i io. Le gouvernail.
n i . Les blocs ou taquets d’écoutes»
1 1 1 . On met les fargues, fi on le juge néceffaire.
1 1 3. Comme auffi les liffes au-deffus du platbord,
s’il en eft befoin.
1 14. On fait les dogues d’amure.
11 ç. Les pompes.
116. La foute au bifcuit & la foffe à lion.
117. Le traverfin des petites bittes furie gaillard-
d’avant.
1 18. Les bittons, taquets, & chevillots.
119. L’arceau au-deffus de la manuelle ou barre
du gouvernail, s’il y en faut. Puis on fe prend à
120. Recourir tout-autour par le dehors, •
121. A foufHer ou mettre le doublage, s’il en eft
befoin ;
122. Et l’on garnit l’étambord & le gouvernail de
plaques de cuivre.
Après ces pièces principales on travaille aux menus
ouvrages, comme fenêtres, portes, bancs, chambres
, & retranchemens : enfuite on braie, on goudronne,
on peint, &c.
Tout ce qu’on vient de voir ne regardant que le
corps du vaiffeau, il nous refte encoijs à parler de
la matière des voiles & des cordages ; articles qui
demandent beaucoup de détail, & pour lefquels
nous renvoyons aux mots Mats , V oiles , C ordages.
Voye^ auffi Na vire. (Z )
CONSUALES, (Hifl. anc. & Myth.) fêtes à l’honneur
du dieu Confus , c’eft-à-dire Neptune, différentes
de celles qu’on appelloit neptunales. Voyeç
Neptunales.
On y faifoit une cavalcade magnifique, parce que
Neptune paffoit pour avoir donné le cheval aux
hommes: de -là lui venoit fon furnom d’équeftre,
I7T7TI0Ç.
On dit que ç’eft Evandre qui inftitua le premier
cette fête. Romulus la rétablit fous le nom de Confus,
parce que ce dieu lui avoit fuggéré le deffein
d’enlever les Sabines. Car Romulus ayant inftitué
les jeux confuales, y invita fes voifins, & fe fervit de
la folennité des facrifices & des jeux pour enlever
les Sabines qui étoient venues à la cérémonie. Pour
y attirer plus de monde, il avoit répandu de. tous
côtés qu’il avoit trouvé fous terre un autel qu’il
vouloit confacrer, en faifant des facrifices au dieu à
qui cet autel avoit été érigé.
Ceux qui prétendent expliquer les myfteres de la
théologie payenne, difent que l’autel caché fous
terre eft un fymbole du deffein caché que Romulus
avoit d’enlever les femmes de fes voifins.
• Les confuales étoient du nombre des jeux que les
Romains appelloient/àcr«, parce qu’ils étoient con-
facrés à une divinité. Dans les commencemens ces
fêtes & ces jeux ne différoient point de ceux du cirque
; & de-là vient que Valere Maxime dit que l’en-
levement des Sabines fe fit aux jeux du cirque. Voye£
C irque.
On couronnoit & on laiffoit repofer les chevaux
& les ânes ces jours-là, parce que c’étoit la fête de
Neptune équeftre, dit Plutarque.
Feftus écrit que l’on célebroit ces jeux avec des
mulets, parce qu’on croyoit que c’étoit le premier
animal qui eût fervi à traîner le char.
Servius dit que les confuales tomboient au 13
d’Août;-Plutarque, dans la vie de Romulus, les met
au 18 ; & le calendrier Romain au 21 du même mois.
Voy. les diclionn. de Trév. de Moréri , 6* le diclionn. de
Myth. (G)
CONSUBSTANTIATEURS, f. m. pi. ( Théolog.)
nom donné par les Théologiens catholiques aux Luthériens
, qui foûtiennent la confubftantiation. Voy.
C onsubstantiation.
