de l’indignité dans la perfonne du pourvu, à moins
que ces défauts ne fuffent fur venus depuis la collation.
. . .» I
Pour ufer du droit de dévolution , u faut que les
iix mois accordés au collateur eccléfiaftique ordinaire
foient entièrement expirés ; ou fi c’en: un collateur
laïc , il faut quatre mois.
Pour les bénéfices , élettifs, lorfque les éleûeurs
ont laiffé paffer trois mois fans élire & fans rien faire
pour l’élection, ils font privés pour cette fois du
droit d’élire, qui demeure dévolu au fuperieur, auquel
appartient le droit de confirmation.
Quand le droit de collation appartient à un membre
d’un chapitre, & qu’il a néglige d’en ufer, le
droit eft dévolu d’abord au chapitre, & enfuite du
chapitre à l’évêque.
Si l’évêque conféré avec le chapitre, il faut distinguer
fi c’eft comme évêque ou comme chanoine:
au premier cas, faute par l ’évêque de conférer dan®
le tems, fon droit eft dévolu au métropolitain : au
fécond cas.; il eft dévolu au chapitre.
Lorfque c’eft le patron laïc qui a négligé de pré-
fen.ter, fon droit eft dévolu au collateur ordinaire
eccléfiaftique.
, Le collateur qui conféré par dévolution, conféré
librement ; de forte que , quoique le premier collateur
fut obligé de conférer à un expeâant, le.collateur
fupérieur n’eft pas obligé d’en ufer de même ;
l’expe&ant eft puni par-là de fa négligence d’avoir
làïffé paffer lés fix mois fans requérir le bénéfice.
Quand le pape conféré par dévolution, il le peut
faire dès le lendemain des fix mois accordés au dernier,
.collateur , fans qu’il foit befoin d’un intervalle
fuffifant pour qu’il ait pu apprendre la dévolution faite
à. fon profit, parce que la prôvifion feroit toujours
bonne par.prévention.
Si tous les collateurs fucceflîvemént négligent de
conférer, le droit revient au premier collateur.
• Les provïfibns données par le collateur fupérieur,
doivent exprimer que c’eft par droit de dévolution ,
à moins que le premier collateur ne fût inférieur à
l’évêque : celui-ci étant jure fuo le collateur de tous
les bénéfices de fon diocèfe, lorfque les collateurs
inférieurs n’ufent pas de leur droit.
La dévolution n’a pas lieu pour les bénéfices qui
font à la collation ou nomination du Roi. -
- Le privilège accordé aux cardinaux de ne pouvoir
être prévenus, par rapport aux bénéfices qui
font.à. leur collation, ne s’étend point à ceux qui
l'éur viennent par ■ dévolution.
Voyei capit. Jîcut z . de fuppl. régi, prtelat. Capit.
pojlulajli extra de concejf. prceb. & ecclef. vacant. Capt
ne pro defeclu41. extra de elecl.& elecli potejl. Du-
molin , ad reg. de yerijimili notit. n, yo. Louet, obf.
fur le comm. de Dumolin, ad reg. de infirm. ri. 48.
& 64. & fuiv. ziÊ-. 4 1 6 Catelan, liv. I. chap. xlïj.
De Roye, de jure patron, cap. xxviij. Drapier , des
mat, bénéf. tout. I. chap. xïj. Tr. de la prat. de cour
de Rome , tome Il.pag. 5. (-<f )
D é v o l u t i o n {Droitde)) eft un droit fingulierde
fucceflion réciproque entre les conjoints , ufité dans
le Brabant & dans une partie des villes d’Alface,
telles que Colmar, Turkeim, Munfter, Scheleftad,
& Landau.
. Stokmans, qui a fait un traité exprès du droit de
dévolution , le définit vinculum quod per dtjfolutionem
matrimonil’confuetudo injicit bordsimmobïlibusfiip.trjli-
tis conjugis, ne ea ullo modoalienetfed integra confervet
ejufdem matrimonii liberis, ut in ea Juccedere pojjint ,Ji
parenti fuperfuerint, yelipji, vel qui ab ipjîs natïfue-
nnt, exclufis liberis fecundi vel ulterioris tori.
