9 7 * D I E
comme cefte élévation fe peut faire du moins de
trois maniérés dans les fyftèmes -reçus , il y a trois
fortes de dièfes ; favoir, i . le dièfe enharmonique
mineur, ou fimple dièfe qui fe figure par une croix
de S. André, a i n f i S e l o n tous nos Muficièns, qui
fuivent la pratique cl’Ariftoxene, il éleve la note
d’un quart de ton : mais il n’eft proprement que l’excès
du femi-ton majeur fur le femi-ton mineur : ainfi
•du mi naturel au fit bémol, il y a un dièfe enharmonique
, dont le rapport eft dé 125 à 12°*
2. Le dièfe chromatique, double dièfe, ou dièfe
■ ordinaire, marqué par une double croix , éleve
la note d?un femi-ton mineur : cet intervalle eft égal
à celui du bémo.î, c’eft-à-dire, la différence du femi-
ton majeur au ton mineur ; ainfi pour monter d’un
ton depuis le mi naturel, il faut paffer au fa dièfe.
Ç e rapport de dièfe eft de 24 à 25. Voyerpiiir cet article
une remarque importante au mot Semi-ton.
3. Le dièfe'enharmonique majeur, ou double
dièfe, marqué par une croix triplée éleve félon
les Ariftoxeniens, la note d’environ trois quarts de
ton. Zarlin dit qu’il l’élevé d’un femi-ton mineur:
ce qui ne fauroit s’entendre dé notre femi-ton, puif-
-qu’alors ce dièfe ne différeroit en rien de notre dièfe
chromatique.
De ces trois dièfes, dont les intervalles étoient
tous pratiqués dans la mufique ancienne', il n’y a
plus que le chromatique qui foit en ufage dans la
nôtre, l’intonation des dièfes enharmoniques étant
pour nous d’une difficulté prefque infurmontable.
Le dièfe. de même que le bémol, fe place toujours
à gauche devant la note qui le doit porter, &
devant ou après un chiffre, il lignifie la même chofe
que devant une note. Vdyep Chiffrer. Les dièfes
qu’on mêle parmi les chiffrés de la baffe - continue,
ne font fouvent que de fimptës cro ix, comme le
dièfe enharmonique : mais ,cela ne fauroit caufer
d’équivoque, puifque ce dernier n’eft plus en ufage.
Il y a deux maniérés d’employer le dièfe ; l’une
accidentelle, quand dans le cours du chant, on le
place à la gauche d’une note : cette note fe trouve
le plus communément la quatrième du ton dans les
modes majeurs ; dans les modes mineurs, il faut ordinairement
deux dièfes accidentels, favoir un fur la
fixieme note, & un fur la fèptieme. Le dièfe accidentel
n’altéré que la note qui le fuit immédiatement
, ou tout au plus celles qui, dans la même me-
fure, fe trouvent fur le même degré fans aucun ligne
contraire. ■<
L’autre manière eft d’employer le dièfe à la clé :
alors il agit dans toute la fuite de l ’air, & fur toutes
les notes qui font placées fur le même degré que lui,
à moins qu’il ne foit contrarié par quelque dièfe ou
béquarre accidentel, ou que la d é ne change.
La pofition des dièfes à la clé n’eft pas arbitraire,
non plus que celle des bémols ; autrement les deux
femi-tons de l’o&ave feroient fujets à fe trouver entre
eux hors de la diftance prefcrite. Il faut appliquer
aux dièfes un raifonnement femblable à celui
que nous avons fait au mot bémol, & l’on trouvera
que le feul ordre qui peut leur convenir à la c lé , eft
celui des notes fuivantes, en commençant par fa 6c
montant de quinte, ou defcendant de quarte jufqu’au
la auquel on s’arrête ordinairement ; parce que le
dièfe au mi qui le fuivroit, ne différé point du fa
dans la pratique.
Ordre dçs dièfes a la clé.
F A , U T , S O L , R É , L A .
Il faut remarquer qu’on ne fauroit employer un
dièfe à la c lé, fans employer auffi ceux qui le précèdent
; ainfi le dièfe de l'ut ne fe pofe qu’avec celui du
f a , celui du fo l qu’avec les deux précédens, &c.