C onsubstantiateurs, eft auffi le nom de.ceux
qui croient le verbe ou le fils de Dieu confubßantld
à fon pere ; du moins M. Peliffon employé - t - il ce
terme en ce fens, lorfqu’il prétend qu’après le concile
de Nicée les Ariens appellerent les catholiques
Homooufiens, c’e ft-à-dire confubßantiels ou confub-
ßantiateurs, comme les Proteftans nous appellent
î tranfubfiantiateurs. Je ne fai fi cette étymologie de
M. Peliffon eft bien jufte & bien analogue au génie
de notre langue. On forme très-bien confubftantia-
teurs & tranfubftantiateurs, de confubftantiation &
de tranfubftantiation : mais dans confubftantialité
trouvera-t-on également la racine de confubßantia-
teurs ? M. Peliffon vouloit faire voir que nos freres
réformés donnoient à l ’exemple des Ariens des noms
odieux aux Catholiques ; & il a cru pouvoir traduire
homooufiens par confubftantiateurs. Ceux qui entendent
la force du mot grec ô/xowioç, décideront fi cet
écrivain, d’ailleurs exaft, a bien réulîi. Voye^ Consubstantiation
& Consubstantiel. (G)
CONSUBSTANTIATION, f. f. (Théol.) terme
par lequel les Luthériens expriment leur croyance
fur la préfence réelle de Jefus-Chrift dans l’eucharif-
tie. Ils prétendent qu’après la confécration le corps
& le fang de N. S. Jefus - Chrift font réellement pré-
fens avec la fubftance du pain, & fans que celle-ci
foit détruite. C ’eft ce qu’ils appellent confubftantia-
tion ou impanation. Voye£ IMPANATION {Luthera-
itifrie.)
Je croi, difoit Luther (de captiv. Babyl. tom. //.),
je crois , avec Wiclef ’, que le pain demeure ; & jç crois,
avec les Sophifles (c’eft ainfi qu’il nommoit les Théologiens
catholiques), que le corps de Jefus - Chrifi y
efi. Il expliquoit, dit M. Boffuet, fa doftrine en plu-
fieurs façons, & la plûpart fort groflieres. Tantôt il
difoit que le corps eft avec le pain, comme le feu
eft avec le fer brûlant : quelquefois il ajoûtoit à ces
exprelfions, que le corps étoit dans le pain , fous
le pain, comme le vin eft dans & fous le tonneau.
De-là ces propofitions fi ufitées parmi les Luthériens
, in , Jub, cum, qui veulent dire que le corps
de Jefus - Chrift eft dans le pain, fous le pain, &
avec le pain. Mais comme Luther fentit que ces paroles
, ceci efi mon 'corps, fignifioient quelque chofe
de plus, il les expliqua ainfi , ce pain efi mon corps
fubfiantiellemeht : explication inoüie & plus abfurde
que la première. Hîft. des variât, tom. 1.1. II. n. 2.
Pour expliquer fa première comparaifon, il difoit
que le vrai corps Sc le vrai fang de Jefus-Chrift
font dans le pain & dans le v in , comme le feu fe
mêle dans un fpr chaud avec le métal ; enforte que
comme chaque partie de fer rouge eft fer & feu ,
ae même chaque parcelle du pain & du vin eft tout
enfemble pain & v in , & le corps & le fang de Jefus
Chrift. Il ne laiffe pas de dire, qu’il permet l’une
& l’autre opinion de la tranfubftantiation & de la
confubflantiation, & qu’il leve feulement le fcrupule
de ceux qui ne voudroient pas admettre la première
; èc dans un autre ouvrage, comme on lui
reprochoit qu’il faifoit demeurer le pain dans l’eu-
chariftie, il l’avoue : « mais je ne condamne pas ,
» dit-il , l’autre opinion ; je dis feulement que c©
» n’eft pas un article de foi Reponf. ad articul.
extraci. de captiv. Babylon, tom. II. fol. tyz. Mais
bientôt il en vint jufqu’à nier ouvertement la tranfubftantiation.
Voye^ T ransubstantiation.
