chacun compofe fa partie ou fon chant fur lé livre
du choeur.
Ce mot contre-point vient dé ce qu’anciennement
les notes ou lignes des fons étoient de fimples points ;
& qu’en compofant plufieurs parties, ces points fe
trouvoient ainfi l’un fur l’autre, ou l’un contre l’autre.
(S)
CONTRE-POINTÉ, adj. terme de Blafon, fe dit
des chevrons placés les deux pointes l’une contre
l’autre ; l’un étant en-bas dans fa fituation ordinaire,
la pointe en en-haut ; l’autre en-haut, la pointe en
embas, de forte que les deux pointes fe regardent.
Les chevrons peuvent être auffi contre-pointes d’un
autre fens, comme lorfqu’iis font couchés fur le côté
dans le champ de l’écu, les deux pointes tournées
l’une contre l’antre ; ce qu’on appelle contre-pointé
en fafee. Chambers. {V )
CONTRE-POISON, {Mat. med.) Voye^ Alexi-
PHARMAQUE.
CONTRE-PORTER, dans le Commerce, fignifie
vendre des marchandifes ou ouvrages en cachette ,
les porter dans les rues ou dans les maifons des particuliers
; ce qui eft défendu aux maîtres même de
quelque profefîion que ce loit, à moins que ce ne
fort des ouvrages de commande , ou que le bourgeois
n’ait envoyé chercher l’ouvrier. Voyeç C olporter.
Voyelles dicl. de Trév. & duComm. {G')
CONTRE-PORTEUR , nom qui , dans les anciens
réglemens de la plupart des Arts & Métiers,
fignifie la même chofe que ce que nous appelions à
préfent colporteur Voye{ Colporteur.
Il eft défendu au contre - porteur de vendre par la
ville des ouvrages & marchandifes qui font refer-
vées aux maîtres des corps de métiers érigés en jurande,
fous peine de confifcation & d’amende. Voye%_
Les dicl. de Trév. & de Comm. {G)
CONTRE-POSÉ, adj. en termes de Blafon, fe dit
de ce qui eft pofé l’un fur l’autre de haut en-bas d’un
fens différent, comme de deux dards dont le fer de
l’un a fa pointe en-haut, & celui de l’autre en-bas.
NVolloviez en Lithuanie, de gueules à deux phéons
ou fers de dard triangulaires contre-pofés en pal d’or.
i n
CONTRE-POTENCE , f. f. (Horlogerie.') pieoe,
d’une montre ; c’eft une efpece de pié ou de petit
pilier qui fert à porter le bouchon, dans lequel roule
le pivot de la roue de rencontre : elle eft appofée à
la potence. Voyeç La fg . 44. PI. X . de l ’Horlogerie y
lettre O. Voye^ BOUCHON DE CONTRE-POTENCE, Po ten c e, Roue de rencontre, &c. (T)
CONTRE-POTENCÉ, adj. terme de Blafon, fe
dit d’un écu chargé de plufieurs potences pofées en
differens fens, de forte que les unes ayent la traverfe
en-haut, & les autres Payent en-bas. Voye[ Potenc
e. Chambers.
Cambray, de gueules, à la fafee potencée & con-
tre-potencée d’argent remplie de fable, accompagnée
de trois loups d’or. {V )
CONTRE-POUCE, f. m. piece du bas au métier.
Voye^ Bas au m é tier.
CONTR’ÉPREUVE, f. f. {Imprimerie en Taille-
douce.) c’eft l’empreinte que l’on fait d’une eftampq
fraîchement imprimée fur une autre feuille de pa-'
pier blanc. Le noir de l’eftampe qui n’eft point encore
fe c , fe détache en partie de l’épreuve, & s’attache
à la feuille de papier blanc ; ce qui donne le
même deffein, mais en fens contraire & beaucoup
plus pâle.
Pour faire une contfépreuve, on étend l’eftampe
fraîchement imprimée fur un cuivre uni, pofé fur la
table de la preffe. Le côté blanc fur le cuivre par-
deffus l’eftampe, on étend une feuille de papier blanc
mouillé comme le papier pour imprimer doit l’être ;
an couvre le tout avec les. langes , & on . le fait
pafler entre les rouleaux de la prefle, de même que
lorfque l’on imprime une planche. Voye[ Imprimet
rie en T aille-douce.