Nous avons donné au motChÈ. une formule pour
D ï E
trouver tout d’un coup fi un ton ou mode donné dolç
porter des dièfes à la clé, & combien. (S)
DIESPITER, fi. m. nom de Jupiter. Ce nom, fe*
Ion quelques-uns, eft la même chofë que dios pater,
Jupiter pere ; car Jupiter eft grec, Çm ou <Teu?, d’oii
viennent les cas obliques S’ioc, & c . D ’autres difent
que Diefpiter eft la même choie que Dieipater, peré
du jour. S. Auguftin tire ce nom de dies, jour, 6cpar^
tus, production, enfantement ; parce que c’eft Jupiter
qui produit le jour. Servius & Macrobe font du
même fentiment. Le premier dit que dans le langage
des Ofques on difoit Lucetius, 6c Diefpiter en latin.
Struvius ( Antiq. rom. chap. -j. ) prétend ce femble
que Diefpiter eft Pluton ; mais il s’eft trompé fur la
leçon du mot : car dans Cicéron, auffi bien que dans
l’infçription qu’il cite d’après Cruter, il n’y a que
Difpater , & non pas Diefpiter. Chambers 6c Trév. (G)
DIESSENHOFEN, ( Géog. modf) -ville de Suiffé
au canton de Schaffoufe ; elle eftfituée fur le Rhin»
Long. xG. 2.5. lat. 47. 46.
DIEST, {Géog. mod.') ville du Brabant fur la De-
mer. Long. zx . $5. lat. 5o. 5c).
* D IETE, f. f. {Hifl. anc.) chez les Romains ,
e’étoit une pètite falle à manger , pratiquée à côté
d’une grande, 6c prife tantôt au-dedans, tantôt au-
dehors de celle-ci. On mangeoit dans la grande falle
à manger ou dans une die te, félon lé nombre des convives.
- . ' - 1 •• 1
D i e t e d e l ’E m p i r e , (Droitpubl. & Hijl. mod.y
comitia imperii : on nomme ainfi l’affemblée générale
des états de l’empire, convoquée par l’empereur
pour traiter des affaires qui regardent tout-
l’empire, ou quelques-uns des membres qui le com-
pofent.
Autrefois l ’empereur feul avoit droit de convoquer
la diete ; mais aujourd’hui il faut qu’il s’aflure
du confentement des électeurs , & qu’il convienne'
avec eux du lieu oîi elle doit s’affembler ; 6c même
dans de certains cas, les électeurs ont le droit de
convoquer la diete fans le confentement de l’empereur.
La raifon de cette différence, comme l’a fort
bien Remarqué un auteur moderne, « c’eft que l ’in-
» térêt général des principaux membres doit être
» le même que celui de tout le corps en matière de
» politique ; au lieu que l’intérêt du chef n’a fouvent
» rien de commun avec celui des membres, & lui
» eft même quelquefois fort oppofé ». Vyye^ le droit
public germanique , tom. 1. pag. 2 3 1 • Dans quelques
occafions, les électeurs ont invité l’empereur à convoquer
une diete. Dans l’abfence de l’empereur, le
droit de convocation appartient au roi des Romains
s’il y en a un d’élu ; & en cas d’interregne , il ne pa-
roît point décidé fi ce droit appartient aux électeurs
ou aux vicaires de l’empire.
Quand l’empereur s’eft affûré du confentement
des électeurs, 6c eft convenu avec eux du lieu oii la
diete doit fe tenir, il doit inviter tous les états à com-
paroître fix mois avant que l’affemblée fe tienne.
Autrefois cette convocation fe faifoit par un édit
général; mais-depuis Frédéric III. les empereurs
font dans l’ufage d’adreffer les lettres d’invitation à
chaque état qui a droit de fuffrage 6c de féance à la
diete de l’empire. On voit pa r-là que les électeurs ,
les princes eccléfiaftiques 6c féculiers, les comtes &
prélats immédiats du fécond ordre , 6c enfin les villes
impériales, doivent être invités.