Luther dans fes propres principes fe trompoit en
admettant la confubftantiation. C ’eft ce que Zuingle
& tous les défendeurs du fens figuré lui démon-
troient clairement. Us remarquoient que J. C. n’a
pas dit, mon corps efi ici, ou mon corps eft fous ceci ,
& avec ceci , ou ceci contient mon corps ; mais Amplement
ceci efi mon corps. Ainfi ce qu’il veut# donner
aux fideles n’eft pas une fubftance qui contienne
fon corps , ou qui l’â&ompagne, mais fon corps
fans aucune autre fubftance étrangère. Il n’a pas
dit non plus, ce pain eft mon corps , qui eft l’autre
explication de Luther ; mais il a dit ceci efi mon corps
par un terme indéfini, pour montrer que la fubftance
qu’il donne n’eft plus du pain, mais fon corps :
& quand Luther expliquoit, ceci efi mon corps > ce
pain eft mon corps réellement & fans figure , il détrui-
foit fans y penfer fa propre do&rine. Car on peut
bien dire avec l’Eglife Catholique, que le pain devient
le corps au même fens que S. Jean a dit que
Veau fut faite vin aux noces de Cana en Galilee ,
c’eft-à-dire par changement de l’un en l’autre. On
peut dire pareillement que ce qui eft pain en apparence
, eft en effet le corps de notre Seigneur ; mais
que du vrai pain en demeurant te l, fut en meme
tems le vrai corps de notre Seigneur, comme Luther
le prétendoit, les défendeurs du fens figuré lui
foûtenoient, auffi-bien que les «Catholiques, que
c ’eft un difcours qui n’a point de fens , & con-
çluoient qu’il falloit admettre avec eux un fimple
changement moral, ou le changement de fubftance
avec ceux que Luther appelloit Papilles. Contin.
de Fleury, ad an. i5z 6. (G)
CONSUBSTANTIEL, terme de Théologie ; Coèf-
fentiel, qui eft de la même fubftance. Voye^ Substance.
Les orthodoxes croient que le fils de Dieu
eft confubftantielà fon pere. Voye^Tr in ité , Pere,
&c.
Le terme ofxowio?, confubftantiel, futchoifi & adopte
par les peres du concile de N icée, pour exprimer
la doftrine de l’Eglife avec plus de précifion, & pour
fervir de barrière & de précaution contre les erreurs
& les furprifes des Ariens qui convenoient de toutes
chofes, excepté de la confubftantialité. Voye^ Arianisme & Homoousios.
Ils alloient jufqu’à reconnoître que le fils étoit véritablement
Dieu , parce qu’il avoit été fait Dieu ;
mais ils nioient qu’il fût un même Dieu & une même
fubftance que le pere. Auffi firent-ils toujours
tout ce qu’ils purent pour abolir l’ufage de ce terme.
On perfecuta les défenfeurs de ce terme. Confin
e 2 fît tous fes efforts pour obliger les évêques à
fupprimer le terme de confubftantiel dans le fymbole;
mais la vérité triompha , & ce terme s’eft confervé
jufqu’aujourd’hui.
Sandius prétend que le terme de confubftantiel étoit
inconnu avant le concile de Nicée ; mais on l’avoit
déjà propofé au concile d’Antioche, lequel condamna
Paul de Samofate, en rejettant pourtant le mot
de confubftantiel. Courcel au contraire a foûtenuque
le concile de Nicée avoit innové dans la doftrine,
en admettant une expreffion dont le concile d’Antioche
avoit aboli l’ufage.
Selon S. Athanafe, le mot de confubftantiel ns fut
condamne par le concile d’Antioche, qu’entant qu’il
renferme l’idée d?une matière préexiftente, & antérieure
aux chofes qui ont été formées , & que l’on
appelle coèffentielles. Or en ce fens le pere & le fils
ne font point confubftantiels, parce qu’il n’y a point
de matière préexiftente. Voye? le dict. de Trév. (G)
CONSUEGRA , ( Géog.) petite ville d’Efpagne
dans la nouvelle CafHlle, entre le Tage & la riviere
de Guadiane.
* CONSUL, f. m. (Hift. anc.') ce fut, aprèsl’ex-
pulfion de Tarquin le Superbe, le dernier roi, mais
non le dernier tyran de Rome, le premier magiftrat
de la république. Cette dignité commença l’an 245
de la fondation de la ville. On créoit tous les ans
deux confuls ; ils gouvernoient enfemble la république.