CONTR’ÉPROUVER , eft pafler fous la prefle
un deflein à la mine de plomb , au crayon rouge , ou
à la pierre noire , après avoir humefté avec une
éponge, le derrière du deflein & le papier qu’on
employe.à la contré’preuve. Voye^ Imprimer en
T aille-douce. Voye£ auffi Varticle précédent.
t CONTRE-PROMESSE, f. f. {Jurifpr.) eft une
déclaration de celui au profit duquel une promefle
eft faite , que cette promefle eft fimulée, ou qu’il
ne prétend point s’en fervir : c’eft la contre-lettre
d’une promefle. Voyez ci-devant Contre-lettre. 00 . HH
CONTRE-QUEUE D ’ARONDE, terme de For-
tification, eft un dehors fait en tenaille, plus large
à fa gorge ou près de la place que vers la campagne.
Voyei Q ueue- d’aronde. Cette efpece de
tenaille n’eft plus en ufage à caufe de l’angle mort
ou rentrant qu’elle fait à la partie extérieure , ÔÇ
qui ne peut être défendue. Voye1 D éfense, Angle
m o r t , &c. (Q)
CONTRE-QUILLE, {Marine.) voyez Carlingue.
(Z )
CONTRE-RAMPANT, adj. terme de Blafon, qui
fe dit des animaux qui rampent tournés l’un contre
l’autre. Chambers.
Merea à Gènes, d’azur à deux griffons d’o r , c<wz-
tre-rampans à un arbre de fynople. {V )
CONTRE-RETABLE, f. m. {Sculpt.) c’eft Iç
fond du lambris contre lequel le tabernacle & fes
gradins font adoffés, & oii l’on place un tableau
lur l’autel. Dictionn. de Dish.
CONTRE-REMONTRANT, {Thèol.) Les Con-
tfe-remontrans. font, parmi les Calviniftes, ceux qui
fui vent le fentiment de Gomar. Tout le monde lait
la diverfité d’opinion qui régné entre les Gomarif-
tes & les Arminiens , fur la prédeftination abfo-
lue , fur l’inamifîibilité de la grâce, & fur quelques
autres points de Théologie. Leur difpute fit grand
bruit en Hollande au commencement du fiecle pafle.
Les Arminiens ayant préfenté aux états en 1611
une requête contenant les articles de leur fo i , dans
laquelle requête ils fe fervirerçt du nom de Rernon-
trans; ce nom leur demeura, & ils s’en font toujours
fait honneur. Les Gomariftes préfenterent à leur
tour une requête, dans laquelle ils prirent la qualité
de Contre remontrans. Pendant quelque tems les deux
partis ne furent connus que fous ces deux noms -.
mais dans la fuite celui de Contre - remontrant s’eft
prefque perdu, pendant que le public a continué aux
fecrateurs d’Arminius, celui de Remontrans ou à’Ar-
miniens. Voye{ ARMINIEN. Article deM. le Chevalier
DE J AU COURT.
CO NTRE -RO ND E , f. f. {A n milit. ) eft une
ronde faite par des officiers, pour voir fi uns ronde
qui a du être faite, l’a été exa&ement. V. Ronde. ce) I
CONTRE-SABORDS, {Marine.) Voy. Mante-
lets. (Z )
CONTRE-SAILLANT , adj. terme de Blafon ; fe
dit de deux animaux fur l’écu, qui femblent fauter
en s’écartant l’un de l’autre dire&ement en fens contraire.
Voye[ Saillant. Chambers. {V )
CONTRE-SALUT, f. m. {Marine.) V. Saluer
& Pavillon. (Z )
CONTRE - SANGLES , f. f. terme de Sellier ; ce
font de petites courroies de cuir affujetties avec des
clous aux arçons de la felle , pour y attacher les
fangles d’un cheval ou autre bête de fomme. Dicl.
du Comm. de Trév. & Dish.
CONTRESC ARPE , f. f. terme de Fortification ; eft
le penchant ou talud du fofle qui regarde la campagne.