Quelques - uns appellent ce droit une efpece de
fucceflion anticipée j d’autres difent que c’eü.i/tcjipata
fuccejfio, quce peijicitur morte fuperventente fuperfitU
conjugis. ■ # .
Ce droit a lieu de plein droit, & fans aucune fti-
pulation entre les conjoints.
Ses principaux effets font ;
i°. Que tous les immeubles, que les conjoints apportent
en mariage, ou qui leur viennent depuis par
fucceflion, ou qu’ils.acquièrent pendant le mariage,
appartiennent en propriété aux enfans de leur mariage
, à l’exclufion des enfans des autres mariages.
20. Que l’iifiifruit de ces mêmes biens appartient
au furvivant des conjoints, avec faculté en cas d’indigence
d’en aliéner le tout ou partie, pourvu que
le magiftrat le lui permette en connoiffance de caufe.
30. Le furvivant des conjoints gagne en propriété
tous les meubles, même au préjudice des enfans.
40. S’il n’y a point d’enfans vivans au tems du décès
du prémourant des conjoints, le furvivant fuc-
cede en pleine propriété à tous les biens, tant meubles
qu’immeubles, pourvu que le prédécedé n’en
ait pas difpofé par teftament.
Les conjoints peuvent néanmoins par leur contrat
de mariage, déroger à ces ufages & fe régler
autrement. _ Voye£ le traité des gains nuptiaux, ch.jx.
Dans les coutumes d’Arras, de Bethune, & de Ba-
paume, il y a un droit de dévolution, qui eft que les
enfans lors de la diffolution du mariage, font faifis
de la propriété des biens acquis pendant la communauté
; ce droit fuit chaque lit , c’eft-à-dire s’applique
aux biens poffedés pendant chaque mariage,
fans confondre les uns & les autres. Vbyefc le dut. de
Brillon, au mot dévolution. .
Dévolutionx en matière de fucceflion, fe dit lorsqu’une
fucceflion eft dévolue ou déférée à quelqu’un,
& fingulierement lorfque le droit a paffé d’un
héritier à un autre.
La dévolution des propres d’une ligne fe fait au
profit de l’autre à défaut d’héritiers de la ligne. Voy.
M. le Brun, tr. desfucceff. liv. î . ch. vj.fect. 4 . ( A )
DEVONSHIRE, ( Géog.modi) province méridionale
& maritime de l’Angleterre ; Exceller en eft la
capitale.
DEVORANT, adj. en terme de Blafon, fe dit des
poiffons qui ont la gueule ouverte comme pour manger
, parce que les poiffons avalent ce qu’ils mangent
tout entier & fans le mâcher. Voye^ Poisson» BDÉVOTION, fub. m. (Morale.) piété., culte de
Dieu avec ardeur & fincérité. Voye£ P r i e r e ,
C u l t e , & c. La dévotion fe peut définir un atten-
driffement de coeur & une confolation intérieure
que fent l’ame du fidele dans les exercices de piété..
. On appelle pratiques de dévotion, certaines pratiques
religieufes dont on fe fait une loi de s’acquitter
régulièrement : fi cette exaftitude eft foutenue
d’une folide piété, elle eft louable & méritoire ; autrement
elle n’eft d’aucun mérite, & peut être quel-,
quefois defagréable à Dieu. Charnbers. ( G )
DÉVOUEMENT, f. m. (Hijl. & Litt.) ariiondu
facrifice de fa vie pour le falut de la patrie, avec des
cérémonies particulières, & dans certaines conjon-r
dures.
L’amour de la patrie, qui faifoit le propre caractère
des anciens Romains, n’a jamais triomphé avec
plus d’éclat que dans le lacrifice volontaire de ceux
qui fe (ont dévoués pour elle à une mort certaine.Tra-
çons-en i’origine, les motifs, les effets, & les cérémonies
, d’après les meilleurs auteurs qui ont traite
cette matière. Je mets à leur tête Struvius dans fes
antiquités romaines, &c M. Simon dans les mém. de
l’académie des Belles-Lettres. Voici lés faits principaux
que je dois à la ledure de leurs écrits : je me
flatté qu’ils n’ennuyeront perfonne. .