L. Junius Brutus, & L. Tarquinius Collatinus
mari de Lucrèce , furent les premiers honorés de
cette dignité. Qu’il fut doux au peuple, qui avoit
fervi julqu’alors comme un efclave, de le voir af-
femblé par centuries, en comices, fe choififfant luimême
des magiftrats annuels, amovibles, tirés de la
maffe commune par fa v o ix , & y retombant au bout
de l’année f Cette éleftion fut conduite par un interrex
félon quelques-uns ; félon d’autres, par un préfet de
la ville : mais ces deux fondions qu’on vit réunies
dans la perfonne de Sp. Lucretius Tricepetinus, n’étant
point incompatibles, celui qui préfida aux premiers
comices libres du peuple Romain put les exercer
enfemble. Les deux premiers confuls ne finirent
point leur année; le peuple caffa Collatinus qui lui
parut plus ennemi du roi que de la royauté ; & Brutus
& Aronce fils de Tarquin, s’entretuerent à coups
de lance. r
Le nom de conful rappelloit fans ceffe à ce magiftrat
fon premier devoir, & les limites de fa charge;
c eft qu il n’etoitque le confeiller du peuple Romain,
& qu’il devoit en toute occafion lui donner le con-
feil qui lui fembloit le plus avantageux pour le bien
public. On créa deux confuls, & on rendit leur dignité
annuelle, afin qu’il ne reftât pas même l’ombre
de 1 autorité royale, dont les caraderes particuliers
font 1 unité & la perpétuité. Us ne tenoient leur
autorité que du peuple, & Je peuple ne voulut point
qu’ils puffent , fans fon confentement, ni faire battre
de verges, ni mettre à mort un citoyen. U paroît cependant
que ces limites n’étoient point encore affez
étroites pour prévenir les vexations , puifque dès
l’an 260, c’eft-à-dire quinze ans après la création
des confuls, le peuple fut obligé de fe faire des pro-
tedeurs dans les tribuns. Leur autorité ceffa l’an
302 ; on la remplaça par celle des decemvir legum
fcribendarum ; elle reprit l’an 306 ; elle ceffa encore
en 310: la république eut alors fes tribuns militaires,
confularipoteftate. Après plufieurs révolutions,
le confulat rétabli dura depuis l’année 388 de Rome
jufqu’en 341 de J. C. qu’il finit dans la perfonne de
Fl. Bafilius dernier conful, qui l’étoit fans collègue.
Ce fut Juftinien qui en abolit le nom & la charge :
cette innovation lui attira la haine publique, tant ce
vieux fimulacre étoit encore cher & relpedé. Sa duree
fut de 1047 ou 9 ans* Cette dignité ne conlerva
prefque rien de fes prérogatives fous Jules Céfar &
fes fucceffeurs. Les empereurs la conférèrent à qui
bon leur fembloit ; on n’en étoit revêtu quelquefois
que pour trois mois, fix mois, un mois. Plus un homme
étoit v i l , plus fon Gonfulat duroit. Avant ces
tems malheureux , l’éledion des confuls fe faifoit
dans le champ de Mars. Un des confuls en charge
étoit le préfident des comices : il les ouvroit en ces
termes, quce res mihi , magiftratuique meo , populo ple-
bique Romance féliciter eveniat, confules defigno. Le peuple
accompagnoit jufque chez eu x, avec des acclamations
, les confuls défignés.La défignation fe faifoit
ordinairement à la fin du mois de Juillet ; les fonctions
ne commencèrent, du moins à compter depuis
l’an 599 ou 600, qu’au premier de Janvier. Onac-
cordoit ce tems aux compétiteurs. Si l’on parvenoit
à démontrer que la défignation étoit illégitime, qu’il
y-avoit eu de la brigue, des largeffes, des corruptions
, des menées baffes , le défigne étoit exclu. Ce
réglement étoit trop fage pour qu’il durât long-tems ,
& que l’obfervation en fut rigoureufe. Au premier
de Janvier, le peuple s’affembloit devant la maifon
des défignés ; il les accompagnoit au capitole ; chaque
conful y facrifioit un boeuf ; on fe rendoit de-là
au fénat ; l’un des confuls prononçoit un difcours de
remerciment au peuple. Sous les empereurs, il fe faifoit
dans cette cérémonie des diftributions de mon-
noie d’or & d’argent : il y eut jufqu’à cent livres d’or
deftinéës à cet emploi. Valens & Marcian abolirent
cet ufage. Juftinien le rétablit avec la reftriôion,
qu’on ne diftribueroit que de petites pièces d’argent.
Mais les defordres occafionnés par cette efpece de
largeffe, qui exçluoit encore du confulat quelques