes os étant courbés en-arriêre,
» la pente & le poids tiennent lieu norr-feulement de
» modérateurs, mais d’antagoniftes très-forts ;‘il n’ÿ
» a point icî: de direëleurs.
» Les cuifiès ainfi fermement dreffées fur les jant-
» bes foûtiennent le baflin : c’eft ici que les printfc
» paux moteurs, les modérateurs 6c les direfteurs
» font tous employés pour affermir le baflin danâ
» cette attitude. Mai^ces différeris offices changent,
» félon qu’on fe tient plus du riroins droit pour là fta-
» tion: c’eft pourquoi dans la-ftàtîbn bien droite on
» peut regarder comme prefqu’uniforme, 6c comme
»une efpece de mouvement tbnrque, la coopéra^
» tion de tous lés mufcles, qui dans cette attitude
»•peuvent mouvoir le baflin fiir les cuiffes, princi-
» paiement celle des feffier^, des triceps, des grêles
>j antérieurs, des couturiers, 6c même des demi-nér-
» veu x, des demi-membraneux, 6c dès biceps, fur-
» tout quand on panche tant foit peu la tête ên-
» avànt.
» L ’épine du dos avec le thbrax eftfoûtenue dans
» la ftation par la coopération des mufcles vertébraux
» & des longs dorfaux, qui font ici les principaux
» moteurs, par celle des facrolombaires , qui font
» en partie principaux moteurs & en partie direc-
» teurs ; enfin par celle des quârrés des lombes, qui
» font ici la fonélion de direéleurs. Dans cette atti-
» tude de l’épine le pôids de la poitrine & de la tête;
» dont la pente naturelle eft en-devant, contreba-
» lance les vertébraux, les longs dorfaux 8c les fa'^
» crolombaires, & par conféquent y coopéré à là
» place des modérateurs.
» Dans cette même attitude de ftation, la tête
» avec le cou eft foûtenue droite par la coopération
» proportionnée de tous les mufcles qui fervent à là
» mouvoir, foit en particulier, foit conjointement
» avec le cou. Il n’y a que les1 obliques poftérieurs
» inférieurs, appellés communément les grands obli-
» ques, que l’on pourroit croire être en inaélion, pen-
» dant qu’on tient Amplement la tête droite fans la
» mouvoir & fans mouvoir le cou.
» Ce font les fplenius & les çomplexqs qui font
» ici'le,s principaux aéleurs, avec les épineux 8cles
» demi-épineux du cou ; les vertébraux antérieurs
» du cou font alors plutôt de vrais coadjuteurs. quç
» des modérateurs, par rapport à l’attitude de la tê-
»-te ; mais par rapport au cou'ils font des antago*