Les annales du monde fourniffent pluficurs exemplès
de cet enthoüfiafme pour le bien public. ïe vois
d’abord parmi les Grecs , plitfieùrs fiecles avant là
fondation de Rome, deux rois qui répandent leur
fang pour l’avantage de leurs fujets-. Le premier eft
Ménécée fils de Créon roi de Thebés, de la race de
Cadmus, qui vient s’immoler aux mânes de Dracon
tué par ce prince. Le fécond eft Codrus dernier roi
d’Athenes -, lequel ayant fçu que l’oracle promettoit
la vidoire au peuple dont le chef périroit dans la
guerre que les Athéniens foûtenoient contre les Do-
riens , fe déguife en payfan, & va fe faire tuer dans
le camp des ennemis.
Mais les exemples de dévouemens que nous fournit
l’hiftoire romaine, méritent tout autrement notre attention
; car le noble mépris que les Romains fai-
foient de la mort, paroît avoir été tout enfemble un
àde de l’ancienne religion de leur pa ys, & l’effet
d’un zele ardent pour leur patrie.
Quand les Gaulois gagnèrent la bataille d’A Ilia,
l’an 363 de Rome, les plus confidérables du fénat.
par leur âge, leurs ..dignités, & leurs fervices, fe dévouèrent
folennellement pour la république réduite à
la derniere extrémité. PÎufieurs prêtres fe joignirent
à è u x ,,& imitèrent ces illuftres vieillards. Les uns
ayant pris leurs habits faints, & les autres leurs Tombes
confulaires avec toutes les marques de leur diV
gnité, fe placèrent à la porte de leurs maifons dans
des chaires d’ivoire, où ils attendirent avec fermeté
&c l’ennemi & la mort. Voilà le premier exemple de
dévouement général dont l’hiftoire faffe mention , &
cet exemple eft unique. Tite-Live, liv. V. ch. xxxij.
L’amour de la gloire & de la profeflion des armes,
porta le jeune Curtius à imiter le généreux défefpoir
de ces vénérables vieillards, en le précipitant dans
un gouffre qui s’étoit ouvert au milieu de la place de
Rome, & que les devins a voient dit être rempli de
ce qu’elle avoit de plus précieux, pour afl'ûrer la
durée éternelle de fon empire. Tite-Live, AV. VII.
chap. vj.
Les deux Décius pere & fils, ne fe font pas rendus
moins célébrés en fe dévouant dans une occafion
bien plus importante, pour le falut des armées qu’ils
commandoient, l’une dans la guerre contre les
Latins, l’autre dans celle des Gaulois & des SamnE
tes , tous deux de la même maniéré, & avec un pareil
fitccès. Tite-Live, liv. VIII. & X . chapitre jx .
Cicéron qui convient de ces deux faits, quoiqu’il
les place dans des guerres différentes ', attribue la
même gloire au conful Décius, qui étoit fils du fécond
Décius, & qui commandoit l’armée romaine
contre Pyrrhus à la bataille d’Afcoli-
L’amour de la patrie , ou le. zele de la religion
s’étant ralenti dans la fuite, les Décius eurent peu
ou point d’imitateurs , & la mémoire de ces fortes
de monumens ne fut confervée dans l’hiftoire, que
comme une cérémonie abfolument hors d’ufage. Il
eft vrai que fous les empereurs il s’eft trouvé des
particuliers, qui pour leur faire b'affement la cour,
fe font dévoilés pour eux. C ’étoit autrefois la coutume
en Efpagne, que ceux qui s’étoient attachés particulièrement
au prince, ou au général, mouruffent
avec lu i, ou fe tuaffent après fa défaite. La même
coûtume fubfiftoit aufli dans les Gaules du tems de
Céfar. Dion rapporte à ce fujet, que le lendemain
qu’on eut donné à Oftave le furnom d’Augufte, un
certain Sextus Pacuvius tribun du peuple, déclara
en plein fénat, qu’à l’exemple des barbares il fe dé±
iyo'ùoit pour l’empereur, & promettoit lui obéir en
toutes chofes aux dépens de fa vie jufqu’au jour de
fon dévouement. Augufte fit femblant de s’oppofer à
cette infâme flatterie, & ne laiffa pas d’en récom-
penfer l’auteur.