Voye% nos Planches de Fortification. Voye£ auffi
Escarpe & Fossé.
. Contrefcarpe fe dit aufli quelquefois du chemin
couvert & du glacis. Quelquefois les contrefcarpes
font de pierre, &; ne font point en talud.
Etre logé fur la contrefcarpe, c’eft être logé fur le
glacis ou fur le chemin couvert. Voyeç Chemin
couvert. (Q)
CONTRE -SCE L, f. m. {Jurifpr.) eft un petit
fceau différent du grand , que l’on applique à gauche
des lettres de chancellerie, fur un tiret ou lacet
qui attache enfemble plufieurs pièces.
Les contre-fceaux ont été établis pour affurer la
vérité des fceaux ; les plus anciens font du treizième
fiecle. Le P. Montfaucon, tom. II. de fes mohumens
delà monarchie Françoife, dit que Philippe Augufte
eft le premier qui fe foit fervi d’un contre-fiel ; que
celui de ce prince étoit une flfeur-de-lys. Voyeç le
journal desfavans de Janvier iyg / , p. 10. & les dijfir-
tat. hiflor. de M. le Beuf, tom. I. {A )
CONTRE-SEING, f. m. {Jurifpr.) eft la figna-
ture d’une perfonne fubordonnée , au - deffous de
celle d’un fupérieur. Voye^ C ontre-signer. {A )
* CONTRE-SEMPLER, v. neut. {ManufacZ en
foie.) c’eft tranfporter un deflein déjà lû fur un fem-
p le , dans un autre femple fur lequel il n’y a rien,
fans fe fervir du miniftere de la lifeufe. Pour cet
effet on arrête une femple de 400 cordes aux 400
arcades au-deffus des mailles du corps ; on étend le
femple dans fa longueur. Quand les cordes font
bien ajuftées, on tire tous les lacs du femple lû les
uns après les autres ; chaque lac . tiré fait faire aux
cordes du femple tendu , une féparation à laquelle
on pafle une embarbe , de maniéré qu’un femple
qui aura occupé une bonne lifeufe pendant deux
jours, fera lû par ce moyen dans deux heures. Voy.
Sem ple, Lir e , Embarbe & Velours ciselé.
CONTRE-SENS, fubft. m. vice dans lequel on
tombe quand lé difeours rend une autre penfée que
celle qu’on a dans l’efprit, ou que l’auteur qu’on
interprète y a vo it.X e vice naît toûjours d’un défaut
de logique, quand on écrit de fon propre fond ;
ou d’ignorance, loit dé la matière , foit de la langue
, quand on écrit d’après un autre.
Ce défaut eft particulier aux traduftions. Avec
quelque foin qu’on travaille un auteur ancien, il eft
difficile de n’en faire aucun. Les ufages, les allufions
à des faits particuliers, les différentes acceptions des.
mots de la langue, & une infinité d’autres circonf-
iarices, peuvent y donner lieu.
Il y a une autre efpece de contre-fens dont ôn a
moins parlé, & qui eft pourtant plus blâmable encore
, parce qu’il eft , pour ainfi dire, plus incurable
; c’eft celui qu’on fait en s’écartant du génie &
du cara&ere de fon auteur. La traduttion reffemble
alors a un portrait qui rendroit groflierement les
traits fans rendre la phyfionomie, ou en la rendant
autre qu’elle n’e ft, ce qui eft encore pis. Par exemple
, une tradudion de Tac ite, dont le ftyle ne fe-
roit point v if & ferré , quoique bien écrite d’ailleurs
, feroit en quelque maniéré un contre-fins perpétuel,
& ainfi des autres. Que de tradudions font
dans le cas dont nous parlons, fur-tout la plupart de
nos traduftions de poètes !