Les princes eccléfiaftiques doivent être appellés
à la diete, même avant que d’avoir été confirmés par
le pape ; pendant la vacance des fiéges épifeopaux ,
on invite le chapitre qui a droit de s’élire un évêque.
Quant aux princes féculiers, ils peuvent être
invités , même avant d’avoir pris l’inveftiture de
l’empereur. Si un prince état ëft mineur, la lettre
d’invitation s’adreffe à fon tuteur, ou à l’adminiftr«'
D I E
leur de fes états. Les villes impériales doivent pa*
reillement être invitées par des lettres particulières.
# Voici donc l’ordre que tiennent les états de l’empire
dans leur affembiée générale. 1°. Les eleâeurs qui font au nombre de neuf,
dont trois font eccléfiaftiques, &C les fix autres féculiers.
V->ye{ l ’article E l e c t e u r . Ils forment le collège
éleCloral, dont l’élcCteur de Mayence eft le directeur
particulier, comme il eft le directeur général de
toute la diete.
II0. Les princes forment le fécond collège. . On en
compte trois efpeees. i° . Les princes évêques ou
abbes, qui ne font princes qu’en vertu de l’éledion
capitulaire. 20. Les princes de naiffance, c’efLà-dire
iffus de maifons qui font en poffeffion de cette digni-
te,qu on appelle les maifons anciennes de l ’empire. 30.
Les princes de la création de l’empereur :,ces derniers
n^ont pas toujours féance à la diete. C ’eft l’archiduc
d Autriche & l’archevêque de Saltzbourg qui.ont alternativement
le directoire du collège des princes.
Dans ce collège, fe trouvent auffi les prélats immédiats
du fécond ordre,qui font divifés en deux bancs :
celui de Soiiabe, & celui du Rhin ; & les comtes immédiats
de l’empire, qui font divifés en quatre ;claf-
fes ou bancs : favoir celui de Wétéravie, de Soiiab
e , de Franconie, 6c de Weftphalie. Chaque banc
n ’a qu’un fuffrage.
• ,°; ®*n^n le troifieme collège eft celui des villes
impériales, qui font auffi partagées en deux bancs,
favoir du Rhin & de Soiiabe.
Pour mettre le leCteur au fait de cette importante
partie du droit public germanique, voici lesnoms.de
tous les princes 6c états qui ont droit de fuffrage 6c
de feance à la diete de l’empire.
i° . Les neuf éleâeurs. Voye^ E l e c t e u r s . ,
i ° . Les princes qui prennent féance dans l’ordre
qui fuit, 6c fe diftinguent en deux bancs, dont le
premier eft pour les princes eccléfiaftiques, & le fécond
pour les princes féculiers. r
Banc des Princes eccléfiafiiques.
L ’archevêque de Saltzbourg.
L ’archevêque de Beïànçon.
Le grand-maître de l’ordre
Teutonique.
Les évêques de Bamberg.
deWurtzbourg.
de Worms.
d’Eichftatt.
de Spire,
de Stratbourg.
de Confiance.
d’Aufbourg.
de Hildesneim.
de Paderborn,
de Freyfingen.
de Ratilbonne.
de Paffaw..
de Trente,
de Brixen.
de Bâle,
de Liege.
d’Olhabruck,
de Munfter.
d® Cpire-
de Lubeck.
L’abbé de Fulde.
L’abbé de Kempten.
Le prévôt d Elwangen.
Le grand-prieur de l’Ordre de
S. Jean ou de Malte, pour
l’Allemagne.
Le prévôt de Bertholfgaden.
Le prévôt de Wéiffembourg.
L ’adminiftrateur de l’abbaye
de'Prum.
L’abbé de Stablo.
L ’abbé de Corwey.
Princes féculiers.
L’archiduc d’Autriche.
Le duc de Bourgogne.
Le duc de Bavière.
Le duc de Magdebourg.
Le comte palatin de Lauter.
Le comte de Simmem.
Le duc de Neubourg.
de Brème,
de deux-Ponts.