, L’exemple de Pacuvius fut imité. On vit fous les
empereurs fuivans des hommes mercenaires qui fe
Tome I Vt
dévoilèrent pour eux péndaht leurs maladies ; quelques
uns même allèrent plus loin , & s’engagèrent
par un voeti folennél à fé donner la mort, ou à combattre
dans l’arene entre les gladiateurs s’ils en ré-
chappoient. Suétone nous apprend que Caligula reconnut
mal le zélé extravagant dé deux flateûrs de
cet ordre , qu’il obligea impitoyablement, foit par
une crainte fuperftitieufe, foit par une malice affectée
, d’accomplir leur promeffe. Adrien fut plus re-
cOnhoiffant; il rendit des honneurs divins à Antinous,
qui s’étoit, dit-on, dévoué pour lui fauvér la
vie.
Il fe prâtiquoit à Màffeille ait commencement dé
cette république, une coûtume bien fihgulïeré. Celui
qui en tems de pefte s’étoit dévoilé pour le falut
commun, étoit traité fort délicatement aux dépens
du public pendant un a n , au bout duquel on le con-
duifoit à la mort, après l’aVoir fait promener dans
les rues orné de feftons & de bandelettes comme
une viâimé-.
Le principal motif du dévouement dés pàÿéns, étoit
d’appaifer là c'olere des dieux malfaifans & fangui-
naires , dont les malheurs & leS difgracés que l’on
éprouvoit donnoient des preuves convaincantes :
mais c’étoit proprement les puiffances infernales qu’on
avoit deffein de fatisfaire. Comme elles paffoient
pour impitoyables lorfque leur fureur étoit une fois
allumée, les prières, les voeux, les vi&imés ordinaires
paroiffoient trop foibles pour la fléchir ; il falloit
du fang humain pour l’éteindre.
Ainfi dans les calamités publiques, dans l’horreur
d’une fanglante déroute, s’imaginant voir les furies
le flambeau à la main, fttivies de l’épouvante, du
défefpoir, de la mort, portant la défolation par-tout,
troublant le jugement de leurs chefs, abattant le courage
dès foldàts, renveirfant les bataillons , & conf-
pirant à la ruine de la république, ils ne trouvoient
point d’autre remede pour arrêter ce torrent, que
de s’expofer à la rage de ces cruelles divinités,
attirer fur eux-mêmes par une efpece de diverfion
les malheurs de leurs citoyens.
Ainfi ils fe chargeoient par d’horribles imprécations
contr’eux-niêmes, de tout lé venin de la ma-
lédiâion publique, qu’ils eroyoient pouvoir communiquer
comme par contagion aiix ennemis , eii
fe jettant au milieu d’eu x, s’imaginant que les ennemis
accompliffoient le facrifice & les voeux faits
Contre eux, en trempant leurs mains dans le fang
de la viûime.
Mais comme tous les aéïës de religion Ont lêiirâ
cérémonies propres à exciter là vénération dés peuples
, & en repréfenter les myfteres ; il y en avoit
de fingulieres dans les dévouemens des Romains, qui
faifoient Une fi vive impreflîon fur les efprits des
deux partis, qu’elles ne contribuoient pas peu à là
révolution fubite qu’on s’en promettoit.
Il étoit permis, non-feulement aux magiftrats,
mais même aux particuliers, de fe dévoiler pour le
falut de l’état; mais il n ’y avoit que le général qui
pût dévoiler un fôldat pour toute l’armée, encore fa b
loit-il qu’il fût fous fes aufpices, & enrôlé fous fes
drapeaux par fon ferment militaire. Tite-Live, li*
Vre VlIIk chap. x.
Lorfqu’il le dévoiloit lui-même, il étoit obligé en
qualité de magiftrat du peuple romain, de prendre
les marques de fa dignité, c’eft-à-dire la robe bordée
de pourpre, dont une partie rejettée par- derrière,
formoit autour du corps une maniéré de ceinture oit
de baudrier appellée cinclus Gabinus , parce que la
mode en étoit venue des Gabiens. L’autre partie de;
la robe lui couvroit la tête. Il était debout, le menton
appuyé fur fa main droite par-deffous fa robe ,
& un javelot fous fes piés. Cette attitude marquoic
l’offrande qu’il faifoit de fa tête, & le javelot fur 1©-,