La Mufique, & fur-tout la Mufique vocale, n’étant
& ne devant être qu’une tradudion des paroles
qu’on met en chant, il eft vifible qu’on peut aufli,
& qu’on doit même fouvent y tomber dans des contre
-fens : contre -fens dans l’expreflion , lorfque la
Mulique eft trifte au lieu d’être gaie , gaie au lieu
c\?tre lr^ ei légère au lieu d’être grave, grave au lieu
d etre légère , &c. contre-fins dans la profodie, lorf-
qu on eft bref fur les fyllabes longues, long fur des
fyllabes brèves ; qu’on n’obfervé point l’accent de
la langue, &c, contre-fins dans la déclamation, Iorfi
qu’on y exprime par la même modulation des fenti-
mensdifférens ou oppofés , lorfqu’on y peint les
mots plus que le fentiment,lorfqu’on s’yappefantit
fur des détails fur lefquels on doit gliffer, lorfque
les répétitions font entaffées fans néceffité : contre-
fins dans la ponduation , lorfque la phrafe de Mufique
fe termine par une cadence parfaite dans les
endroits où le fens littéral eft fufpendu.
Il y a un contre-fins frappant de cette derniere
,efpece , entre beaucoup d’autres , dans un endroit
de: l’opéra d’Omphale ; le muficien a noté les paroles
fuivantes , comme fi elles étoient ainfi ponduées :
Que nos jours font dignes d’envie !
■ Quand T amour répond à nos voeux ,
L amour même le moins heureux
Nous attache encore à la vie.
Oh l’on voit que le premier vers eft entièrement'
féparé du fécond, auquel il doit être néceffairement
joint ; la cadence parfaite ne doit tomber que fur le
fécond vers. Le muficien a fait une phrafe du premier
vers, & une des trois autres, ce qui forme un
galimathias ridicule.
Les Italiens, fi on en croit toute l’Europe, ayant
pouffé en Mufique l’expreflion fort loin, il n’eft pa»
extraordinaire qu’ils tombent quelquefois dans des
contre-fins 3 parce qu’ils outrent l’expreffion en voulant
trop la rendre. D ’ailleurs, comme ils ont beaucoup
de compofiteurs & de mufique , il eft nécef-
faire qu’ils en ayent beaucoup de mauvaife. A l’égard
de notre Mufique Françoife, quoique les étrangers
l ’accufent de manquer fouvent a’expreffion,
elle n’en eft pas moins fujette aux contre-fins , c’eft
ce que nous pourrions prouver par les Opéras de
Lulli même, auquel nous rendons d’ailleurs la jufi
tice qui lui eft due. Noiis parlons ici des contre-fins
pris dans la rigueur du mot ; mais le manque d’ex-
preffion eft. peut-être le plus énorme de tous, & cela
eft vrai en général dans tous les beaux arts. Les fautes
groflîeres de Paul Veronefe contre le coftumé, font
moins de tort à fes tableaux que n’auroit fait une
expreffion froide & languiffante. (O)
CONTRE-SIGNER, v. a£t. {Jurifprud.) fignifie
appofir une fignature contre une autre. Tout ce que
le Roi ligne en finance ou autrement, eft contre-figné
par un fecrétaire d’état, qui figne, Par le Roi, N....
Ce fut fous Louis X I. en 1481, qu’il fut arrêté que
le Roi ne figneroit rien qu’il ne le fît contre-Jigner
par un fecretaire d’é ta t, fans quoi on n’y auroit nul
égard.
Les princes font auffi contre-jigner leurs expéditions
par les fecrétaires de leurs commandemens .
Les archevêques & évêques, & autres officiers
publics, font pareillement contre-jigner leurs dépêches
par leur fecrétaire. {A )
CONTRE-SOMMATION, f. f. {Jurifprud) eft
un afre oppofé à la fommation. Ce terme eft ufité
en matière de garantie. La demande qui eft formée
contre le garant, s’appelle demande en recours de garantie
, ou demande en fommation parce que le garant
eft fommé de prendre le fait & caiife de garantie.
Si celui qui eft affigné en garantie prétend avoir
lui-même un garant, il lui denpnce la demande en
recours ou fommation qui eft formée contre lui, &
le fomme de fa part de prendre fon fait & caufe ; il
dénonce enfuite cette nouvelle demande au premier
demandeur en garantie, & cette dénonciation s’appelle
contre-fornmation : il contre-fomme même quelquefois
au premier demandeur en garantie fa propre
demande {A )
CONTRE-SOMMIER, f. m. {Parchemin.) peau
de parchemin en coffe , ainfi nommée de ce que
quand l’ouvrier rature le parchemin, avec le fe r , il