Le comte de Veldentz &
Lauterek.
Le duc de Saxe-Weimar,
de Saxe-Eifènach.
de Saxe-Cobourg,
de Saxe-Gotha.
d’AItembourg.
Le margrave deBrandebourg-
Culmbach.
Le margrave deBrandebourg-
Anfpach.
Le duc de Zell.
de Grubenhagen,
de Calemberg.
de Brunfwick-Wol-
fenbuttel.
Le prince de Halberfladt.
Le duc de Verden.
Le duc de Wirtemberg.
Le landgrave de Hefle-Caflel.
Le landgrave de Heffe-Darm-
ftat.
Le margrave de Bade-Bade.
Le margrave de Bade-Dur-
lach.
Le comte de Hochberg.
Le Duc de Mecklenbourg -
Schwerin.
Le duc de Guftraw.
de la Poméranie am
térieure.
de la Poméranie ultérieure^
D I E 971 Les ducs de Saxe - Lawen-
bourg.
de Holftein- Gluck»
ftadt.
de Holftein - Got-
torp.
Le prince de Minden.
Le duc deSavoye.
Le landgrave de Leuchtem-.
berg.
Les princes d’Anhalt.
Les princes dé Henneberg.
de Schwerin.
de Camin.
de Ratzebourg»
_ de Hirfchfeldt.
Le,marquis de Nomény.'
Le prince de Montbéliard.
Leduc d’Aremberg.
Les princes de Hohenzollerts
Le prince de Lobkowitz.
Le prince de Dietrichftein.
Les princes de Naflau-Hada-
mar.
de Naflau -Sie^
gen.
deNaffàu-Dilien?
1 , . boujg. B
Les princes d’Averfoerg.
d’Oftfrife. '
de Furftembèrg.'v
de Schwaitzen r.
berg.
de Lichtenftein.
deSchwaitzbourg.
de la Tour-Taffis'.
Ces deux derniefs ont été aggregés au collège des
princes pendant le cours de la préfente année 1754 î
ce qui a donné lieu à des proteftations de la part de
quelques, princes, qui ne veulent point conifentir à
l’admiffion de ces deux nouveaux états. Voilà actuellement
l’état des chofes. Il y a encore d’autres
princes oui prétendent avoir droit de féance & dé
fuffrage à la diete ; mais ils n’ont point encore pû y
être admis jufqu’à préfent. On pourra trouver leurs
noms dans l’ouvrage intitulé , droit public germanique,
tome I. page 26 G. & fuiv.
. Les prélats immédiats du fécond ordre font, comme
nous avons d i t , divifés en deux bancs ; celui
de Soiiabe, qui comprend dix-neuf abbés, abbef-
fies, ou prélats ; ôc celui du Rhin, qui en comprend
vingt.
Les comtes immédiats font divifés en quatre bancs-’
Le banc de Wétéravie en comprend onze.
Le banc de Soiiabe en comprend vingt-trois.
Le banc de Franconie en comprend quinze^
Le banc de Weftphalie en comprend trente-cinq.'
Ceux qui voudront en favoir les noms, n’auront
qu’à confulter l’ouvrage que nous venons de citer.
Le collège des villes impériales qui ont dr oit de
fuffrage à la diete, eft compofé de deux bancs ; celui
du Rhin, & celui de Soiiabe.
Banc du. Rhin.
Cologne.
Aix-la-Chapelle.
Lubeck.
Worms.
Spire.
Francfort fiir le Mein.
Gôfflar.
Brême.
Mulhaufen.
Nordhaufen.
Dortmund.
Friedberg.
Wetzlar.
Gelnhaufen.
Hambourg.
Bane de Souabe.
Ratifbonne.
Augfboürg.
Nuremberg.
Ulm.
Efilingen.
Reutlingen.
Nordingen.
R otiienbourg, yar Tauber*
Hall en Soüabe.
Rothvveil.
Uberljngen.
Heilbrunn.
Gemünd en Soüabe*
Memmingen.
Lindau.
Biberach.
Ravenlbourg.
Schweinfurth.
Kempten.
Windsheira,
I